Congo : le trafic ferroviaire reprend entre Pointe-Noire et Brazzaville

La circulation était suspendue depuis mi-2016 entre ces deux villes en raison des combats dans la région du Pool entre les forces régulières et les rebelles Ninjas.

Deux locomotives tractant onze wagons citernes de produits pétroliers, avec des militaires et gendarmes à bord, sont entrés en gare de Brazzaville le jour du 58e anniversaire de la République.

Le trafic voyageur doit lui reprendre début décembre, d’après les autorités, sur cet axe économique vital de 500 kilomètres. Le trafic était suspendu depuis mi-2016 entre Brazzaville et Pointe Noire en raison des combats dans la région du Pool entre les forces régulières et les rebelles du pasteur Ntumi.

Un accord de paix a été rendu public le 23 décembre dernier. Le gouvernement a annoncé que les travaux de réhabilitation de trois ponts endommagés par le conflit avaient coûté 1,1 milliard de FCFA (plus de 1,6 million d’euros).

Un espoir pour les cheminots

“Un train de marchandises est arrivé à Brazzaville. C’est le sentiment d’un devoir accompli. Nous avons travaillé et nous avons atteint notre objectif”, a déclaré à la presse Fidèle Dimou, ministre congolais des transports.

“C’est pour nous un grand bonheur. Le chemin de fer est réellement l’épine dorsale de notre économie et pendant deux ans, là où le train passe, les populations laborieuses ont souffert parce qu’elles ne pouvaient plus écouler leur production”, a souligné Dimou.

“Cette reprise du trafic ne peut être qu’un signe de réjouissance pour nous (cheminots) d’autant plus que nous avons passé deux ans de chômage technique”, a dit pour sa part Edwin Missié, conducteur de train.

Les ouvrages du CFCO ont été détruits dans le Pool (sud), région voisine de Brazzaville pendant le conflit qui a déplacé 138.000 personnes selon des sources humanitaires.

En raison de l’arrêt du trafic sur cet axe, Brazzaville connaissait des pénuries récurrentes de carburant.

Le CFCO a été construit entre 1921 et 1934 par les autorités coloniales françaises, à grand renfort d’ouvriers venus de l’ex-Afrique équatoriale française (AEF, Tchad, Gabon…). Des milliers d’entre eux en sont morts.