Congo-concertation politique : certains partis de l’opposition rejettent l’invitation

Une concertation politique est prévue du 3 au 6 mars prochain à Owando dans le nord du pays, en prélude aux prochaines élections législatives et locales.

 

En République du Congo, les élections législatives et locales sont prévues en juillet 2022. En vue de les organiser dans un climat apaisé selon les autorités, quelques formations politiques d’opposition ont été invitées par le ministère de l’Administration du territoire à participer à une concertation du 3 au 6 mars prochain à Owando dans le nord du pays. Une invitation rejetée par les intéressés.

C’est l’Alliance pour la république et la démocratie (ARD) qui est montée au créneau ce week-end. Pour son leader Mathias Dzon, ancien ministre des Finances, cette concertation a pour objectif de « camoufler l’idée d’une succession dynastique au pouvoir qui passe par le renforcement de la majorité au parlement ».

Il décline l’invitation, affirmant que les jeux sont faits d’avance. « A Owando, nous irons faire quoi ? Les listes électorales ont déjà entièrement été bouclées par le ministre de l’administration du territoire avec la direction générale des affaires électorales ; puis la contribution des partis de la majorité. Le découpage électoral est bouclé, il n’y a plus rien à faire. Même les candidats qui seront élus (à telle ou telle autre circonscription) ont déjà été choisis. Vous nous demandez d’aller à Owando pour quoi faire. Des grands politiques et intellectuels comme nous. Donc, nous allons nous asseoir pour dire que nous avons déjà approuvé. Vous croyez que c’est sérieux ».

Le Congrès africain pour le progrès (CAP) de Jean Itadi, un autre ancien ministre, ne fera pas non plus le déplacement d’Owando, exigeant plutôt un dialogue inclusif en lieu et place d’une simple concertation. Les raisons des non partants sont non fondées et quelque peu fantaisistes parce que le dialogue est permanent dans le pays, a réagi une source proche du pouvoir.

Congo : la société civile souhaite que la concertation soit «utile» et «ouverte»

Du 03 au 06 mars prochain, la ville d’Owando va abriter une concertation politique en prélude aux élections législatives et locales.

 

La République du Congo tiendra bientôt ses prochaines élections législatives et locales. Pour que celles-ci soient apaisées, une concertation se tiendra du 03 au 06 mars 2022 dans la ville d’Owando. La société civile veut une concertation «utile» et «ouverte». Celle-ci a pour objectif de baliser le chemin pour des élections législatives et locales apaisées, prévues en juillet prochain.

Les organisations de la société civile ont tenu leurs assises ce week-end. Elles prennent leurs dispositions en vue d’une participation active à cette concertation d’Owando dont l’importance est soulignée par Cephas Germain Ewangui, secrétaire permanent du Conseil consultatif de la société civile : « Que les actions, les comportements, les pratiques des uns et des autres puissent réellement contribuer à la consolidation de la démocratie dans notre pays. C’est en cela que nous trouvons que ce genre de concertation est très utile. »

La Société civile refuse que la prochaine concertation soit une simple formalité, affirmant que les problèmes qui fragilisent le processus électoral doivent être débattus et réglés.

« On a un débat sur la biométrie, on a un débat récurrent sur le fichier électoral. Certains posent des problématiques sur le découpage électoral. D’autres ont des griefs sur la couverture médiatique qui est souvent faite de façon sélective, selon nous. Donc, là, c’est l’occasion de mettre tous ces points sur la table, d’échanger de manière ouverte, puis de trouver des compromis, sinon des remèdes », remarque Cephas Germain Ewangui.

La société civile propose de déployer 1 500 observateurs issus de ses rangs à travers le pays à l’occasion des prochaines élections législatives et locales. Leur date reste à déterminer.