Le Rhdp se met en ordre de bataille pour les futures législatives à Port-Bouët

Les coordonnateurs régionaux du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, pouvoir) de Port-Bouët, cité balnéaire dans le Sud d’Abidjan, ont félicité dimanche leurs militants des départements (zones) 1;2;3 et 4 pour la réélection du président Alassane Ouattara et mobilisé leurs troupes pour les législatives.

Les deux coordonnateurs régionaux du Rhdp de Port-Bouët, Siandou Fofana, ministre du Tourisme et des loisirs; et Abdourahmane Cissé, ministre du Pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables, ont dit « merci » aux militants pour leurs efforts dans la réélection de Alassane Ouattara dans un contexte de tension.

L’appel de l’opposition à la désobéissance civile et au boycott actif de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, a engendré des violences, mais les militants du Rhdp ont bravé la torpeur pour se rendre dans les urnes afin de voter leur candidat, Alassane Ouattara, le président sortant. 

Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée de remerciement du parti aux militants, entamée dimanche dernier dans les zones 5; 6 et 7, est par ailleurs une promesse des coordonnateurs de revenir vers leurs « soldats » au terme du scrutin présidentiel.

« Nous sommes ici pour vous dire merci au nom du président Ouattara », a déclaré M. Abdourahmane Cissé, avant de lancer aux militants « on ne vous a pas oublié,  on a entendu vos doléances et l’objectif du président est de trouver des emplois pour les jeunes et soutenir les femmes ».

Sur les sites d’accueil de leurs hôtes, les différentes délégations départementales du Rhdp à Port-Bouët ont fêté avec les coordonnateurs régionaux la victoire de M. Alassane Ouattara. A cette occasion, ils ont égrainé quelques doléances.  

Au travers des interventions des coordonnateurs associés, notamment en charge des départements, il ressort le besoin d’accompagnement en termes d’emplois des jeunes, de la promotion des cadres et de l’autonomisation des femmes. 

Des responsables de départements affichent déjà l’intention d’être le choix du parti pour les prochaines joutes électorales, notamment les législatives. Bakaye Kanté, porte-parole de la zone 3, a ouvertement plaidé pour que le député Armand Motto soit retenu pour les législatives qui s’annoncent.  

« Le parti n’a pas encore donné de mot d’ordre pour dire que tel est candidat », a fait savoir le ministre Abdourahmane Cissé, insinuant que lorsqu’il y aura une décision finale, les coordinateurs régionaux viendront leur porter ce qui aura été arrêté.

« Restez mobilisés pour les échéances électorales futures, (car) le parti n’a choisi personne encore », a-t-il insisté. De son côté le ministre Siandou Fofana, a invité les militants à s’impliquer davantage dans la bataille pour donner une majorité confortable à M. Ouattara aux futures législatives.

« C’est grâce à vous que le président Ouattara a été réélu », a admis M. Siandou Fofana, promettant également que des efforts seront faits pour l’employabilité des jeunes et le soutien des femmes.

En dépit des actes de désobéissance civile manifestés par des partisans de l’opposition, la commune de Port-Bouët a réalisé de bons scores pour le Rhdp avec une participation de plus de plus de 76% et des suffrages de plus de 93%. 

 

Ghana: l’ex-président Mahama veut détrôner son successeur

Au Ghana, l’élection présidentielle prévue ce lundi semble déjà partie pour une bataille entre le président et son prédécesseur devenu opposant.Douze candidats dont trois femmes sont en lice pour briguer la présidence de la République au Ghana lors d’un scrutin prévu lundi 7 décembre. Parmi eux, Nana Konadu Agyeman Rawlings, veuve de l’ancien chef de l’Etat Jerry John Rawlings, décédé en novembre. Mais la plupart des observateurs estiment que John Dramani Mahama est le principal challenger de Nana Akufo-Addo, prédisant une course très serrée entre les deux hommes. 

Le Congrès national démocrate (NDC), fondé par Jerry J. Rawlings, continue de ruminer la défaite électorale infligée par son éternel ennemi politique. Mais quatre années après, le NDC et son candidat, John D. Mahama, 62 ans, semblent avoir repris un second souffle. 

Depuis le début de la campagne présidentielle, l’ex chef d’Etat est à l’offensive, accusant le gouvernement d’Akufo-Addo de n’avoir pas réussi à résoudre les problèmes économiques, sociaux et politiques du pays. 

Selon certains économistes, la dette intérieure et extérieure s’élevait à 120 milliards de dollars lorsque Mahama quittait ses fonctions. Mais aujourd’hui, elle est montée à plus de 150 milliards de dollars. 

Pour l’ancien président qui tente aujourd’hui de se faire élire à nouveau, le New Patriot Party (NPP, au pouvoir) a certes proposé des mesures pour réduire la dette, freiner la corruption et améliorer le bilan de la gouvernance laissé par le NDC. Mais elles n’ont pas, à son avis, été matérialisées par le président sortant. 

« Il n’a pas seulement échoué dans la lutte contre la corruption, il a été au centre d’actes de corruption et de népotisme de la part de son gouvernement », a dénoncé Mahama, déplorant dans une de ses vidéos de campagne « la corruption (qui s’est) installée à la tête du pays ». 

Projet de gouvernance 

S’il est élu, Mahama promet de dérouler son projet d’ « Opération Sting ». Il donnera alors les pleins pouvoirs aux institutions chargées de dénoncer les cas de corruption. L’objectif est de poursuivre les délinquants financiers qui, selon lui, jouissent d’une « impunité festive » sous le gouvernement du NPP. 

L’opposant n’a pas omis dans ses piques la gestion gouvernementale de la pandémie de Covid-19, qui connait un léger rebond. Jusque-là, plus de 51.000 cas dont 323 décès sont recensés. Comme d’autres pays de la région, le Ghana a eu du mal à contenir la propagation rapide de la maladie. Le leader du NDC a dénoncé ainsi le laxisme du gouvernement quant aux moyens à fournir au système sanitaire pour contenir la menace. 

A ce niveau, il propose une alternative plus robuste pour éradiquer le virus et protéger les Ghanéens. « Un nouveau gouvernement NDC établira des unités de lutte contre les maladies infectieuses dans tous les hôpitaux de district et il construira également deux hôpitaux de police dans les zones du centre et du nord afin que nous puissions être prêts pour ce qui pourrait advenir », a-t-il soutenu. 

Pour donner foi aux promesses de leur candidat, des membres de son parti ont exhibé le prix Unesco qu’il avait remporté en 2015, en reconnaissance du renforcement de l’éducation par son gouvernement. Mahama « va améliorer la qualité, élargir l’accès et éliminer le double flux dans l’enseignement secondaire en construisant davantage d’écoles », a promis le NDC. 

Par rapport à 2016, le fichier électoral a enregistré deux millions de nouveaux inscrits. Plus de 17 millions de Ghanéens sont alors attendus aux urnes lundi pour cette présidentielle qui est d’ailleurs doublée d’un scrutin législatif. Ces électeurs sont répartis entre les 16 régions du pays et devront élire leur président et les 275 députés du parlement. 

En vertu de la Constitution de 1992, les résultats de l’élection présidentielle sont déterminés par un vote uninominal majoritaire à un tour. Mais il est prévu un second round si aucun candidat n’obtient plus de 50% des voix.

Démocratie: le Ghana un modèle en Afrique

Les observateurs ne se doutent pas que l’élection présidentielle du 7 décembre au Ghana va se passer dans le calme et la transparence.En Guinée et en Côte d’Ivoire, Alpha Condé et Alassane Ouattara ont été réélus cette année dans la violence. Le Bénin de Patrice Talon se prépare aussi, en avril 2021, à une présidentielle à laquelle ne participera probablement pas un candidat de l’opposition. D’ores et déjà, tous les yeux sont rivés sur le Ghana, ce pays d’Afrique occidentale longtemps dépeint comme le modèle démocratique le plus abouti de la région.

Ainsi, plus de 17 millions d’électeurs se rendront lundi 7 décembre aux urnes pour élire leur chef d’Etat et leurs 275 députés. Selon plusieurs analystes, ces élections générales risquent de se dérouler sans surprise. Sur les douze candidats du scrutin présidentiel, les favoris demeurent le président sortant Nana Akufo-Addo et son prédécesseur et concurrent John Dramani Mahama.

Les candidatures de ces mastodontes de la politique ghanéenne sont portées respectivement par le Nouveau Parti patriotique (NPP) et le Congrès national démocratique (NDC), les deux forces dominantes à l’image des Républicains et des Démocrates aux Etats-Unis d’Amérique. Les deux candidats ont remporté deux des précédents scrutins qui les ont opposés, en 2012 et 2016.

Si un résultat serré menant probablement au second tour est attendu cette fois, la donne pourrait toutefois tourner en faveur de Mahama. Il a choisi comme colistière et probable future vice-présidente Jane Naana Opoku-Agyeman, 69 ans, professeure d’université et ancienne ministre de l’Éducation. Sa campagne a été notamment portée sur les accusations de corruption contre son successeur au pouvoir.

Bilan et promesses

Faisant toutefois fi aux critiques de son principal opposant, le candidat sortant a magnifié pendant la campagne son bilan durant les quatre dernières années passées à la tête de l’ancien Gold Coast. A son actif, il compte l’industrialisation rurale massive, l’offensive politique étrangère au-delà de l’aide et la construction d’une économie résiliente.

Il se glorifie également de la création d’un environnement propice à la croissance du secteur privé en attirant les investissements directs étrangers et de la mise en place d’une politique de l’enseignement secondaire supérieur gratuit et l’enseignement technique et professionnel. Au plan diplomatique, Akufo-Addo préside la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

En revanche, John Mahama promet de créer des millions d’emplois et assurer une meilleure situation économique à ses compatriotes. La dette intérieure et extérieure du pays a selon lui « explosé de façon exponentielle » depuis son départ de la présidence.

Comme un homme providentiel, l’opposant dit qu’il va notamment lutter contre la corruption et les conflits meurtriers entre éleveurs et agriculteurs. Il cherchera aussi, s’il est élu, à améliorer la position régionale et mondiale du Ghana pour décrocher les meilleurs accords commerciaux bilatéraux. Il note que l’administration du président Akufo-Addo a échoué dans ce domaine.

Par ailleurs, les élections générales sont marquées par une lassitude croissante des Ghanéens face aux promesses antérieures qui n’ont jamais été tenues. « Ce ne sont que des promesses et des mensonges », lance, sous le sceau de l’anonymat, un homme dans la capitale Accra.

« Nous ne pouvons pas compter le nombre de fois où nous avons été bernés par des politiciens à qui nous avions fait confiance », déplore-t-il. Malgré cette supposée tromperie, il indique qu’il ne manquera pas à son devoir civique même s’il demeure convaincu que cela ne changera pas grand-chose à sa vie et à celle de sa famille.

Défi de l’organisation

Bien que le Ghana soit réputé pour ses élections justes et pacifiques, le NDC s’est dit préoccupé par les activités de la Commission électorale (CE). Les préparatifs pour le vote pourraient notamment être une source d’inquiétude pour de nombreux Ghanéens, selon le parti d’opposition.

