Cacao ivoirien: l’organe de régulation engage 6 milliards Fcfa pour recenser les vergers et les producteurs

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a engagé le recensement des vergers de cacao et des producteurs, y compris dans les forêts classées, une opération financée à hauteur de 6 milliards Fcfa par le Conseil du café-cacao, organe de régulation de la filière, selon un bilan partiel de l’Initiative cacao forêts allant de 2018 à 2019. «Le Conseil du café-cacao finance, à hauteur de 6 milliards de F CFA, l’opération de recensement des vergers cacao et des producteurs sur l’ensemble du territoire national, y compris les forêts classées », indique un bilan partiel de la phase pilote de l’Initiative cacao forêts «janvier 2018–décembre 2019», transmis jeudi à APA. 

Cette opération de recensement des vergers et des acteurs de la filière s’inscrit dans le cadre du projet Initiative cacao forêts (ICF), qui vise à éliminer la déforestation dans la chaîne d’approvisionnement du cacao. En novembre 2017, le ministère ivoirien des Eaux et forêts et le ministère ghanéen des Terres et des ressources naturelles, ont signé à cet effet, le Cadre d’action  commune (CAC) de cette initiative. 

Les signataires du CAC se sont engagés à mobiliser davantage de ressources techniques et financières pour la protection et la restauration des forêts, par la recherche de mécanismes financiers innovants, y compris la création d’un fonds public-privé pour le financement des activités de l’ICF.

Les actions préparatoires pour honorer cet engagement ont consisté à élaborer le budget de la phase pilote de l’Initiative cacao et forêts. Pour cette phase pilote, il est prévu un budget de 126 milliards de FCFA, soit 210 millions dollars (193 millions d’euros), adopté en novembre 2018 par le Comité de pilotage.  

Ce budget ne prend, cependant, pas en compte les budgets des entreprises signataires, non disponibles en novembre 2018. Le budget de la phase pilote de l’ICF est intégré dans le budget total, sur 10 années, de la Stratégie de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts, pour un montant de 616 milliards de FCFA, soit environ 1 milliard de dollars ou 939 millions d’euros.  

La stratégie devrait permettre une agroforesterie et au pays de disposer à l’avenir, de plantations de cacao plus résilientes au changement climatique. Ce sont « plus de 60 millions d’arbres qui seront introduits dans les vergers cacaoyers dans les quatre prochaines années afin de reconstituer le couvert forestier». 

Traçabilité et cacao durable 

« Pour ce qui est du système national de traçabilité, nous avons mobilisé les fonds nécessaires à la réalisation d’une étude de faisabilité de la mise en place d’un système qui soit techniquement, économiquement, financièrement et socialement viable », assure le directeur général du Conseil café-cacao, Yves Brahima Koné. 

En parallèle, insinue-t-il, le Conseil mène sur fonds propres, l’importante opération de recensement des producteurs de cacao et de leurs vergers sur l’ensemble de la zone de production. Cette opération prévue s’achever en 2020, constitue le socle d’un système de traçabilité fiable.

Elle devrait permettre de s’assurer que le cacao ne provienne pas d’aires protégées, en conformité avec les engagements des signataires de l’Initiative cacao et forêts  (ICF), rapport-il. 

Les entreprises du secteur développent par ailleurs des modèles financiers innovants notamment, des contrats de Paiements de services environnementaux (PSE). Avec les PSE, les producteurs sont encouragés à protéger et à restaurer les zones forestières moyennant paiement. Les entreprises ont à ce jour soutenu 1 340 producteurs au moyen de contrats PSE. 

En outre, ces entreprises promeuvent l’inclusion financière pour améliorer l’accès des producteurs, particulièrement, les femmes, à des fonds de roulement et d’investissement. Elles fournissent aussi des produits financiers à 120.000 producteurs, notamment au moyen d’Associations villageoises d’épargne et de crédits (AVEC) qui soutiennent des producteurs.

L’ensemble des financements mobilisés par le secteur privé, dans le cadre de l’ICF pour l’année 2019, a été évalué par la WCF à 14,7 milliards de FCFA. Le Conseil du Café-Cacao finance également l’étude de faisabilité de mise en place de la traçabilité du cacao d’origine Côte d’Ivoire ainsi que les ateliers de lancement et de validation à hauteur de 125 millions FCFA.

Impacts du Covid-19 

« La situation sanitaire due à la pandémie à coronavirus aura certainement un impact sur la mise en œuvre des actions prioritaires identifiées », estime le ministre ivoirien des Eaux et forêts, Alain-Richard Donwahi, qui veut mettre en focus des actions prioritaires et une feuille de route actualisée.  

« Le plus grand défi pour nous, est la mobilisation des fonds nécessaires pour la mise en œuvre de la Stratégie de Préservation, de Réhabilitation et d’Extension des Forêts et du plan d’action de l’Initiative Cacao et Forêts », mentionne le ministre ivoirien des Eaux et forêts, Alain-Richard Donwahi.  

Le financement nécessaire est d’environ 616 milliards de francs CFA, soit 939 millions d’Euros sur 10 ans, y compris le coût de la phase pilote de l’Initiative Cacao et Forêts. Il fait toutefois observer qu’ « il est évident que le budget de l’État ne peut pas tout financer ». 

Pour lui, l’achèvement de la phase pilote et le déploiement de la phase active requiert la recherche de solutions aux défis majeurs, notamment la mobilisation des ressources financières requises pour la mise en œuvre d’actions concrètes. 

En outre, recommande-il, le renforcement de la transparence et de la confiance entre les parties prenantes et la coordination et la synergie des actions menées par toutes les parties prenantes pour l’aboutissement de l’ICF.  

« J’ai la conviction que les signataires du Cadre d’Action Commune conjugueront leurs efforts pour les relever. Ce faisant, nous montrerons au monde entier l’exemple que le secteur public et le secteur privé peuvent accomplir, ensemble, des actions concrètes nourries par le respect et la confiance mutuels pour le bien de l’industrie, de la forêt et, surtout, pour le bien-être des communautés rurales. », poursuit-il. 

En vue de mobiliser les ressources financières requises pour la mise en œuvre de la Stratégie de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts et de l’ICF, l’Etat de Côte d’Ivoire a prévu une table ronde des bailleurs de fonds en 2020, mais la pandémie de Covid-19 pourrait ruiner cet espoir. 

En ce qui concerne la création du Fonds ICF, des consultations sont en cours afin de définir la vision et le schéma national du Fonds à créer pour répondre à l’ensemble des besoins de financement des actions de protection et de conservation des forêts ainsi que de préservation de l’environnement en Côte d’Ivoire. 

Le Secrétariat exécutif permanent de la commission nationale REDD+ a été mandaté pour le suivi-évaluation de l’Initiative Cacao et Forêts. L’Etat de Côte d’Ivoire ambitionne de recouvrer 20 % de son couvert forestier national à l’horizon 2030.

Côte d’Ivoire: la communauté libanaise rejoint la chaîne de solidarité contre la Covid-19

La communauté libanaise Algadir a rejoint la chaîne de solidarité mise en place par le gouvernement ivoirien contre la Covid-19 avec un don de vivres et de non-vivres d’une valeur de 12 millions FCFA au ministère ivoirien de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté.« Ce don composé de kits alimentaires, de pompes de stérilisation, de lits médicaux, de dispositif de lavage des mains etc. a été réceptionné par la Ministre Mariatou Koné », rapporte une note d’information transmise jeudi à APA.

« Nous voyons la Ministre sur le terrain visiter les familles vulnérables, être dans leur quotidien, leur porter assistance. C’est cela faire du social comme nous le recommande les saintes écritures. Nous ne pouvons que la soutenir », a affirmé l’imam Khaleb Kojob au nom de cette communauté libanaise. Pour sa part, la ministre Mariatou Koné a exprimé sa gratitude au donateur pour cette action sociale.

Dans un autre registre, cette fois dans le domaine de la traite des personnes, le ministère ivoirien de la solidarité a reçu des équipements de Expertise France avec l’appui de l’Union Européenne.

Ce don également destiné au secrétariat exécutif du comité national de lutte contre la traite des personnes (CNLTP), est composé d’ordinateurs, d’imprimantes, de tables et fauteuils de bureau, de vidéo projecteur, de tableau et de tableau de projection, etc, d’une valeur de 7 millions FCFA.

Ce don vise à renforcer les capacités opérationnelles du secrétariat exécutif afin de le rendre plus performant dans la traque des coupables de traite des personnes et de trafic illicite, a indiqué Alexandro Rabiossi, le directeur régional de la lutte contre la traite des personnes chez Expertise France.

M. Rabiossi a conclu en réitérant l’engagement de son institution à œuvrer aux côtés du gouvernement pour démanteler tous les réseaux de traite des personnes et mettre fin à cette pratique en Côte d’Ivoire.

Covid-19: le PME alloue 68 millions US à cinq pays africains

Le Partenariat mondial pour l’éducation (PME) octroie 68 millions de dollars à cinq pays africains, à savoir le Ghana, le Malawi, le Mozambique, le Rwanda, et la Zambie, pour la riposte du secteur de l’éducation à la pandémie de coronavirus.Les 60 millions de dollars pour cinq nouveaux financements vont soutenir l’éducation de jusqu’à 30,5 millions d’enfants touchés par les fermetures des écoles à cause du coronavirus dans ces cinq pays africains, alors que les 7,5 millions de dollars sont destinés à mettre en place de meilleures possibilités et pratiques en matière d’apprentissage, rapporte un communiqué du PME.

Le Ghana recevra 15 millions de dollars pour soutenir l’apprentissage continu, et la remise en marche et la résilience du système éducatif. « Cela permettra de financer l’apprentissage à distance via la radio et la télévision, des services d’assistance en ligne et hors ligne pour soutenir les enseignants et les apprenants, et une plateforme numérique destinée à rendre les ressources pédagogiques facilement accessibles », explique le PME.

Au Malawi, le financement de 10 millions de dollars soutiendra les efforts du gouvernement à garantir que les initiatives d’enseignement à distance soient accessibles aux élèves. Les fonds du PME seront utilisés pour acheter des radios et des tablettes solaires pour soutenir des solutions d’apprentissage numérique innovantes pour les enfants vulnérables ayant un accès limité à l’électricité.

Pour le Mozambique, un financement du PME de 15 millions de dollars aidera le ministère de l’Éducation à mettre en place une équipe de gestion de crise, à fournir des programmes d’enseignement à distance par la radio, la télévision et Internet, et à assurer un soutien psychosocial aux enfants souffrant de stress, d’anxiété et de traumatisme causés par la fermeture des écoles.

Lorsque les écoles rouvriront, des manuels seront redistribués dans les endroits prioritaires et des cours de rattrapage cibleront les élèves qui ont pris du retard, notamment ceux ayant des besoins éducatifs spéciaux.

S’agissant du Rwanda, le financement de 10 millions de dollars soutiendra un programme d’enseignement par la radio et la télévision, l’apprentissage en ligne, ainsi qu’une campagne publique pour prévenir les violences sexistes et les grossesses chez les adolescentes. Le financement aidera également les écoles au moment de leur réouverture en les équipant d’installations de lavage des mains, en fournissant des repas aux enfants à risque et en formant les enseignants à la sécurité dans les écoles.

En Zambie, le financement de 10 millions de dollars servira à développer des programmes d’apprentissage par la radio et à fournir des radios aux enfants défavorisés.

« Bien que les écoles restent fermées, les capacités des enseignants à fournir un soutien à distance, à surveiller la continuité de l’apprentissage et à fournir un soutien psychosocial aux élèves seront renforcées. Pour préparer la réouverture des écoles, le financement soutiendra l’élaboration de directives spécifiques relatives à la sécurité dans les écoles et la mise en place de points d’eau potable dans 150 écoles », conclut le Partenariat mondial pour l’éducation (PME).

Il révèle que les écoles restent fermées pour plus de 786 millions d’enfants dans les pays en développement, qui étaient déjà confrontés à une profonde crise de l’apprentissage avant le début de la pandémie. Les fermetures d’écoles aggraveront les inégalités existantes, les filles et les enfants défavorisés risquant de subir de plus grandes pertes en matière d’apprentissage.

Sénégal: l’itinéraire «symptomatique» des déchets du coronavirus

Au Sénégal, le « problème » de la gestion des déchets biomédicaux interpelle dans le contexte de la pandémie de Covid-19, au moment où des agents de en première ligne de la riposte sont contaminés.La plage du Cap-Manuel, jouxtant le centre-ville de Dakar, a changé de visage. Près de trois mois en arrière, soit avant l’apparition du coronavirus au Sénégal, des volontaires s’étaient levés pour la débarrasser de ses compresses, flacons de sang, aiguilles souillées et autres déchets biomédicaux abandonnés sur le sable. Certains hôpitaux voisins, comme Aristide Le Dantec, étaient indexés. Et celui-ci n’avait pas nié sa responsabilité même s’il justifiait ce précédent par une défaillance de son incinérateur, le dispositif principal pour éliminer les « déchets d’activités de soins » dans les établissements sanitaires.

Si ce problème est « réglé » depuis, selon des autorités sanitaires, les inquiétudes de Riad Kawar, un des initiateurs du nettoiement, ne semblent pas totalement dissipées aujourd’hui. A la date du jeudi 20 mai, le pays compte 1530 cas de Covid-19 à traiter dans ses structures dédiées.

« Il est vrai que ce qui a été constaté sur la plage du Cap Manuel sort de l’imaginable. On espère que l’impact aura permis une prise de conscience collective, et que cela ne se produit plus actuellement nulle part ailleurs ! Car certains déchets sont déjà très dangereux. Non seulement pour la nature, mais aussi pour l’homme », confie-t-il à APA.

