Congo : l’entrepreneuriat féminin au centre Assises nationales de l’entrepreneuriat du Congo

Une occasion donnée à la femme de conquérir sa place dans la créativité entrepreneuriale et d’exprimer les défis auxquels elle est confrontée.

 

« L’entrepreneuriat féminin au cœur de la diversification économique et la création de richesses en République du Congo » : c’est sous ce thème que Brazzaville vient d’abriter la troisième édition des Assises nationales de l’entrepreneuriat du Congo (ANEC). Une occasion donnée à la femme de conquérir sa place dans la créativité entrepreneuriale et d’exprimer les défis auxquels elle est confrontée dans la création et le développement d’une entreprise.

Les Assises nationales de l’entrepreneuriat ont été marquées par une grande exposition des produits de l’artisanat exclusivement fabriqués par la femme congolaise. Nous sommes allés à la rencontre de Sarah Balossa qui, il y a une année, en pleine crise économique et sanitaire, a monté son entreprise avec un capital de 100 000 francs CFA, soit 152 euros.

Elle nous présente sa marque dénommée Alsate : « C’est une marque qui fabrique des jus faits à partir de nos produits locaux : les malombo, tondolo (fruits de la savane congolaise, ndlr), la passion et le citron. Nous faisons des jus de table sans conservateur. C’est-à-dire vous pouvez le garder chez vous pendant une année sans problèmes ; vous n’aurez pas de mal de ventre. Ce jus n’est pas périssable parce que nous ne mettons pas des produits chimiques. Tout est 100% naturel », explique madame Balossa qui dispose de quelques employés.

Sarah Balossa présente les ANEC comme une vitrine pour l’artisane congolaise qui veut s’affirmer dans la diversification de l’économie congolaise, toujours dépendante de l’or noir. « C’est la femme qui est mise en avant. C’est une grande joie parce que la femme a longtemps été marginalisée. On pensait qu’elle n’était pas capable de faire certaines choses. Là, on est en train de nous reconnaître. Je suis contente de faire partie de ces assises », se réjouit-elle.

L’entrepreneuriat féminin est peu exploité au Congo

Sarah Balossa a besoin de financements pour développer son entreprise qui recycle les bouteilles d’emballage de 33 centilitres qu’elle utilise souvent. Pour l’heure, elle ne sait pas par quel bout commencer pour solliciter les fonds. « Bon ! Je suis encore en train de voir. Je me renseigne encore parce qu’il y a beaucoup de procédures à suivre dans certaines structures. Du coup, je n’ai pas encore commencé réellement », dit-elle.

L’entrepreneuriat féminin est une niche peu exploitée au Congo pour diversifier l’économie et accroître la croissance, reconnaît Jacqueline Lydia Mikolo, la ministre des PME. Le gouvernement met progressivement en place un écosystème d’accompagnement de l’entrepreneuriat, en mettant un accent sur le soutien de la femme. « Aujourd’hui, nous retrouvons la femme dans tous les secteurs. Que ce soit dans l’agro-business ou dans l’artisanat, nous voyons combien de fois les femmes occupent une place prépondérante. Il est justement important qu’un travail se fasse pour garantir sinon assurer la transition de l’informel vers le formel », indique Rudy Stephen Mpiéré-Ngouamba, directeur général des PME au ministère des PME.

Congo : la 3ème édition des ANEC met un accent sur l’Entrepreneuriat Féminin

La ville de Brazzaville a accueilli du 16 au 17 mars 2022 les Assises nationales de l’entrepreneuriat  au Congo (ANEC).

 

L’ANEC 2022 est placée sous le thème « l’Entrepreneuriat Féminin au cœur de la relance, de la diversification économique et de la création de richesses en République du Congo ». Les ANEC sont à la fois une plate-forme de réflexion, d’échange, de partage et également un moyen d’élaborer différents plans d’action dans le cadre de la promotion de la culture entrepreneuriale et la relance de la diversification de l’économie au Congo.