Toutefois, Akufo-Addo et John Mahama ont convenu de signer un pacte de paix qui devrait garantir un climat pacifique avant, pendant et après les élections. La tension est vive en effet entre partisans des deux camps.

Le chef du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, le Ghanéen Dr Mohammed Ibn Chambas, a déjà rappelé à ses compatriotes l’importance des élections du 7 décembre pour le continent. Pour lui, son pays doit veiller à son image de phare démocratique en Afrique. « Nous devons soutenir assidûment les efforts visant à consolider la démocratie dans ce pays et dans ce cas, à travers des élections pacifiques », a-t-il déclaré.

Il appelle par ailleurs ses compatriotes à honorer la mémoire du premier président de la Quatrième république, Jerry John Rawlings, décédé en novembre dernier. « Le plus grand honneur que nous puissions lui faire, est d’assurer la tenue d’élections pacifiques, non violentes et crédibles le 7 décembre », a ajouté Dr Chambas.

L’ambassadeur de la Cedeao Baba Gana Wakil a abondé dans le même sens, notant que le Ghana est devenu un modèle de démocratie africain et mondial, vu sa capacité à organiser des élections sans incident majeur. Cette tradition a fait du pays de Kwame Nkrumah une source d’inspiration pour la région, a souligné le diplomate.

« Il faut que le Ghana continue d’être la source d’inspiration pour d’autres pays de la sous-région en termes d’élections crédibles, justes, transparentes et pacifiques. Le Ghana fonctionne comme une démocratie multipartite réussie depuis 1992, et il entame maintenant sa huitième élection », a-t-il rappelé.

Les hauts-commissariats britannique et canadien vont déployer plus de 100 observateurs pour surveiller les élections. Ils seront dans les régions d’Ashanti, du centre, de l’est, du Grand Accra, du nord, de la Volta et de l’ouest.

« En tant qu’amis impartiaux du Ghana, le Royaume-Uni et le Canada sont déterminés à voir sa réputation du Ghana, en tant que chef de file en Afrique de l’Ouest et dans toute l’Afrique, se poursuivre en 2020 », déclarent-ils dans un communiqué conjoint.

Ghana : l’ombre de Rawlings plane sur la présidentielle

L’ancien président ghanéen, Jerry John Rawlings, décédé le mois dernier, sera inhumé le 23 décembre prochain, soit plus de deux semaines après le premier tour de la présidentielle.Jerry John Rawlings fut sans conteste une icône politique africaine. A l’annonce de sa mort, le 12 novembre dernier, à l’âge de 73 ans, les témoignages ont été unanimes sur un modèle de probité et de clairvoyance politiques. A la veille des élections générales du 7 décembre, plusieurs observateurs appellent à préserver sa mémoire en organisant un scrutin juste et équitable, qui sera à la hauteur de la démocratie ghanéenne.

Pour le chef du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, le Ghanéen Dr Mohammed Ibn Chambas, « le plus grand honneur que nous puissions lui faire est d’assurer la tenue d’élections pacifiques, non violentes et crédibles ».

Sa veuve Nana Konadu Agyeman Rawlings est d’ailleurs parmi les douze candidats à la présidentielle, dont les favoris restent le président sortant Nana Akufo-Addo et son prédécesseur et opposant John Dramani Mahama.

Cependant, la tension est vive en ce moment entre partisans des deux camps. Le Congrès national démocratique (NDC) de l’ex-président dénonce en fait les préparatifs du vote par la Commission électorale (CE) dont pourraient surgir des « inquiétudes pour de nombreux Ghanéens ».

En revanche, Akufo-Addo et John Mahama ont convenu de signer un pacte de paix qui devrait garantir un climat pacifique avant, pendant et après les élections.

Jerry Rawlings est né le 22 juin 1947 à Accra, la capitale du Ghana, d’un mariage mixte entre un Écossais et une autochtone. Il était un ancien chef militaire et homme politique qui a dirigé le pays de 1981 à 2001.

Après avoir mené deux putschs, le capitaine d’aviation se retire de la scène politique au début de ce millénaire. Mais avant de tirer sa révérence, il élabore une Constitution qui limite à deux mandats successifs la fonction présidentielle. Cela fait depuis lors du Ghana un des modèles démocratiques les plus aboutis du continent, avec des alternances qui se passent sans heurts.

Le président sortant Akufo-Addo avait annoncé en novembre des funérailles d’Etat pour son prédécesseur. La famille a précisé le 1er décembre dernier qu’elles allaient être organisées 22 jours plus tard au Black Star Square, à Accra où il est décédé d’une courte maladie à l’hôpital universitaire Korle-Bu.

Icône politique

Dans l’histoire contemporaine de l’Afrique, Jerry Rawlings, tout comme Nelson Mandela ou Thomas Sankara, a laissé une empreinte indélébile sur les cœurs. Son action politique pour un Ghana démocratique et débarrassé du népotisme le place au tout premier rang des personnalités les plus respectées.

Selon le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, les « qualités exceptionnelles » de ce dirigeant hors-norme manqueront au continent. Car dans la forêt africaine, note l’ambassade des États-Unis d’Amérique au Ghana, « un grand arbre est tombé ».

L’opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo, qui a eu un tête-à-tête en septembre dernier avec l’ex-président, retient « qu’il est resté profondément attaché à l’ancrage de la démocratie et de l’Etat de droit en Afrique ».

Sans l’ombre d’un doute, Jerry Rawlings était « un chantre de la bonne gouvernance » pour Mahamadou Issoufou, le président du Niger. Une vertu qui a permis à ce « patriote » de remettre son pays « sur le chemin de la croissance », d’après le chef de l’État burkinabè. Avec sa disparition, regrette Roch Marc Christian Kaboré, l’Afrique perd un panafricaniste et le Ghana un homme de conviction.

C’est la raison pour laquelle Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (Bad), témoigne que le défunt président « a travaillé sans relâche et avec passion pour l’Afrique ».

Pour les élections générales du lundi, plus de 17 millions d’électeurs se rendront aux urnes pour élire leur chef d’Etat et leurs 275 députés.

Mali: le colonel Malick Diaw élu président du Conseil de transition

Le numéro deux de la junte au Mali, qui a dirigé le pays après le putsch du 18 août, a été élu samedi à la tête du Conseil national de transition (CNT).Cet organe législatif jouera le rôle d’Assemblée nationale durant la période de transition de 18 mois. Seul candidat au poste de président, Malick Diaw a été élu lors de la session inaugurale du conseil tenue à Bamako. Sur 118 membres votants, le militaire a obtenu 111 voix.

Dans son discours, il a promis de travailler à la réconciliation des Maliens et à relever les défis du pays (sécurité, élections, …).

Le CNT compte 121 sièges dont les membres ont été désignés, vendredi 4 décembre, parmi des représentants de partis politiques, des syndicats et des militaires. 

Les forces vives sont pratiquement toutes représentées, puisqu’on retrouve aussi des figures d’anciens groupes armés rebelles, des personnalités touareg, des représentants de la société civile et la grande star de la musique malienne, Salif Keïta.

Par ailleurs, la mise en place du CNT met fin à l’existence officielle du Comité national pour le Salut du peuple (CNSP), organe créé par la junte après le coup d’État contre Ibrahim Boubakar Keita. 

Mais les militaires continuent d’étaler leurs pouvoirs dans l’appareil étatique, non sans quelque frustration auprès d’une partie de la classe politique et la société civile. Ils se sont arrogés déjà 22 des 121 sièges du CNT. Et si le général retraité Bah Ndaw dirige la transition, son vice-président Assimi Goïta est considéré comme l’homme fort du pouvoir.

En revanche, le Premier ministre Moctar Ouane a déclaré jeudi que l’une des premières tâches du CNT serait d’adopter « très prochainement » le programme de son gouvernement.

Ouverture à Abidjan d’un séminaire pour évaluer la présidentielle ivoirienne

La Commission électorale indépendante) CEI), l’organe électoral en Côte d’Ivoire, a entamé mercredi à Abidjan, un séminaire-bilan pour évaluer l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre dernier. « Notre vision et notre engagement, c’est de mettre en place les conditions de déroulement de processus électoraux efficients caractérisés par la transparence et la crédibilité afin d’asseoir les bases d’une bonne gouvernance électorale de notre pays», a indiqué dans un discours d’ouverture, Coulibaly-Kuibiert Ibrahime, le président de la CEI.

 Selon M. Coulibaly, cette rencontre vise à jeter un regard sur les activités menées par son institution et à   «tirer les leçons pour les échéances futures».  « Dans un contexte aussi volontairement suspicieux, le levier de l’évaluation est l’un des atouts majeurs de progression et d’évolution pour entretenir notre crédit», a estimé M. Coulibaly invitant ses collaborateurs à ne pas se lasser de rechercher l’amélioration.

Poursuivant, il a souligné qu’au cours de ces assises, il s’agira d’examiner les textes juridiques pour proposer les ajustements nécessaires entre la Constitution et le Code électoral, mais également l’applicabilité des dispositions à l’aune des contraintes opérationnelles.

Il a ajouté qu’il faudra aussi revisiter les opérations électorales, les questions liées au déploiement logistique et à la sécurisation. 

« Nous avons certainement enregistré des acquis. Il faut les améliorer. Mais surtout corriger nos insuffisances par des recommandations… Il est essentiel de maintenir le cap, de cultiver le travail bien fait pour nous-mêmes, et au bénéfice de notre Institution.  », a-t-il conclu.

L’élection présidentielle ivoirienne qui s’est tenue le 31 octobre dernier, a enregistré quelques incidents dans certaines localités du pays.

Cette élection présidentielle qui a été boycottée par Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, les candidats de l’opposition, a été remportée par le président sortant Alassane Ouattara avec 94,27% des suffrages contre 1,99% pour son adversaire, le candidat indépendant Kouadio Konan Bertin dit KKB.

 Ce scrutin présidentiel a enregistré un taux de participation de 53,90%. Ce séminaire de la CEI sur l’organisation de l’élection du président de la République de Côte d’Ivoire du 31 octobre dernier, s’achèvera vendredi prochain.

Côte d’Ivoire: le Rhdp engage les préparatifs pour les législatives après la présidentielle

Le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, a engagé lundi les préparatifs pour les législatives, un mois après l’élection présidentielle ayant consacré la réélection de Alassane Ouattara.Ces « élections doivent permettre au président Alassane Ouattara de reposer sur un socle institutionnel fort qui devra lui permettre de mettre en oeuvre son projet de société », a déclaré Adama Bictogo, directeur exécutif du Rhdp, face à la presse.

M. Bictogo s’exprimait à l’issue d’une réunion de la direction exécutive du Rhdp, élargie aux ministres et aux coordonnateurs régionaux. Une réunion qui intervient un mois après l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, boycottée par l’opposition.  

 

Il a annoncé des missions de ces cadres du parti qui permettront d’exprimer la gratitude de la formation politique à l’endroit des différentes populations, d’apporter leur compassion à l’ensemble des Ivoiriens qui ont été victimes du boycott actif de l’opposition. 

En outre, dira-t-il, cette rencontre avec la base permettra d’apporter le soutien aux familles qui ont perdu des membres lors des violences électorales, situation survenue « du fait du boycott actif de l’opposition ».  

