OMS-Afrique : les pays africains veulent améliorer leur capacité à faire face aux épidémies

Le sujet sera au centre de la rencontre qui regroupera les ministres de santé des pays du continent africain, le 19 août à Brazzaville.

Progresser dans le système de défense des épidémies en Afrique. C’est de ça dont il sera question dans les échanges des ministres de santé des pays du continent africain, le 19 août 2019. Une rencontre qui se tiendra à Brazzaville, capitale de la République du Congo. L’annonce de la tenue du comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique a été faite le 29 juillet, par la directrice de l’institution, le Dr Matshidiso Moeti.

Elle s’est exprimée à l’issue d’une audience avec le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso.  « Ils vont discuter des problèmes sanitaires. Nous allons voir comment améliorer la capacité de nos pays à faire face aux épidémies ; ce qui est en train de se faire notamment au niveau de la République démocratique du Congo où il y a Ebola et dans les pays voisins », a expliqué  la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti.

Il faut le dire, l’épidémie d’Ebola ne sera pas la épidémie qui sera à l’ordre du jour. D’autres comme le chikungunya seront également abordés.

Congo : 8 000 personnes touchées par l’épidémie de Chikungunya

Après plusieurs analyses sur l‘évolution du Chikungunya au Laboratoire nationale de santé publique, les nouvelles en provenance du sud ne sont pas rassurantes.

Le Chikungunya est provoquée par un moustique et qui présente les mêmes symptômes que le paludisme. Cette maladie ne cesse de se propager au Congo surtout dans le sud du pays. Déjà Huit mille (8.000) personnes sont atteintes de cette épidémie qui continue de progresser. Il faut relever que les premiers cas ont été détectés en janvier dernier dans la partie sud du Congo.

« Nous avons pu découvrir qu’en dehors du Département du Kouilou et de la ville océane de Pointe-Noire (où l’épidémie s’est déclarée en janvier, Ndrl), les Départements plus à l’intérieur du Niari, de la Bouenza, du Pool et de Brazzaville reçoivent des cas que nous avons confirmés positifs. Nous avons des signaux d’alerte provenant d’autres parties du pays », explique le Dr Jean-Vivien Mombouli, directeur général du Laboratoire national de santé publique.

Les responsables du Laboratoire national de santé publique, révélé que la maladie a déjà gagné la moitié du pays. Ils conseillent donc, aux populations de prendre des mesures, notamment l’utilisation de la moustiquaire, en vue de faire face à cette maladie encore appelée palu robot dans le pays.

“J’ai appris que le Chikungunya fait rage du côté de Pointe-Noire. Ici, il n’est pas encore beaucoup connu. Nous invitons toutes les personnes qui ne se sentent pas bien à se rendre à l’hôpital pour se faire examiner. Peut-être qu’il s’agit de cette maladie. Je ne me sens pas bien voilà pourquoi je suis venue me faire examiner ici”, conseille Alexandrine Mafouta, une malade venue pour un dépistage.

Le Chikungunya existe depuis 1952 et a été identifié dans plus de 60 pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe et des Amériques. C’est du moins les informations qui ont été données par l’Organisation mondiale de la santé. La cause principale est la proximité des sites de reproduction des moustiques avec l’habitat humain.

Congo : environ 4000 personnes souffrent de chikungunya au Sud du pays

Cette épidémie qui touche presque la moitié du pays, risque de se propager sur l’ensemble du territoire national si des mesures ne sont pas prises.

Les premiers cas de cette épidémie ont été détectés en janvier dernier, à Pointe-Noire par l’Institut national de recherches biomédicales de Kinshasa. C’est dès lors que la ville de Brazzaville a pris le relais et suit l’évolution de la maladie qui touche majoritairement la couche féminine.

A la question de savoir ce qui explique que les femmes soient les plus atteintes par le chikungunya, le Dr Jean-Vivien Mombouli, directeur général du Laboratoire national de santé publique répond : « Cela s’explique par le fait que le moustique, vecteur en cause, ici, au Congo-Brazzaville, a une activité de piqûres tôt le matin et en fin de journée. Ce sont des moments où les femmes s’occupent des activités ménagères. Nous pensons que les femmes sont plus victimes pour ces raisons-là ».

Qu’est ce qui est à l’origine de la maladie ?

Le chikungunya est provoqué par des piqûres de moustiques. La maladie présente les mêmes symptômes que le paludisme, il se manifeste également par des douleurs aiguës et les malades ont parfois des déformations.

Les autorités sanitaires invitent les populations à prendre des mesures préventives notamment l’utilisation systématique de la moustiquaire. « Essayer de se prémunir des piqûres de moustiques en utilisant par exemple de l’essence de citronnelle, essayer de faire la sieste sous moustiquaire et porter des habits à manches longues pour réduire la surface des piqûres », conseille le Dr Mombouli.

Congo-Brazzaville : de cas de virus chikungunya signalés dans le département du Kouilou Kouilu,

Des nombreux cas de Chikungunya ont été enregistrés dans le département du Kouilou, selon le rapport de la direction départementale de santé de Pointe-Noire, 500 cas se sont révélés positifs au virus du Chikungunya.

De ce jour, aucun cas de décès n’a été signalé. Pour apporter une riposte à cette épidémie, les autorités sanitaires ont engagé des campagnes de sensibilisation en direction des populations sur les risques en courus par cette épidémie et comment s’en prémunir.

Il est conseillé de pulvériser les maisons à l’aide d’insecticides dans le but d’éliminer les moustiques, principaux vecteurs de ces deux maladies, à dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide.

Le chikungunya est une maladie infectieuse tropicale, due à un arbovirus (noté CHIKV, pour chikungunya virus), un alpha virus de la famille des Togaviridae, transmise par des moustiques du genre Aedes. La maladie occasionne de très fortes douleurs articulaires associées à une raideur, ce qui donne aux patients infectés une attitude courbée très caractéristique.

La transmission du virus d’un humain malade à un moustique se fait par le sang aspiré lors de la piqûre.

La contamination d’un homme sain est réalisée par la salive de moustiques qui ont été infectés quelques jours ou quelques semaines auparavant.  Signalons que seuls les moustiques femelles piquent.