Le coronavirus est apparu au Sénégal le 2 mars et a contaminé à ce jour 2812 personnes, dont des agents du personnel de santé et des sapeurs-pompiers. Certains parmi ces cas sont issus de la « transmission communautaire », c’est-à-dire qu’ils ne savent pas comment ils ont été infectés.

De ce fait, le risque de contamination pourrait venir aussi des ordures, comme le relève le quotidien L’Observateur du 20 mai. Dans cette parution, un bactériologue affirme que « c’est un véritable danger » quand des collecteurs déclarent ramasser « des déchets médicaux en dépit des risques d’attraper le virus ».

Augmentation des déchets biomédicaux

Toutefois, les déchets biomédicaux ne représentent que 15% « en temps normal », précise à APA Ndella Konaté, responsable qualité, sécurité et hygiène hospitalières au ministère de la Santé. Au Sénégal, la procédure veut qu’ils soient « stockés et détruits sur place ».

Par ailleurs, « on ne peut pas nier actuellement qu’on a des problèmes pour avoir des équipements de traitement des déchets. Si vous allez à l’hôpital Dalal Jamm (banlieue dakaroise), il y a un banaliseur qui les broie et les stérilise. A Fann, vous avez un incinérateur. Celui de Dantec était en panne, mais il est maintenant fonctionnel », explique-t-elle.

Actuellement, « beaucoup d’incinérateurs sont en panne » dans la capitale Dakar, l’épicentre de la maladie dans le pays. A l’inverse, la vaste région de Tambacounda (est) « par exemple », est parmi les moins loties en termes d’équipement de traitement de déchets.

Mais dans ce cas de figure, « on demande aux structures qui en ont de mutualiser avec les autres qui n’en ont pas » pour éliminer les déchets biomédicaux. Le transport est effectué de manière « sécurisée » et le moyen utilisé est ensuite « décontaminé » par le Service d’hygiène, assure Mme Konaté.

Ancien chef du service d’hygiène et sécurité de l’hôpital d’enfants Albert Royer de Dakar, le lieutenant Moussa Diop du Service national d’hygiène ne porte pas de gants quand il s’agit d’analyser la problématique des ordures biomédicales. « Les conditions ne sont pas réunies pour le changement de paradigme » par rapport à leur gestion, regrette celui qui est maintenant affecté à la Brigade de Saint-Louis (nord).

En l’absence d’incinérateurs, les structures manquent de logistique, comme des camions pour évacuer ces déchets « que les populations ne doivent pas voir ni toucher ». En plus de cela, ajoute le paramilitaire, il y a un autre « problème de gestion » qui touche les étapes de collecte, de conditionnement, de transport et de traitement.

En effet, certaines structures « signent des contrats de performance » avec des collecteurs privés qui remplissent leurs camions de « tous » types de déchets, avant de les « évacuer à (la décharge) de Mbeubeuss ». Située dans la banlieue, elle accueille la quasi-totalité des ordures ménagères de la capitale. Mais il arrive que les contrôleurs « refusent » celles qui sont « dangereuses » et provenant des structures sanitaires. Dans ce cas, les collecteurs se rabattent « clandestinement » sur les espaces marins, témoigne M. Diop.

Quid des déchets liquides ?

Une étude américaine a montré en mars que le virus responsable de la Covid-19, le Sars-CoV-2, pouvait survivre quatre heures sur du cuivre, 24 heures sur du carton et jusqu’à deux ou trois jours sur du plastique ou de l’acier inoxydable.

S’agissant du traitement des matières liquides qui peuvent être en contact également avec les malades, Ndella Konaté a cité le système de « drainage des eaux » prévu dans les structures de santé, bien qu’elles ne soient pas toutes « au norme ».

En revanche, la responsable demeure convaincue qu’il faut mettre le focus sur « les bons côtés » et les « points à améliorer ». Parce que « le ministère est vraiment en train de faire des efforts pour traiter les déchets biomédicaux. Mais avec l’avènement de la Covid, la quantité de déchets a augmenté. Donc forcément, ça va se ressentir sur le traitement ».

L’Etat est « dans l’optique » d’acquérir des banaliseurs à défaut d’équiper chaque structure d’un incinérateur, fait-elle savoir. « Ça ne va pas tarder, d’ici un mois maximum on les aura ».

Mais avant cela, Riad Kawar préconise des mesures indispensables pour éviter tout contact avec le nouveau coronavirus : « Il ne faut pas négliger les gestes barrières. Se laver (aussi) souvent les mains, porter le masque, et surtout ne pas s’approcher à moins d’un mètre de tout autre individu ».

Accra réceptionne des échantillons du « Covid-Organics » malgache

Le ministère ghanéen de l’Information a annoncé que le Ghana avait reçu des échantillons du remède Malgache à base de plantes contre la Covid-19, connu sous le nom de « Covid-Organics ».Dans le compte Twitter officiel du ministère, l’Autorité alimentaire et pharmaceutique du pays (FDA), par l’intermédiaire du Centre de médecine végétale, a commencé à tester le médicament pour confirmer son efficacité.

 Le remède à base de plantes est produit à partir d’Artemisia, une plante dont l’efficacité contre le paludisme a été prouvée.

 Bien que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déconseillé l’utilisation de tout remède à base de plantes contre la Covid-19, qui n’a pas fait l’objet d’essais scientifiques pour établir l’efficacité et la sécurité des médicaments, le président Malgache Andry Rajoelina, a lancé le médicament à base de plantes et a entrepris d’envoyer des échantillons à de nombreux pays africains pour qu’ils les utilisent pour traiter le virus.

 Le Nigeria a reçu des échantillons de cette plante médicinale de la part du président Umaro Sissoco Embalo de Guinée Bissau, qui a rendu visite au président Muhammadu Buhari à Abuja samedi. Le dirigeant nigérian a déclaré que ce remède serait envoyé aux institutions du pays pour vérification.

Le ministre ivoirien de la Justice annonce une enquête après des échauffourées à la prison d’Abidjan

Le ministre ivoirien de la Justice et des droits de l’Homme, Sansan Kambilé, a annoncé mercredi une enquête à la suite d’échauffourées entre des gardes pénitentiaires à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), la plus grande prison du pays.« Ce mercredi 20 mai 2020, des échauffourées ont éclaté entre des agents pénitentiaires en service à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan », indique un communiqué du ministère de la Justice et des droits de l’Homme.

Informé de ces faits, le garde des sceaux, le ministre de la Justice et des droits de l’Homme s’est immédiatement rendu sur les lieux, souligne le communiqué qui relève qu’à la suite des échanges qu’il a eus avec lesdits agents, il a demandé qu’une enquête soit ouverte.

Cette enquête devrait permettre de situer les responsabilités dans la survenue de ces événements malheureux, selon le ministre de la Justice qui précise qu’ « il n’y a eu ni mutinerie ni évasion à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan ».

Sur les réseaux sociaux, des internautes évoquaient mercredi une « révolte » à la MACA suscitée par un agent pénitentiaire, Kassoum Coulibaly alias « La Machine », qui impose sa loi dans cette prison même à ses supérieurs hiérarchiques.  Il a essuyé la colère des détenus alors qu’il avait orchestré un soulèvement. 

Selon le ministère de la Justice et des droits de l’Homme « le calme est revenu au sein de l’établissement pénitentiaire ». Cet épisode intervient après le règne d’un certain « Yacou Le Chinois» qui imposait son dictat aux détenus au sein de la MACA.

Covid-19: des médias numériques ivoiriens pris au piège des fake news (rapport REPPRELCI)

Le Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI), a publié mardi un rapport de monitoring qui révèle des fake news (fausses informations) liées à la pandémie du Covid-19, notamment relayées par des médias numériques et les réseaux sociaux.Selon le rapport hebdomadaire de monitoring du REPPRELCI, l’information selon laquelle la compagnie aérienne Air France reprendrait ses vols à partir du 03 juin 2020 vers les pays africains en général et la Côte d’Ivoire en particulier, relayée sur les réseaux et par de nombreux médias numériques est un fake news.

Cette information a été relayée notamment par « le site internet du quotidien L’Expression, Operanews, Connection Ivoirienne et Apr-news ». Or, après vérification auprès de la compagnie aérienne française, « cette information s’est avérée fausse ». 

Ce programme de reprise des vols vers la Côte d’Ivoire et plusieurs pays africains largement relayé n’a pas été communiqué par Air France, indique le rapport du REPPRELCI qui invite les médias numériques à s’assurer de la véracité des informations et de leur authenticité avant publication.  

Depuis l’annonce du premier cas de la pandémie à coronavirus en Côte d’Ivoire, le Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI) s’est assigné pour mission de contribuer à la sensibilisation sur la Covid-19 et de lutter efficacement contre la désinformation.

Ce travail est effectué à travers son organe d’autorégulation, l’Observatoire des médias numériques de Côte d’Ivoire (OMENCI), en collaboration avec son site de fact-checking  ivoirecovid19check.com mis en place avec l’appui du Bureau de l’UNESCO à Abidjan.

Il s’agit du deuxième rapport de monitoring de l’organisation sur la pandémie à Covid-19. Celui-ci couvre la période du 11 mai au 17 mai 2020, et relève des fausses informations publiées par des médias numériques ou sur les réseaux sociaux ainsi que le suivi du respect des mesures barrières annoncées par le gouvernement ivoirien. 

Le rapport atteste également des informations qui peuvent susciter le doute. Il note qu’un communiqué partagé en Côte d’Ivoire le 13 mai 2020 sur les réseaux sociaux, notamment WhatsApp, apprend que les passagers à destination de Cotonou doivent payer 100.000 FCFA pour effectuer des tests à l’aéroport de Cotonou relativement à la maladie à coronavirus, ce qui a affolé la toile. 

« Après vérification auprès de sources fiables, Ivoirecovid19check confirme que cette information est exacte », assure le rapport de monitoring du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI).

Doit-on dire le Covid-19 ou la Covid-19 ? des expressions qui ont été invariablement utilisées dans les médias et dans les publications de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A ce sujet le rapport ressort que l’Académie Française préconise plutôt l’appellation « la Covid-19 ».

Pour éviter de propager des fausses informations, le REPPRELCI exhorte les médias et les citoyens à avoir les bons réflexes, insistant que toute publication doit mentionner la source (déclaration, conférence, communiqué, auteur, etc.) ou les liens pertinents lorsque la source est disponible en ligne (article, revue, rapport, étude, etc.) pour permettent aux lecteurs de vérifier par eux-mêmes.

La transparence des sources est indispensable car elle permet au public de vérifier avant de publier ou de partager une information, rappelle l’organisation, qui fait observer que les publications sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, WhatsApp, YouTube, etc.) peuvent provenir de sources peu fiables ou d’officines de manipulation. Par conséquent, il est conseillé d’identifier d’abord la source ou l’auteur d’une publication afin de remonter à la source de l’information. 

En Côte d’Ivoire, les fake news ou fausses nouvelles sont punies par la loi. Les citoyens et les acteurs de la presse peuvent être sanctionnés. L’article 97 de la loi sur le régime de la presse stipule que la publication, la diffusion, la divulgation ou la reproduction de fausses nouvelles, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers est punie d’une amende de 1 million à 5 millions FCfa.

Selon les articles 229 et 231 du code pénal, la diffusion par les citoyens d’informations mensongères, de rumeurs ou la diffamation est punie d’un emprisonnement de cinq à dix ans et d’une amende de 500 000 à 5 millions de F Cfa.

Le REPPRELCI est une organisation créée en 2006, regroupant les acteurs de la presse numérique en Côte d’Ivoire. Cette faîtière des médias numériques ivoiriens s’est donnée pour mission d’organiser, structurer et promouvoir la presse numérique en Côte d’Ivoire.

Abidjan compte 43 000 maquis et bars avec au moins 215 000 employés (préfet)

Abidjan, la capitale économique ivoirienne compte 43 000 maquis (buvettes) et bars avec au moins 215 000 employés, selon le préfet Vincent Toh Bi Irié qui exhorte les acteurs du secteurs au respect des mesures barrières pour freiner la propagation de la pandémie de Covid-19.« Les maquis et bars d’Abidjan sont estimés à 43 000, avec un minimum de 215 000 travailleurs. Et, ce sont des centaines de milliers de personnes qui fréquentent ces lieux chaque jour », écrit le préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi Irié, sur sa page Facebook, appelant au respect des gestes barrières liés à la Covid-19.

Exhortant les populations sur le strict respect des mesures barrières imposées par l’Etat de Côte d’Ivoire, le préfet d’Abidjan, habitué à communiquer avec ses administrés sur les réseaux sociaux, a fait observer que les maquis étaient envahis « sans aucune protection ».     

Les autorités ivoiriennes ont allégé mi mai 2020 les mesures de restrictions liées à la pandémie de la Covid-19, ouvrant notamment la brèche aux propriétaires des maquis et restaurants de rouvrir, après deux mois de fermeture, sauf les bars et les lieux de spectacles. 

Les restaurants et maquis sont un souffle économique important pour le pays. Leur réouverture permet d’ailleurs à plusieurs filières, entre autres, viande, poulet, poisson, boisson, de conforter leurs chiffres d’affaires.  

Il a fait observer que le pays, qui compte plus de 2100 cas de personnes infectées à la Covid-19, est toujours confronté à cette crise sanitaire, toutefois « il a paru nécessaire et vital d’assouplir les mesures pour remettre à flots la vie économique et sociale ». 