Le Rhdp, après ces différentes missions, qui auront deux volets, un volet de compassion puis un autre qui permettra aux différentes sections et comités de base de se mobiliser et de commencer à préparer les législatives, occupera le terrain pour ces législatives, a-t-il assuré.  

« Les mois à venir, seront pour nous des mois pendant lesquels le Rhdp devra occuper l’ensemble du territoire pour traduire la majorité telle que nous l’avons exprimé lors des présidentielles du 31 octobre 2020 », a renchéri M. Bictogo. 

Il a annoncé qu’à cette réunion, « le Rhdp a décidé la date du 17 au 19 décembre 2020 pour se rendre à Korhogo (nord) pour rendre hommage à la mémoire de feu Gon Coulibaly, ex-Premier ministre, le candidat du Rhdp désigné, décédé des suites d’une crise cardiaque le 8 juillet 2020.

Le Rhdp se veut « le moteur de la réalisation du projet de société de Alassane Ouattara, mais surtout gagner les élections législatives à venir avec une majorité très très confortable pour le bonheur des Ivoiriens » et le « succès de son projet de société », a-t-il poursuivi.  

Le chef de l’Etat Alassane Ouattara, après sa réélection pour son premier mandat de la IIIe République, a dédié sa victoire à feu Gon Coulibaly. Il a été élu avec 94,27% des suffrages exprimés et un taux de participation de 53,90%.

Burkina : Roch Kaboré se pose en rassembleur

Aussitôt après l’annonce de sa victoire au premier tour de l’élection présidentielle, Roch Marc Christian Kaboré a tendu la main à tous ses concitoyens pour construire ensemble un Burkina « de sécurité, réconcilié et de développement ».Le président du Faso mesure l’ampleur de la tâche qui l’attend durant les cinq prochaines années. En effet, le pays des hommes intègres doit faire face à d’importants défis notamment celui de la lutte contre les groupes jihadistes qui gagnent du terrain. C’est pourquoi le vainqueur du scrutin du 22 novembre dernier veut se « mettre immédiatement au travail ».

Dans l’intérêt supérieur de la nation, Roch Marc Christian Kaboré (RMCK) se dit « profondément attaché à la concertation et au dialogue permanent » pour une prise en charge diligente des « priorités » du Burkina.

Le candidat du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) accueille « avec humilité et émotion » le résultat des urnes. Au-delà des clivages politiques, RMCK entend être « le président de tous les Burkinabè sans exclusive, dans un esprit de service, de respect et de tolérance ». Pour donner corps à cette promesse, ce père de trois enfants s’engage à « prendre en compte les attentes des électeurs (même ceux) qui ont fait un choix différent ».

Pour l’ancienne Haute-Volta, dont l’histoire a été jalonnée de coups d’Etat, cette élection présidentielle avait une saveur toute particulière : « Elle consacre l’ancrage de la démocratie à travers l’organisation réussie et successive, depuis 2015, de deux scrutins et par la tenue exemplaire de la campagne électorale dans la paix », soutient le chef de l’Etat.

Ce rendez-vous démocratique est d’autant plus marquant que « pour la première fois dans l’histoire » de cette ex-colonie française, la diaspora a participé au choix du président de la République. Tout heureux, Roch Marc Christian Kaboré affirme que son pays a montré « à la face de l’Afrique et du monde, la maturité, la résilience et l’amour pour la patrie du peuple burkinabè ».

Le taux de participation à cette consultation électorale est de 50,7 %. Dans quinze communes, les électeurs n’ont pu se rendre dans leurs bureaux de vote à cause d’un contexte sécuritaire délétère. Malgré tout, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a mené à bien le processus grâce au déploiement massif des forces de l’ordre. 

« Je rends hommage à nos forces de défense et de sécurité qui ont œuvré avec efficacité à la sécurisation des élections. Je salue également la remarquable contribution des volontaires pour la défense de la patrie », a twitté le président réélu. Ce dernier a reçu, hier jeudi, les candidats malheureux Tahirou Barry, Yeli Monique Kam, Ablassé Ouédraogo et Gilbert Ouédraogo qui l’ont félicité pour son triomphe.

Présidentielle burkinabè : Roch Kaboré réélu au premier tour (Ceni)

Le président sortant, avec 57,87 % des suffrages, est vainqueur de l’élection présidentielle du 22 novembre selon les résultats provisoires proclamés ce jeudi par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).Roch Marc Christian Kaboré (RMCK) réussit son pari : le coup K.O. Dans le décompte de la Ceni, le chef de file du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) a récolté 1.654.982 voix.

Eddie Komboïgo, le candidat du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), ex-parti au pouvoir, occupe la deuxième place avec 442.742 voix, soit 15,48 %. Zéphirin Diabré est sur la troisième marche du podium avec 356.388 voix, soit 12,46 %.

Dans le reste du classement, les dix autres postulants ont obtenu dans l’ordre : Kadré Désiré Ouédraogo (95.977 voix – 3,36 %), Tahirou Barry (62.639 voix – 2,19 %), Ablassé Ouédraogo (51.575 voix – 1,80 %), Gilbert Noël Ouédraogo (44.347 voix – 1,55 %), Yacouba Isaac Zida (43.403 voix – 1,52 %), Abdoulaye Soma (40.217 voix – 1,41 %), Ségui Ambroise Farama (25.783 voix – 0,90 %), Do Pascal Sessouma (20.158 voix – 0,70 %), Monique Yeli Kam (15.124 voix – 0,53 %) et Claude Aimé Tassembedo (6449 voix – 0,23 %).

Au total, 2.993.288 Burkinabè se sont exprimés dans les urnes et 133.496 bulletins nuls ont été dénombrés. De ce fait, 2.859.784 suffrages sont valablement exprimés. En raison de la menace jihadiste et de problèmes de logistique, tous les citoyens, inscrits sur la liste électorale, n’ont pu accomplir leur devoir civique.

« Nous avions au départ 21.154 bureaux de vote. Pour des raisons d’insécurité, 1318 n’ont pas été ouverts. Nous sommes donc partis aux élections avec 19.866 bureaux de vote.
Le corps électoral est passé de 6.490.162 à 5.893.406. Et sur 19.866 bureaux de vote, il y a 926 qui n’ont pu ouvrir le jour du (scrutin) à cause de la nouvelle donne sécuritaire », a détaillé Newton Ahmed Barry, le président de la Ceni.

Toutefois, a-t-il soutenu, « les opérations de dépouillement au niveau des bureaux de vote, de compilation au niveau des centres communaux, de transmission des documents à la Ceni et de validation des résultats en plénière se sont déroulées conformément aux dispositions du Code électoral ». En outre, M. Barry a précisé que « ces opérations ont été rendues inhabituellement longues par le double comptage (manuel et électronique) institué par la loi ».

Burkina : le gouvernement réagit au coup de semonce de l’opposition

L’exécutif burkinabè affiche sa « fermeté » après l’avertissement à peine voilé d’une partie de l’opposition ayant participé au double scrutin législatif et présidentiel du 22 novembre dernier.Ça se tend au Burkina Faso ! Et pour cause, sept partis de l’opposition, signataires de l’accord politique de Ouagadougou, sont vent debout contre la publication au compte-gouttes des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

L’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) de Zéphirin Diabré ou encore le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), l’ex-parti au pouvoir, d’Eddie Komboïgo ont menacé de ne pas accepter des résultats « entachés d’irrégularités ».

A travers la voix de son porte-parole, Remis Fulgance Dandjinou, le gouvernement burkinabè a affirmé mardi soir qu’il « ne saurait cautionner, d’aucune manière, tout manquement à l’application des textes en rapport avec les élections ». Afin de ne pas avoir recours aux forces de défense et de sécurité « pour rétablir l’ordre public », M. Dandjinou a rappelé aux acteurs politiques « leur engagement librement consenti à travers le Pacte de bonne conduite ».

Toujours dans le même ordre d’idée, le ministre de la Communication et des Relations avec le parlement a invité l’ensemble des parties prenantes à « un strict respect des textes en vigueur » parce qu’ils sont les « seuls garants de l’aboutissement satisfaisant du processus défini et réalisé dans l’inclusivité et le consensus ».

Dans l’ensemble, le gouvernement s’est réjoui de « la tenue à bonne date de ces échéances électorales » puisque « toutes (ses) actions ont été entreprises dans le respect des lois et règlements régissant la matière électorale ». Le régime en place, pour parer à toute éventualité, a demandé aux forces de l’ordre « de rester mobilisés jusqu’à l’achèvement de toutes les opérations », non sans les féliciter pour leur efficacité dans « la sécurisation des populations et des élections ».

Au lendemain du vote, la Ceni a démarré un processus de proclamation des résultats provisoires grâce à « un dispositif de remontée » express des suffrages. Mais la structure chargée de l’organisation des élections a dû suspendre ses activités à cause de divergences entre ses différents membres. A ce jour, cinq des quinze commissaires ont décidé de quitter la plénière.

Toutefois, la Ceni a poursuivi ses travaux étant donné que « le quorum (a été) atteint » d’après son président, Newton Ahmed Barry. Ce dernier a souligné que cet organe est « tenu par les délais (pour) l’examen, la validation et la publication des résultats » provisoires qui seront soumis à l’appréciation du Conseil constitutionnel.

Burkina : le pacte de bonne conduite mis à l’épreuve

Au lendemain du double scrutin (présidentielle et législatives), les suspicions de fraude risquent de faire voler en éclat cet accord signé par les différents acteurs en vue de tenir des élections apaisées.Les urnes n’ont pas encore livré leur verdict final. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) s’attèle à la compilation des résultats transmis par ses démembrements. Au regard des premières tendances, le trio composé de Roch Marc Christian Kaboré, d’Eddie Komboïgo et de Zéphirin Diabré semble se détacher des dix autres candidats.

Le président sortant, sûr de sa force, a prédit un « coup K.O. » dès le premier tour. Cette hypothèse est rejetée par l’opposition qui dénonce des actes de fraude. Parfois sans pouvoir apporter des éléments de preuve.

Participant à la nuit électorale de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB, publique), Moussa Zerbo, le porte-parole de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) a souligné que « la tendresse », dont le parti de M. Diabré a fait montre en 2015, ne sera pas en vigueur cette fois-ci en raison des « anomalies » notées çà et là.

Ce lundi 23 novembre, la Conférence des candidats signataires de l’accord politique de Ouagadougou a tenu un point de presse dans la capitale pour exprimer « toute (sa) consternation quant à la manière dont ces élections ont été organisées ».

Dans une déclaration lue par Tahirou Barry, l’un des treize candidats engagés dans la course à la présidentielle, ce collectif d’opposants soutient que la publication au compte-gouttes par la Ceni de résultats « largement favorables à la majorité sortante » est contraire « aux dispositions du Code électoral qui prévoient une compilation manuelle au niveau des centres communaux ».

