Congo : la Chine veut étendre sa coopération dans le domaine du transport fluvial

Le sujet était au centre d’un échange entre l’ambassadeur de Chine au Congo, Ma Fulin et le ministre de l’économie fluviale et des voies navigables, Guy Georges Mbacka.

 

La Chine et le Congo veulent étendre leur coopération dans le domaine des transports fluviaux. L’ambassadeur de Chine au Congo, Ma Fulin et le ministre de l’Economie fluviale et des Voies navigables, Guy Georges Mbacka ont eu un échange à ce sujet le 20 janvier dernier à Brazzaville.

« Nous avons discuté de la possibilité d’ouvrir un champ de coopération entre la Chine et le Congo dans l’usage du développement du fleuve Congo. Il s’agit, par exemple, du transport fluvial, du tourisme au bord du fleuve et du développement social comme la santé de la population des départements ou localités situées au bord du fleuve », a expliqué au micro d’adiac-congo.com le diplomate chinois.

L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République populaire de Chine a souligné la nécessité, pour les deux parties, de murir la réflexion sur la possibilité de mener ensemble des études, au regard de la multiplicité des projets y relatifs.

Bassin du Congo : 2 millions d’euros pour l’amélioration du transport fluvial

Dans le cadre du projet du 11e Fonds européen de développement (FED) du Programme d’appui à la gouvernance des infrastructures régionales et nationales en Afrique centrale (PAGIRN).

 

Avec un réseau navigable d’au moins 17 000 km, le bassin du Congo pourrait bénéficier d’un système de transport fluvial très compétitif. Mais il se heurte aujourd’hui non seulement à l’instabilité politique dans la sous-région, mais aussi à l’étiage sévère de ses affluents comme l’Oubangui et la Sangha.

Mardi 13 juillet, Brazzaville a abrité la cérémonie officielle de lancement du projet d’appui à la réglementation, la facilitation, la sécurisation et la durabilité du transport fluvial dans l’espace de la Commission internationale du Bassin Congo-Oubangui-Sangha (CICOS). Financé à hauteur de 2 millions EUR par l’Union européenne, ce projet s’inscrit dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (FED) du Programme d’appui à la gouvernance des infrastructures régionales et nationales en Afrique centrale (PAGIRN).

Etendu sur une période d’exécution de 3 ans, il vise à accompagner les Etats membres de la CICOS (Angola, Cameroun, Centrafrique, RDC, Gabon et Congo) afin « qu’ils puissent faire face aux entraves à la navigation, ainsi qu’à la pollution actuelle des voies d’eau dans le bassin du Congo ».

Selon la CICOS, les résultats directs attendus du projet sont : la mise en place des guichets uniques pilotes au niveau de trois ports (en République démocratique du Congo, République centrafricaine et Angola) ; la construction des unités fluviales pilotes en bois (baleinières) selon les normes de sécurité ; l’opérationnalisation de l’Observatoire des barrières non physiques et du Système commun de radiocommunication sur les voies d’eau intérieures des pays membres ; l’amélioration de la sécurité de la navigation dans les bassins du Congo et de l’Ogooué ; la mise en application des règlements communs de la CICOS en matière de transport par des voies d’eau intérieures dans les Etats membres ; et l’élaboration des règlements communs relatifs à la gestion des déchets issus des unités fluviales et des plates-formes portuaires dans les Etats membres de la CICOS.

Une fois mis en œuvre, il devrait en découler très rapidement une plus grande fluidité du trafic fluvial soumis aux mêmes règles dans toute la zone CICOS, permettant ainsi la réduction des accidents et incidents, des déchets, ainsi que l’augmentation de la flotte selon les normes. Mieux, ce projet devrait contribuer à la diminution des délais de transports et des coûts. A plus long terme, la diminution de la pollution fluviale participera à la réduction de la fréquence des arrêts des centrales hydroélectriques, des arrêts souvent opérés pour l’élimination des déchets dans les turbines.

Transport fluvial : les experts veulent le renforcement des voies navigables

Ils se sont rencontrés le 27 avril dernier, à Brazzaville, dans le cadre de leur forum annuel. Ils ont plaidé pour un renforcement des voies navigables.

La République du Congo dispose de plus de 4500 km d’eaux navigables, avec deux réseaux fluviaux : un réseau interne Kouilou-Niari et un réseau intégrateur Congo-Sangha-Oubangui. Ce dernier corridor est vital pour l’économie nationale et le ravitaillement des pays comme la République démocratique du Congo (RDC) et la Centrafrique.

« Exploitation de la logistique pétrolière dans l’économie du Congo : difficultés, enjeux et perspectives », c’est le thème choisi par les organisateurs de la troisième édition du forum international sur la logistique, le management et la qualité. En effet, les conférenciers voulaient non seulement vulgariser le concept de la logistique auprès des professionnels d’entreprise et des jeunes étudiants, mais aussi, alerter les décideurs sur le secteur de transport fluvial en proie à l’ensablement.

Une quantité de produits pétroliers du Congo transite par le Port de Matadi (RDC), le port fluvial de Kinshasa, avant d’être acheminée au port autonome de Brazzaville. Les produits pétroliers qui arrivent à Brazzaville ont deux destinations, c’est-à-dire une partie est pompée dans les citernes de stockage de la Société commune de logistique et l’autre partie est acheminée vers le port de Bangui, en Centrafrique.

« Les commerçants, pour des raisons de prix, préfèrent transiter les produits par Matadi avant de les acheminer à Brazzaville via le port de Kinshasa. (…) Pour la plupart, ils prennent la voie fluviale », a expliqué un des conférenciers, Sébastien Rachel Yoa. Celui-ci exposait sur « L’impact du transport fluvial dans l’acheminement des produits pétroliers ».

Le transport fluvial est l’un des modes de transport des pondéreux, qui permet un fort tonnage comparativement au transport routier. Par exemple, un moteur pousseur (bateau) de 250 chevaux peut pousser jusqu’à cent mètres cubes, soit plus de cent mille litres. L’avantage de ce moyen, a argumenté l’intervenant, c’est qu’il engage moins d’équipages, pollue moins l’environnement et le coût de son entretien est raisonnable.

Sébastien Rachel Yoa a appelé les autorités à faciliter la fluidité. « L’inconvénient consiste à la lenteur dans la livraison. En période de basses eaux, les barges font moins de chargement de peur d’échouer sur les bancs de sable. C’est pourquoi, nous invitons les autorités à financer les opérations de dragage pour baliser la voie sur le fleuve et d’effectuer le dragage de pied de quai », a lancé le logisticien.

Valoriser les fonctions logistiques au sein des entreprises

La logistique et le transport sont indissociables, a estimé un des initiateurs du forum, Fred Boris Ngandzadis, car il ne peut avoir de logistique sans transport. Ce qui justifie l’intérêt du thème retenu. « Ce forum n’est qu’un dérivé des forums qui ont été organisés à Dakar (Sénégal) depuis dix ans, par le cabinet Guelem international », a-t- il dit.

L’organisateur invite les acteurs agissant dans la chaîne logistique à prendre conscience du rôle qu’ils occupent et à organiser des véritables services logistiques au sein de leurs entreprises. Cela leur permettra, a-t- il insisté, d’assurer une gestion optimale, en termes de qualité de services, en se fondant sur les indicateurs de performances, le respect des délais et la disponibilité des produits pour la satisfaction du client.

Rappelons qu’en dehors des sujets liés au transport fluvial et la logistique, les participants ont aussi échangé autour des thèmes comme « La mise en place des normes environnementales en milieu pétrolier » ; « Le développement des performances des ressources humaines » ; « La problématique du clienting »…