« Cet assouplissement est un appel à la responsabilité individuelle et collective, quand je me protège par les masques et les mesures barrières, je protège les autres, quand je protège les autres, je me protège », a-t-il lancé. 

Descendant dans des maquis de Yopougon, une commune populaire dans l’Ouest d’Abidjan et de Bingerville,  à l’Est de la capitale économique ivoirienne, la veille, M. Vincent Toh Bi Irié,  a passé un « message de prudence à la plate-forme des propriétaires de maquis et bars d’Abidjan ». 

Pour le préfet d’Abidjan, il faut s’auto-discipliner pour éradiquer vite le Coronavirus afin de reprendre une pleine vie sociale, économique et religieuse. Alors que les activités ont repris à l’intérieur du pays, le Grand Abidjan, isolé, reste encore soumis à des restrictions sanitaires. 

Aujourd’hui, les restaurants et maquis ont repris, cependant ils ne devront pas excéder plus de 200 personnes, autorisées dans les rassemblements contre 50 auparavant. Il est évident que si des maquis deviennent des foyers de contamination, des mesures plus restrictives seront prises, a-t-il prévenu. 

Certes, la reprise de leurs activités est vitale, mais « cette reprise sera permanente si propriétaires, travailleurs et clients sont plus disciplinés dans l’observance des règles contre la propagation du Coronavirus », a-t-il poursuivi.

Dans un langage facile et familier, le préfet d’Abidjan exhorte fréquemment ses concitoyens à respecter les normes sociales pour préserver leurs vies. « Donc la go (jeune fille), le gars (jeune homme), faut t’enjailler (t’adonner au plaisir) mais faut pas te tuer », ironise-il.

La Plate-forme des propriétaires de maquis, restaurants et bars de Côte d’Ivoire,  a peu avant l’allègement des restrictions sanitaires liées à la pandémie de la Covid-19, élaboré un document préconisant une distanciation physique de deux mètres contre un mètre requis par le gouvernement, avec le port de masque.  

Côte d’Ivoire: des prières mortuaires dans les mosquées pour Cheick Boikary Fofana

A l’appel du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques en Côte d’Ivoire (COSIM), les mosquées du pays ont organisé mercredi des prières mortuaires en la mémoire de Cheick Aïma Boikary Fofana, le président de cette organisation décédé dimanche à Abidjan de la Covid-19.A la grande mosquée de l’avenue 8 de Treichville, dans le Sud de la capitale économique ivoirienne, cette prière mortuaire a été observée par les fidèles après la prière de zhour  à 13h30, a constaté un journaliste de APA sur place.

 Dans le respect des gestes barrières pour la lutte contre la Covid-19, les musulmans de cette mosquée qui abrite le siège du COSIM, ont prié pour le repos de l’âme de leur guide.

Le président du COSIM, son éminence Cheick Aïma Boikary Fofana qui était le guide de la communauté musulmane ivoirienne est décédé de la Covid-19 dimanche à Abidjan à l’âge de 77 ans. Il a été inhumé, mardi, au cimetière d’Adjamé Williamsville (Centre d’Abidjan) dans l’intimité familiale.

Ex-cadre de banque avant d’être porté à la tête du COSIM, Cheick Aïma  Boikary Fofana était une figure emblématique de l’islam en Côte d’Ivoire.

Covid-19 : le Sénégal fait fond sur le numérique pour sauver l’année scolaire

Les écoles devraient être rouvertes le 2 juin prochain pour les élèves en classe d’examen mais parallèlement le ministère de l’Education nationale s’appuie sur les technologies afin de permettre aux autres d’apprendre à la maison.En raison de l’épidémie du coronavirus, les enseignements dans les écoles et universités ont été suspendus le 16 mars dernier. C’est presque deux mois d’arrêt. Le président de la République Macky Sall a néanmoins décidé que les élèves de CM2 (primaire), de Troisième (collège) et de Terminale (lycée) pourront regagner les salles de classe dès le 2 juin.

Cette mesure est assujettie à l’effectivité des mesures de sécurité sanitaires dans chaque école et établissement. Pour les élèves non concernés par cette réouverture imminente, le ministère de l’Education nationale a mis en place un dispositif numérique composé de plusieurs outils pédagogiques.

Il s’agit entre autres du programme « Apprendre à la maison » qui contient des ressources validées par l’Inspection Générale de l’Education et de la Formation.  L’objectif visé par le ministère de tutelle est d’assurer la continuité des cours. Et les enseignants sont mis à contribution pour que cette stratégie soit opérante.

« Tout enseignant, inscrit au Système d’information et de management de l’éducation (Simen), dispose d’un compte qui lui donne accès à deux plateformes d’apprentissage à distance Classroom et Teams dont le but est de simplifier la création et la diffusion de cours et d’exercices », a expliqué Seyni Ndiaye Fall, le Coordonnateur du Simen.

Le ministère de l’Education nationale n’en est pas à son coup d’essai puisque ce dispositif numérique « a déjà été expérimenté dans 181 établissements et 201.687 élèves utilisent tous les jours la plateforme de vie scolaire Planète pour interagir avec leurs professeurs », renseigne M. Fall.

Au Sénégal, le taux de pénétration d’Internet étant relativement faible, les médias classiques (les télévisions, les radios surtout celles communautaires…) sont des canaux d’appoint pour toucher au maximum la cible.

Mais quid des évaluations si l’on sait qu’elles sont la finalité des enseignements ?  « On n’a pas encore évalué à distance les élèves. Cela suppose une surveillance pour être sûr que c’est l’élève lui-même qui subit l’épreuve. Il ne faut pas qu’il soit aidé », informe Seyni Ndiaye Fall.

Sur toute l’étendue du territoire national, les enseignants sont encouragés à créer un compte pour mettre sur pied des classes virtuelles. Dans les zones les plus reculées, des supports papiers seront mis à la disposition des élèves.

Pour sa part, Babacar Faye, professeur au Collège d’enseignement moyen Thiaroye 44, dans la banlieue dakaroise, propose au ministère de l’Education nationale d’envoyer par e-mail les cours et exercices à faire à la maison aux parents puisque « tous les élèves ne disposent pas d’ordinateurs chez eux et de connexion à Internet ».

Avec le programme « Apprendre à la maison », les autorités sénégalaises veulent assurer aux élèves des classes intermédiaires une continuité pédagogique en attendant la reprise pour tous des cours en présentiel.

Covi-d19: prolongation de l’état d’urgence en Gambie

Le président gambien, Adama Barrow a contourné l’Assemblée nationale pour prolonger l’état d’urgence de 21 jours à compter du 19 mai, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.Le week-end dernier, les députés ont voté 25 pour et 23 contre la prolongation de l’état d’urgence afin de briser la chaîne de transmission du coronavirus.

Jusqu’à présent, la Gambie a enregistré 24 cas de Covid-19 et un décès depuis le mois de mars.

Dans un discours à la nation, mardi soir, le président Barrow a déclaré qu’il exerce les pouvoirs qui lui sont conférés par la constitution pour prolonger la période d’état d’urgence compte tenu de la menace du virus pour les Gambiens.

Il a déclaré que la situation entourant la crise de la Covid-19 en Gambie est déjà aggravée par le taux d’infection au Sénégal voisin, où 30 personnes ont perdu la vie à cause du coronavirus.

« C’est le moment où nous devons tous nous rassembler en tant que nation et placer l’intérêt du pays en premier et bien au-dessus des considérations politiques. Il s’agit de nous tous, en tant que peuple lié par un destin commun. C’est le moment de montrer notre maturité politique en tant que société démocratique capable de mettre de côté tous les intérêts étroits au profit de l’intérêt national », a déclaré le président Barrow.

Les députés de tous les partis politiques ont rejeté lundi dernier la motion de prolongation de l’état d’urgence, certains s’inquiétant des suppressions d’emplois et des pertes de revenus pour les entreprises, outre la perturbation des activités sociales et religieuses, y compris le culte des congrégations.

D’autres députés ont remis en question le fondement de la précédente période d’urgence de 21 jours, lorsque les mesures restrictives annoncées par le gouvernement Barrow n’étaient pas strictement appliquées comme dans d’autres pays.

Toutefois, le dirigeant gambien est d’avis que l’Assemblée nationale devrait être suffisamment responsable pour soutenir la tentative de son gouvernement de s’attaquer à la crise sanitaire nationale. Il a regretté que les députés n’aient pas agi sur ses pouvoirs à cette fin et ne lui aient laissé d’autre choix que de recourir à sa propre autorité prévue par la constitution pour prolonger l’état d’urgence qui a pris fin lundi.

« Mon gouvernement et moi-même devons au peuple de ce pays de le protéger contre ce grave danger. Il est de mon devoir d’agir, et cela équivaut à une abdication mortelle de ma responsabilité si je ne prends pas les mesures qui s’imposent face à une menace évidente pour la vie de notre peuple », a-t-il soutenu.

Les Gambiens se sont réveillés mercredi sur un renouvellement de l’état d’urgence que certains ont critiqué pour avoir ostensiblement privé les pauvres de leurs moyens de subsistance quotidiens.

Les défis inhérents à la lenteur de la distribution de l’aide alimentaire d’urgence aux familles vulnérables à travers le pays restent sans solution, de nombreuses personnes exprimant des réserves sur le régime.

Des dénonciateurs, parmi lesquels le ministre de la Santé du pays, le Dr Ahmadou Lamin Samateh, font état de corruption présumée en relation avec les fonds collectés pour faire face à la pandémie.

L’affaire de faux monnayage et la magistrature à la Une au Sénégal

Les quotidiens sénégalais parvenus, ce mercredi à APA, traitent essentiellement des nominations issues du Conseil supérieur de la magistrature (Csm) et de la suite de la saisie à Dakar de 2 milliards d’euros en faux billets.« Le Président Sall a pris hier des décisions magistrales qui secouent en profondeur le Temple de Thémis. En réunion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm), Macky Sall a retouché la Cour suprême qui aiguise les appétits de tous les hauts magistrats », renseigne Le Quotidien, précisant que « Mamadou Badio Camara n’est plus le Premier Président de la Haute juridiction. Il a été remplacé à ce poste par le magistrat Cheikh Tidiane Coulibaly ».

L’AS quotidien, s’intéressant à cette même actualité, note que « le moins que l’on puisse dire, c’est que le cocotier de la magistrature a été fortement secoué hier ». « En effet, souligne le journal, lors de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm) qu’il a convoquée, le Président Macky Sall a pris une foultitudes de mesures individuelles qui ont totalement chamboulé les différentes juridictions sur l’étendue du territoire national ».

« La Cour suprême, les Cours d’Appel ainsi que les Tribunaux de Grande Instance ont été secoués de fond en comble par le Président Macky Sall », fait savoir L’As.

Abondant dans le même sens que ses prédécesseurs, L’Observateur estime que « si le départ de Mamadou Badio Camara de la Cour Suprême était quasiment acté, d’autres +gros bonnets+ ont été mutés ».

EnQuête qui parle d’une profonde réorganisation de la justice au sortir de ce Csm informe que de « (…) grands noms (des tribunaux) n’écouteront plus de plaidoiries pour quelques temps ».

C’est le cas notamment du juge Demba Kandji, précédemment Premier président de la Cour d’Appel de Dakar qui a été détaché auprès de la présidence de la République, et du juge Henri Grégoire Diop, précédemment Premier président de la Cour d’appel de Thiès muté à un poste administratif au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.

Sur un tout autre sujet, le journal EnQuête revient sur ce qu’il qualifie de « contrefaçon de monnaie et banditisme en col blanc » et titre : « Haro sur un fléau ».

Dans ses colonnes, ce quotidien signale qu’« en plus de chasser des investisseurs potentiels, la contrefaçon de monnaie est un fléau qui pourrait être préjudiciable à toute l’économie, en créant un déséquilibre entre la masse monétaire te la production de biens et services ».

« Des immeubles qui poussent comme des champignons. De rutilantes voitures qui roulent sur les routes de la capitale. Les nouveaux riches qui sortent ex nihilo… Les signaux sont assez nombreux pour alimenter les soupçons de blanchiment et faux monnayage de billets de banque » au Sénégal, commentent nos confrères.

« Un mal si profond qui pourrait gangréner toute l’économie nationale », regrettent ces derniers qui ont donné la parole à des économistes dont la dernière affaire portant sur plus de 1 200 milliards de fcfa « a donné des tournis ».

Sous le titre « Pape Diop et Farba Senghor se lavent des faux billets », Vox Populi donne la parole à ces deux anciens dignitaires du régime de Maître Abdoulaye Wade (2000-2012) cités dans cette affaire de faux monnayage. Tous deux nient toute implication dans une activité illégale.

En sous-titres, le journal reprend ces deux déclarations : « Pape Diop : +Je suis à la fois surpris, meurtri et profondément choqué par le fait que mon nom ait pu être mêlé à cette affaire+. Farba Senghor : +Je suis un homme honnête, digne et endurant, qui ne sera jamais auteur de trafic illicite, de détournement ou d’une quelconque affaire louche+ ».

« Meurtis, Pape Diop et Farba Senghor menacent de porter plainte », renchérit EnQuête.

Nuit du Qadr: Les musulmans ivoiriens invités à ouvrir le «Livre de la vie» de Cheick Boikary Fofana pour leur cohésion

Le président ivoirien Alassane Ouattara a invité les musulmans ivoiriens «à ouvrir le livre de la vie » de Cheick Aïma Boikary Fofana, le guide de cette communauté décédé dimanche dernier, pour assurer leur propre cohésion.Cette recommandation du président ivoirien a été rapportée par Sidiki Diakité, le ministre ivoirien de l’administration du territoire et de la décentralisation qui s’exprimait dans la nuit de mardi à mercredi dans un discours lors de la célébration officielle de l’édition 2020 de la nuit du destin (Nuit du Qadr, nuit bénie en islam).

