Congo : plus de 2 000 cas de violation des droits humains en 2023

Le chiffre du Centre d’action pour le développement est contenu dans un rapport rendu public ce vendredi 08 décembre 2023.

Dans ce document de 132 pages, l’Organisation non gouvernementale de défense des droits de l’Homme dénonce l’augmentation inquiétante des cas de violation des droits humains au Congo Brazzaville. Publié à deux jours du 75è anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le document restitue quelques chiffres clés. Il s’agit des données relatives à la hausse des atteintes aux droits humains.

En 2022 par exemple, l’ONG a répertorié 572 violations de toutes sortes. Entre janvier et novembre 2023, les chiffres ont explosé, atteignant 2 092 atteintes, soit une augmentation de 1 520 violations en moins de 12 mois. Ces cas de violation sont liés entre autres à la torture, à l’exécution extra-judiciaire, l’expulsion forcée des maisons et des quartiers, les problèmes d’accès aux soins de santé, à l’eau potable ou encore à l’électricité. A cela s’ajoute le mauvais traitement de certains personnels de santé qui vivent dans la précarité.

Une situation qui fait dire à l’organisation dans son rapport que les droits sont « précaires » au Congo. Leurs violations ne sont « qu’exceptionnellement condamnées ». Ce rapport est « extrêmement préoccupant » selon Trésor Nzila, directeur exécutif du CAD.

Congo-Droits humains : l’EWC s’engage à défendre les droits des veuves

L’organisation féminine Independent Women Club (EWC), déterminée à s’opposer aux violations contre les femmes veuves et les filles vulnérables.

 

L’EWC s’est engagée, le 1er juin à Brazzaville, à lutter contre formes de violation des droits humains commises contre les femmes veuves et les jeunes filles vulnérables. La militante des droits des femmes et des jeunes filles au Congo pense que l’éducation est la base du leadership féminin. Et l’organisation Elite Women’s Club travaille aussi pour l’entrepreneuriat féminin à travers son projet « Veuves et avenir », qui accompagne ces femmes à devenir plus autonomes et à connaître leurs droits.

« L’assemblée générale a amélioré la dénomination de notre organisation. Independent Women Club qui s’appellera désormais Elite Women’s Club (EWC) parce que nous voulons élargir, au niveau national et africain, nos interventions. Nous allons revaloriser nos missions fondamentales », a expliqué Splendide Lendongo, présidente de l’EWC.

Apolitique, l’organisation Elite Women’s Club (EWC) regroupe et travaille essentiellement avec les femmes et les filles afin d’accompagner leur autonomisation, émancipation, développement personnel, leadership et promotion au moyens des actions concrètes préalablement définies.

« Les femmes réunies au sein de notre organisation sont celles qui ont de l’ambition, dynamique, autonome et qui ont la capacité de pouvoir changer des mentalités. Sans tomber dans les stéréotypes, une femme leader sait souvent faire preuve d’un savoir-être plus développé. Généralement attribuées aux femmes, les qualités d’empathie, de bienveillance et d’écoute permettent de gagner la confiance du groupe », a commenté la présidente.

Au Congo, il y a un vide juridique en ce qui concerne les veuves. Ainsi donc, l’EWC fait constamment le plaidoyer à tous les niveaux de prises de décisions afin de revoir dans le code de la famille les questions des femmes, filles et orphelins.

L’insuffisance de données statistiques reste l’un des principaux obstacles à l’élaboration de politiques fortes et de programmes d’élimination de la violence et de la discrimination dont sont victimes les veuves. Plus de recherches et de statistiques ventilées par statut matrimonial, sexe et âge sont nécessaires pour mieux évaluer l’incidence sur des femmes veuves et filles mères vulnérables. L’organisation féminine Elite Women’s Club travaille désormais avec les partenaires étrangers pour avoir un appui multiforme à la réalisation de leur projet.

Signalons que l’intervention de l’ONG EWC intègre la semaine d’action égalité On Agit, une campagne internationale menée du 31 mai au 6 juin par l’ONU femme qui met en lumière le travail d’activisme des jeunes leaders, en prévision du forum génération égalité.

Par ailleurs, afin de porter l’attention de la communauté internationale sur la marginalisation des veuves et ses enjeux, à travers le monde, l’assemblée générale des Nations unies a proclamé le 23 juin journée internationale des veuves, à travers l’adoption de sa résolution A/RES/65/189 du 21 décembre 2010.

Sensibilisation sur les droits humains : 600 jeunes formés à Brazzaville

Le ministère de la Justice et des droits humains, Ange Aimé Wilfrid Bininga a lancé une opération de sensibilisation aux droits et libertés fondamentaux dans la ville capitale.

