Congo-passe sanitaire : l’entrée en vigueur pose problème

Les congolais sont divisés quant à l’entrée en vigueur du passe sanitaire. La date du 1er décembre marque le premier jour de l’application de cette mesure.

 

En République du Congo, la date du mercredi 1er décembre marquait l’entrée en vigueur du passe sanitaire. Cette mesure il est désormais exigé, notamment dans les administrations publiques. Au premier jour de son application, les banques se sont plutôt montrées clémentes en cette période de versement des salaires. Mais, les Congolais restent totalement divisés quant à l’obligation de se faire vacciner.

Ce 1er décembre, sur l’avenue qui relie le Trésor public et l’hôtel de ville. De part et d’autre se trouvent les succursales de différentes banques comme celle où évolue le vigile Ricardo qui a laissé passer les clients sans leur demander le passe sanitaire. Mais, ce jeudi 2 décembre, il sera très intransigeant. « Effectivement, ce jeudi nous allons appliquer le passe sanitaire. L’appel que nous lançons à nos clients est que l’entrée est désormais subordonnée à la présentation de ce passe. Nous allons vérifier chaque client si cela est appliqué. Sinon, ce n’est pas le cas, nous allons les faire repartir », prévient Ricardo.

L’obligation ne passe pas

Le caractère obligatoire du passe sanitaire ne passe pas aux yeux d’Auguste, un fonctionnaire : « C’est une façon de terroriser la population. Pour moi, le vaccin doit être facultatif parce qu’il y a certaines personnes qui ont pris toutes les doses de vaccins, mais ont contracté la maladie après et en sont morts », raconte-t-il.

Pas une mesure facile

Jeune homme d’affaires, Rudy s’est fait vacciner certes, mais il pense que le passe sanitaire obligatoire n’est pas une mesure facile : « Je n’ai vraiment pas un avis sur cette affaire. Mais, je dirais que c’est un peu difficile à avaler quand on ne comprend vraiment pas le bien-fondé de la chose », dit-il. Dans le cadre de l’opération coup de poing, lancée en octobre 2021, le gouvernement veut vacciner au moins 750 000 personnes d’ici fin décembre 2021.

Congo-coronavirus : l’application du passe vaccinal avant la date indiquée pose problème

À partir du 30 novembre, le passe sanitaire doit théoriquement être exigé pour avoir accès à tous les lieux publics en République du Congo.

 

Le gouvernement congolais étudie encore les modalités pour l’application du passe sanitaire dans tous les lieux publics. Cette décision entre en vigueur à partir du 30 novembre 2021. Mais en attendant son entrée en vigueur officielle, plusieurs administrations publiques l’appliquent déjà, à la surprise et au grand dam des usagers.

Des agents de police sont postés à l’entrée de la préfecture, qui abrite les services d’immigration où sont délivrés les passeports. Les usagers sont désemparés : ici, pas d’entrée sans présentation d’un passe sanitaire. « Selon ce que le gouvernement avait prévu, la date n’est pas encore arrivée. Mais curieusement, on arrive ici et la route est barrée. Ça dérange. Nous sommes des étudiants en pleine conception des passeports et autres papiers administratifs. Cette façon de faire constitue un frein », déplore un usager sous couvert d’anonymat.

Certains usagers à qui l’accès est refusé affirment qu’ils sont déjà vaccinés mais qu’ils n’ont pas encore reçu leur passe sanitaire. « Ce passe ne se donne pas en un jour. Je me suis fait vacciner depuis deux semaines, mais je n’ai toujours reçu mon passe », se désole une étudiante.

D’autres ne sont tout simplement pas prêts à se faire vacciner. « Ça ne nous plaît pas. Je ne suis pas le seul dans ce cas. C’est pas tout le monde qui est obligé de se faire vacciner. C’est pas aussi une obligation de se faire vacciner. C’est une violation de droit parce que chacun de nous connaît ses droits », tempête un jeune homme opposé à la vaccination.

Au cours d’une récente intervention devant le parlement, le Premier ministre Anataole Collinet Makosso a indiqué qu’aucune institution internationale ne faisait pression pour accélérer la vaccination. Mais le gouvernement a l’obligation de protéger la population, a-t-il affirmé.