La nuit du Destin ou nuit du Qadr, est l’un des temps forts du mois de jeûne de Ramadan. C’est au cours de cette nuit que le Saint Coran a été révélé au prophète Muhammad (Paix et salut d’Allah sur lui).

« Le président de la République salue la mémoire de ce grand homme et invite la communauté musulmane à ouvrir le livre de la vie du Cheick Boikary Fofana parce qu’elle y trouvera les instruments nécessaires pour assurer sa propre cohésion et les instruments nécessaires pour promouvoir la paix et la cohésion entre elle  et les autres communautés religieuses », a dit M. Diakité au nom du président ivoirien.  

Poursuivant, il a traduit la gratitude de M. Ouattara à la communauté musulmane et à toutes les autres confessions religieuses de la Côte d’Ivoire pour leur « contribution essentielle » dans la lutte contre la Covid-19 dans le pays.

Par ailleurs, il a exhorté les musulmans à «redoubler de prière» pour que cette année électorale soit apaisée dans le pays.

Avant lui, l’imam Sékou Sylla, le porte-parole du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM),  citant feu  Cheick Boikary Fofana a indiqué que la maladie à coronavirus est « est venue nous apprendre à nous discipliner ».

Selon lui, l’une des grandes leçons à retenir de cette pandémie est la solidarité. «Cette pandémie en a ressorti toute l’importance et la nécessité», a estimé le porte-parole du COSIM exhortant les ivoiriens à intégrer «cette noble notion de solidarité ».

« Dans le contexte de la Covid-19, le musulman doit se conformer aux dispositions prises au niveau national », a soutenu auparavant l’imam Haroun Koné dans une communication sur le thème : « l’épreuve : quelle compréhension en islam et comment y faire face ».

Le guide la communauté musulmane ivoirienne Cheick Aïma Boikary Fofana est décédé dimanche à Abidjan de la Covid-19 à l’âge de 77 ans. Il a été inhumé mardi après-midi au cimetière de Williamsville à Abidjan.

Côte d’Ivoire: Etienne N’Ponon, complice du cyber activiste «Serges Koffi Le drone», déféré

Etienne Daïpo N’Ponon, l’un des complices du cyber activiste ivoirien dénommé «Serges Koffi Le drone» et « Sekongo Koné », notamment poursuivi pour diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt, annonce le procureur de la République, Richard Adou, dans un communiqué publié mardi.« Des investigations ont conduit à l’interpellation du nommé N’Ponon Daïpo Etienne. Et, ce dernier a été inculpé par le juge d’instruction et placé sous mandat de dépôt », indique un communiqué du Parquet d’Abidjan, signé par le procureur de la République, Richard Adou. 

M. Yapo Ebiba François alias « Sekongo Koné et Serges Koffi Le Drone», selon le parquet avait « avoué qu’il publiait certaines fausses nouvelles dont il n’était pas l’auteur mais qu’il recevait de certaines personnes à cet effet ».

De ce fait, le parquet d’Abidjan a engagé des investigations, encore « en cours pour identifier, rechercher et interpeller tous ses complices, en vue de leur faire subir la rigueur de la loi pénale »,  rapporte le texte.  

Serges Koffi Le drone, recherché suite à une vingtaine de plaintes à son encontre, est l’auteur de plusieurs publications sur les réseaux sociaux, de nouvelles fausses dont l’une des dernières a été un appel à la destruction du matériel destiné à la construction du Centre de dépistage de la Covid-19 à Yopougon BAE (dans l’Ouest d’Abidjan), dans la nuit du 05 au 6 avril 2020, renseigne le communiqué.  

Une information judiciaire a été ouverte à son encontre des chefs d’atteinte à la défense nationale, troubles à l’ordre public, diffamation et outrage sur les réseaux sociaux, diffusion de données informatiques frauduleusement obtenues, publication de fausses informations tendant à faire croire qu’une atteinte aux personnes va être commise, poursuit le communiqué. 

Dans le cadre de la poursuite de cette infraction, des agents de la Direction de l’Informatique et des Traces Technologiques (DITT) ont procédé le 07 mai 2020, à l’interpellation du nommé Yapo Ebiba François, 36 ans, Ivoirien, domicilié à Yopougon, cyber activiste, agissant sur les réseaux sociaux sous les profils de «  Serges Koffi  Le Drone » et « Sékongo Koné ».

Selon la législation ivoirienne les faits incriminées, notamment « punis par les articles 151, 153, 161 et 179 du Code Pénal et les articles 11, 32, 60, 65 et 70 de la loi n0 2013-451 du 19 juin 2013 relative à la lutte contre la Cybercriminalité, sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans » d’emprisonnement.    

Le procureur de la République qui appelle à « la modération et à la responsabilité » des uns et des autres quant à la publication d’informations sur les réseaux sociaux, dit observer « depuis plusieurs mois, une recrudescence de la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux ». 

La diffusion des informations aussi mensongères que tendancieuses, qui ont pour objectif soit de diffamer des personnes tant physiques que morales, soit de porter atteinte au moral de la population et à l’ordre public en jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, est constitutive d’une infraction pénale, prévient le procureur de la République.                                              

Covid-19: une ONG lance à Abidjan la distribution de 1 million de masques

L’ONG Initiatives Côte d’Ivoire a lancé mardi, au Centre de santé communautaire d’Anoumabo, sis au quartier Alliodan, le projet de distribution de 1 million de masques au profit des personnes défavorisées à Abidjan, afin de les aider à se protéger face à la Covid-19.Le Centre de santé communautaire d’Anoumabo, un village de la cité de Marcory, située dans le Sud d’Abidjan, a servi de lieu de lancement du projet, en présence de la présidente de Initiatives Côte d’Ivoire, Kadi Fadika Coulibaly, des partenaires de l’ONG et de la chefferie.Pour cette première étape de distribution de masques réutilisables fait en tissu, l’ONG a mis à la disposition du village 5 000 cache-nez pour une population estimée à 1 250 ménages. L’organisation prévoit deux masques par individu.Au regard de l’impact socio-économique de la pandémie, l’ONG Initiatives Côte d’Ivoire a, en plus des masques, offert des paquets de riz aux populations. Chaque ménage vulnérable devrait recevoir un petit sac de riz afin de tenir pendant cette période de soudure. Pour Mme Kadi Fadika Coulibaly, en plus du lavage des mains, la distanciation physique et des restrictions de rassemblement, il est nécessaire de porter le masque, rendu obligatoire dans le Grand Abidjan, pour casser la propagation de la Covid-19.L’acquisition du masque, étant une barrière économique majeure pour des ménages, Initiatives Côte d’Ivoire a décidé, avec ses partenaires (Engender Health, Médecins sans frontières, Agence de médecine préventive, la Fédération nationale des organisations de santé) d’en produire et distribuer aux personnes défavorisées.« Notre cible concerne les populations à revenus modestes, parce que les prix des masques se sont avérés très élevés surtout pour les masques jetables à utilisation unique, pour permettre à ces populations d’avoir chacun leur masque afin de respecter les mesures d’hygiène », a-t-elle dit.Blaise Gnagne, un responsable communautaire, a exprimé la joie des populations de recevoir ces masques qui participent des mesures barrières et qui visent à éradiquer cette pandémie, assurant que les ménages seront davantage sensibilisés sur la Covid-19.Le quartier d’Alliodan est touché par la maladie à Coronavirus. Pour freiner sa propagation, les chefs de communauté entendent insister auprès de leurs membres afin que les populations s’alignent sur les mesures barrières édictées par les autorités ivoiriennes.La directrice régionale de Engender Health, un organisme international opérant dans le domaine de la santé, Mme Néné Fofana Cissé, dont l’institution est partenaire à ce projet, s’est félicitée de ce qu’à travers cette initiative, les populations les plus défavorisées aient accès à des masques gratuitement. Les dons comprennent des paquets de vivres d’une équivalence de 6 tonnes de riz et des masques réutilisables. Les 1 million de masques à produire, devraient être distribués à Akouédo village, Bingerville village et à Abobo.Initiatives Côte d’Ivoire, créée en 2012, par des cadres résidents sur le sol ivoirien et à l’étranger, comprend aujourd’hui une trentaine de membres, qui financent des projets communautaires et d’intérêt public visant à contribuer à la vie sociale.Son ambition est portée par son engagement et sa volonté de contribuer, par des réflexions, au développement économique et social de la Côte d’Ivoire, avec pour challenge de proposer des solutions innovantes et pragmatiques aux problématiques socio-économiques du pays.  

Bénin : le journaliste Ignace Sossou « sortira en juin » de prison (Tribunal)

La cour d’appel de Cotonou a revu mardi à la baisse la condamnation en première instance du journaliste d’investigation béninois Ignace Sossou, qui va désormais purger six mois ferme de prison au lieu de dix-huit.Jugé pour cyber-harcèlement dans une affaire l’opposant au procureur de la République, le reporter de Bénin Web TV fut d’abord condamné le 24 décembre 2019 à 18 mois de prison.

Ce jugement a été infirmé mardi matin en appel, et est ramené à 12 mois dont six mois ferme. Le journaliste devra aussi s’acquitter d’une amende de 500.000 FCFA contre 200.000 prononcée en première instance.

Le 18 décembre 2019, dans le cadre d’un séminaire consacré à la lutte contre les fake-news en période électorale, organisé par CFI Média, l’agence française de développement médias, Ignace Sossou cite sur Twitter et Facebook des propos attribués au procureur de la République du Bénin, Mario Metonou, qui fait partie des panélistes.

Deux jours plus tard, il est convoqué à l’Office central de répression de la cybercriminalité où il est interrogé au sujet de ces publications sur les réseaux sociaux. À l’issue de l’audition, il est maintenu en garde à vue avant d’être condamné, le 24 décembre, lors d’une audience en comparution immédiate au tribunal de première instance de Cotonou.

Il a été notamment reproché au journaliste d’avoir rapporté des propos tronqués et déplacés de leur contexte.

Sa détention fait l’effet d’une onde de choc dans le milieu des organisations internationales de défense de la liberté de la presse à l’image de Reporters sans frontières et Internet sans frontières, qui contestent le jugement.

L’ONG des droits humains Amnesty International avait aussi exprimé en février que le procès en appel du journaliste d’investigation « doit aboutir à sa libération ».

Cela ne sera par ailleurs pas possible avant plus d’un mois, selon Me Brice Houssou, un de ses avocats. Il estime dans RFI que son client « devra recouvrer sa liberté le 24 juin ».

A l’audience ce mardi matin, Ignace Sossou a reçu le soutien de ses collègues, venus nombreux, tout comme ses avocats qui « se sont dits déçus ». Le rédacteur en chef adjoint de Bénin Web TV dit regretter son maintien en détention et confie qu’Ignace « manque à la rédaction ».

Sénégal: la Covid-19 a ralenti la pêche artisanale (chercheure)

L’état d’urgence décrété par les autorités sénégalaise pour endiguer la propagation du coronavirus a mis au ralenti la dynamique des systèmes de pêche artisanaux, soutient la Chercheure junior à l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), Rouguyatou Ka.« Les mesures d’atténuation du choc sanitaire au Sénégal, notamment l’état d’urgence et la fermeture des frontières, ont eu la particularité de bouleverser le fonctionnement des systèmes de pêches artisanaux, par là même l’économie sénégalaise », fait remarquer Mme Ka dans une contribution parvenue ce mardi à APA.

En effet, poursuit-elle, les systèmes de pêche artisanaux sont tributaires d’un ensemble de conditions notamment la libre circulation des pêcheurs dans les eaux maritimes sénégalaises, l’accès aux centres de débarquement à certaines heures, la fluidité des systèmes de transports inter-régionaux, inter-territoriaux et aéroportuaires.

Des conditions qui ont toutes été remises en cause par les différentes mesures prises pour enrayer la propagation du virus sur le territoire national.

La stratégie habituelle des pêcheurs qui est d’embarquer au milieu de la nuit pour débarquer tôt le matin sur les quais de pêche afin de s’assurer le bon déroulement du mareyage à l’intérieur du pays s’est vue limitée par le couvre-feu instauré entre 20h et 6h du matin (depuis le 1er mai, il est passé de 21h à 5h du matin).

A cela s’est ajoutée la fermeture partielle et/ou l’ouverture alternative des quais de pêche et espaces de débarquement au profit des opérations de désinfection et de nettoyage.

Toutes choses qui font dire à la Géographe des dynamiques territoriales que « la +vulnérabilisation+ des pêcheurs est ainsi actée si l’on sait que le virus s’est introduit au Sénégal en pleine campagne de pêche et que les acteurs de la pêche artisanale, par ailleurs totalement dépendants des banques pour financer les intrants, avaient déjà contracté des prêts qu’ils devront rembourser avec ou sans campagne de pêche ».

« Ainsi, la vie de plus 70 000 pêcheurs (DPM, 2018) est hypothéquée par la Covid-19 », se désole-t-elle.

Par ailleurs, souligne la Doctorante à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (nord), les revers de l’Etat d’urgence sont tous aussi pesants sur la dynamique des Systèmes halieutiques artisanaux (SHA).

Car, note la pensionnaire de l’UGB, les systèmes de mareyage interne qui ravitaillait près de 43% la région de Dakar en produits frais et assuraient l’acheminement et la répartition d’une bonne partie des produits transformés et frais à l’intérieur du pays ne suivent plus leur cours.

