Congo : 126 maraîchers s’unissent pour approvisionner Brazzaville en légumes frais

Ils sont 126 au total, dont 81 femmes et 45 hommes, à cultiver désormais le site maraîcher agroécologique de Kélé kélé, à Nganga Lingolo. Fruit d’une coopération entre le Congo et la France à travers le Projet d’appui à la relance du secteur agricole (Parsa).

 

Aménagé sur une superficie de sept hectares, le site de Kélé kélé a été réalisé par l’État congolais avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD), dans le cadre du Projet d’appui à la relance du secteur agricole (Parsa).

Cette initiative s’inscrit dans la volonté du gouvernement de promouvoir une agriculture durable et autosuffisante, tout en valorisant la coopération bilatérale avec la France.

Selon le ministre Paul Valentin Ngobo, « le périmètre maraîcher de Kélé kélé est une illustration concrète du contrat de désendettement et de développement (CDD), un mécanisme qui transforme la dette en investissements pérennes au service de secteurs porteurs comme l’agriculture ».

Réinstallés après avoir quitté les anciens sites de la Corniche Case de Gaulle, de Limense et de Kintouari Ngolo, les 126 maraîchers disposent chacun d’une parcelle de 340 m².

Ils cultivent déjà une grande variété de légumes : tomates, salades, aubergines, courgettes, carottes, oignons, poivrons, choux, gombos, entre autres.

« Depuis six mois, nous travaillons dans de bien meilleures conditions grâce à l’appui financier de l’AFD et à un accompagnement technique sur les pratiques agroécologiques. Ce projet a réellement changé notre quotidien », a témoigné Saturnin Samba, président du groupement des maraîchers.

Pour garantir la productivité du site, d’importants aménagements ont été réalisés : piste agricole, puits de captage, châteaux d’eau, motopompes, murs de protection contre l’érosion, ainsi que des formations sur l’utilisation de bio-pesticides.

Le sous-préfet de Goma Tsé-Tsé, Philippe Dzalankazi, a salué une initiative « créatrice d’emplois et de revenus pour la population locale ».

L’ambassadrice Claire Bodonyi a souligné que l’appui de l’AFD et des chercheurs du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) démontre l’engagement de la France pour la transition écologique au Congo.

Congo : plus de 5 milliards pour l’appui à la relance du secteur agricole

Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Paul Valentin Ngobo a lancé, 18 novembre à Brazzaville, les activités du Projet d’appui à la relance du secteur agricole (Parsa).

 

D’un montant d’environ 5,2 milliards de FCFA, le projet est porté par l’Agence française de développement (AFD) et mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture. D’une durée de quatre années et financé dans le cadre du contrat de désendettement et de développement (C2D) signé en 2014, entre la France et la République du Congo.

« Le C2D est un outil qui permet de reconvertir la dette de certains pays. Concrètement, à chaque échéance remboursée, l’AFD reverse au Congo la somme correspondante sous forme de don et à destination de programme de développement ou de lutte contre la pauvreté », indique le communiqué de presse.

Le Parsa permettra concrètement d’accompagner la relance de la filière cacao dans les départements de la Likouala, de la Sangha et dans la partie nord des deux Cuvette, tout en soutenant la structuration du secteur maraîcher et l’amélioration de l’approvisionnement alimentaire à Brazzaville.

« La diversification de l’économie à travers le développement du secteur agricole est un défi à relever au moment où le Congo est en train d’élaborer son nouveau Plan national de développement. A cet effet, je voudrais vous exprimer toute ma disponibilité et celle des équipes de l’Agence française de développement  à œuvrer à vos côtés pour conjuguer nos efforts », a indiqué l’ambassadeur de France au Congo.

Le ministre de l’Agriculture a, pour sa part, rappelé que la politique nationale de développement socio-économique met aujourd’hui l’accent sur le développement de l’agriculture, afin d’améliorer les revenus de la population, de diversifier l’économie et de réduire les importations, et donc d’accroître la souveraineté alimentaire du pays.

Pour sa part, le coordonnateur du projet, Ambroise Loufouma, a notamment insisté sur l’ampleur des bénéfices sociaux, environnementaux et économiques qui seront ainsi générés au cours des prochaines années par le biais dudit projet.

Malgré les potentialités et les atouts considérables dont dispose le Congo avec son climat et ses vastes terres arables qui représentent à elles seules un tiers du territoire, la production agricole au Congo ne parvient pas toujours à satisfaire la demande nationale.