Pote-pote : les « bébés noirs » sont de retour

Après près de deux années de relative accalmie, le phénomène « Bébé noir » ou « Kuluna » est de nouveau réapparu dans les différents quartiers de Poto-Poto.

La population de Pote-pote n’a pas entendu parler des bébés noirs depuis près de deux ans. Le Phénomène est de retour dans certains quartiers. La population doute de la capacité de la force publique, notamment de la police, à éradiquer ce phénomène qui cause des malheurs au sein des familles.

Jean de Dieu Kourissa, le député de la première circonscription électorale du troisième arrondissement de Brazzaville, avait fait une descente parlementaire à la maison commune, au cours cette descente, il a reconnu que l’Etat devrait protéger et sécuriser la population.

Il a tout de même demandé aux parents à se lever contre ce phénomène qu’occasionné leurs enfants. «J’ai demandé aux femmes et hommes de ma circonscription de se lever pour combattre ce phénomène par l’éducation d’abord, parce que la police fait la répression. En général, quand on interpelle l’enfant, c’est la maman qui appelle le député pour aller intervenir », a déclaré Jean de Dieu Kourissa.

Pour le député, chacun dorénavant devrait assurer sa responsabilité parentale pour permettre au troisième arrondissement de recouvrer sa place d’antan, celle de havre de paix, de quartier cosmopolite où règne la force du vivre-ensemble.

Pour gagner ce pari de la sécurité, Jean de Dieu Kourissa compte sur ses collègues députés de Poto-Poto, l’administrateur-maire ainsi que les conseillers municipaux en vue d’organiser une marche de sensibilisation dans les rues.

La commune de Poto-Poto nécessite un désengorgement des rues

La question a été soulevée devant le maire de Brazzaville, Christian Roger Okemba, par les habitants du troisième arrondissement au cours d’un échange qu’il a eu avec eux le 17 janvier.

La rencontre s’inscrivait dans le cadre du lancement de l’initiative citoyenne des résolutions des besoins prioritaires, dénommée « Bâtissons Brazzaville ensemble ».  L’objectif étant de discuter et écouter la population afin de susciter son implication dans la recherche des solutions aux problèmes qui minent la ville.   

La population de Poto-Poto a évoqué, devant le maire central, la question de l’inondation des parcelles environnantes de la rivière Madoukou, la dégradation des voies de circulation dans le quartier OCH ainsi que le manque d’électricité et d’eau potable dans ce quartier, l’encombrement des rues par des épaves de voitures, l’exemple de la rue Paul-Kamba, les embouteillages sur les voies publiques, etc.

Le manque de transparence dans la gestion des fonds de la mairie a été aussi soulevé. Selon la population de Poto-Poto, les agents de la mairie sont toujours présents dans le marché pour le recouvrement des taxes mais les retombées ne sont pas observées sur le terrain. Il a été également déploré la distinction des taxes des boutiques et des étalages, des grossistes et des détaillants, le coût élevé des taxes ainsi que le non-paiement de celles-ci par la communauté étrangère. 

Les habitants de Poto-Poto ont aussi fait part  à Roger Christian Okemba de l’existence des lieux de fumoir dans leur arrondissement, se fondant sur le cas de la rue 5-février. Ils ont déploré le comportement malsain des agents de la police qui, d’après eux, ne cessent de rançonner les commerçants, les arrestations abusives dans le marché et même devant les mosquées des communautés ouest-africaines.

 L’échange avec le maire a permis aussi à la population de lui rappeler la vétusté de leur maison commune ainsi que le problème des insignes distinctifs des chefs de bloc et zone.

Répondant à toutes les doléances qui lui ont été soumises, le maire de Brazzaville a reconnu que l’arrondissement 3, Poto-Poto, a perdu son image d’antan. Les artères ne permettent plus la libre circulation et çà et là abondent des immondices qui sont même la cause des inondations après les pluies diluviennes. Il a toutefois rassuré que le travail de désengorgement s’effectue sur les avenues de France et Trois martyrs. Roger Christian Okemba a assuré son auditoire que la mairie centrale possède bien les moyens techniques mais l’action nécessite la contribution de la population.

Au sujet de l’édifice de la mairie de Poto-Poto, a-t-il souligné, l’architecture ne pourra pas être modifiée car ce bâtiment fait partie de l’histoire du Congo. Il peut néanmoins être peint en vue de donner une bonne qualité.  

A la question de l’évasion fiscale, Christian Roger Okemba a promis de mettre fin à cette mauvaise pratique des agents véreux de la mairie. « Je suis confronté à ce problème depuis mon arrivée à la tête de la mairie  qui ne reçoit que 40% des recettes municipales  collectées. Les mesures sont prises et nous sommes en train de créer des mécanismes pour que l’argent ne soit plus donné à main propre », a-t-il indiqué. Il a, par ailleurs, instruit le maire de Poto-Poto, Jacques Elion, de mettre en place un comité de gestion représenté par toute la communauté présente dans cet arrondissement pour identifier les maux qui les concernent.

Notons que les problèmes évoqués par cette population ont été également soulignés par leur maire dans son mot de circonstance, en présence de ses collègues d’autres arrondissements. Ces problèmes sont notamment ceux de l’insalubrité, des voiries, la délimitation des marchés publics, etc.