Conséquence, certains systèmes de mareyage dépendant de ces dynamiques inter-territoires de pêche sont mis « au point mort ».

Une situation qui profite, selon la chercheuse de l’IPAR, aux usines exportatrices de poissons surgelés qui remplissent leurs stocks, et à la région de Dakar qui semble assez bien protégée de la crise du secteur par l’existence de centres de pêche non moins importants.

L’autre segment affecté par cette crise est celui de la transformation artisanale qui occupe 92% du marché des exportations des SHA avec une orientation essentiellement sous régionale (52%.

Partant de tous ces constats, elle conclut que « les revers de la Covid-19 se lisent dans les SHA en termes de mévente, difficultés d’accès et instabilité alimentaire et socio-économique. (…) Et qu’un après-Covid-19 incertain se dessine dans les centres de pêche artisanale sénégalais ».

« Il est (donc) essentiel d’anticiper sur la crise économique qui se profile à l’horizon pour éviter certains scénarios catastrophes qui exigeraient des réponses financièrement lourdes à engager considérant la faiblesse des allocations budgétaires que l’l’Etat a toujours consenti au secteur », suggère Rouguyatou Ka.

«Bons Covid-19»: plus de 1000 milliards FCFA mobilisés sur le marché financier de l’UEMOA

Pour atténuer les impacts négatifs de la pandémie liée au coronavirus, les États membres de l’UEMOA en concertation avec les partenaires techniques et financiers ont validé un programme d’émissions de « Bons Social Covid-19 » d’environ 1 172 milliards de FCFA, a appris APA mardi.Ce nouvel instrument, mis en place par l’Agence UMOA-Titres en collaboration avec la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), devrait permettre aux États de l’Union économique et monétaire ouest africain (UEMOA) de mobiliser les ressources financières leur permettant de faire face aux urgences liées à la lutte contre la pandémie.

Les « Bons Social Covid-19 » sont des Bons Assimilables du Trésor de maturité 3 mois émis par voie d’adjudication à des taux précomptés inférieurs ou égaux à 3,75%. Ils bénéficient non seulement de l’accès au guichet classique de la BCEAO, mais aussi de l’accès à un guichet spécial COVID de refinancement à 3 mois au taux directeur fixe de 2,5% sur toute leur durée de vie.

A en croire l’institution financière régionale, l’exécution du programme des « Bons Social Covid-19 » au cours des mois d’avril et mai 2020, a connu un franc succès avec la participation de 85 investisseurs de l’UEMOA, une moyenne globale de couverture des émissions de l’ordre de 368% et un taux moyen pondéré des émissions de 3,1433%. La dispersion des taux autour de cette moyenne pondérée, varie entre 2,7574% et 3,5208%.

Le niveau important de la mobilisation des investisseurs en un temps relativement court, démontre non seulement de l’engagement des acteurs pour le développement du Marché des Titres Publics de l’UEMOA, mais aussi et surtout du niveau élevé de leur responsabilité sociale face à l’ampleur de la crise sanitaire qui ébranle le monde, s’est réjouie l’UMOA-Titres.

Pour cette dernière, la « réussite » de ce programme de Bons Social Covid-19 vient confirmer des perspectives radieuses à travers des réformes adaptées qui permettront l’approfondissement du marché primaire à travers la naissance de nouveaux produits, mais aussi une dynamisation du marché secondaire des titres publics de l’UEMOA.

UEMOA: 1473 milliards FCFA collectés par la microfinance en 2019

Le montant des dépôts collectés par les systèmes financiers décentralisés (SFD) de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) s’est établi à 1.473,7 milliards de FCFA (environ 2,357 milliards de dollars) au quatrième trimestre 2019, a apprisAPA mardi auprès de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).Comparés au quatrième trimestre 2018 où ils s’élevaient à 1.243,2 milliards de FCFA, ces dépôts collectés ont connu une augmentation de 18,5%. Cette progression est enregistrée au Mali (+31,0%), au Burkina (+22,9%), en Côte d’Ivoire (+19,8%), au Togo (+18,4%), au Sénégal (+16,5%), au Niger (+14,8%) et au Bénin (+5,1%). En revanche, les données de la BCEAO indiquent qu’un repli a été noté en Guinée-Bissau (-6,2%).

Les dépôts à vue demeurent prépondérants avec une part de 59,2% là où les dépôts à  terme et les autres dépôts constituent respectivement 19,9% et 20,9%.

Les hommes constituent la majorité des épargnants, totalisant 50,5% de l’épargne mobilisée par les SFD contre  26,5% pour les femmes et 23,0% pour les groupements.

Le montant moyen de l’épargne par client s’est fixé à 101.266 FCFA à fin décembre 2019 contre 89.442 FCFA au titre du quatrième trimestre de l’année 2018.

Pour l’ensemble des SFD de l’UEMOA, l’épargne recueillie représente 5,4% de la totalité des dépôts détenus par les établissements de crédit.

La saisie de faux billets en devises étrangères au menu des quotidiens sénégalais

Les quotidiens sénégalais parvenus, ce mardi à APA, traitent de divers sujets dont la saisie record, par la Brigade de recherches de la gendarmerie, de faux billets en devises étrangères.« Main basse sur 1 291 milliards Francs CFA », affiche le quotidien EnQuête, précisant que ce sont « Trois paquets d’un milliards d’euros, neuf cents millions d’euros et cinquante millions en billets noirs (qui ont été) saisis » par les hommes du commandant Adama Niang. 

Le journal qui revient sur « Comment la Brigade de Recherche de Dakar a démantelé la bande des 5 faussaires », regrette que « La fabrication de faux billets (aie) atteint une ampleur insoupçonnée dans la capitale sénégalaise ». 

Pour L’AS quotidien « Si cette bande avait réussi son coup, l’économie du pays allait (tout simplement) s’écrouler comme un château de sable. (Car c’est) c’est près de 2 000 milliards Cfa, +1639 exactement+ (soit) la moitié du budget du Sénégal en coupures d’euros que les braves gendarmes de la Brigade de Faidherbe ont réussi à retirer des mains d’une bande de 06 individus qui s’activaient dans la fabrication de faux billets de banque ». 

L’Observateur qui confirme le nombre de 6 personnes impliquées dans cette affaire soutient que « Babacar Fall, le cerveau présumé de la bande (a, lors de son interrogatoire,) cité 2 pontes du régime de Wade (2000-2012) ».

« Jadis, très proche de l’ancien chef de l’Etat, ils sont très engagés en politique et l’un d’eux avaient même déposé sa candidature à la présidentielle de 2019. F.S et P.D, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, peuvent, déjà présent, égrainer leur chapelet et prier le Bon Dieu pour prouver leur innocence dans ce deal de trafic de faux billets », détaille L’Obs. 

Sous le titre « Un cas importé infecte le Cis », Le Quotidien revient sur le soutien controversé du Club des investisseurs sénégalais (Cis) à l’entreprise Akilee dans l’affaire qui l’oppose à la Société nationale d’électricité (Senelec). 

« Le Pdg du Club des investisseurs sénégalais (Cis) a bloqué une résolution de son Conseil d’administration qui désavouait la motion de soutien à Akilee. Cela a conduit à une contestation de son autorité et certains membres ont appelé à une Ag extraordinaire pour revoir le mode de gouvernance de l’association patronale », rapportent nos confrères. 

Vox Populi se projettent sur la célébration, en fin de semaine, de la fête Korité en cette période de coronavirus et écrit : « Un désastre ! Voilà vers quoi s’acheminent les tailleurs pour cette Korité 2020. Fautes de clients, les commandes se font rares si elles ne sont pas inexistantes ». 

Le quotidien national Le Soleil consacre sa parution du jour à la situation épidémiologique du pays et arbore ce titre : « Plus de 1 000 patients guéris », avant de préciser en sous-titres que « 1 441 malades (sont) sous traitement sur 2544 cas positifs ». 

Walf Quotidien s’intéresse pour sa part aux effets de la pandémie et estime que « L’opposition perd la voix ». « Le consensus autour du président Macky Sall dans sa lutte contre la Covid-19 a rendu aphone l’opposition. En dehors de l’ancein Premier ministre Abdoul Mbaye et du leader de Pastef, Ousmane Sonko qui ne ratent jamais une occasion pour canarder le pouvoir, tous les autres hommes politiques sont gênés de critiquer le régime », affirme Walf.

Côte d’Ivoire: don d’un groupe ivoiro-turc à une ONG pour assister les personnes vulnérables

Bénéficiaire d’un don, en numéraire, du Groupe ivoiro-turc PES (Professionnel d’équipements de sécurité), l’ONG Wol-Wassa, implantée en Côte d’Ivoire, envisage d’assister des personnes vulnérables en cette période de Covid-19 et de Ramadan.Le don, sous forme de chèque de 2 millions de FCFA,  a été remis lundi par Yussuf Yaçin, le PDG du groupe, à la présidente de l’ONG ivoirienne Wol-Wassa, Mme Koné Pingué Assetou, à l’ambassade de la Turquie en Côte d’Ivoire,  sise à Cocody, un quartier huppé dans l’Est d’Abidjan.

Mme Koné Assétou, également directrice du Centre de promotion des logements sociaux, a exprimé un « immense bonheur et (sa) satisfaction » de recevoir ce chèque de 2 millions Fcfa, destiné à soulager des personnes démunies.

Ce don, dira-t-elle, permettra en cette période de ramadan de soutenir des familles musulmanes et de soutenir des ménages affectés par la pandémie de la Covid-19. Déjà, l’ONG, depuis le début de la pandémie, fait des dons à toutes les confessions religieuses du pays.

Pour elle, cette aide financière est « la cerise sur le gâteau » car elle intervient en cette période de la dernière décade du mois de ramadan qui est très importante pour la communauté musulmane. Une manne qu’elle assure distribuer efficacement.

Le groupe ivoiro-turc n’est pas à sa première assistance à une organisation humanitaire en Côte d’Ivoire. Son PDG Yussuf Yaçin qui dit se sentir comme un citoyen Ivoirien, a exprimé sa joie d’apporter cette aide à ses frère et sœurs qui sont dans le besoin.

Pour lui, le mois de ramadan, soutenu par le principe de la charité, marque une évidence mais surtout un élan de partage lorsqu’on apporte du bonheur et une entraide. Et, le groupe a voulu s’inscrire dans cette dynamique à travers cette contribution. 

Quant à l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Turquie, Yonca Ozceri, elle s’est félicitée des mesures importantes prises par l’Etat de Côte d’Ivoire pour contenir la pandémie de la Covid-19 dans le pays où l’on enregistre plus de 2 000 cas de personnes infectées.  

Elle a fait observer que cette crise sanitaire, répandue à l’échelle mondiale, a affecté les États,  les ménages et les entreprises. De ce fait, le don de ce groupe vise à « régler cette double crise sanitaire et économique ».

Les entreprises turques en Côte d’Ivoire s’apprêtent à accompagner l’élan de solidarité et de riposte à la Covid-19 du pays. Selon la diplomate turque, il est prévu « plus tard trois ou quatre occasions suivant lesquelles des sociétés turques se manifesteront ».

 L’ONG Wol-Wassa, créée en décembre 2015, porte également secours aux enfants  qui n’ont pas de jouets en Noël et appuie les jeunes déscolarisés qui par la force des choses se trouvent dans des situations très difficiles, en attente d’une seconde chance pour se relancer dans le tissu social. 

Qatar Petroleum fait son 1er investissement dans le bassin sédimentaire ivoirien

Qatar Petroleum a fait son entrée dans l’amont pétrolier en Côte d’Ivoire par des prises de participation à hauteur de 45% dans chacun des blocs pétroliers CI–705 et CI–706 opérés par le groupe français Total, a appris APA lundi à Abidjan.Société nationale d’opérations pétrolières de l’émirat pétrolier, Qatar Petroleum, acteur important de l’industrie pétrolière et gazière international, est le premier exportateur mondial de GNL (Gaz Naturel Liquéfié).

Son arrivée en Côte d’Ivoire, malgré la baisse des prix du pétrole, démontre l’attractivité du bassin sédimentaire ivoirien, souligne un communiqué transmis à APA, ajoutant que « c’est aussi la preuve du succès de la stratégie du Gouvernement dans la promotion de notre pays, notamment sur le plan de l’éco-diplomatie et au niveau de l’environnement des affaires ».

Le président Alassane Ouattara, a effectué deux visites d’Etat au Qatar, pendant lesquelles il a fait la promotion des investissements dans les différents domaines de l’économie ivoirienne, dont les secteurs pétrolier et gazier.

De plus, sous l’impulsion du ministre du Pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables, Abdourahmane Cissé, plusieurs roadshows et rencontres ont été organisés, avec les entreprises pétrolières dont Qatar Petroleum, pour présenter les opportunités d’investissements dans le secteur des hydrocarbures en Côte d’Ivoire.

Au cours de ces roadshow, le ministère a présenté, aux compagnies pétrolières dont Qatar Petroleum, les opportunités d’investissement dans le bassin sédimentaire ivoirien composé de 51 blocs dont 4 en production, 26 en exploration et 21 encore libres ou en négociation.

African Guarantee Fund lance un mécanisme de garantie Covid-19 au profit des PME africaines

African Guarantee Fund (AGF), une institution financière panafricaine, vient de lancer un mécanisme de garantie Covid-19 d’une valeur de 725 milliards Fcfa, en vue de renforcer l’accès aux crédits des PME et des micro-entreprises sur le continent africain.Le mécanisme Covid-19 d’African Guarantee Fund qui s’élève à 1,2 milliard de dollars (725 milliards Fcfa) de garantie, devrait permettra aux banques de financer les PME jusqu’à hauteur 2,4 milliards de dollars au moins, soit 1 449 milliards de Fcfa.