A en croire ces partis de l’opposition, « la Ceni n’a pas été à la hauteur de la mission de bonne organisation des élections ». Pour étayer cette thèse, ils énumèrent des manquements : la modification à la dernière minute et de manière informelle du nombre et de la cartographie des bureaux de vote retenus pour les élections, l’ouverture tardive et la non-ouverture de plusieurs dizaines de bureaux sur l’ensemble du territoire national, l’absence ou le retard dans l’acheminement du matériel électoral, le transport non sécurisé d’urnes sur les motos…

En définitive, les signataires de l’accord politique de Ouagadougou déclarent que « l’ensemble du processus (électoral) a été fortememt émaillé de fraudes ». Les adversaires de Roch Marc Christian Kaboré estiment que cela « pénalise les candidats de l’opposition (et) jette un discrédit sur les résultats de la Ceni ».

Partant de là, ces aspirants à la fonction présidentielle « n’accepteront pas des résultats entachés d’irrégularités et qui ne reflètent pas la volonté du peuple burkinabè ».  

Dans un communiqué daté du 21 novembre, Harouna Yoda, le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouaga 1, a annoncé l’instauration d’ « une permanence » aux fins de « recevoir et juger des infractions de fraude électorale et assimilées relevant de son ressort de compétence ». Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition, l’a déjà saisi d’une plainte.

Toutes choses qui font dire à Lionel Bilgo, analyste politique burkinabè, que « si les positions (restent) tendues, on craint une crise post-électorale mais des voix s’élèvent pour appeler les politiciens à un sens de la responsabilité ».

Burkina Faso/Présidentielle et législatives : 5000 burkinabé votent dans le calme en Côte d’Ivoire

La diaspora burkinabé en Côte d’Ivoire a voté dimanche dans le calme à son consulat général à Abidjan pour l’élection présidentielle du Burkina Faso où 13 candidats sont en lice dont le président sortant Roch Marc Christian Kaboré.Environ 5000  ressortissants burkinabé sur près de quatre millions vivant en Côte d’Ivoire, se sont inscrits sur le fichier électoral pour prendre part à cette élection couplée présidentielle et législatives.

En plus d’Abidjan, la diaspora burkinabé vote pour cette élection couplée dans les villes ivoirienne de Soubré (Sud-Ouest) et de Bouaké (Centre Nord).

 « Nous nous avons 12 bureaux de vote à Abidjan dont au consulat et 06 à l’ambassade. Les bureaux de vote ont ouvert à 06h00 (Heure locale et GMT) et devraient refermer à 18h00 ( Heure locale et GMT). Il n’y a aucune difficulté et le scrutin se déroule bien», a assuré à APA,  Michel Bado, le président de la  Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour le consulat du Burkina Faso en Côte d’Ivoire.

 Selon les autorités électorales burkinabè, environ 6,5 millions d’électeurs sont inscrits sur le fichier électoral dont 18 563 à l’étranger. Treize candidats sont en lice pour la présidentielle et 127 postes de députés sont à pourvoir pour les législatives. 

Le président sortant Roch Marc Christian Kaboré et les opposants Zéphirin Diabré, Isaac Yacouba Zida, Monique Yéli Kam et Désiré Kadré Ouédraogo  sont notamment candidats à la magistrature suprême. C’est la première fois que les burkinabé vivants à l’étranger prennent part à l’élection présidentielle de leur pays.

Burkina : ces élections sont « un tournant important » (Kaboré)

Roch Marc Christian Kaboré (RMCK), le président sortant, est persuadé que le scrutin couplé de ce dimanche 22 novembre (présidentielle et législatives) participe de « la consolidation de (la) démocratie » burkinabè.Il est 7h37 à l’école primaire Patte d’Oie B de Ouagadougou. Roch Marc Christian Kaboré franchit le portail de cet établissement de la capitale burkinabè sous bonne escorte. Il se dirige immédiatement vers le bureau de vote 1. 

Vêtu d’un faso dan fani (pagne traditionnel) à rayures bleues et blanches et portant un masque, le candidat du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) s’est adressé à ses concitoyens après avoir accompli son devoir civique : « Je suis venu poser un acte patriotique. J’appelle tous les Burkinabè, quelles que soient leurs tendances, à ne pas faire preuve de paresse. Parce qu’il s’agit de (notre) démocratie, de (notre) développement et de la paix dans notre pays ».

Sur Twitter, Roch Marc Christian Kaboré a souligné que « l’ensemble de la classe politique burkinabè (a) œuvré à ce que cet exercice républicain soit transparent, équitable et juste ». Car tous les aspirants ont préalablement « fait le choix des urnes comme seul mode de dévolution du pouvoir ».

Son principal challenger, Zéphirin Diabré, a invité les Burkinabè à « être témoins du comptage des (voix) ». Classé deuxième à l’élection présidentielle de 2015, le chef de file de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) promet de « prendre acte » des résultats finals s’ils sont « sincères ». M. Diabré a glissé son bulletin dans l’urne du bureau 1 de l’école franco-arable de Zogona, à Ouagadougou. 

Les centres de vote ont ouvert à l’aurore pour permettre au plus grand nombre de s’exprimer. Toutefois, il n’y a pas d’élection dans 17,70% du territoire national à cause de la menace jihadiste permanente. Ces cinq dernières années, le Burkina Faso a payé un lourd tribut avec un millier de morts et un million de déplacés. 

Burkina Faso : ouverture des bureaux de vote pour la présidentielle et les législatives

Les bureaux de vote ont ouvert, dimanche matin, au Burkina Faso où près de 6,5 millions d’électeurs votent pour le scrutin couplé de la présidentielle et des législatifs pour élire leur nouveau président et leurs nouveaux députés.Ils sont au total treize candidats, dont le chef de l’Etat sortant, Roch Marc Christian Kaboré à briguer la magistrature suprême du pays.

Ces élections couplées pour lesquelles, 21 155 kits de matériel (bulletins de vote et procès-verbaux) ont été distribués, devront également permettre d’élire 127 députés. L’organisation de ces élections coûtera  à 90 milliards de francs CFA.

Burkina : Blaise Compaoré peut-il renaître de ses cendres ?

Dans quelques heures, 6.492.868 Burkinabè, répartis dans 21.155 bureaux de vote à travers le pays, vont élire leur président pour les cinq prochaines années. Mais l’ombre de l’ex-président plane sur le scrutin.Le Burkina Faso semble coller à la peau de Blaise Compaoré. En exil en Côte d’Ivoire, depuis sa chute en 2014, l’ancien chef de l’Etat veut toujours jouer un rôle, et pas des moindres, au pays des hommes intègres. Et ce, après 27 années de règne sans partage.

Dans une lettre datée du 29 mars 2019, il a réaffirmé à son successeur sa « disponibilité » pour le soutenir dans toutes les initiatives de promotion de la paix, de la cohésion sociale et du vivre ensemble. Officiellement, la réponse de Roch Marc Christian Kaboré a été laconique.

« Toute personne, qui a vécu longtemps dans un pays, aimerait bien y retourner un jour. Compaoré n’a pas coupé les ponts avec le Burkina », remarque Docteur Daniel Kéré, Maître-assistant à l’Université Thomas Sankara de Ouagadougou.

L’ex-président du Faso demeure incontournable au Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). Une formation politique qu’il a créée en février 1996 et dont il a confié les rênes à Eddie Komboïgo, candidat à l’élection du 22 novembre prochain. 

« Les grandes décisions, qui se prennent dans ce parti, requièrent son avis. Si quelqu’un veut passer outre, il l’interpelle directement. Le président actuel du CDP avait suspendu des ténors mais Compaoré lui a intimé l’ordre de les réintégrer. Il s’est exécuté », expose M. Kéré, également Directeur exécutif du Cercle d’études Afriques-Mondes.

L’ancien parti au pouvoir a été exclu, en 2015, de la course à la présidentielle. Cinq ans plus tard, deux autres candidats en lice n’ont pas tourné le dos à Compaoré. Il s’agit de Kadré Désiré Ouédraogo du mouvement Agir ensemble et de Gilbert Noël Ouédraogo de l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération-Rassemblement Démocratique (ADF/RDA).

 

« A priori, tous les candidats partent avec une égalité de chance. Mais il faut savoir mobiliser pour remporter l’élection. C’est le rapport de force sur le terrain qui va compter. Il n’est pas évident que celui-ci soit favorable aux partis proches de Compaoré », pronostique Docteur Daniel Kéré.

Poursuivant son raisonnement, cet universitaire signale qu’« en Afrique, la prime est au président sortant. Ce dernier a une clientèle politique plus étoffée qu’il peut entretenir du fait de sa position. L’argent est le nerf de la guerre. Le parti au pouvoir a généralement plus de ressources que ceux de l’opposition ».

Dialogue timide

Au Burkina, la problématique de la réconciliation nationale et l’éventuel retour de Blaise Compaoré alimentent les discussions. « Le président sortant n’exclut pas cette hypothèse. Son parti non plus. Maintenant ce sont les modalités qui restent à définir », soutient l’auteur du livre Le rôle des jeunes dans les luttes pour le pouvoir d’Etat au Burkina.  Mais cette entreprise ne prouve-t-elle pas que les intérêts d’une minorité prennent le dessus sur les véritables aspirations de la population ? 

C’est du moins la conviction de Smockey, porte-parole du Balai citoyen, un mouvement très actif lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : « C’est un prétexte pour les anciens tenants du pouvoir pour faire revenir leur mentor et son clan tout en leur faisant bénéficier d’une amnistie. C’est une bagarre de positionnement dont le peuple sortira forcément, et comme toujours, perdant ».

Dans son récent clip intitulé Pourriture noble, cet artiste engagé dénonce les magouilles de la classe politique. Pour s’adresser aux responsables du CDP, Smockey ne mâche pas du tout ses mots : « (Qu’ils) confessent leurs crimes avec un minimum de mea-culpa. Ce qu’ils ne font pas. C’est un manque de respect envers le vaillant peuple qui a dû en passer par le sacrifice ultime afin de jouir des mêmes droits et libertés que tous. Le pardon d’accord mais la justice et la confession d’abord ».

Ce préalable est aussi posé par Roch Marc Christian Kaboré qui a déclaré, ces derniers jours, que « la réconciliation nationale doit passer par la vérité et la justice ». Le président sortant a appelé les uns et les autres à « éviter une réconciliation de façade dont on ne tire aucune leçon ».

Une ligne de conduite qui emporte l’adhésion du rappeur burkinabè. « Pour une fois, je suis tout à fait d’accord avec lui. D’ailleurs qui ne le serait pas ? Le bon sens nous commande de ne pas faire passer de prime à l’impunité quand celle-ci est responsable du soulèvement de tout un peuple. Il n’y a pas de citoyen au-dessus d’un autre », assure Smockey.

Promesse

S’il rempile pour un second mandat, l’actuel locataire du palais de Kossyam entend, au premier semestre 2021, organiser un débat national sur cette question afin d’arrêter les modalités du processus de réconciliation.

Entretemps, Roch Marc Christian Kaboré doit se défaire de douze adversaires. Ce n’est pas gagné d’avance car certains citoyens n’approuvent pas la direction que prend leur pays. « Le peuple était en droit de s’attendre à beaucoup mieux dans un contexte post-insurrectionnel. Nous ne sommes pas satisfaits au regard principalement de l’insécurité, de la corruption toujours rampante et du maintien d’un train de vie dispendieux de l’Etat », déplore le porte-parole du Balai citoyen. 

