Congo : les syndicalistes d’Afrique centrale réunis à Brazzaville

Une rencontre au cours de laquelle sont débattus les enjeux et perspectives de la migration des travailleurs dans cet espace.

Le vice-Premier ministre, chargé de la Fonction publique, de la réforme de l’État, du travail et de la sécurité sociale, Firmin Ayessa, a ouvert, le 6 novembre dans la capitale congolaise, les travaux du troisième congrès ordinaire de l’Organisation syndicale des travailleurs de la sous-région.

Le troisième congrès ordinaire de l’Organisation syndicale des travailleurs de l’Afrique centrale (Ostac) réunit les délégués syndicaux des pays de la sous-région. Il aidera à repréciser les projets de cette organisation et les modalités de leur mise en œuvre.

Pour promouvoir la culture syndicale en Afrique centrale, l’Ostac se donne les missions de veiller au respect des principes de la Déclaration universelle des droits de l’Homme; d’assurer la promotion de la solidarité des travailleurs dans cet espace; de maintenir et développer, à l’échelle sous-régionale, une organisation puissante, efficace, opposée à toutes formes d’ingérence; et de promouvoir le dialogue social et le tripartisme.

« L’Ostac œuvre pour une société équitable, juste et pour un monde de paix. Son action s’inscrit dans un syndicalisme qui porte l’intérêt général pour une mobilisation puissante du travail pour inverser les rapports de forces », a indiqué Daniel Mongo, président de l’Ostac.

Sur le plan social, cette organisation oeuvre aussi pour la défense, le maintien et la consolidation de la paix et la sécurité dans la sous-région, la lutte contre toute atteinte aux libertés démocratiques, aux droits économiques, culturels et sociaux des travailleurs, l’harmonisation des législations du travail et de la sécurité sociale des États de la sous-région.

L’Ostac entend continuer d’œuvrer concrètement sur le chantier de l’intégration économique entrepris dans la sous-région et stimuler le développement des ressources des pays membres afin de promouvoir le progrès économique, social et culturel de la population.

« Les défis à relever pour l’Afrique centrale restent à poser les bases d’une action en vue de progresser vers un meilleur avenir du travail », a indiqué le vice-Premier ministre, Firmin Ayessa. Il a également fait observer aux délégués l’urgence d’approfondir les réflexions sur l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, la création du travail de libre échange et le travail décent.

Signalons que la migration des travailleurs est un type de migration humaine que l’on oppose généralement à la migration pendulaire, d’une part, et à la migration de peuplement, d’autre part. Elle consiste en un déplacement de population en vue de trouver du travail pendant quelques jours, semaines, mois ou années dans la région d’arrivée, mais sans forcément être pensée comme définitive. Lorsque la famille rejoint le travailleur ayant migré, la migration de travail se transforme, souvent, en migration de peuplement.

Douanes : les syndicalistes contestent l’organisation d’une assemblée générale

Le président de l’intersyndicale, Juste Macaire Bidimbou, a démenti, dans un communiqué rendu public le 13 avril à Brazzaville, avoir convoqué une quelconque réunion regroupant l’ensemble des travailleurs.

« Le bureau de l’intersyndicale des douanes attire l’attention de l’ensemble des travailleurs des douanes qu’un groupuscule dénommé « Action-douane-groupe » a convoqué illégalement une assemblée générale extraordinaire. Notre bureau ne le reconnaît pas », indique le communiqué qui souligne en même temps qu’il n’y a que l’administration des douanes, les syndicats ainsi que la mutuelle des travailleurs qui peuvent convoquer une assemble générale.

Le communiqué de l’intersyndicale des douanes est une réaction à l’appel lancé, le 9 avril, par le comité de crise dénommé « Action-douane-groupe » de convoquer, dans les plus brefs délais, une assemblée générale extraordinaire. L’objectif visé étant de mettre fin à la crise qui paralyse cette administration, l’une des mamelles de l’Etat, depuis plus d’une année.