Selon l’institution financière panafricaine, toutes les Petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique sont éligibles à ce mécanisme qui sera disponible pour les banques pendant une période de deux ans.

La crise sanitaire du Covid-19 a affecté les économies des pays du continent, des ménages et des PME.  AGF évalue l’impact de la pandémie sur les PME en Afrique à « une perte de chiffres d’Affaires entre 20 et 40 milliards de dollars (12 087 et 24 173 milliards Fcfa) en 2020 ».

Cette stratégie de riposte apportée par AGF au Covid-19 est fondée sur la nécessité d’élaborer des solutions commerciales en sus des mesures réglementaires déjà mises en œuvre par les différentes banques centrales et gouvernements du continent.

Expert averti dans le domaine de la finance, M. Félix Bikpo, CEO d’AGF, fait observer que « les conséquences de la pandémie de Covid-19 continueront d’avoir des effets négatifs croissants sur les PME en Afrique, tant du côté de l’offre de crédits que de celui de la demande ». 

C’est pourquoi, dira-t-il, « nous anticipons une détérioration de la solvabilité des PME. Car, il est probable que ce facteur induise une augmentation du coût du crédit pour le secteur financier, ce qui accroitra certainement sa réticence à financer les PME en l’absence de stimuli extérieurs ». 

Ce contexte, selon M. Félix Bikpo, rend nécessaire la mise sur pied d’une parade commerciale qui complèterait les dispositions purement réglementaires prises par les diverses banques centrales et les gouvernements du continent pour contenir la crise. Ce qui explique ce mécanisme de garantie. 

La réponse de African Guarantee Fund pose les bases d’une stabilisation des économies du continent. Elle vise à relancer les économies des pays via le mécanisme de garantie Covid-19 qui devrait permettre aux institutions financières de restructurer plus aisément leurs crédits devenus moins performants.

Le mécanisme de garantie Covid-19 a également pour but de fournir un incitation commerciale au secteur financier en atténuant la détérioration du risque perçu par rapport aux PME, aux micro-entreprises et aux startups en Afrique. 

Pendant cette période, AGF s’engage à apporter son assistance technique afin de développer la capacité des institutions financières et à évaluer les risques des PME, ce qui devrait permettre d’analyser les impacts de la pandémie sur les institutions financières et d’offrir les réponses idoines.

Pour la troisième fois consécutive, depuis novembre 2017, l’African Guarantee Fund vient d’être notée AA- par l’agence de notation Fitch Ratings. Selon M. Bikpo, « cette notation exceptionnelle est une marque de confiance et un acte de foi dans l’excellence opérationnelle d’AGF ».

Grâce à son effet de levier, l’institution financière panafricaine, apporte une garantie aux PME afin de prêter davantage. Pour le CEO d’AGF, les PME détiennent la clé du rebond économique de leurs pays respectifs. 

Santé: 133 malades mentaux « pris en charge» par les pompiers en Côte d’Ivoire au 1er trimestre 2020

Quelque 133 malades mentaux ont été « pris en charge» par le Groupement des sapeurs-pompiers militaires ( GSPM) en Côte d’Ivoire au premier trimestre 2020 contre un total de 533 durant toute l’année 2019 et 451 en 2018, a appris APA lundi auprès de cette institution.Dans une note d’information, le GSPM a expliqué la procédure de prise en charge des malades mentaux par ses services en vigueur dans le pays. Concernant cette procédure, les pompiers ont fait savoir qu’un malade mental ( menaçant ou pas) ayant une famille, peut être pris en charge et évacué dans un hôpital psychiatrique avec la présence obligatoire de ses parents. 

Dans le cas d’un malade mental menaçant sans parent, il s’agit d’un trouble à l’ordre public, donc n’émanant pas de la responsabilité des pompiers.  

Cependant, précise la note, les pompiers peuvent intervenir dans ce cas avec un « De par la loi» ( Une loi d’exception) délivré par la police afin de maîtriser le malade et l’évacuer vers un hôpital psychiatrique. 

Quant à la situation d’un malade mental sans parents, accidenté ou faisant un malaise, sa prise en charge par les pompiers est immédiate et son évacuation vers une structure sanitaire avec un « De par la loi», puis son transfert vers un hôpital psychiatrique après les soins.

 « La prise en charge d’un malade mental errant sans autre affection, est de la responsabilité de sa famille ou des services sociaux de la commune dans laquelle il est», a conclu la note. 

Le Groupement des sapeurs-pompiers militaires ( GSPM) est une unité militaire mise à la disposition du ministère de l’intérieur en Côte d’Ivoire. Le GSPM est chargé d’assurer la protection des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national à l’occasion d’événements nécessitant l’intervention immédiate de ses personnels et la mise en œuvre de ses matériels spécifiques. 

Début des obsèques de Cheick Boikary Fofana, le guide des musulmans ivoiriens décédé de la Covid-19

Les obsèques de Cheick Aïma Boikary Fofana, le président du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM), par ailleurs guide de la communauté musulmane ivoirienne, ont débuté lundi, à la mosquée de la Riviera Golf à Cocody dans l’Est d’Abidjan, par la présentation des condoléances.Le Cheick Aïma  Boikary Fofana est décédé dimanche à Abidjan de la Covid-19 à l’âge de 77 ans.

«Le bureau exécutif du COSIM porte à la connaissance de la communauté nationale que la présentation des condoléances se fera tous les jours de 11h à 13h à la grande mosquée de la Riviera-Golf… », souligne un communiqué du COSIM, invitant au strict respect des mesures barrières contre la Covid-19.

Par ailleurs, cette faîtière des imams ivoiriens  insiste sur le fait que la mosquée de la Riviera Golf, est le seul endroit retenu pour la présentation des condoléances.

Ancien cadre de banque et imam principal de la mosquée des II-Plateaux Aghien de Cocody, à l’Est d’Abidjan, le Cheick Aïma Boikary Fofana était l’une des figures  emblématiques de l’islam en Côte d’Ivoire.

L’armée nigériane neutralise 20 terroristes à Borno

Les troupes de l’armée nigériane ont tué 20 terroristes du groupe Boko Haram et de l’État islamique dans le nord de l’État de Borno.Le coordonnateur des opérations médiatiques de l’armée, le Major-général John Enenche, a déclaré lundi que les troupes du 130e Bataillon, avec le soutien du Super Camp de l’Armée de terre de Baga, ont réalisé le succès d’une opération offensive d’interception décisive dimanche.

Il a révélé que les terroristes, qui étaient armés de mortiers, de lance-roquettes et d’armes légères, se dirigeaient vers les villages entourant Baga lorsque les troupes ont attaqué leur convoi avec une puissance de feu écrasante.

Selon le général Enenche, les troupes ont saisi six fusils AK 47, 520 cartouches de munitions spéciales de 7,62 mm et cinq grenades à main.

Il a révélé que neuf soldats, qui ont été blessés pendant l’opération, ont été évacués vers l’hôpital du secteur 3 pour y être soignés et qu’aucune perte humaine n’a été enregistrée du côté des troupes nigérianes.

Le chef d’état-major de l’armée nigériane, le lieutenant-général Tukur Buratai, a félicité les courageux soldats pour leur professionnalisme et leur a demandé de rester déterminés à chasser les criminels du nord-est du Nigeria.

Divers sujets sur la Covid-19 à la Une des quotidiens sénégalais

Les quotidiens sénégalais parvenus, ce lundi à APA, traitent de divers sujets en lien avec la pandémie de coronavirus, notamment le refus des magistrats de reprendre les audiences dans les tribunaux.« L’UMS refuse le test », barre à sa Une Le Quotidien qui souligne que « Dans la fièvre de la levée des mesures restrictives décidées par le chef de l’Etat, nonobstant le rythme encore élevé de la propagation, le ministère de la Justice avait demandé la reprise des audiences au niveau des Cours et tribunaux. Cette décision ne semble pas trop emballer l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) qui veut préserver la sécurité sanitaire de ses membres ».

Dans la perspective de la reprise prochaine des audiences publiques des Cours et tribunaux, le bureau de l’Ums estime que « (…) même s’il a conscience qu’il faut assurer la continuité du service public de la justice, le bureau exhorte les chefs de juridiction à privilégier aussi bien la sécurité du personnel que des justiciables, et de veiller à ce que les conditions d’une bonne reprise soient réunies avant le redémarrage des audiences », ajoute le journal.

Sous le titre « Grogne dans la magistrature », L’AS informe que « Des magistrats râlent dans les chaumières pour exiger la tenue du Conseil supérieur de la magistrature (CMS) pour faire remplacer le premier président de la Cour suprême à qui l’on prête l’intention de vouloir obtenir un nouveau bail, mais aussi pour donner un coup de pouce à des carrières mises entre parenthèses depuis quelques années ».

« En attendant cette réunion que préside le chef de l’Etat, +L’AS+ a appris que 16 magistrats sont en lice, mais les noms de Cheikh Tidiane Coulibaly et Demba Kandji sont ceux qui raisonnent le plus dans les dédales de la justice pour succéder à l’indéboulonnable Mamadou Badio Camara », poursuit le quotidien.

Abordant la question de la lutte contre la Covid-19, le journal EnQuête revient sur ce qu’il qualifie de « légende et préjugés injustifiés » dans la recherche d’un vaccin contre cette pandémie et arbore ce titre : « Vaccin chahuté ».

« Pendant que beaucoup de pays développés s’emploient à trouver un vaccin contre le nouveau coronavirus, au moment où de nombreuses organisations et personnalités internationales prônent la gratuité de ces vaccins pour l’exclusion des pays les moins nantis de l’accès à ces futurs +remèdes+ le débat, en Afrique, tourne essentiellement autour d’un refus systématique de ces initiatives », écrivent nos confrères.

« Il a suffi d’un tweet du Président (Macky) Sall pour mettre le feu aux poudres entre pro et anti vaccin Covid-19 », précise EnQuête.

Le quotidien Vox Populi revient pour sa part sur les mesures prises par le gouvernement du Sénégal pour enrayer la propagation du virus et donne la parole à Docteur Thior qui « casse le code Corona ».

Dans les colonnes du quotidien, M. Thior « (…) persiste à dire que le Sénégal doit laisser le virus du corona circuler. Pour lui, le confinement ne sert à rien et il faut lever l’interdiction de circuler entre les régions. (…) L’expert en santé publique (…) affirme même que la Covid-19 n’est pas si contagieuse qu’on le prétend ».

Le quotidien national Le Soleil se projettent quant à lui sur l’après-coronavirus et informe qu’« Un Pse post-Covid-19 (est) en gestation » et qu’il va « miser davantage sur les forces endogènes ».

Mais en attendant, L’Observateur se fait l’écho des alertes du Pam, de la FAO et de l’Unicef sur la faim qui guette certaines localités à cause du coronavirus et donne la parole à Jean-Pierre Senghor du Conseil national de la sécurité alimentaire qui déclare : « 529 625 ménages risquent de basculer en insécurité alimentaire ».

Les quotidiens sénégalais pleurent par ailleurs la disparition de la cantatrice Ndèye Seck Signature. Pour EnQuête, « La culture perd une +généreuse bienfaitrice+ ». Le Quotidien, pour rendre hommage à la défunte, republie un entretien qu’elle lui avait accordé en 2016. Elle « s’était confiée sur son art, son absence de la scène et ses projets. Mais surtout… sur son morceau fétiche +Signature+ qui ne finira jamais de marquer le monde artistique », relate le journal.

Covid-19: le gouvernement ivoirien lance le retour de 18 760 enseignants, élèves et administrateurs dans leur zone d’étude

Le ministère ivoirien de l’Éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, a lancé dimanche à Abidjan le retour de 18 760 enseignants, élèves et agents administratifs dans le zone d’étude notamment à l’intérieur du pays, à la suite de la réouverture des écoles, fermées depuis le 16 mars 2020 en raison de la Covid-19.Cette démarche consiste à « faire partir 18 760 personnes recensées jusqu’à présent, soit 37% d’élèves, un peu plus de 57% d’enseignants et près de 6% de personnels administratifs », a indiqué Raoul Koné, directeur de cabinet adjoint au ministère de l’Éducation nationale, lors d’un point de presse gouvernemental sur la situation de la Covid-19.  

La démarche, dira-t-il, a commencé ce dimanche matin avec un test qui a porté sur deux sites, notamment à Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan, en attendant de mettre en route le site d’Abobo, dans le nord de la capitale économique ivoirienne à partir de lundi. 

Le ministère est parti sur le principe de considérer des axes, a fait savoir M. Raoul Koné, avant d’ajouter « nous avons un axe de l’Est où nous pensons faire partir des gens qui seront dans la DREN (direction régionale) de Agbovile, Adzopé, Bongouanou, Daoukro, Abengourou, Bondoukou et de Bouna ».  

L’axe de l’Est sera orienté sur la gare routière d’Abobo, a-t-il ajouté. Il a en outre évoqué l’axe centre et nord qui va concerner les personnels où les personnes qui vont à Yamoussoukro, Bouaké,  Katiola, Ferké, Korhogo, Boundiali, Odienné, Minignan, Mankono et Dimbokro ; leur départ étant prévu à Ficgayo, un quartier de Yopougon. 

L’axe de l’Ouest, lui, concerne les villes de Bouaflé, Sinfra, Daloa, Issia, Séguéla, Duekoué, Guiglo, Man, Danané, Touba, Tiassalé, Divo, Gagnoa et Soubré, tandis que l’axe de la côtière prend en compte les localités de Sassandra et San-Pedro. Ces deux axes sont orientés vers le stade Jessie Jackson de Yopougon.  

