Congo-Timbre électronique : l’O2DC demande un moratoire

L’Observatoire congolais des droits des consommateurs (O2DC) a réclamé dans un plaidoyer un moratoire d’une année pour l’entrée en vigueur du timbre électronique instituant une taxe de cinquante francs CFA.

« Toutes ces augmentations qui s’effectuent alors que la crise du pouvoir d’achat des consommateurs n’est pas encore jugulée ne contribuent pas à apaiser le climat social dans les ménages déjà menacés par les effets de la pandémie de covid-19. Quelle est l’opportunité d’avoir reconduit cette taxe qui n’a pas été appliquée en 2019 au regard du contexte de crise financière », s’interroge le secrétaire exécutif de l’O2DC, Mermans Babounga Ngondo.

Pour l’observatoire, en cette période de crise où l’Etat a besoin de ressources, il serait mieux d’engager des réformes audacieuses pour renflouer les caisses à partir des ressources sûres issues de certaines redevances et taxes perçues par certaines structures publiques.

« Nous nous interrogeons si toutes ces mesures fiscales peuvent contribuer à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et continuer à assurer leur accès aux services de consommation courante tels que les communications électroniques. L’augmentation et l’institution de nouvelles taxes n’exonèrent pas le gouvernement de sa responsabilité de contribuer à l’amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs et du climat social dans le pays », indique Mermans Babbounga Ngondo.

L’observatoire invite les supermarchés, brasseries et pharmacies à ne pas profiter de cette taxe pour augmenter systématiquement le prix des produits au motif de l’application du timbre électronique fiscal. Il encourage les consommateurs à signaler toutes les augmentations des tarifs des services et produits de consommation.

Par ailleurs, l’O2DC invite le ministère en charge du Commerce à veiller à la stabilité des prix homologués afin de lutter contre la vie chère.

Le Congo reçoit un moratoire sur le service de sa dette

Depuis le début de la crise du coronavirus, le Club de Paris, qui réunit des pays créanciers dits « industrialisés », a signé un protocole d’accord avec douze Etats.

Comme l’Ethiopie, le Tchad et le Pakistan, le Congo a obtenu un moratoire sur le service de leur dette. Ils sont au total douze, le nombre de pays ayant signé un protocole d’accord sur le sujet depuis mi-avril. Cette information a été donnée mardi 9 juin, par le Club de Paris.

« Les représentants des pays créanciers du Club de Paris ont accepté d’accorder » à ces pays une « suspension du service de la dette pour une durée déterminée, du 1er mai au 31 décembre 2020 », a précisé le Club de Paris.

A ce jour, depuis la décision du G20, mi-avril, de suspendre le service de la dette des pays les plus pauvres pour les aider à faire face à la crise du coronavirus, 30 pays éligibles ont officiellement demandé au Club de Paris à bénéficier d’un moratoire. « Parmi ces pays, douze pays ont désormais signé un protocole d’accord avec le Club de Paris. Pour ces douze pays, le montant total des échéances en 2020 ainsi différées atteint environ 1,1 milliard de dollars [près de 1 milliard d’euros] à ce jour, auquel s’ajoute le report d’arriérés préexistants », a précisé le Club de Paris.

Mi-avril, les 22 créanciers du Club de Paris et les créanciers émergents, parmi lesquels la Chine, l’Inde, l’Arabie saoudite, la Turquie ou l’Afrique du Sud, s’étaient mis d’accord pour suspendre des paiements sur le service de la dette au profit des pays les plus pauvres. Le 19 mai, le premier pays à bénéficier d’un moratoire dans ce cadre avait été le Mali, suivi par le Népal, Grenade et la Dominique.

Le Club de Paris, fondé en 1956, est un « groupe informel » de pays dits « industrialisés », parmi lesquels la France, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon ou encore la Suisse. Cette institution multilatérale a pour objectif de permettre « aux créanciers de recouvrer leurs créances en arriérés et de trouver une solution efficace et rapide aux crises de la dette souveraine ».