Congo : la FAO renforce la gestion des terres coutumières à Makoua

Un projet ambitieux visant à améliorer la gouvernance foncière et à promouvoir le développement local durable dans le district de Makoua, département de la Cuvette, a été officiellement lancé ce 20 juin à Brazzaville.

 

Financé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ce projet marque une étape importante dans la valorisation et la sécurisation des terres coutumières en République du Congo.

Doté d’un budget de 225 000 dollars américains, soit environ 130 millions de FCFA, le Projet d’appui technique pour une gouvernance responsable des régimes fonciers, la gestion des terres coutumières et le développement local à Makoua s’articule autour de quatre axes majeurs. Il s’agit notamment du renforcement des capacités des parties prenantes sur les directives volontaires de la FAO en matière foncière, de la réalisation d’un diagnostic approfondi sur la situation foncière, avec un accent particulier sur les terres familiales des populations non autochtones, et de la mise en place d’un modèle de gestion durable et inclusive des terres coutumières. Le projet vise également à mobiliser des ressources en faveur de la valorisation des terres familiales pour stimuler le développement local.

Pour le représentant de la FAO au Congo, Dadémonao Pissang Tchanga, cette initiative témoigne de l’engagement continu de son organisation à accompagner le gouvernement congolais et les acteurs locaux dans la recherche de solutions durables aux défis liés à la gouvernance foncière. « Nous mettons tout en œuvre pour impliquer les partenaires du développement afin de faire de ce projet un levier de transformation locale, équilibrée et équitable », a-t-il souligné.

Malgré les réformes engagées ces dernières années, le secteur foncier congolais reste confronté à de nombreux défis. Parmi eux : la reconnaissance et la sécurisation des droits coutumiers, l’articulation entre régimes fonciers modernes et traditionnels, ainsi que la nécessité d’un cadre politique et législatif cohérent. C’est dans ce contexte que ce projet prend tout son sens.

L’initiative est portée par l’Association de la famille terrienne Oyosso (Afto), qui voit en ce partenariat avec la FAO et le gouvernement congolais une opportunité unique pour impulser un modèle de développement ancré dans les réalités locales. « Ce projet permettra de créer un environnement favorable à la mise en œuvre du modèle de développement élaboré par l’Afto. Il constitue une chance pour de nombreuses familles détentrices de terres coutumières de participer activement au développement de leur localité », a déclaré Jean Roger Osseté, secrétaire général de l’association.

Présent à la cérémonie, le directeur de cabinet du ministre de l’Assainissement urbain, du Développement local et de l’Entretien local, Antoine Mapangui, a salué la pertinence du projet, qui s’inscrit dans la vision du président de la République en matière d’aménagement du territoire et de valorisation des ressources locales. « Ce projet répond à un double impératif : renforcer la gouvernance foncière locale et améliorer la résilience des populations par un meilleur accès et une gestion responsable des terres coutumières », a-t-il déclaré.

S’exprimant au nom du ministre Juste Désiré Mondelé, Antoine Mapangui a enfin annoncé que le ministère travaille activement à l’élaboration de politiques foncières structurantes et inclusives, en collaboration avec les partenaires au développement. L’ambition : faire de Makoua un modèle national de gouvernance foncière communautaire, basé sur l’équité, la durabilité et la participation citoyenne.

Ce projet, s’il atteint ses objectifs, pourrait ouvrir la voie à une extension progressive à d’autres localités du pays, contribuant ainsi à la transformation rurale et au développement harmonieux des territoires congolais.

Congo-Pdac : cinq coopératives produisent 25 hectares de manioc à Makoua

Ils avaient reçu les fonds du Projet d’appui au développement de l’agriculture (Pdac), a permis la production de 25 hectares de manioc.

A Makoua, dans le département de la cuvette, cinq coopératives bénéficiaires du fonds à coûts partagés du Projet d’appui au développement de l’agriculture commerciale (Pdac), cultivent du manioc sur 25 hectares, soit cinq hectares par groupement.

Pour se rendre compte de l’évolution des activités après le décaissement par le projet de la première tranche de la subvention dont le montant global s’élève à plus de 35 millions FCFA, le Pdac a organisé une visite de terrain, le 13 mars, conduite par le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Michel Elenga.

« Nous sommes venus discuter avec vous pour savoir ce que vous avez réalisé avec l’argent reçu du Pdac. Nous sommes rassurés que la terre sur laquelle vous travaillez n’est pas objet à problème », a indiqué Michel Elenga.

Rassurant le directeur de cabinet, le responsable de la coopérative « Offrande de la forêt et du sol », l’un des bénéficiaires, a indiqué qu’il avait signé un accord à durée indéterminée avec les propriétaires fonciers. « Sur ce point, il n’y a aucun souci à se faire », a-t-il lancé.

Le premier financement du Pdac a permis à ce groupement en activité depuis 2009 et composé des membres d’une même famille, de faire l’abattage, le morcellage, le ramassage puis de s’acquitter de certaines charges. « Le Pdac est pour nous une bouffée d’oxygène. Nous leur disons merci », a reconnu le secrétaire du groupement, Prince Guélor Okouango.

Outre les producteurs agricoles, le groupement agropastorale Jéhova Jiré production, spécialisé dans la pisciculture a été aussi visité. « Les jeunes travaillent bien, nous les félicitons. Tout ce que nous souhaitons c’est que les exploitations comme celles relatives à la pisciculture soient faites sur une terre où la propriété foncière est bien établie. Car, les installations qu’on y érige sont plus ou moins de longue durée », a signifié le coordonnateur du Pdac, Isidore Ondoki.

Après avoir ouvert à la circulation la piste Pamba-Odzaka-Okombe le 12 mars dernier, le Pdac s’active à la réhabilitation de celle reliant Owando- Ikongono-Ollendet (44 km). Les travaux ont fait l’objet le 13 mars d’une visite de la délégation du ministère de l’Agriculture et du Pdac.

L’ouvrage est réalisé par l’établissement Etami services et concerne la mise en place de la couche de forme, le bétonnage, le terrassement, la construction de quatre nouveaux dalots.

Une fois terminée, cette piste permettra aux coopératives « Etinga », « Terre promise », « Offrande de la forêt et du sol », « Dzalala » et « Onoho Mbia Endzongadouma » d’évacuer facilement leur production vers les centres de consommation. Impraticable depuis quelques années, cette piste en réhabilitation soulage déjà les populations riveraines qui se déplacent en général par vélo.