Les différents départs partent d’Abidjan. Selon M. Raoul Koné, le ministère de l’Education a évité d’utiliser les gares habituelles afin de faire respecter scrupuleusement les mesures barrières, sous la supervision du ministère de la Santé et des forces de l’ordre. 

La veille du départ, poursuivra-t-il, « nous informons individuellement via un SMS à tous ceux qui vont être concernés par le déplacement du lendemain ». Et ce, afin de conduire à bon port l’opération, les premiers départs étant prévus à 9h00 GMT. 

Un autocar prend en moyenne 40 personnes. Le ministère de l’Éducation nationale envisage de faire ce convoi dans un espace d’une semaine. Concernant le paiement du transport, M. Koné n’a donné aucune précision.    

Pour casser la propagation de la Covid-19, le gouvernement ivoirien a décidé de la fermeture de l’école partout dans le pays depuis le 16 mars 2020. Suite à un allègrement des mesures de restriction, les autorités ont ordonné la réouverture de l’école dès le 18 mai 2020 à l’intérieur du pays.

Toutefois, les élèves et le personnel administratif devront respecter les mesures barrières, qui imposent une distance de un mètre entre les individus et un rassemblement qui n’excède pas 200 personnes contre 50 auparavant. 

Le ministère de l’Éducation nationale,  de l’enseignement technique et de la formation professionnelle,  veut à travers ces convois rattraper le déficit d’un mois et demi enregistré après la fermeture des classes. Le Grand Abidjan, lui, rouvre ses écoles le 25 mai 2020.

Décès de Cheick Boikary Fofana, chef suprême de la communauté musulmane ivoirienne

Le président du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques ( COSIM), par ailleurs chef suprême de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire, Cheick Aïma Boikary Fofana est décédé, dimanche à Abidjan, à l’âge de 77 ans. L’information a été donnée par Sidiki Diakité, le ministre ivoirien de l’administration du territoire et de la décentralisation sur les antennes de la Radiodiffusion télévision ivoirienne ( RTI, Service public).

« Le président de la République adresse à sa famille et à la communauté musulmane et à l’ensemble des ivoiriens ses condoléances les plus attristées. Le président de la République salue la mémoire d’un grand homme de foi, artisan de paix et de dialogue entre les confessions religieuses», a dit M. Diakité.

 Le décès de ce dignitaire religieux est considéré comme une grande perte pour la communauté musulmane ivoirienne en ce sens qu’il fût l’un des acteurs majeurs de la structuration de l’islam dans le pays.

Ancien cadre de banque et Imam principal de la mosquée des II-Plateaux Aghien à l’Est d’Abidjan, le Cheick Aïma Boikary Fofana a occupé plusieurs postes clés au sein des organisations islamiques ivoiriennes.

 Il a été entre autres été, Conseiller spécial du président du Conseil national islamique (CNI) en 1993, puis porte-parole du Conseil supérieur des imams ( COSIM) avant de prendre la tête de cette organisation jusqu’à sa mort.

Covid-19: ce que le coronavirus nous dit des paradoxes du monde globalisé (Réflexion)

Il est difficile de se projeter au-delà du Covid-19 tant celui-ci surdétermine désormais les conditions de notre vie quotidienne, explique l’éminent juriste mauritanien M. Mahmoud Ould Mohamed Salah.Des prescriptions sur les « gestes barrières » (lavage régulier des mains, distanciation sociale…) au confinement partiel assorti d’un couvre-feu, nous vivons au rythme des contraintes de la « guerre » imposée par un ennemi invisible, sournois, envahissant, qui tue, massivement, tout en s’insinuant dans la vie de ceux que le jeu de la roulette russe dans lequel il excelle, aura épargnés.

Plus de trois mois après sa première apparition dans la ville de Wuhan, en République Populaire de Chine, ce capricieux virus n’a pas encore livré tous ses mystères. Et personne ne peut dire quand et dans quel état le monde sortira de la crise multidimensionnelle qu’il a provoquée.

Pour nous autres Africains, l’incertitude est d’autant plus grande que l’OMS vient d’avertir que le pire est devant nous, ajoutant à l’angoisse délétère que nourrit un climat de fin imminente du monde.

Dans ce contexte propice à la résurgence de prédictions eschatologiques, que peut-on faire de mieux que prier et respecter les consignes commandant de ne pas s’exposer et de ne pas exposer autrui au danger ? Observer les prescriptions des autorités sanitaires devient pour chacun l’unique moyen de compenser son impuissance individuelle et de participer à la lutte contre la propagation du virus dans un pays où la guerre contre le Mal ne peut être gagnée que par la prévention, le système sanitaire étant dans l’incapacité de faire face à une explosion du nombre de cas nécessitant une prise en charge hospitalière. Civisme minimal et réalisme vont ici de pair.

‘’Risque mondialisé » avéré

Comme partout, ailleurs, nous sommes en guerre et, comme partout, on ne peut d’abord compter que sur nous-mêmes car l’une des leçons paradoxales de cette crise est qu’en dépit du caractère global du Mal, les réponses apportées ont été et sont restées, en particulier sur le terrain sanitaire, des réponses nationales, dépendantes par conséquent de l’état du système sanitaire de chaque pays, de la qualité et de l’engagement de son personnel soignant, du sens des responsabilités et du civisme de ses concitoyens, de la résilience individuelle et collective de ses populations et de l’organisation et de l’efficacité de son système de gouvernement.

Bref, c’est toujours, en premier lieu, l’Etat-Nation qui est sommé de trouver la riposte appropriée à une crise, quelles qu’en soient l’origine et l’ampleur, dès lors qu’elle frappe les personnes se trouvant sur son territoire.

Mais où sont donc passés la mondialisation et la myriade d’organisations, d’institutions, d’acteurs et de règles qui en ont assuré la promotion et la diffusion ? Pourquoi, face à un « Risque mondialisé », avéré, ne peut-on encore concevoir une réponse globalisée, immédiate ? D’autres interrogations surgissent dans le sillage de ce premier questionnement. Pourquoi les enjeux sanitaires, si essentiels dans la mesure où ils touchent directement à la vie des personnes, n’ont-ils pas été suffisamment pris en compte en temps de paix, y compris dans les pays surdéveloppés ? Comment en est-on venu à la situation où il va falloir injecter des milliers de milliards de dollars – le G20 s’est engagé à injecter 5000 milliards de dollars. Les USA viennent d’adopter un plan de relance économique de 2000 milliards de dollars – pour espérer juguler ou tout simplement atténuer une crise que l’on aurait pu prévenir et que l’on aurait pu mieux traiter, si l’on avait pas coupé dans les crédits affectés à la santé (recherche scientifique, industrie de la santé, personnel hospitalier…) ? Pourquoi dans de grands pays, on peut encore avoir des pénuries de masques, de respirateurs et même de matériels pour effectuer des tests ? Est-ce parce qu’on a suivi de manière rigide et donc bête les préceptes de la doctrine économique dominante proscrivant les déficits budgétaires et imposant à l’Etat de s’en tenir à un rôle de garant des grands équilibres ?

N’a-t-on pas délégué au Marché plus qu’il ne faut, en le laissant envahir des secteurs de l’activité sociale qui ne doivent pas être soumis aux seuls critères de la rationalité marchande, notamment l’éducation, la santé et l’environnement ? Mais surtout, comment repartir sur de nouvelles bases, en tirant de cette pandémie les bonnes leçons ?

Comment en finir avec la schizophrénie qui consiste à proclamer, un peu partout, l’adhésion aux objectifs du développement durable – lequel suppose que la dimension économique soit articulée à la dimension sociale et à la dimension environnementale, et que la satisfaction des besoins des générations actuelles soit compatible avec les droits des générations futures – tout en adoptant, en fait, un modèle de développement dans lequel l’économie marchande et la finance surdéterminent le reste des activités sociales ?

Il n’est pas sûr que ces questions s’imposent en filigrane des débats qui vont dominer la sortie de crise, tant la pression du court terme est forte. Un élément peut cependant jouer favorablement en ce sens, c’est le caractère global de la pandémie.

L’enfant de la mondialisation

Le Covid-19 est à l’origine de la première crise sanitaire globale, dans tous les sens du terme. C’est un enfant de la mondialisation. Il est apparu pour la première fois dans le pays qui a engagé, dans un délai record à l’échelle de l’histoire, la transformation la plus profonde et la plus compréhensive qu’un pays puisse faire pour assurer son décollage économique et devenir, en moins de trois décennies, un pôle majeur de la mondialisation. Au confluent de ce qu’on appelle, aujourd’hui, les chaînes de valeur – expression qui désigne la fragmentation à l’échelle mondiale du processus de fabrication d’un produit, les divers composants de ce produit étant fabriqués par des entités différentes d’un groupe transnational, disséminées dans des pays distincts – la Chine est un acteur central de la globalisation qui, par le jeu des interdépendances entretenues par la nouvelle organisation des firmes transnationales, devient, en même temps, un élément de l’économie de la quasi-totalité des Etats qui comptent.

Frapper l’économie chinoise, c’est frapper l’économie de la plupart des Etats, ce qui explique que les premières inquiétudes des pays non encore touchés par le virus étaient essentiellement d’ordre économique et non sanitaire.

Mais pour assouvir son ambition globale, le Covid-19 se devait d’aller à l’assaut du reste du monde. Il l’a fait en utilisant l’un des vecteurs les plus communs de la mondialisation : voyageant à la vitesse supersonique des avions, il s’est propagé au reste du monde, en commençant par les grands centres de la globalisation.

En début mars, l’OMS annonçait que l’Europe est devenue le nouvel épicentre de la pandémie. Elle l’est toujours en nombre de décès enregistrés. Mais en termes de nombre de personnes infectées, ce sont désormais les Etats-Unis qui ravissent la première place. De fait, aucun continent n’est épargné. L’infection touche aujourd’hui 180 pays. Le Covid-19 remporte ainsi la première manche de son combat pour l’universalité, à savoir, la planétarisation de la crise sanitaire.

Mais cette crise est vite devenue globale, à un autre point de vue. Elle touche désormais à tous les aspects de la vie sociale et, d’abord, au moteur de celle-ci dans les sociétés modernes, à savoir, l’économie. Cela tient moins à l’accroissement des dépenses sanitaires qu’aux conséquences des mesures restrictives qui ralentissent, voire paralysent, l’activité économique, appelant potentiellement des failles en cascade dans la quasi-totalité des secteurs économiques.

La force du « choc » est telle que les principaux acteurs de la mondialisation poussent les Etats à intervenir massivement pour aider les secteurs, les entreprises et les salariés fragilisés et éviter le chaos économique et social qui se profile. L’Union Européenne autorise un allègement des contraintes budgétaires et un assouplissement des règles sur les aides d’Etat, déclenchant le recours à la clause de « circonstances exceptionnelles », se disant même prête à activer la « clause de crise générale » qui permet la suspension du Pacte de stabilité. Les Etats se mettent, chacun, en ordre de marche, pour protéger leur économie et leur population et organiser à leur échelon, la gestion de l’urgence sanitaire devenue économique et sociale. En France, le gouvernement obtient une loi d’habilitation qui lui permet d’adopter 25 ordonnances dans un seul Conseil des ministres. C’est moins le retour à Colbert qu’au droit économique de l’après-guerre et notamment aux fameuses ordonnances de 1945 qui ont servi de base juridique au dirigisme économique jusqu’à leur abrogation, en 1986. Les Etats-Unis adoptent à leur tour un gigantesque Plan de relance économique dont certains éléments renouent avec l’esprit du New Deal de Roosevelt. Le Président Trump va même jusqu’à exhumer le « Defense Production Act », promulgué lors de la guerre de Corée, pour obliger General Motors à fabriquer d’ici un mois cent mille respirateurs.

Cela ne suffit pas à cependant à revigorer durablement les marchés financiers qui donnent la température de l’économie, parce qu’ils savent que tant que la réponse n’est pas globale, la crise ne pourra pas être jugulée.

Traitement médiatique quasi uniformisé

Certes, l’intervention du G20 a été bien accueillie par les diverses places boursières. Mais soufflant le chaud et le froid, celles-ci ont de nouveau été échaudées par l’absence d’accord entre les pays de l’Union Européenne lors du mini-sommet du 27 mars. A vrai dire, compte-tenu de l’interdépendance entre la crise sanitaire et la crise économique, l’issue de la récession économique va également dépendre de la capacité du monde à juguler la pandémie.

Enfin, la crise du Covid-19 est aussi une crise globale, du point de vue de la communication qui s’y rapporte. Elle est l’objet d’un traitement médiatique quasi uniformisé qui en fait le sujet exclusif d’une actualité qui pénètre dans l’intimité de chaque foyer. On y suit tous l’irrésistible extension géographique du confinement, la progression géométrique de l’infection, pays par pays, l’accroissement vertigineux du nombre de personnes décédées, mais aussi les controverses sur la chloroquine et l’arrière-plan, pas toujours rassurant, des polémiques entre savants qu’elle dévoile, ou encore le déficit criant de solidarité entre Etats, y compris au sein d’ensembles régionaux bien intégrés, comme l’Union Européenne, l’Italie ne trouvant aide et assistance que du côté de la Chine ou de Cuba !

Nous sommes informés de manière instantanée et simultanée de l’évolution de cette crise. Et cette globalisation de l’information contrastant avec la fermeture des frontières étatiques et le confinement des populations favorise l’émergence d’une prise de conscience planétaire des périls communs et des enjeux globaux.