Néanmoins, l’un des leaders de cette organisation de la société civile burkinabè fait savoir que « ce gouvernement est toujours légitime puisque c’est le peuple qui l’a élu ». Après tout, se convainc Smockey,  « le rafraichissement de l’offre politique, dans un jeu démocratique sain, est en marche au Burkina. Et désormais, rien ne pourra l’arrêter. Nous nous battrons pour cela ».

Elections au Niger: l’ONU salue la signature d’un code de bonne conduite

Mohamed Ibn Chambas, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Unowas, sigle anglais) salue la signature, par les parties prenantes d’une déclaration commune pour la bonne tenue des élections présidentielle, législatives et locales du 27 décembre 2020 au Niger.« Soulignant l’importance du rôle que doivent jouer tous les acteurs pour maintenir un climat apaisé, et faire de ces élections un succès national, le Représentant spécial a félicité les parties prenantes pour l’adoption de La déclaration commune, ainsi que pour la signature du code de bonne conduite des médias », rapporte l’Unowas.

Dans un communiqué rendant compte de la participation, hier jeudi à Niamey, de M. Chambas au forum des parties prenantes pour des élections apaisées et inclusives au Niger, l’Unowas souligne que ce dernier a salué les efforts fournis par toutes les parties prenantes pour assurer la tenue des élections locales, législatives et présidentielle dans les délais.

M. Ibn Chambas a rappelé que « nos préoccupations doivent également inclure le sort des communautés, dont les aspirations démocratiques se conjuguent aussi aux difficultés très concrètes rencontrées actuellement : l’insécurité, les déplacements de population, les aléas des récoltes, les intempéries et les inondations ».

Au cours de son intervention à l’ouverture du forum organisé avec l’appui de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union européenne (Ue), la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (Cen-Sad) et la Fondation Hans Seidl, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a déclaré « que malgré les défis importants auxquels le Niger fait face sur le plan sécuritaire, humanitaire et sanitaire, le pays a l’opportunité d’assurer un transfert paisible du pouvoir, un passage de témoin démocratique qui consolidera les gains obtenus ces dernières années ».

Pour ce faire, le forum avait pour objectif de faciliter le dialogue entre les partis politiques, les responsables des institutions nationales, les leaders d’opinion (chefs religieux, traditionnels et coutumiers), des personnalités indépendantes, des responsables des organisations de la société civile, des leaders des associations de femmes et des jeunes, des organisations professionnelles des médias.

Il devait également permettre de les sensibiliser sur les enjeux de l’organisation d’élections crédibles, inclusives et apaisées, en vue de consolider la démocratie et contribuer à la paix, la sécurité et la stabilité du pays.

Ouganda : 29 personnes tuées dans une manifestation de l’opposition

Au moins 29 personnes ont été tuées par la police ougandaise qui a ouvert le feu sur des manifestants qui sont descendus dans la rue suite à l’arrestation mercredi du principal candidat de l’opposition à la présidentielle, Robert Kyagulanyi alias Bobi Wine, finalement libéré ce vendredi a appris APA.L’homme d’affaire, devenu le principal opposant du régime en place a été finalement relaxé dans la journée de vendredi.

L’artiste devenu politicien, a été arrêté jeudi alors qu’il était en campagne, dans le district de Luuka à Kampala. Il aurait enfreint les directives instaurées par les autorités du pays pour stopper la propagation du coronavirus. Des militants de sa Plateforme d’unité nationale (NUP), soutiennent le contraire et affirment qu’il est un prisonnier politique tout en exigeant sa libération.

Son épouse, Barbie Kyagulanyi, a déclaré qu’elle n’avait pas pu rendre visite à son mari lors de sa détention.

Le rappeur plusieurs fois arrêté par le passé, avait été déjà accusé de trahison en 2018. Cette manifestation sévèrement réprimée par les forces de sécurité aurait causé plusieurs morts par balles selon les partisans de Robert Kyagulanyi.

Auparavant, plusieurs candidats à la présidentielle, dont le général de division Mugisha Muntu, le général de corps d’armée Henry Tumukunde, M. Norbert Mao et M. Fred Mwesigye, avaient annoncé la suspension de leurs campagnes respectives en solidarité avec le NUP.

Kampala reste tendue alors que des agents de sécurité patrouillent dans les rues où des magasins ont été contraints de fermer et les services de transport interrompus. Le Dr Rosemary Byanyima, directrice adjointe de l’hôpital national de référence de Mulago, déclare que 46 personnes blessées sont admises à l’hôpital lors des manifestations.

Outre Bobi Wine, plusieurs dirigeants de la NUP sont également en détention. Les Ougandais se rendent aux urnes le 14 janvier pour élire un président et des parlementaires. Le président sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, brigue un cinquième mandat.

Présidentielle burkinabè : treize candidats à l’assaut du palais de Kossyam

Douze prétendants tenteront, le 22 novembre prochain, de battre Roch Marc Christian Kaboré qui brigue un second mandat à la tête du Burkina Faso.A moins d’une semaine du Jour-J, la campagne électorale bat son plein. Roch March Kristian Kaboré, élu en 2015 après l’insurrection qui a chassé Blaise Compaoré de la présidence, va de nouveau solliciter les voix de ses compatriotes. S’il est le favori de ce scrutin, le président sortant devra tout de même batailler dur pour convaincre ses concitoyens très affectés par la dégradation de la situation sécuritaire depuis son arrivée au pouvoir.

Et c’est justement sur cette question que comptent notamment s’appuyer certains candidats pour le malmener. Parmi eux, figure Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition, arrivé deuxième à la présidentielle de 2015.

L’ancien ministre de l’Economie et des Finances des années 90, dans le gouvernement Kaboré, est le leader de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) créé en 2010. Il promet une révolution dans trois secteurs : l’industrie, l’agriculture et l’éducation.

Originaire de la province du Zoundwéogo (centre-sud), cet ancien fonctionnaire international, 61 ans, s’est fait remarquer en 2015 par son opposition à la modification de l’article 37 de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de se maintenir au pouvoir.

Deux autres participants à la présidentielle de 2015 vont également retenter leur chance. Il s’agit de Tahirou Barry et d’Ablassé Ouedraogo. Le premier, classé 3e il y a cinq ans avec 3 % des suffrages exprimés, avait claqué la porte du premier gouvernement du président Kaboré. A 45 ans, ce juriste de formation espère tirer profit de cet acte politique, surtout dans la zone du Sahel d’où il est originaire.

Ablassé Ouedraogo est, quant à lui, présenté comme le plus expérimenté de tous. En effet, l’ancien Directeur Général adjoint de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a derrière lui une riche carrière internationale. A 67 ans, l’ex-ministre des Affaires étrangères vise le fauteuil présidentiel pour la seconde fois.

Exclus de la course en 2015 pour avoir soutenu le projet de modification de la Constitution voulu par Blaise Compaoré, Eddie Komboïgo, président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), l’ex-parti au pouvoir, et Gilbert Noël Ouédraogo de l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération-Rassemblement Démocratique (ADF/RDA) effectuent leur come-back.

Homme d’affaires, M. Komboïgo est parvenu à s’imposer face aux caciques du CDP. Grâce à ses importants moyens financiers, le fondateur du cabinet comptable Kafec-KA rêve d’un destin à la Patrice Talon (président du Bénin). Pour ce faire, l’implantation solide de son parti est un atout de taille.

Gilbert Noël Ouédraogo veut également rebondir. A 51 ans, il bénéficie de l’assise traditionnelle de l’ADF/RDA. Principalement dans le nord du pays.

Figure de l’aile dissidente du CDP, Kadré Désiré Ouédraogo a affûté ses armes dans les institutions de la sous-région puisqu’il a été vice-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) et président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Le candidat d’Agir ensemble a aussi occupé la fonction de Premier ministre dans son pays.

En exil au Canada depuis 2016, Yacouba Isaac Zida est aussi en lice. L’ancien Premier ministre de la transition est sous le coup d’un mandat d’arrêt pour « désertion en temps de paix et refus d’obéissance ». En son absence, les cadres du Mouvement du Peuple pour le Salut (MPS) entendent œuvrer pour sa victoire.

Quelques novices vont essayer de jouer les trouble-fêtes. C’est le cas de Do Pascal Sessouma, président de Burkina vision. Cet ancien journaliste de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB, publique) et de Télé Québec (Canada) propose un projet de société qui place le citoyen au cœur de ses préoccupations.

De son côté, Claude Aimé Tassembedo est l’unique candidat indépendant. Originaire de Bobo-Dioulasso, la capitale économique du pays, il dirige depuis 2007 un Cabinet de conseil en Ressources Humaines nommé Africa Knowledge.

Ségui Ambroise Farama porte les couleurs de l’Organisation des peuples africains-Burkina Faso (Opa-BF). Cet avocat de formation dit incarner la rupture et ambitionne de donner corps au panafricanisme.

Abdoulaye Soma, leader de Soleil d’Avenir, est le benjamin des postulants. A 41 ans, l’avocat constitutionnaliste mise sur le vote des jeunes pour se distinguer.

Enfin, Monique Yeli Kam du Mouvement pour la Renaissance du Burkina (MRF) est la seule femme engagée dans la course présidentielle. Elle promet, si elle est élue, de réduire les inégalités à travers une politique éducative.

Burkina : la menace jihadiste, un enjeu électoral

Au pays des hommes intègres, la situation sécuritaire s’est beaucoup dégradée ces dernières années au point que les élections présidentielle et législatives du 22 novembre prochain ne se tiendront pas sur toute l’étendue du territoire national.L’extrait des minutes du Greffe du Conseil constitutionnel en dit long sur la déliquescence du Burkina. Sur saisine du président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, la plus haute juridiction du Faso a considéré que « la non couverture de 17,70 % du territoire national par l’opération d’enrôlement constitue un cas de force majeur ».

En fait, le Conseil constitutionnel s’est basé sur un rapport concluant que « six régions touchées par le phénomène d’insécurité n’ont pu être couvertes entièrement par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ». Ainsi, il n’y aura pas de vote dans près de 1500 villages (sur plus de 8000) et dans 22 communes (sur plus de 300).

Mais comment en est-on arrivé là ? « La situation sécuritaire est délétère. Elle n’est pas très bien maîtrisée par les autorités. Il n’y a pas de réponses adaptées à la crise. Donc, elle ne fait qu’évoluer négativement et se complexifier davantage », explique Mahamoudou Savadogo, chercheur sur les questions de l’extrémisme violent au Sahel.

Tout récemment, le chef de l’Etat a dû suspendre sa campagne électorale pendant deux jours en hommage aux soldats tués, le 11 novembre dernier, dans « l’embuscade » survenue à Tin-Akoff (nord).

Depuis 2015, le Burkina est souvent la cible d’attaques jihadistes ayant causé plus d’un millier de morts et forcé le déplacement d’un million de personnes. Malgré tout, soutient M. Savadogo, ce pays ouest-africain peut juguler la menace terroriste « pour deux raisons essentielles ».

