Virginie Awe publie « Une robe pour deux »

Le roman paru en 2017 aux Editions LMI met en exergue certaines cultures Mbosies et pygmées.

L’auteure raconte la vie d’un jeune garçon, Dzene-Dzene, né d’un père pygmée et d’une mère bantoue. Une relation qui n’est guère appréciée.  Intelligent à l’école, taciturne, « passionné par les études », le voilà titulaire d’un baccalauréat C. Il bénéficie d’une bourse d’études et rentre au pays avec « un diplôme d’ingénieur en travaux publics » (p. 9).  Dzene-Dzene connaîtra une ascension fulgurante qui fera de lui un homme riche mais malheureux, car son union avec Okwala-Kwala, son épouse, demeure infertile alors qu’avoir un enfant devient une obsession.

Consciente que « la maternité est gage de bonheur dans la vie conjugale » (p. 51), Okwala-Kwala, pour sauver son foyer, permet à Dzene-Dzene, quoique père d’une fille âgée, de mettre au monde hors du foyer et de ramener les enfants afin qu’elle les élève. Cette décision dispose son époux à une vie sans éthique ni morale car Dzene-Dzene en fera une aubaine en révélant ses qualités de Don Juan.

Humiliée par ce comportement, Okwala-Kwala, dont l’avenir en rose devient incertain, plie ses bagages en prenant dans la luxueuse maison de son époux juste la robe qu’elle devrait porter le jour de leur mariage. Ce qui mettra Dzene-Dzene hors de lui et se rend au domicile de sa belle-famille pour reprendre cette robe qui, à ses yeux, a une très grande importance, allant jusqu’à proposer un « nguiri » (un sac) rempli de billets de banque à son beau-père. Que peut-elle bien cacher ?

À travers cette altercation qui oppose Dzene-Dzene et son beau-père, la romancière, dans son imaginaire, dévoile certaines pratiques traditionnelles et protectrices auxquelles certains peuples, comme les Mbosis et les pygmées, sont attachées. Les mots twère, mwandzi sont des exemples probants. La tradition occupe dans la trame narrative une place de choix. Elle s’actualise par le recours aux féticheurs que consultent les malades pour pouvoir trouver d’éventuelles solutions à leurs problèmes, et qui en contrepartie demandent, parfois, le droit de cuissage. A cet effet, la naissance de Dzene-Dzene pourrait s’y apprêter.

Originaire du Congo-Brazzaville, Virginie Awe est auteure également du recueil de nouvelles « Le silence de la tombe ».

« La chronique d’un riverain », le nouveau livre de Bernard Mantélé

Publié en janvier 2018 aux éditions Kinkopaul, «La chronique d’un riverain» est préfacé par M. Raymond Moundzakama, un journaliste de carrière. C’est un roman de 56 pages, dont le personnage principal est Nkondzamou.

Le journaliste congolais, M. Bernard Mantélé, a publié à Brazzaville son nouveau livre intitulé «La chronique d’un riverain», inscrivant ainsi une nouvelle œuvre dans la production littéraire congolaise.

Publié en janvier 2018 aux éditions Kinkopaul, «La chronique d’un riverain» est un récit romanesque de 56 pages, préfacé par M. Raymond Moundzakama, un journaliste de carrière.

Nkondzamou est le personnage principal du récit de M. Mantélé. Fils de pêcheur, il demeure attaché à la pratique de la pêche, le métier de ses aïeuls, malgré les contraintes de sa vie scolaire qui fait finalement de de lui un excellent cadre de l’administration de son pays, tel que l’avait prédit son père. Attaché à ses origines paysannes, Nkondzamou se sent investi du devoir de perpétuer les us et coutumes de son terroir.

«La chronique d’un riverain» a été présentée au public et dédicacé le 8 février dernier à Brazzaville, a-t-on appris.

Bernard Mantélé est un passionné de la littérature. Il fait des prestations dans différents organes de la presse écrite congolaise. Sa première publication, «Le mémento du journaliste», a connu un grand succès auprès du public, a-t-on rappelé.

Virginie Awé présente son roman « Une robe pour deux »

Le livre de 116 pages, dont la cérémonie de dédicaces a eu lieu le 22 janvier à Brazzaville, a été publié aux éditions LMI de Pointe-Noire et compte vingt et un chapitres.

L’ouvrage raconte l’histoire de Dzené Dzené, un homme de près de 60 ans, marié à Okwala Kwala, une jeune fille de 25 ans. Laid comme un hibou, Dzené Dzené est le fruit de l’union d’une bantoue et d’un pygmée. Ce couple est dans l’impossibilité de faire des enfants.  Dzené Dzené, qui avait déjà un enfant avant ce mariage, ne veut pas aller à l’hôpital, ni boire de la tisane, estimant que le problème venait de sa femme sur laquelle il tire à boulets rouges .

Désespérée de sa stérilité, Okwala Kwala autorise son mari à prendre une seconde femme pour lui faire des enfants.  Ce feu vert donne alors des ailes à Dzené Dzené, qui se déchaîne et tire sur tout ce qui bouge à ses yeux. Il commence dans une famille voisine par la mère et finit par la fille unique de celle-ci. Ensuite il fait de toutes les femmes et jeunes filles de son quartier ses maîtresses. Sa femme Okwala Kwala devient la risée. Dans son libertinage, Dzené Dzené passe des semaines hors de la maison, sa femme l’accueille avec tendresse sans aucune forme de procès, comme si de rien n’était.

Virginie Awé dédie son livre à toutes les femmes qui souffrent de cette douleur de ne pas pouvoir enfanter. « Cette histoire est le fruit de mon imagination même si elle peut vous paraître vraie.  Elle n’est pas une œuvre autobiographique mais, un miroir que je promène le long des rues à travers nos villes », a indiqué l’auteure,  qui condamne le comportement de Dzené Dzené.

« Quand l’homme est stérile on n’en parle pas. Par contre, la stérilité de la femme est étalée au grand jour. C’est aussi une forme de violence faite à la femme, je dis non à cette violence. J’ai voulu attirer l’attention des couples. Il ne faut pas toujours tirer à boulets rouges sur la femme, quand il y a un problème il faut pacifiquement chercher des solutions. Un couple peut bien vivre sans avoir des enfants, le bonheur est un état d’esprit », a martelé Virginie Awé.

Née à Brazzaville, Virginie Awé a, à son actif, un recueil de nouvelles publié en 2016 intitulé Le silence de la tombeUne robe pour deux est son premier roman. Elle est inspectrice divisionnaire adjointe de l’acompte sur divers impôts de Brazzaville, conseillère municipale et départementale.