On peut raisonnablement espérer que cela ne sera pas sans conséquence sur la redéfinition des règles du jeu au sortir de la crise. Pour certains, celles-ci seraient d’ailleurs déjà écrites. L’ordre mondial qui sortirait de la crise actuelle n’aurait rien à voir avec son prédécesseur. Il scellerait la fin de la mondialisation dont la pandémie du Covid-19 aurait révélé toutes les tares. C’est, me semble-t-il, aller vite en besogne.

Pour savoir quelles règles émergeront de l’après-crise, il faut, d’abord, déterminer quels sont les acteurs qui vont écrire ces règles. On a, à cet égard, comparé la pandémie du Covid-19 à une guerre, en raison de la violence de ses conséquences humaines, économiques et sociales. Et lorsqu’une guerre s’achève, ce sont les vainqueurs qui écrivent les règles transcrivant le nouveau rapport de force. Pour nous en tenir à l’exemple de la seconde guerre mondiale, l’ordre économique international qui en est sorti avait été conçu par les Etats-Unis et leurs alliés anglais, quelques années avant la fin du conflit. Ils avaient alors projeté de mettre en place, une fois le conflit terminé, une organisation des relations économiques internationales avec une triple composante, financière, monétaire et commerciale, inspirée de leurs conceptions libérales.

Les deux premières composantes de cette organisation ont vu le jour, un certain 22 juillet 1944, dans une bourgade du New Hampshire, lorsque, après trois semaines de négociations, les délégations d’une quarantaine de pays signèrent les fameux accords instituant le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD). Quant à la troisième, si elle n’a pas été immédiatement au rendez-vous, un ersatz permettant de jeter les bases d’une libéralisation progressive des échanges commerciaux fut trouvé à travers le GATT de 1948 avant que l’OMC, organisation dont l’universalité a été renforcée par l’adhésion de la Chine et de la Russie, ne prenne le relais, en 1995.

Ce sont ces trois organisations, FMI, BIRD, OMC (successeur du GATT), inspirées des idées des vainqueurs de la seconde guerre mondiale et ensuite de la guerre froide (pour l’OMC), qui ont favorisé l’essor et l’extension de la mondialisation économique et la montée des interdépendances. Mais si, au terme d’une guerre interétatique, les vainqueurs comme les vaincus sont facilement identifiables, dans la « guerre contre le coronavirus », les choses sont plus compliquées d’où les limites de la métaphore martiale appliquée à cette pandémie. Tous les Etats risquent d’en sortir affaiblis, ne serait-ce qu’en raison de l’endettement public massif qui en résultera. Certains pensent que la Chine sera mieux lotie car elle serait d’ores et déjà arrivée à stopper la propagation du virus sur son territoire et à reprendre progressivement ses activités et ajoutent que cela favoriserait une remise en cause de la mondialisation. Cette analyse procède cependant d’une erreur d’appréciation sur le positionnement de la Chine par rapport à la mondialisation.

Le ‘’modèle » chinois

Lors du Sommet de Davos de 2018, c’est la Chine qui s’est faite le chantre de la mondialisation car c’est elle qui en tire le plus avantage. Elle est pour l’OMC dont elle soutient à fond le Mécanisme de Règlement des différends.

Après s’être illustrée, pendant une certaine période, « dans la contrefaçon », elle a aujourd’hui un intérêt objectif à défendre bec et ongles l’Accord sur la propriété intellectuelle puisqu’elle est devenue le pays dont les entreprises déposent le plus de demandes de brevets. Elle a par ailleurs renforcé sa présence dans les principales instances de gouvernance de la mondialisation (FMI, G20…) et créé, elle-même, ou favorisé la création de nouvelles instances (les « BRICS », regroupant les principaux pays émergents ; la Banque Asiatique pour les infrastructures, créée en 2014, dont la Chine est le premier actionnaire ; la Nouvelle Banque de développement ou Banque des BRICS…) dans le but d’influencer le cours de la mondialisation afin d’y peser plus mais non pour bouleverser le système mondial.

Le chemin emprunté par la République Populaire de Chine depuis la politique d’ouverture initiée par Deng Xiaoping, à partir de 1978, a deux balises : le libéralisme économique et le centralisme démocratique, Adam Smith et Karl Marx, réunis dans un attelage baroque d’une redoutable efficacité que résume bien le slogan : « l’économie socialiste de marché ». Il s’agit d’une voie originale, produit de la rencontre entre l’extraordinaire capacité d’adaptation du système capitaliste et l’instinct de survie d’un Parti Communiste qui, assurément, sait négocier les compromis nécessaires à sa pérennité.

Mais la sagesse de la Chine a été jusqu’ici de ne pas ériger cette expérience inédite qui l’a propulsée dans la cour des pays leaders de la mondialisation en modèle à exporter ou a fortiori à « imposer ».

La Chine s’en tient à la conception classique du droit international qui fonde ce droit uniquement sur le principe de souveraineté de l’Etat et ses corollaires, la liberté pour chaque Etat de choisir son système politique, économique et social et la non-ingérence dans les affaires internes d’un Etat, insistant sur les valeurs de respect mutuel, de coexistence pacifique et repoussant les notions nouvelles promues par le droit international post-guerre froide, comme celle de droit à la démocratie, de devoir d’ingérence ou encore de la responsabilité de protéger.

En somme, oui à la mondialisation économique, non à la mondialisation juridico-politique qu’elle considère, à l’instar de la Fédération de Russie, qui est une alliée mobilisable sur ce terrain-là, un instrument au service de l’hégémonie occidentale. On voit mal en quoi la pandémie du coronavirus pourra affecter cette position stratégique de la Chine.

L’autre acteur, toujours puissant et – pour une décennie au moins, encore- dominant ce sont les Etats-Unis. Contrairement à ce que certaines déclarations du Président Trump ont pu laisser entendre, ce pays ne conteste pas la mondialisation dont il a été la principale locomotive au triple plan économique, juridique et politique. Il entend seulement renégocier les accords conclus avec certains partenaires commerciaux – Chine, Union Européenne, Mexique et Canada ainsi que l’Accord sur l’OMC, en particulier ses dispositions relatives au fonctionnement du Mécanisme de Règlement des différends accusé d’outrepasser ses attributions. On ne sait pas encore quels seront les effets à terme de la pandémie sur l’opinion publique américaine. Il est possible que si la crise se prolonge et que le nombre de décès grimpe de manière significative, la demande politique en faveur d’une protection sociale plus grande finisse par entraîner des modifications durables dans le système juridique et économique.

Le troisième acteur important, c’est l’Union Européenne. Jusqu’à présent, elle a été l’un des soutiens majeurs de la mondialisation.

Elle défend l’OMC même si elle considère que la Chine n’en respecte pas toutes les règles. Elle s’inquiète des fusions et acquisitions réalisées par les entreprises chinoises en Europe mais ne ferme pas son territoire à l’investissement étranger chinois. Elle vient de conclure un Accord commercial global avec le Canada qui permet l’ouverture des frontières économiques et l’intensification des échanges entre les Parties.

Une mondialisation plus humaine

Sa position sur la mondialisation pourrait cependant s’infléchir au sortir de la crise sanitaire inédite qui la frappe, aujourd’hui et dont l’une des conséquences prévisibles est l’accentuation du rejet des politiques libérales par les populations européennes. Cela devrait notamment se traduire par une importance plus grande accordée aux considérations sanitaires et environnementales, non seulement au plan national mais également au plan international où le libre-échange pliera chaque fois que cela s’impose, devant la protection de la santé ou celle de la biosphère.

Pour que cette évolution puisse se concrétiser de manière durable, il faudra probablement renégocier de nombreux accords internationaux, y compris ceux de l’OMC. On pourra alors donner aux mots leur véritable signification et parler de biens publics mondiaux et de mondialisation plus humaine, c’est-à-dire, aussi, plus… équitable. On rappellera à ce propos que le cycle des négociations de l’OMC, lancé, à Doha, deux mois après les attentats qui ont fait basculer les tours jumelles de Manhattan, portait précisément sur un programme de travail désignant « un agenda ambitieux pour une mondialisation équitable ». Parler d’équité, c’est évoquer les déséquilibres criants qui fracturent la société internationale, dont celui lié à la disparité des niveaux de développement.

Sur ce terrain, aussi, la pandémie du coronavirus risque d’entraîner des effets catastrophiques. Dans un continent, comme le nôtre qui, en dépit de la persistance de facteurs inquiétants, a pu renouer avec l’espoir, avec un taux de croissance régulier de l’ordre de 5% et des progrès relatifs mais réels en matière de démocratie, le Covid-19 s’apparente à une malédiction.

Pour conjurer le mauvais sort et éviter que l’Afrique ne sombre dans la régression économique, sociale et politique, il faudra des gestes forts de la Communauté internationale, à son endroit, dont le moindre devra être, comme le propose l’ancien Directeur Général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, une initiative comparable au programme « Pays pauvres très endettés de 2005 », conduisant à une annulation massive de la dette des pays les plus pauvres.

S’il y a une bonne leçon à tirer de cette crise qui n’aura épargné personne, c’est que, pour paraphraser Edgar Morin, l’interdépendance sans la solidarité n’a pas de sens.

Contrairement aux nombreuses réflexions qui circulent sur le net, rédigées sous le coup de la colère, par ailleurs parfaitement légitime, suscitée par les dysfonctionnements de la mondialisation, nous ne pensons pas cependant que celle-ci prendra fin avec l’actuelle pandémie. Le Covid-19 n’est pas un militant antimondialiste et la mondialisation ne se réduit pas à la trajectoire libérale qu’elle a empruntée jusqu’ici.

Le monde globalisé dans lequel nous vivons est né de la conjonction de facteurs économiques (la libre circulation des capitaux, des biens, des services et l’interdépendance qui en résulte entre firmes et Etats ou groupes d’Etats), technologiques (aux moyens de transport réduisant les distances se sont ajoutées les nouvelles technologies de l’information qui contractent à la fois l’espace et le temps) et géopolitiques (effondrement du bloc soviétique) qui interagissent, créant un système d’interdépendance généralisée qui survivra au Tsunami provoqué par le coronavirus.

Mais ce monde globalisé n’est pas, tant s’en faut, un monde homogène. Il a peu de boussoles communes et il est travaillé par des contradictions multiples et évolutives. Une victoire générale des partis populistes – de droite ou de gauche- dans l’un des grands centres de la globalisation, comme l’Inion Européenne, aurait des conséquences certaines sur la trajectoire de la mondialisation mais ne la supprimerait pas pour autant.

On terminera cette brève réflexion par une interrogation sur l’impact possible du Covid-19 sur l’une de ces contradictions du monde globalisé, popularisée, ces dernières décennies, par la formule du « conflit des civilisations ». Quoiqu’il soit difficile de faire, à ce propos, la part entre ce qui relève de l’idéologie pure voire de la manipulation politicienne et ce qui relève de la réalité et, quoique l’observation élémentaire montre que beaucoup de conflits récents, présentés comme une illustration du « clash of civilization » sont plus banalement des conflits territoriaux classiques ou des conflits économiques, on ne peut nier que la fin de l’affrontement Est-Ouest a favorisé l’essor et la multiplication des conflits identitaires dans lesquels les facteurs religieux, culturels et civilisationnels au sens large jouent un rôle important. En dépit de la trêve à laquelle elle incite (mais cette incitation vaut pour tous les types de conflits), la pandémie du coronavirus ne devrait pas changer grand-chose à cette situation sauf dans deux cas extrêmes. Le premier est celui d’une victoire des populismes de droite qui exacerberait alors le conflit. Le second – il n’est pas interdit de rêver – concerne le scénario optimiste d’une conversion des esprits au terme de cette redoutable épreuve aux idées d’égalité, de justice et de respect mutuel entre les peuples ouvrant la voie à un nouvel ordre international surmontant au moins provisoirement la contradiction. Le Covid-19 aurait ainsi et malgré lui une vertu pacificatrice. Mais ne serait-il pas irrationnel de placer les espoirs de changement dans les conséquences induites par l’irruption d’un virus serial killer ?

*Le titre a été modifié par la rédaction pour des raisons liées aux règles d’édition d’Apa news. Le titre original est: « Au-delà du Covid-19 : Ou que le coronavirus nous dit des paradoxes du monde globalisé ». Cette tribune a été publié initialement le 31 mars 2020 dans les pages du journal mauritanien Le Calame. Apa news republie ce texte aujourd’hui en raison de l’extrême pertinence de son contenu.

** Agrégé en droit privé et sciences criminelles (concours d’agrégation français, Paris, février 1989).

Professeur à l’Université de Nouakchott (depuis 1989).

Professeur associé à l’Université de Nice (1998 – 1999).

Professeur invité dans plusieurs universités étrangères (Université Paris I, Université de Bourgogne, Université d’Orléans, Université Gaston-Berger de Saint-Louis Sénégal) et à l’Académie de droit international (La Haye).

Membre du conseil d’administration de l’Association internationale de droit économique.

Membre fondateur de l’institut euro-africain de droit économique

Ancien membre du comité de rédaction de la Revue Internationale des sciences administratives.

Avocat du Barreau de Nouakchott.

Conseiller Juridique principal à la Commission mixte Cameroun-Nigeria (ONU) (novembre 2003 – novembre 2005) mise en place par le Secrétaire Général des Nations Unies pour la mise en œuvre de l’arrêt de la CIJ relatif à la frontière entre les deux pays.

Nombreuses publications dont : « Les contradictions du droit mondialisé » PUF, 2002, et « L’irruption des droits de l’Homme dans l’ordre économique international : mythe ou réalité ? » LGDJ-lextenso, 2012.