Festival Maloba: les portes de la deuxième édition sont ouvertes à Brazzaville

L’événement sera organisé, du 29 avril au 4 mai, au Palais des congrès, par l’association du Festival international de théâtre, de danse et de cirque du Congo (Fithédac).

Artistes nationaux et internationaux présenteront, pendant six jours, leurs spectacles au grand public. Le festival Maloba (les paroles), réinventera un tout nouvel arbre à palabre, sorte de « mbongui » ou rassemblement moderne, où des conteurs venus de divers horizons, munis de leurs mots (le théâtre), de leurs corps (la danse) et de leurs fantaisies (le cirque) conteront le monde actuel.

S’agissant du théâtre, les pièces seront jouées par Jean-Pierre Makosso, la compagnie « Les pétroliers », la compagnie « Issima », le théâtre des arts libres, le théâtre Nat Congo, le Centre de formation et de recherche en art dramatique (Cfrad) de la République du Congo et la compagnie « Ndossi » du Gabon.

Pour la danse, le festival connaîtra la participation de plusieurs groupes du Congo et d’ailleurs, parmi lesquels Musée création, Ballet Louzolo, Compagnie Kiwisana et biens d’autres.

La magie du cirque, quant à elle, se partagera par les Fire girls: Mayola Doless et Mélissa Pembellot, le flair bar tender et jongleur Savy Ombandza, le contorsionniste Arnold Baosso et la compagnie kino-française Accrobantou.

Le festival entrera également dans les écoles grâce à une programmation, jeune public, dédiée aux élèves du primaire, collège et lycée. Et à travers une journée spéciale intitulée « L’art au féminin », cet événement mettra en lumière le travail des artistes femmes.

Festival itinérant, les activités se dérouleront de façon successive ou simultanée dans plusieurs sites retenus, à savoir le Palais des congrès, le cercle culturel Sony-Labou-Tansi, le gymnase de Gampo-Olilou, le gymnase de Makélékélé, l’esplanade de la télévision, à Nkombo, et les salles de quartier à Talangaï et Poto-Poto.

Hormis les spectacles, cette année, ce festival organisera une formation d’ingénieur son et lumière en coopération avec le Cfrad, des rencontres professionnelles sur différentes thématiques, mettant en contact les artistes et producteurs d’événements culturels, les artistes entre eux, et un village-artistique animé tous les soirs par des groupes de musique congolais.

En ces lieux des retrouvailles pour les festivaliers, il sera possible de se restaurer de plats typiques congolais, tout en profitant de moments de distraction et de convivialité. Des produits locaux et artisanaux y seront exposés et mis en vente.

« Par cette rencontre, je nourris l’espérance de voir naître de nouveaux liens, de nouveaux métissages issus des traditions congolaises et d’autres pays dans des structures d’échanges dynamiques où chacun s’enrichira au contact de l’autre », espère Hugues Serge Limbvani, directeur du Fithedac et promoteur du festival Maloba.

Festival Maloba : des auteurs africains et caribéens à l’honneur

Le groupe Grace Art Théâtre a présenté, le 25 avril à l’Institut français du Congo(IFC) de Brazzaville, la pièce « Encre noire », dans le cadre de la poursuite de la première édition du festival international de théâtre, de danse et du cirque qui a débuté le 22 avril.

La pièce théâtrale, riche en son et en image, est un hommage aux grands noms de la litterature comme Nelson Mandela, Aimé Césaire, Guy Tirolien , Léopold Sédar Senghor et autres. L’histoire de cette pièce est un cri des hommes de part et d’autre de l’océan, qui ont décidé de briser les chaînes pour dire non à la soumission et la peur. « Encre noire » réunit les pensées des écrivains africains et caraïbéens qui se sont positionnés dans la littérature francophone et ont souvent été persécutés, décriés, emprisonnés voire assassinés.

La scène dramatique se déroule à l’approche de la fête de Noël, dans une cellule de prison où se développe le quotidien des prisonniers, marqué par des tracasseries et de fantasmes. Là, surgit aussi la crainte de perdre toute inspiration par la pression carcérale.