En effet, malgré des négociations engagées par la tutelle puis l’instruction du Premier ministre, Clément Mouamba, de débloquer les bureaux de travail des trois directeurs centraux (directeurs des Affaires administratives et financières ; des Enquêtes douanières et de celui du Contrôle des services) avant fin janvier dernier, la situation perdure. Or, en tant qu’administration paramilitaire, le respect de la hiérarchie au sein de la douane ne devrait pas, en temps normal, souffrir d’une entorse.

Dirigé par l’inspecteur des douanes Anguios Nganguia Engambé, le comité « Action-douane-groupe » est composé, entre autres,  des cadres politico-administratifs ; des anciens directeurs généraux présents à Brazzaville ; des directeurs centraux anciens et en activité ; des directeurs départementaux et des anciens syndicalistes des douanes.

Toutefois, en dépit du communiqué du bureau de l’intersyndicale, l’assemblée générale extraordinaire convoquée par « Action-douane-groupe » serait maintenue pour la date du 21 avril, à la mairie centrale de Brazzaville, ont confirmé nos sources.

Les syndicalistes protestent contre la dissolution de la SNE et de la SNDE

Selon le président du collège syndical, Christian Diogo, il faut peut-être s’orienter vers un système verticalement intégré où la société reste une seule au lieu de la morceler comme le veut le gouvernement.

Les collectifs des syndicats de la Société nationale d’électricité (SNE) et de la Société nationale de distribution d’eau (SNDE) se sont pliés à la volonté du gouvernement congolais d’apporter des réformes, mais sans pour autant les dissoudre.

Ils l’ont fait savoir lors d’une séance de travail avec le président du Sénat congolais, Pierre Ngolo «Face à certaines contraintes, nous avons dit oui d’accompagner l’Etat dans ce processus de réformes, mais il ne faut pas que cela soit des réformes conçues déjà d’avance, où en réalité on ne sait pas qui viendra prendre l’entreprise. Encore une fois oui aux réformes, mais sans faire les choses que certaines institutions interdisent. La SNE est une société de très petite taille, avec à peine deux cent quatre-vingt-quinze mille abonnés et il y a des normes qui interdisent les petites entreprises d’être dissoutes. On peut réformer sans dissoudre l’entreprise et améliorer la gouvernance », a déclaré Le président du collège syndical, Christian Diogo.

Selon Christian Diogo, il faut peut-être s’orienter vers un système verticalement intégré où la société reste une seule au lieu de la morceler comme le veut le gouvernement.

De son côté, le président du Sénat, Pierre Ngolo, a rassuré les syndicats que le moment venu, la délibération de cette question au niveau du Sénat ne se fera pas de façon hâtive, mais plutôt dans l’intérêt de la République.

«Faisons cet effort-là, pour qu’il n’y ait pas de tension inutile, le pays a suffisamment de problèmes qu’il ne faut pas en ajouter d’autres. Travaillons tous ensemble dans le sens que commande l’intérêt de la République, sans passion, sans préjugé. Votre opinion sera prise en compte si elle va dans le sens de l’intérêt général. Nous devons également faire des réformes en tirant les leçons des expériences passées », a précisé Pierre Ngolo.

On rappelle que le gouvernement congolais a décidé de dissoudre la SNE et la SNDE.

«Ces deux sociétés se caractérisaient par une situation technique de quasi-faillite, n’eussent été les subventions versées par l’Etat. Leurs contre-performances en matière de distribution et de commercialisation ont eu pour conséquences de détériorer leurs relations avec leurs clients et usagers respectifs, au point de les rendre exécrables», a déclaré le ministre congolais de l’Energie et de l’Eau, Serge Blaise Zoniaba.

Une réforme des deux secteurs sera réalisée sous la conduite d’un comité interministériel. En outre, les compagnies seront remplacées par trois nouvelles entités. Il s’agira de la Société de patrimoine pour le secteur de l’électricité, la Société de transport de l’électricité et la société de patrimoine du secteur de l’eau. Ces compagnies revêtiront la forme de sociétés anonymes dans le but d’atteindre une plus grande efficacité et de faciliter la mobilisation des investissements privés sur les marchés de capitaux.

Selon le gouvernement, la SNE et la SNDE notamment sont des sociétés « toujours déficitaires ».