En premier lieu, « le Burkina n’est pas aussi grand que le Mali ou le Niger. C’est un territoire (274.220 km²) qui peut être surveillé par les forces de défense et de sécurité ». En second lieu, « puisque la situation est encore nouvelle, on peut réussir à la cerner. On connaît les zones sous contrôle et celles qui sont menacées. Dès lors, on peut trouver des solutions pour que ça ne se propage pas ».

Au centre des préoccupations

Après l’élection de Roch Marc Christian Kaboré, la capitale burkinabè a subi une série d’attentats meurtriers contre l’hôtel Splendid, le café Capuccino, le café-restaurant Aziz Istanbul, l’état-major des armées et l’ambassade de France.

Logiquement, des candidats en lice pour la présidentielle de cette année se sont emparés de la problématique pour discréditer le président sortant. Ce dernier s’en est offusqué : « Faire de la lutte contre le terrorisme un enjeu politicien de campagne n’est ni correct ni sérieux ».

Pourtant, « lorsqu’on lit le phénomène terroriste comme étant le corollaire de la pauvreté, du manque d’emplois, on peut en faire un thème de campagne. Car le terrorisme se nourrit de la misère. Celle-ci fournit des candidats aux mouvements jihadistes », tempère Daniel Kéré, Maître-assistant à l’Université Thomas Sankara de Ouagadougou.

C’est clairement un enjeu pour la classe politique mais, selon Mahamoudou Savadogo, cette question « ne doit pas être traitée sur le terrain de la propagande ou dans les meetings. Elle doit être discutée sérieusement. La lutte contre le terrorisme doit être menée de façon stratégique ».

Dans ce débat public, certains adversaires de Kaboré comme Monique Yeli Kam du Mouvement pour la Renaissance du Burkina (MRF) pensent qu’ « une négociation avec les terroristes est indispensable pour le retour de la paix ». Pour l’actuel locataire du palais de Kossyam, il est hors de question de discuter « avec ceux qui ont pour projet de démanteler le Burkina Faso et de mettre à mal (son) vivre-ensemble ».

Pour sa part, M. Savadogo a une opinion moins tranchée : « Négocier ne veut pas dire capituler. Lorsqu’il y a des violences, des pertes en vies humaines, on ne doit faire l’économie d’aucune solution. Cela permettra à l’Etat de mieux comprendre le phénomène pour se réajuster. Si nous refusons, nous allons toujours nous cantonner à des suppositions sans avoir de certitudes ».

Les premiers remparts

Pour affronter les jihadistes, une loi promulguée autorise des civils, appelés « volontaires pour la défense de la patrie », à prendre les armes principalement dans le monde rural. Cette initiative vise, à en croire le chef de l’Etat, à « anticiper sur les attaques des terroristes dans les villages ».

Est-ce un aveu d’impuissance ? Pas forcément pour le spécialiste de l’extrémisme violent dans l’espace sahélien : « Ces communautés maîtrisent mieux les zones où l’armée n’a, peut-être, jamais mis les pieds. Ça peut être une bonne stratégie pour peu qu’on ait un contrôle absolu sur ces groupes d’autodéfense. Sinon ils vont devenir la prochaine menace que l’Etat aura à combattre ».

En effet, le recours à la formation et à l’armement des civils dans un pays en proie à des heurts intercommunautaires pourrait revenir en pleine figure à Kaboré. C’est pourquoi le premier président civil démocratiquement élu de toute l’histoire du Faso a multiplié les messages à ce sujet. Sur son compte Twitter, il a invité ses concitoyens à « éviter la stigmatisation et le repli identitaire. Le Burkina Faso s’est construit sur l’entente entre toutes les communautés. Certes nous devons rester vigilants face au terrorisme mais nous devons être tolérants ».

De l’avis de Mahamoudou Savadogo, « les groupes terroristes opposent deux communautés afin de récupérer l’une d’elles. C’est un mode de recrutement qui a fait ces preuves.
Les conflits communautaires s’expliquent également par la rareté des ressources minéralières et fauniques. Il y a des problèmes autour des mines d’or artisanales ».

Quelle que soit l’issue du scrutin présidentiel, la riposte face au jihadisme sera toujours l’un des principaux défis du Burkina Faso durant le prochain quinquennat.

Roch Marc Christian Kaboré, cinq ans en demi-teinte

Roch Marc Christian Kaboré (RMCK), candidat à sa réélection à la présidentielle du dimanche 22 novembre, présente un bilan mitigé dans un contexte sécuritaire angoissant.A deux jours de la fin de la campagne, le président sortant a déjà pris date. Comme en 2015, il promet de réaliser un « coup K.O. » en dépit d’un quinquennat qui semble plus marqué d’échecs que de réussites.

A 63 ans, RMCK se considère comme l’homme de la situation au Burkina Faso. Pourtant, sous son magistère, le pays des hommes intègres a fortement été éprouvé par la menace terroriste. Et cette année, la Covid-19 a davantage compliqué sa tâche.

L’analyste politique Lionel Bilgo note que le tableau « est moins lumineux » au plan social où le chef de l’Etat n’a pas su, dès l’entame de son mandat, recoller les morceaux fragmentés sous le poids des crises ayant émaillé le pays avant son accession au pouvoir.

« Le climat social s’est vite dégradé avec des grèves à répétition tant les attentes sociales étaient nombreuses. Dépassé, me semble-t-il, ses gouvernements n’ont pas su asseoir une confiance avec les acteurs du monde syndical. Un autre point noir c’est la lutte contre le terrorisme qui vient entacher le quinquennat par des chiffres macabres : plusieurs millions de déplacés internes, des milliers de morts et des attentats jusqu’au cœur du commandement militaire à Ouaga. Pour finir, la corruption qui s’est amplifiée sous sa gouvernance et cela contre toute attente », a listé le directeur Afrique de Teminiyis Media.

Insécurité permanente

Les exactions jihadistes dans le pays, souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait depuis 2015 plus de 1200 morts, majoritairement des civils, et un million de déplacés. Le dernier épisode est intervenu mercredi 11 novembre. En pleine campagne électorale pour la Présidentielle et les Législatives du 22 novembre. Quatorze soldats ont péri dans une embuscade dans le nord. C’est l’une des plus graves attaques contre l’armée depuis cinq ans.

Malgré tout, le président du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) promet de ramener « la paix » sans convaincre son principal opposant, Zéphirin Diabré. « Comment peut-on parler développement s’il n’y a pas de sécurité ? Il y a là un enjeu très important auquel il va falloir s’attaquer de manière frontale et réussir à renverser définitivement la tendance », a déclaré le candidat de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC).

Avant l’apparition du nouveau coronavirus, la santé économique du pays avait pris un coup du fait de l’insécurité. « Le Burkina n’était plus recommandable et plusieurs chancelleries mettaient en garde leurs ressortissants. Les investisseurs restaient dubitatifs pour s’engager ouvertement sur certains projets. Heureusement que la production de l’or, dont le cours n’a pas beaucoup chuté, a permis de garder le pays sur une pente en progression. La Covid-19 est venue accentuer la morosité économique qui se faisait déjà sentir poussant l’Etat à faire des bandages pour limiter l’hémorragie dans certains secteurs », analyse M. Bilgo qui appelle à « se pencher sur les leviers pour donner de l’oxygène » à l’économie nationale après cette parenthèse électorale.

Croissance et chômage

La Banque africaine de développement (Bad) évaluait le taux de croissance du PIB au Burkina Faso à 6% pour 2019 contre 6,8% en 2018. Le Produit Intérieur Brut est tiré principalement par le dynamisme du secteur secondaire (8,3%), des services (6,6%), de la progression soutenue de la consommation privée (7,5%) et de la consommation publique (6%), mentionnait l’institution financière.

Deux ans auparavant, le chômage concernait 6,6% de la population active. Mais à la décharge du président Kaboré, l’éditorialiste Dieudonné Zoungrana fait remarquer que « les attaques terroristes peuvent bien expliquer pourquoi il n’a pas pu réaliser certains chantiers. Ce n’est pas une excuse absolutoire, mais une raison valable ».

Au-delà du bilan sécuritaire, Lionel Bilgo retient que le chef de l’Etat a fait « de certaines promesses une réalité ». Après avoir succédé à Blaise Compaoré après 27 ans de règne, le « président des grandes premières au Burkina » a instauré le vote des Burkinabè de l’étranger et la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, a-t-il illustré.

Banquier de formation, Roch Marc Christian Kaboré a été plusieurs fois ministre, Premier ministre, président de l’Assemblée nationale et chef de l’Etat. A l’image de Macky Sall en 2012 au Sénégal, le candidat du MPP avait, en mars 2015, effectué une tournée dans les treize régions du Faso pour aller à la rencontre des populations et présenter son programme. Il s’était engagé lors de la campagne à valoriser le capital humain afin d’améliorer les conditions de vie de ses compatriotes en boostant les secteurs porteurs de l’économie et les emplois.

Embellies

« Malgré que son quinquennat soit lesté par la problématique sécuritaire, la fronde sociale avec les grèves, le président sortant peut se prévaloir de la prime au sortant. Tout n’a pas été que noir », a relativisé Dieudonné Zoungrana. En guise d’illustration, le Directeur de publication du quotidien Aujourd’hui au Faso énumère « les infrastructures routières, la gratuité des soins pour les enfants de zéro à cinq ans et les femmes indigentes, la construction des lycées scientifiques, et (l’ancrage) de la démocratie ».

Pour cette élection, le chef de l’Etat peut tirer profit de la division de l’opposition. D’ailleurs, c’est l’une des raisons qui font que les militants du MPP croient à la victoire dès le premier tour là où leurs adversaires répètent que « c’est impossible ». « Les deux scénarios sont possibles. Si Rock (Kaboré) passe au premier tour, personne ne crierait au scandale. S’il y a ballotage aussi, c’est un scénario possible », a fait savoir M. Zoungrana.

Toutefois, Lionel Bilgo prévient que ces élections « sont particulières en ce sens que l’exclusion en 2015 de certains partis politiques n’est plus de mise. En plus, des candidats sérieux (13 au total) dotés d’atouts forts il y en a ». Par ailleurs, l’éventualité d’un second tour « est risquée » pour RMCK en raison de l’accord de l’opposition consistant à soutenir le candidat qualifié pour le dernier round.

Réformes

Quoi qu’il en soit, le Burkina Faso a besoin d’un « toilettage structurel », surtout au niveau de l’administration publique et des institutions. C’est d’ailleurs une promesse de campagne du président sortant. « Ce sont des réformes impopulaires qui demandent du courage et de la rigidité pour être appliquées. Ce mandat est le dernier pour lui et s’il veut vraiment marquer l’histoire du Burkina, faire des réformes structurelles est l’un des moyens. Je ne sais pas s’il aura le courage et les coudées franches pour parvenir à de telles réformes », se perd en conjectures M. Bilgo.

Comme pour répondre à cette préoccupation, l’analyste Dieudonné Zoungrana déclare de manière lapidaire : « Il faut attendre de voir, comme on dit (au Burkina Faso), le maçon au pied du mur ».