Les ANEC 2022 étaient aussi l’opportunité de souligner les difficultés et obstacles ainsi que les modes alternatifs de financement des TPE/PME pour ainsi renforcer l’accès à l’entrepreneuriat. « Comme lors des assises passées, les présentes serviront à identifier certaines des lacunes que nous nous attellerons à combler dans les mois et années à venir » a assuré la Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Artisanat et du Secteur Informel.

Dans son mot de circonstance, Jacqueline Lydia Mikolo a rappelé les différentes initiatives initiées par le gouvernement depuis les deux précédentes assises nationales. Selon la ministre, elles témoignent de la place importante accordée par l’exécutif à ces activités qui concourent à la formation et la croissance des entreprises.

Elle a ainsi relevé les textes promulgués dans le cadre de l’amélioration de l’environnement législatif et réglementaire, le fond d’appui au développement et à la compétitivité des PME, le concours du plan d’affaire, la création de l’Agence nationale de l’Artisanat, l’Agence de développement des PME, l’Agence de création des entreprises, le FIGA, entre autres.

Ces assises qui se tiennent au cours du mois dédié à la femme sont l’occasion pour la ministre de rappeler que les femmes restent majoritaires dans l’informel et que la mission de son département est d’accompagner leur transition de l’informel au formel et même d’accélérer ce processus.

 

Congo- Entrepreneuriat : des femmes exposent leur savoir-faire à Brazzaville

Une cinquantaine d’artisanes congolaises prennent part du 30 août au 5 septembre dans la capitale à la deuxième édition de la foire de l’entrepreneuriat féminin.

 

Dans le but de promouvoir et de valoriser les produits artisanaux, une cinquantaine d’artisanes congolaises prennent part du 30 août au 5 septembre dans la capitale à la deuxième édition de la foire de l’entrepreneuriat féminin organisée par le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’Artisanat et du Secteur informel.

Placé sous le thème : « Femmes artisanes à la conquête du marché », la foire regroupe plusieurs femmes évoluant dans les branches d’activités telles la fabrication des savonnettes surgras ; l’extraction des huiles cosmétiques médicales bio ; la transformation agro-alimentaire, la confection des articles d’habillement.

Selon Prince Bertrand Bahamboula, directeur de cabinet de la ministre des Petites et moyennes entreprises, cette foire permettra de mieux accompagner les femmes et de favoriser leur réseautage. « L’égalité du genre et l’autonomisation des femmes sont indispensables pour un développement humain et harmonieux. Les politiques et programmes centrés sur l’exploitation du potentiel des femmes constituent un facteur social et économique majeur, favorisant un développement plus inclusif en vue d’atteindre les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030 », a –t-il déclaré.

S’adressant aux artisanes, il a indiqué que « cet évènement est un pas en avant pour votre inclusion et votre participation active dans le processus socio-économique de notre pays ».

Pour Ngoma sophie Bertille, promotrice de ladite foire, cette initiative est une opportunité à saisir pour les femmes congolaises. Le savoir-faire actuel prédispose ces dernières à être compétitives au plan national et à satisfaire le marché interne, a-t-elle estimé avant de déplorer les faibles capacités de production limitant le champ d’action des artisanes et causant ainsi un climat qui freine le développement de l’artisanat congolais.

« Pour une première participation, je suis très satisfaite de l’initiative. J’espère que le public fera le déplacement de la foire pour la découverte et l’achat des produits exposés. Une occasion aussi pour nous de valoriser les produits locaux », s’est réjouie Tsassa Brigitte Sarah, représentante de la société Charme d’Afrique spécialisée dans la transformation des accessoires féminins.

Laiticia faruche Massamba qui représente la société Les infusions BSJ a confié que ce genre d’activité est bénéfique pour les femmes. Sa participation est un moyen de faire connaître leurs produits, a-t-elle dit, poursuivant que cette opportunité est à saisir, les femmes doivent vaincre la peur.