Cette pièce, mise en scène par Éric Checco, a plongé le public dans un univers artistique où les auteurs sont privés de liberté pour l’engagement de leurs textes contre le pouvoir colonial et l’oppression.« La pièce relate l’histoire de deux frères qui n’ont pas grandi dans la même maison mais qui sont emprisonnés un soir de Noël à cause de leurs écrits engagés », a indiqué le comédien guadeloupéen d’origine camerounaise, Nicolas Mouen.

Interprétée par quatre comédiens de la Guadeloupe, notamment Isabelle Menal, la gardienne de prison, Nicolas Mouen, Filip Calodat et Didier Andenas qui ont joué le rôle d’écrivains détenus, cette pièce a émerveillé le public. Présente dans la salle, Patricia Kancel, directrice du centre culturel Marie-José- Emmanuel-Albon-du-Raizet de la ville d’Abymes, en Guadeloupe, a déclaré : « Ma mission ici consiste à établir un lien entre le Congo et la ville d’Abymes à travers ce festival. Son déroulement m’inspire des projets que j’irai présenter à mon maire et à mes responsables culturels. Nous avons de belles choses à consolider entre Brazzaville et notre ville en matière culturelle ».

« Nous voulons donc susciter l’envie des jeunes à faire du théâtre car, passer deux heures dans une salle de théâtre, c’est deux heures sans boire de l’alcool », a précisé l’un des organisateurs du festival. Dans les jours qui viennent, les acteurs venus de plusieurs pays du monde iront jouer dans les quartiers, afin de sensibiliser les Brazzavillois à l’importance de l’art dans la vie.

Le festival Maloba, une première à Brazzaville

Le rendez-vous international de théâtre, de danse et cirque du Congo réunit, depuis le 23 avril à l’Hôtel de la préfecture de Brazzaville, les artistes venus de Guadeloupe, Egypte, Allemagne, Estonie, Colombie, du Pérou et des deux Congo.

Le festival Maloba, dont la première édition vient d’être lancée à Brazzaville, se veut une plate-forme internationale où s’exprimeront, chaque deux ans, les meilleurs artistes dans le domaine du théâtre, de la danse et du cirque. L’événement a également pour objectif de créer un espace d’expression afin de maintenir les artistes dans leur milieu naturel au lieu qu’ils soient déracinés.

À l’ouverture, durant une heure et demie, le public a été séduit par les prestations des troupes théâtrales de la Guadeloupe, de l’Allemagne avec l’artiste Ketsia au pays de merveille, ainsi que de la Compagnie Sama d’Alexandre Mikouiza du Congo Brazzaville. Il a été également émerveillé par les spectacles de jonglage et de magie présentés par des artistes venus d’Egypte. A ce sujet, d’ailleurs, un artiste égyptien a vraiment enthousiasmé les spectateurs de par sa magie, en transformant un mouchoir en un bâton métallique et le feu en une fleur rose.

 « Célébrer la culture à Brazzaville, c’est donc créer de plates-formes qui allient création des industries culturelles en Afrique et quête de professionnalisme, un éveil qui placera en bonne place la culture africaine sur les marchés culturels internationaux. Le festival Maloba est donc le Mbongui moderne où les conteurs venus de quatre coins du monde, munis de leurs mots, du théâtre, de leurs corps, la danse et de leurs fantaisies, le cirque, racontent le monde actuel », a indiqué Hugues Serge Limbvani, directeur de ce festival qui a, par la même occasion, invité le public à venir nombreux, découvrir ces différents talents.

Par ailleurs, le directeur du festival Maloba a lancé un appel au soutien de ce projet. « Le festival Maloba va aller dans les quartiers, nous allons apporter l’art dans les cités, par exemple, le vendredi nous allons jouer dans une cour en face du lycée Thomas-Sankara. L’artiste allemande va aussi prester dans une parcelle à Ouenzé et les Egyptiens également », a -t-il souligné, sollicitant surtout l’implication des élus des différentes circonscriptions de Brazzaville. Hugues Serge Limbvani a remercié tous ceux qui ont cru à la réussite de ce projet, estimant qu’il bénéficiera toujours de leur apport.
Signalons que ce jeudi, les spectacles auront lieu dans l’après-midi à l’Institut français du Congo. Ils sont gratuits et prendront fin le 28 avril.