Bédié entame une consultation des platesformes de l’opposition après son tête-à-tête avec Ouattara

L’ancien président ivoirien, Henri Konan Bédié, a entamé vendredi une consultation des plateformes de l’opposition pour harmoniser leur position lors des négociations avec le pouvoir sur la crise post-électorale en cours, après son tête-à-tête avec Alassane Ouattara.Les chefs ou les représentants des partis de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP) ont été convoqués pour la première consultation, qui s’est tenue à la résidence de M. Bédié, à Cocody, une cité huppée dans l’Est d’Abidjan.

Quelques responsables de partis membres de la CDRP étaient présents à cette rencontre, entre autres, M. Anzoumana Moutayé (une frange du MFA), Ouattara Gnonzié (RPP), Kabran Appiah, président de la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP), Issiaka Sangaré, représentant l’Alliance des forces démocratiques (AFD).

Le Front populaire ivoirien (FPI, tendance Affi N’Guessan), dont le président est actuellement en détention, était représenté par Christine Konan, vice-présidente, et présidente intérimaire, ainsi que Gnamien Konan, président du parti la Nouvelle Côte d’Ivoire, et Aka Ahizi (PIT).

Cette consultation intervient trois jours après un dialogue direct entre M. Bédié et le chef de l’Etat sortant Alassane Ouattara, dont la réélection est contestée par l’opposition qui clame que sa candidature à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 est « anti-constitutionnelle ».

M. Bédié s’est réjoui de ce que ce contact ai permis de « briser le mur de méfiance ». Pour sa part, M. Alassane Ouattara a déclaré que « la confiance est rétablie », toute chose qui ouvre la voie à un dialogue entre l’opposition et le pouvoir pour une sortie de crise.

Après la création, par l’opposition, du Conseil national de transition, un organe visant à se substituer aux institutions, un blocus a été imposé aux résidences de certains leaders de l’opposition, qui ont été incarcérés. 

Bien que le blocus ait été levé pour la plupart, des responsables de partis politiques sont encore en détention. L’opposition, pour engager les pourparlers, exige comme préalable la libération de tous les responsables de l’opposition incarcérés et ceux de la société civile.

Dans un communiqué final, la CDRP, a demandé « le retour sécurisé de toutes les personnalités maintenues en exil dont M. Laurent Gbagbo, Soro Kigbafori Guillaume, Charles Blé Goudé et l’ex-maire Akossi Bendjo.

La plate-forme appelle en outre à la cessation de toutes les poursuites judiciaires contre les responsables et militants de l’opposition, ainsi que les acteurs de la société civile et le retour à un fonctionnement normal des partis politiques de l’opposition, avec un libre accès à leurs locaux.

L’opposition exige par ailleurs la création d’une commission d’enquête internationale sur les événements survenus en Côte d’Ivoire depuis le mois d’août 2020 et la mise en place de dispositions permettant d’indemniser les victimes.  

En outre, les autres partis membres de la CDRP réaffirment la nécessité du dialogue inclusif et son élargissement à l’ensemble des personnalités et des plateformes et partis politiques de l’opposition rassemblés autour de M. Henri Konan Bédié.

Pour l’opposition, il faut un « strict respect des dispositions de la Constitution de 2016 ; l’invalidation du scrutin du 31octobre 2020, la reprise des discussions sur la CEI et la réforme de cet organe et la dissolution et réforme du Conseil Constitutionnel ».

La Conseil constitutionnel a déclaré M. Alassane Ouattara, réélu avec 94,27% des suffrages lors du scrutin présidentiel du 31 octobre 2020. L’élection a été boycottée par M. Bédié, candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et M. Affi Nguessan, candidat du FPI.

Côte d’Ivoire: 85 morts et 484 blessés dans les violences électorales (Officiel)

Les violences électorales survenues dans plusieurs localités ivoiriennes depuis le 10 août dernier ont fait 85 morts, 484 blessés, 225 personnes interpellées, 176 inculpées et 45 placées sous mandat de dépôt, selon le bilan dressé mercredi à Abidjan par Sidi Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement ivoirien au terme d’un Conseil des ministres présidé par le président Alassane Ouattara.« Le bilan que nous tirons avec compassion et regret fait état de 85 morts dont 34 avant l’élection présidentielle, 20 pendant l’élection et 31 personnes décédées après les élections. Vous noterez aussi 484 blessés dont certains éléments des forces de défense et de sécurité», a fait savoir M. Touré à l’issue de ce Conseil des ministres, le premier après la réélection de M.Ouattara pour un nouveau mandat.

Pour l’essentiel, a-t-il ajouté, « les localités impactées sont Dabou,  Divo, Daoukro, Yamoussoukro, Bongouanou et Toumodi. 225 personnes ont été interpellées, 176 inculpées et 45 placées sous mandat de dépôt ».

Selon M. Touré qui est également le ministre de la Communication et des médias, ces manifestations « organisées par certaines formations politiques de l’opposition » avaient pour dessein de paralyser totalement le pays et étaient caractérisées par des violents affrontements intercommunautaires.

Il a conclu en assurant que le gouvernement a pris des mesures pour contenir ces manifestations et rétablir l’ordre public.

Depuis septembre dernier, l’opposition ivoirienne a lancé un mot d’ordre de désobéissance civile qui a conduit également à sa non-participation à l’élection présidentielle du 31 octobre dernier.

Ce scrutin présidentiel qui a été émaillé par quelques incidents dans certaines localités ivoiriennes s’est soldé par la victoire du président sortant Alassane Ouattara avec 94,27% des voix contre pour 1,99% pour son adversaire, le candidat indépendant Kouadio Konan Bertin dit KKB.

Côte d’Ivoire: « la confiance est rétablie », assure Ouattara après un tête-à-tête avec Bédié

Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a assuré mercredi que « la confiance est rétablie » après un tête-à-tête avec Henri Konan Bédié, le doyen d’âge de l’opposition, avec qui il a échangé sur la crise liée au scrutin présidentiel du 31 octobre 2020.M. Ouattara s’est félicité de cet « entretien fraternel » qui a permis une confiance retrouvée, ajoutant que tous deux ont décidé de faire en sorte que la Côte d’Ivoire soit en paix, conscients que la paix est « la chose la plus chère à tous les deux et à tous les Ivoiriens », à l’issue d’un échange de près de 40 minutes à l’hôtel du Golf d’Abidjan, un lieu symbolique pour ces deux personnalités qui ont séjourné durant le blocus lié la crise post-électorale de 2010-2011.   

« Nous avons décidé d’œuvrer pour qu’il en  soit ainsi; et ceci était une première rencontre pour rétablir la confiance et nous avons convenu de nous revoir très prochainement pour continuer ce dialogue qui a bien démarré », a dit M. Ouattara, affirmant que « la confiance est rétablie ».  

A travers cette « rencontre d’aujourd’hui, nous avons brisé le mur de glace, le silence, et nous allons dans les jours et les semaines à venir continuer à nous téléphoner à nous rencontrer pour qu’enfin le pays soit ce qu’il était avant », a fait savoir M. Bédié. 

Cet entretien intervient après que M. Bédié a accepté de dialoguer avec M. Alassane Ouattara,  qui après sa réélection pour un autre mandat, a demandé à rencontrer le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) pour un échange franc et sincère. 

L’opposition qui a clamé ne pas reconnaître le scrutin présidentiel du 31 octobre 2020, a appelé ses partisans à la désobéissance civile et à empêcher le vote. Suite à ce mot d’ordre, plusieurs violences ont été perpétrées dans le pays, occasionnant des morts.

MM. Bédié et Affi Nguessan, chef du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), tous deux candidats, ont refusé de participer à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour un scrutin crédible.  

Après la création du Conseil national de transition, présidé par M. Bedié qui devrait mettre en place un gouvernement de transition, le gouvernement à brisé cet élan, imposant un blocus aux résidences de certains leaders de l’opposition. 

Dans un communiqué, le Pdci a demandé la libération des responsables de l’opposition en détention ainsi que ceux de la société civile et l’arrêt des poursuites judiciaires à leur encontre.

Côte d’Ivoire: levée du blocus imposé à la résidence de Bédié à Abidjan

Le blocus imposé à la résidence de l’ancien chef de l’Etat ivoirien, Henri Konan Bédié, à Abidjan, à la suite de la création du Conseil national de transition, un organe visant à se substituer aux institutions, a été levé mercredi, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Les forces de l’ordre, déployées devant la résidence de M. Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), depuis le 3 novembre 2020, se sont retirées peu après 12h30 (GMT, heure locale), selon une source sécuritaire interrogée par APA sur place.   

L’opposition qui a boycotté le scrutin présidentiel du 31 octobre 2020, a appelé ses partisans à la désobéissance civile et à empêcher le vote. Suite à ce mot d’ordre, plusieurs violences ont été perpétrées dans le pays, occasionnant des morts.

MM. Bédié et Affi Nguessan, chef du Front populaire ivoirien (FPI), tous deux candidats, ont refusé de participer à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour un scrutin crédible. 

Le Conseil national de transition, présidé par Henri Konan Bédié, avait à charge de mettre en place un gouvernement de transition. Pour casser l’élan de cette entreprise, un blocus a été imposé aux résidences de certains leaders de l’opposition.

La levée de ce blocus intervient après que M. Bédié a accepté de dialoguer avec M. Alassane Ouattara,  qui après sa réélection pour un autre mandat, a demandé à rencontrer le président du Pdci pour un échange franc et sincère. 

Guinée : la Cedeao félicite Alpha Condé pour sa réélection

La Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), dans un communiqué parvenu ce mardi à APA, adresse ses « chaleureuses félicitations » à Alpha Condé suite à sa réélection, pour un troisième mandat, à la tête de la Guinée.L’organisation sous régionale invite par ailleurs toutes les parties prenantes du processus électoral à œuvrer à la préservation de la paix, au renforcement de la cohésion sociale et à résoudre leur différend par le dialogue.

Elle a en outre réaffirmé sa disponibilité à accompagner la République de Guinée dans ses actions visant au renforcement de la démocratie et au développement économique et social.

Alpha Condé, 82 ans, a été réélu, dès le premier tour du scrutin présidentiel du 18 octobre dernier avec 59,5% des suffrages, selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Cette dernière a été confirmée par le verdict de la Cour constitutionnelle qui a rejeté tous les recours déposés par les opposants.

Côte d’Ivoire: la CEDEAO félicite Alassane Ouattara pour sa réélection

La Communauté économique des États de l’ouest ( CEDEAO) a adressé mardi ses « chaleureuses félicitations» au président ivoirien Alassane Ouattara pour sa réélection à la présidentielle ivoirienne du 31 octobre dernier l’exhortant « à tout mettre en oeuvre en faveur du rassemblement des Ivoiriens pour relever tous les défis ». « (…) Elle l’encourage à poursuivre ses efforts pour la consolidation et l’application des acquis de la Côte d’Ivoire sur la voie de l’émergence et l’exhorte à tout mettre en oeuvre en faveur du rassemblement des Ivoiriens pour relever tous les défis », a  indiqué la CEDEAO dans un communiqué. 

Par ailleurs, la commission de la CEDEAO a lancé un appel à tous les Ivoiriens « afin qu’ils placent par-dessus tout la paix et la cohésion sociale et cherchent à résoudre tous les différends par le dialogue et les voies du droit».

