Congo : Denis Christel Sassou Nguesso accusé d’avoir détourné 30 milliards de francs CFA

L’ONG britannique Global Witness a fait un rapport dans lequel elle accuse le fils du président de la république du Congo d’avoir détourné les fonds publics en 2014.

Trente milliards de franc CFA, c’est la somme déjeté à son propre profydes caisses publiques Denis Christel Sassou Nguesso. C’est ce qui ressort du rapport de l’ONG britannique Global Witness, publié ce mardi 06 août 2019.  «Au total, en 2014, les entreprises détenues par Denis Christel Sassou-Nguesso ont reçu près de 50,5 millions de dollars qui auraient été détournés des comptes du Trésor congolais».

Il faut le dire, l’ONG britannique est spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles. «Selon des documents étudiés par Global Witness, le véritable propriétaire du réseau chypriote d’entreprises qui a reçu les 50 millions de dollars du Trésor congolais était Denis Christel Sassou-Nguesso», affirme le rapport.

Selon de le document publié, ces fonds détournés par Denis Christel, auraient servi à mettre en place «une structure d’entreprise complexe et opaque dans plusieurs pays. Six pays européens différents, les Îles Vierges Britanniques et l’État américain du Delaware ont été impliqués dans ce qui s’avère être une manœuvre de blanchiment d’argent»

«Ces faits ont été découverts. Ils cachent ces choses très bien», a réagi Mariana Abreu de Global Witness pour expliquer le temps pris pour la publication de ce rapport presque cinq années après.

Agé de 44 ans, Denis Christel Sassou Nguesso est un député d’Oyo (nord)-fief de son père Denis Sassou Nguesso qui cumule 35 ans à la tête du Congo-il a été jusqu’en 2016 la deuxième personnalité de la puissante Société nationale des pétroles du Congo (SNPC).

Bon à savoir, Global Witness avait déjà ménée une enquête qu’elle a publiée en avril dernier. L’ONG accusait un autre enfant du président Sassou N’Guesso.  Claudia Sassou Nguesso, puisqu’il s’agit d’elle, 46 ans, députée et également responsable du Département de la communication à la présidence du Congo, aurait reçu près de 20 millions de dollars (12 milliards de FCFA) de fonds publics apparemment détournés et utilisés pour l’achat d’un appartement de luxe dans le Trump Hotel & Tower à New York.

Dans cette autre enquête, u homme d’affaires portugais José Veiga «se trouve au cœur de l’apparente stratégie de blanchiment d’argent des Sassou-Nguesso», c’est du moins ce que révèle écrit l’ONG. «Ce célèbre homme d’affaires portugais est connu pour être un homme de main de la famille présidentielle congolaise pour ce qui concerne les entreprises», affirme-t-elle.

Détournements des fonds publics : les membres du gouvernement dans le collimateur

Le ministre congolais de la Justice, Aimé Ange Wilfrid Bininga a annoncé que la règle de droit sera appliquée avec toute sa rigueur, à l’encontre des Congolais dont les soupçons de détournement d’argent de l’Etat sont avérés.

« La mesure sera appliquée avec la même rigueur sur toute personne, qu’elle soit dignitaire du pouvoir ou cadre dans l’administration publique », a déclaré le garde des sceaux lors d’un point de presse à Brazzaville.

« La justice tiendra plutôt compte de l’infraction commise et non de la qualité de la personne mais, dans le strict respect de la présomption d’innocence. Il ne s’agit pas d’organiser la chasse aux sorcières pour quelques individus, plutôt d’appliquer la règle de droit, avec la même rigueur, sur tous les citoyens », a précisé Aimé Ange Wilfrid Bininga.

« Nous sommes en train d’aller, de manière ferme, vers la mise en œuvre des instructions du président de la République et nous pensons que le décor est déjà planté pour mener à bien cette mission », a conclu Aimé Ange Wilfrid Bininga.

Dans son message sur l’état de la Nation du 29 décembre dernier, le président congolais a déclaré que « Face aux antivaleurs, il n’y aura ni bouclier de protection pour les uns, ni rampe de sanctions pour les autres. Il n’y aura ni menus fretins, ni gros poissons, tout passera dans la nasse de la justice ».

Ces mots ont entre-autres passages de son discours, soulevé un tonnerre d’applaudissements au Palais du parlement.

Denis Sassou Nguesso a rappelé que la Haute Cour de Justice qui venait d’être installée dans ses attributions devait être urgemment dotée de textes de fonctionnement, afin de s’atteler à sa mission de poursuites de hauts fonctionnaires en délicatesse avec la loi. Aussi a-t-il exhorté ses membres à assumer leurs responsabilités avec efficacité.

« Désormais, à tous les échelons de l’État, chaque acteur est exposé à la rigueur de la loi », a-t-il dit.

Les têtes tomberont certes, mais dans le respect d’une justice indépendante, expurgée de toute pression.