Congo : les conducteurs des transports en commun menacent d’entrer en grève

L’intersyndicale des transporteurs en commun entend lancer un mot de grève si le gouvernement ne revoit pas à la hausse le nombre de personnes autorisées dans les bus, minibus et taxis.

Les conducteurs des transports en commun entendent grever. Ils demandent au gouvernement de ré-autoriser l’augmentation du nombre de personnes à transporter dans les bus et les minibus. Cette décision d’entrer en grève, ressort de la réunion de l’intersyndicale des transporteurs en commun du Congo, tenue la semaine dernière à Brazzaville, au cours de laquelle plusieurs autres doléances ont été formulées.

Comme autre doléances, le rabais des frais de transformation des permis de conduire de couleur rose en permis de conduire informatisé et sécurisé, de l’uniformité des prix d’autorisation des transports publics sur l’ensemble du territoire national, de la suspension des postes de péage et de pesage sur la route nationale N°2 jusqu’à son aménagement.

A cela, on ajoute la demande de l’annulation d’une taxe hebdomadaire instituée par la mairie de Brazzaville dans des arrêts de bus. « Au regard de ce qui précède, si nos revendications ne sont pas prises en compte, un avis de grève s’en suivra à compter du lundi 19 octobre », a lancé l’intersyndicale des transporteurs en commun.

Depuis la mise en place des mesures par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, se déplacer devient un véritable casse-tête pour la population. La segmentation des itinéraires oblige à payer doublement ou triplement le prix du transport.

Pour les transporteurs, il s’agit là des conséquences notamment des couvre-feux et de la réduction du nombre de personnes dans les moyens de transport en commun.

Congo : les transports en commun doublent les tarifs

Pour compenser le manque à gagner dû au respect des mesures barrières qui limitent le nombre de passagers dans les transports en commun les conducteurs font des demi-terrains au grand dam de la population.

Le 18 mai, premier jour de déconfinement, les moyens de transport en commun, notamment les bus et taxis, n’ont pas inondé les artères de Brazzaville comme s’y attendaient les usagers. La circulation a repris timidement, les arrêts de bus sont remplis de passagers dans l’attente des moyens de transport qui arrivent au compte-gouttes, les trajets habituels sont segmentés obligeant les passagers de payer doublement pour atteindre la destination finale. « De Texaco jusqu’à l’arrêt Blacher, j’ai payé 150 FCFA. Pour arriver jusqu’à la gare ferroviaire, j’ai ajouté le même montant, soit 300FCFA au total alors qu’avant on ne payait que 150FCFA sur l’ensemble du trajet », s’est indigné un employé dans un magasin au centre-ville. Les embouteillages observés par endroit dans la capitale sont causés par des véhicules personnels.

De leur côté, les conducteurs sont satisfaits de renouer avec le travail même si les contraintes liées aux mesures barrières ne leur permettent pas de réaliser les recettes journalières. « Nous sommes conscients du danger que constitue la pandémie du Covid-19. Nous portons nos masques en limitant le nombre de passagers tel que prévu par le gouvernement. Mais nous sommes obligés de faire des demi-terrains pour totaliser les recettes et ne pas tourner à perte», a expliqué Armand Matondo, un conducteur de bus desservant l’axe Château-d’eau – La gare à un rythme segmenté.

Lors de l’annonce du plan de déconfinement, le Premier ministre, Clément Mouamba, a rappelé les mesures barrières à respecter dans les transports en commun. « La limitation du nombre des passagers à dix dans les bus de type « Hiace », à deux passagers assis par rangée dans les bus « Coaster », à trente passagers assis dans les petits bus de la STPU et à cinquante passagers assis dans les grands bus de la STPU ; enfin à trois passagers, y compris le chauffeur pour les taxis », a déclaré le chef du gouvernement.

Le port obligatoire du masque pour les chauffeurs, les contrôleurs et les passagers ainsi que la mise à disposition permanente du gel hydroalcoolique pour le chauffeur et le contrôleur dans tous les bus et taxis complètent les mesures barrières à observer dans les transports en commun. A ce sujet, la majorité des transporteurs a respecté les consignes. Ceux qui sont allés à l’encontre des mesures édictées ont été ramenés à l’ordre par les gendarmes et policiers qui, sur le terrain, font respecter la loi pour la sécurité sanitaire de tous.