 En outre l’institution sous-régionale a réaffirmé aux ivoiriens sa « ferme détermination » à continuer d’accompagner la Côte d’Ivoire dans toutes les initiatives dédiées à la promotion de son développement harmonieux et à la consolidation de sa démocratie. 

Le Conseil constitutionnel ivoirien a confirmé lundi dernier la réélection du président sortant Alassane Ouattara avec 94,27% de suffrages à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 qui a enregistré un taux de participation de 53,90%, lors d’une session de proclamation des résultats définitifs.

Ouattara invite Bédié à un «dialogue franc» dans «les prochains jours »

Le président ivoirien Alassane Ouattara dont la victoire à l’élection présidentielle du 31 octobre dernier, a été entérinée par le Conseil constitutionnel ivoirien, a invité lundi soir Henri Konan Bédié, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et doyen d’âge de l’opposition ivoirienne, à une rencontre «dans les prochains jours pour un dialogue franc et sincère».M. Ouattara s’exprimait dans une adresse solennelle à la nation, la toute première après sa réélection pour un nouveau mandat.

« Je voudrais rappeler que j’avais marqué ma disponibilité pour une rencontre avec le président Henri Konan Bédié à l’initiative de la mission ministérielle de la CEDEAO. Je voudrais donc inviter mon aîné, le président Henri Konan Bédié, président du PDCI à une rencontre dans les tous prochains jours pour un dialogue franc et sincère en vue de rétablir la confiance», a dit M. Ouattara.

Poursuivant, le chef de l’exécutif a insisté sur sa disponibilité « pour un dialogue sincère et constructif avec l’opposition dans le respect de l’ordre constitutionnel ».

 Par ailleurs, il a appelé les promoteurs du Conseil national de Transition (CNT), un organe de transition mis en place par l’opposition, « à mettre un terme définitif à ces initiatives ». « Je vous invite au pardon mutuel et à la tolérance pour continuer de vivre ensemble dans la paix», a exhorté M. Ouattara assurant que « je continuerai d’être le président de tous les ivoiriens ».

Auparavant, il a soutenu que les auteurs et les complices des récentes violences sociopolitiques qui ont fait plusieurs dégâts matériels et humains dans le pays  « seront recherchés, interpellés et traduits devant les tribunaux» afin qu’ils répondent de leurs actes.

« Le temps de la compétition électorale est passée. Place maintenant au temps de l’action. Et l’action pour moi c’est le projet de la Côte d’Ivoire solidaire pour lequel j’ai été élu. Je demande à tous nos concitoyens dans un élan d’apaisement des esprits et des cœurs, d’œuvrer pour maintenir et renforcer la paix et le vivre-ensemble sur toute l’étendue du territoire national», a exhorté M. Ouattara. 

Le Conseil constitutionnel ivoirien a déclaré « régulier » lundi, l’élection présidentielle du 31 octobre dernier et a confirmé la réélection du président sortant Alassane Ouattara au premier tour de  ce scrutin avec 94,27% des voix et un taux de participation de 53,90%.

L’opposition ivoirienne qui a rejeté cette élection de M. Ouattara, a annoncé la création d’un Conseil national de transition ( CNT), un organe dit de transition présidé par l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié qui devrait mettre en place un gouvernement de transition.

En retour, le gouvernement ivoirien qui a considéré que cette initiative de l’opposition,  est un  acte de sédition et une atteinte à l’autorité de l’État, a saisi le procureur de la République. Ce dernier a initié des poursuites judiciaires contre les promoteurs du CNT les soupçonnant de complot contre l’autorité de l’État. Ainsi, plusieurs leaders  de l’opposition dont Pascal Affi N’Guessan et Maurice Kakou Guikahué,  ont déjà été arrêtés et traduits devant la justice.

Côte d’Ivoire: Amon-Tanoh, opposé au Conseil national de transition, appelle au dialogue

L’ex-chef de la diplomatie ivoirienne Marcel Amon-Tanoh, déplore la création par l’opposition du Conseil national de transition, un organe né de la crise liée à la présidentielle et visant à se substituer aux institutions, appelant au dialogue entre les parties. »Je déplore la création du Conseil national de transition qui n’a aucun fondement légal et qui ravive les tensions et les risques d’affrontements », déclare M. Amon-Tanoh, qui souhaite néanmoins qu’en signe d’apaisement, les personnes incarcérées soient libérées par le pouvoir d’Abidjan.  

Il a exhorté les parties en faction à préserver l’intérêt supérieur de la nation, tout en sachant entendre raison aux fins que ce qui a été construit en 60 ans d’indépendance, ne soit pas détruit, les invitant à recourir au dialogue.

« Asseyons-nous et parlons-nous en frères et soeurs, avec amour car un début de vraie réconciliation vaut mieux qu’un affrontement sanglant (pour) éviter de verser plus de sang sur la terre de nos ancêtres », a-t-il lancé.  

Selon lui, « l’heure est grave », chacun devrait éprouver un « ultime sursaut pour sauver » la Côte d’Ivoire, le bien commun des Ivoiriens. 

Pour sa part, il affirme s’engager à prendre des initiatives pour apporter sa « modeste contribution à un processus de dialogue et de réconciliation inclusif, sans préalable ni conditions, en vue d’aboutir à un compromis au seul bénéfice des Ivoiriens et de la paix ».

Il estime que l’avenir du pays est aux mains de Dieu, mais aussi des Ivoiriens qui ont une responsabilité dans l’édification de la paix. En outre, une implication des acteurs politiques permettrait de ramener un climat de confiance. 

L’opposition qui dénonce le processus électoral, a refusé de prendre part à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, soutenant que les conditions n’étaient pas réunies pour un scrutin crédible. Une crise pre-électorale qui s’est muée en une crise post-électorale.

L’on enregistre plusieurs morts survenus à l’issue de cette « élection non consensuelle » qui laisse les Ivoiriens dans l’incertitude, l’angoise et la crainte », a fait observer l’ancien chef de la diplomatie d’Alassane Ouattara.

M. Amon-Tanoh, un ex-collaborateur de M. Ouattara, a démissionné de son poste de ministre des Affaires étrangères pour se présenter à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Son dossier a été rejeté. Seulement quatre candidats ont été retenus sur 44 dossiers de candidature. 

Le Conseil constitutionnel a confirmé lundi la réélection du président sortant Alassane Ouattara avec 94,27% des suffrages et un taux de participation de 53,90%. L’opposition clame ne pas reconnaître cette élection. 

Côte d’Ivoire: au moins 30 charges retenues contre Affi, placé sous mandat de dépôt

Au moins 30 charges dont le complot et l’atteinte à l’autorité de l’Etat ont été retenues lundi contre l’opposant ivoirien Pascal Affi Nguessan, placé sous mandat de dépôt après son premier contact avec ses avocats dont Me Dagbo Godé, lors de sa présentation à un juge.M. Affi, recherché pour son rôle dans le Conseil national de transition (CNT), un organe créé par l’opposition et sensé se substituer aux institutions de la République, a été interpellé dans la nuit de vendredi à samedi à Adzopé, à une centaine de Km d’Abidjan.

Les résultats provisoires donnés par la Commission électorale indépendante (CEI), donnent M. Ouattara vainqueur de l’élection avec 94,27% des voix. L’opposition, contestant cette élection du 31 octobre 2020, a créé  le 02 novembre 2020 un Conseil national de transition dirigé par l’ancien président Henri Konan Bédié.

M. Bédié, président de ce Conseil, devrait  mettre en place un gouvernement de transition civile. Les leaders de l’opposition qui ont décidé de se réunir le mardi 3 novembre 2020 pour la mise en place de ce gouvernement, ont été empêchés par des forces de l’ordre.

Un « blocus » a été imposé aux résidences de l’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié et certains leaders de l’opposition, qui ont été interpellés dont Affi Nguessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI) et chef de ce parti fondé par Laurent Gbagbo.  

MM. Bédié et Affi, les candidats de l’opposition avaient refusé de participer au scrutin, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour une élection crédible. Ils ont appelé à une désobéissance civile qui a entraîné des empêchements de vote, des heurts et des morts. 

Le procureur de la République, Richard Adou, a fait observer vendredi, lors d’une conférence de presse, que le Conseil national de transition est constitutif d’attentat, de complot contre l’autorité de l’Etat et de l’intégrité du territoire national.

Il a indiqué avoir saisi le doyen des juges d’instruction pour l’ouverture d’une information judiciaire sur ces actes perpétrés et commandités par les initiateurs de cet organe qui avait pour finalité d’attenter à l’autorité de l’Etat et renverser les institutions en place.

Le juge d’instruction a ouvert l’information judiciaire avec pour charges: actes de terrorisme, attentat et complot contre l’autorité autorité l’Etat, meurtres, vol et vol en réunion avec violences portant sur le matériel électoral et divers autres biens.

Il est reproché en outre à M. Affi, l’incendie et la destruction de véhicules appartenant à autrui, de biens immeubles, le pillage de marchandises et de propriétés immobilières, des coups et blessures volontaires.

Les charges comprennent par ailleurs, l’organisation et la participation à un mouvement insurrectionnel, à une manifestation non déclarée ou interdite, l’apologie de crime de meurtres, l’atteinte aux opérations électorales et à l’exercice du droit de vote.

Présidentielle 2020: le Conseil constitutionnel confirme la réélection de Ouattara

Le Conseil constitutionnel ivoirien a confirmé lundi la réélection de Alassane Ouattara avec 94,27% de suffrages à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, lors d’une session de proclamation des résultats définitifs.Le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné, a fait observer que le scrutin a été « régulier », en dépit d’actes de violences et d’empêchement de vote survenus après l’appel de l’opposition à la désobéissance civile et au boycott actif de l’élection.

Le Conseil a confirmé les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (CEI) qui créditaient M. Alassane Ouattara de 94,27% des voix, 0,99% pour Affi Nguessan, 1,66% pour l’ancien président Henri Konan Bédié et 1,99% pour Kouadio Konan Bertin dit KKB. 

La CEI a proclamé mardi les résultats provisoires, déclarant le président sortant Alassane Ouattara dont la candidature est contestée, vainqueur de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 avec 94,27% des voix et un taux de participation de 53,90%.  

Suite à l’annonce des résultats provisoires par la CEI, donnant M. Ouattara vainqueur de l’élection avec 94,27% des voix, l’opposition, contestant sa réélection, a créé un Conseil national de transition présidé par l’ancien président Henri Konan Bédié.

M. Bédié, président de ce Conseil, devrait de mettre en place un gouvernement de transition civile. Les leaders de l’opposition qui ont décidé de se réunir le mardi 3 novembre 2020 pour faire ce gouvernement, ont été empêchés par des forces de l’ordre.

Un « blocus » a été ensuite imposé aux résidences de l’ancien chef d’Etat Henri Konan Bédié et certains leaders de l’opposition. Plusieurs opposants ont été interpellés dont Affi Nguessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le chef du parti fondé par Laurent Gbagbo.  

MM. Bédié et Affi Nguessan, les candidats de l’opposition avaient refusé de prendre part à ce scrutin présidentiel, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour une élection crédible et transparente.