L’humanité a commémoré, le 10 décembre, le soixante et onzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme sur le thème « La jeunesse se bat pour les droits de l’homme ».

La campagne de vulgarisation a été lancée par le ministre de la Justice, des droits humains et de la protection des peuples autochtones, Ange Aimé Wilfrid Bininga, en collaboration avec le Conseil consultatif de la société civile et celui de la jeunesse. Elle a commencé par Brazzaville, où six cents jeunes, filles et garçons, préalablement formés, ont été mis à contribution.

Ils ont pour mission d’aller auprès de la population, surtout des jeunes, pour leur expliquer le contenu de la charte universelle des droits de l’homme, en ce qui concerne le respect des droits et libertés fondamentaux. L’opération se poursuivra progressivement sur l’ensemble du pays.

L’objectif du ministère de la Justice est de permettre à chaque citoyen congolais de connaître avant tout ses droits, mais aussi de connaître ceux des autres et d’être capable de les respecter, conformément à l’esprit de la Charte universelle des droits de l’homme.

Dans cette charte dont des copies ont été distribuées à ces jeunes, il est mentionné, par exemple, à l’article premier, que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience, et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

En son article 7, la même déclaration précise que tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi, et ont droit à une protection égale. S’exprimant à l’occasion, le secrétaire exécutif du Conseil consultatif de la jeunesse, Juste Bernardin Gavet, a appelé les jeunes au respect des droits humains, socle de la liberté, de la justice et de la paix. Pour sa part, le secrétaire permanent du Conseil consultatif de la société civile et des ONG, Cephas Germain Ewangui, a souhaité que les droits de l’homme passent d’une réalité juridique à une réalité sociale. Rappelons que la Déclaration universelle des droits de l’homme a été adoptée, le 10 décembre 1948, à Paris au Palais de Chaillot, par la résolution 217 de l’Assemblée générale des Nations unies. Elle précise les droits fondamentaux de l’homme.

Massacres de Yumbi : 25 personnes en détention préventive

L’information a été révélée jeudi 23 mai, par la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa.

Suite aux massacres de Yumbi, vingt-cinq (25) personnes ont été placées en détention préventive. Selon la ministre des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa, les enquêtes ont révélé que des centaines de personnes ont été massacrés en décembre à Yumbi dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo.

« A ce jour, 105 victimes ont été entendues, 83 témoins ont comparu devant les enquêteurs de l’auditorat général (justice militaire) et 25 auteurs présumés de ces massacres ont été mis en détention préventive », a déclaré Marie-Ange Mushobekwa.

Aucune précision n’a été donnée sur l’identité des personnes interpellées.

« Des cas d’atteintes et de violation des droits de l’Homme ayant causé 461 morts (…) dont l’administrateur du territoire de Yumbi et trois soldats congolais », a détaillé Mushobekwa.

Le rapport d’enquête révèle que, 133 personnes ont été blessées : 56 par balle, 33 par arme blanche et 44 par brûlure.

« Il y a eu des responsables politico-administratifs qui ont attisé le feu, qui ont déjà été entendu par la justice militaire », a indiqué la ministre.

Elle estime aussi que les autorités provinciales de l’époque « aurait dû prendre des mesures adéquates pour prévenir et éviter ces terribles événements (…) qui ont terni l’image de notre pays ».

« Ils ont péché par omission, par négligence » comme tel ils doivent « en payer le prix », a-t-elle estimé, indiquant qu’un procès sera organisé à l’issue des enquêtes judiciaires.

L’ancien gouverneur de la province du Mai-Ndombe, Gentiny Ngobila, élu gouverneur de Kinshasa en mars, a été entendu par la commission d’enquête.

Au terme d’une visite sur place fin janvier, les Nations unies ont fait état du massacre d’au moins 535 civils – hommes, femmes et enfants – dans trois villages du territoire de Yumbi, sur les bords du fleuve Congo, à quelque 300 km au nord de Kinshasa.

Les victimes étaient principalement des membres de la communauté banunu, visées par une communauté rivale, les Batende, qui officiellement contestaient le lieu d’inhumation d’un chef coutumier banunu.

Des dégâts matériels importants ont également été enregistrés avec la destruction de 1.539 maisons, neuf centres de santé, vingt écoles ainsi que de trois marchés.

Selon ce rapport, 5.772 déplacés ont été recensés tandis que 17.000 personnes se sont réfugiées au Congo-Brazzaville.

Pour rappel, ces violences meurtrières avaient motivé le report des élections présidentielle et législative dans le territoire de Yumbi.