Congo : le gouvernement interdit la promotion de la bière

Le ministère congolais du Commerce, a prise cette décision dans une circulaire afin de mettre un terme à la consommation immodérée d’alcool.

Désormais au Congo, trois bouteilles de bière coûtent à 1 000 francs CFA, au lieu de 1 500 francs CFA. C’est le prix promotionnel que proposent les bars et autres lieux de jouissance. Le ministre du commerce, Claude Alphonse Nsilou, a travers une circulaire, a interdit cette promotion au Congo.

« Quand on donne à un jeune la possibilité de prendre trois bières à 1 000 FCFA, vous constatez qu’un cahier de 200 pages coûte plus cher qu’une bière. Cela est aberrant devant cette jeunesse qui doit apprendre et qui doit aller à l’école », justifie Philippe Nsondé-Mondzié, le directeur général chargé de la répression de la fraude commerciale.

Pour l’Observatoire congolais des droits des consommateurs, cette décision intervient en retard. Cette promotion aurait gagné du terrain, selon son secrétaire exécutif Mermans Babounga. « C’est une bonne chose qui vient un peu trop tardivement et cela ne devrait pas s’arrêter à la prise d’une simple circulaire », a-t-il observer.

Du côté des consommateurs, la promotion est appréciée d’une personne à une autre. « L’alcool est devenu moins cher et je pense que ça n’est pas une bonne chose », raconte un consommateur. « Avec la promotion, tu peux avoir quatre bouteilles à 1 000 FCFA, ça te relaxe et ça fait du bien », affirme un autre.

Ouverture d’un séminaire sur la promotion de la concurrence

Un séminaire national sur la promotion de la concurrence et de protection des consommateurs s’est ouvert, le 26 mars à Brazzaville, regroupant les opérateurs économiques, les délégués des consommateurs, les pouvoirs publics ainsi que les partenaires au développement.

Organisé par le ministère du Commerce, des approvisionnements et de la consommation, en partenariat avec la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), la Commission Cémac (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale), sur un financement de l’Union européenne, l’atelier vise à renforcer les politiques nationales en matière de concurrence et de protection des consommateurs.

La rencontre permettra, d’après le délégué de la Cnuced, Yves Kenfack, de mettre en exergue le rôle des politiques de la concurrence et de la protection des consommateurs pour une croissance et un développement de l’économie congolaise. À la lumière des principales composantes de ces politiques, les participants vont examiner les différentes options, en vue de leur mise en œuvre.

« La politique de la concurrence et celle de la protection des consommateurs ont pour but final d’améliorer le bien-être du consommateur. Car, les deux visent à assurer le bon fonctionnement des marchés et à corriger leurs imperfections », a-t- il précisé, avant d’en appeler à l’implication de la société civile dans cette évolution.

La rencontre arrive à point nommé, a estimé le directeur de cabinet du ministre du Commerce, Fred Jonas Matokot, car elle pourrait accélérer le processus de promulgation des projets de loi sur la concurrence et la protection des consommateurs. A en croire l’intervenant, ces réformes législatives en cours vont aider à doter le pays des textes arrimés aux standards communautaires et internationaux, et à avoir un cadre institutionnel approprié, susceptible de mettre en œuvre ces politiques de protection de consommateurs.

Les nouvelles politiques en débat, en effet, répondent aux directives de la zone Cémac sur la protection des consommateurs et le projet de règlement de la concurrence. Cette vision communautaire tend à améliorer le climat des affaires, à rendre l’économie de la sous-région plus compétitive, intégrée à l’économie mondiale et à stimuler la croissance et le développement des Etats. « C’est pourquoi, je réitère un appel à tous les partenaires techniques et financiers d’accompagner le gouvernement congolais », a plaidé le directeur de cabinet.

La République du Congo dispose, pour l’heure, d’une seule loi sur la règlementation des prix, des normes commerciales, de constatation et de répression des fraudes (loi n°6-94 du 1er juin 1994). Il n’existe pas, cependant, de lois spécifiques sur la concurrence et la protection des consommateurs, ni d’une autorité nationale de la concurrence et d’un conseil national de protection des consommateurs.