Nzongo Soul inhumé au cimetière Mâ Campagne

Une cérémonie de recueillement a été organisée en l’honneur de cet artiste au Cercle culturel Sony-Labou-Tansi, le 1er février. Au cours de celle-ci, le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo, a déposé une gerbe de fleurs sur le cercueil de l’illustre disparu.

Né le 3 mai 1955 à Brazzaville, Faustin Nzongo dit Nzongo Soul, a rendu l’âme le 10 janvier 2018 en France, à l’âge de 63 ans. Sa dépouille est arrivée dans son pays natal, le 31 janvier, par le vol d’Air France. Après un passage au domicile familial, la dépouille a été exposée toute la nuit du 31 janvier au 1erfévrier au Cercle culturel Sony-Labou- Tansi, où une cérémonie de recueillement a eu lieu en présence du monde culturel et artistique.

Dans son oraison funèbre, Médard Milandou, chroniqueur culturel, a retracé le parcours professionnel de l’illustre artiste. Licencié en langue, option anglais à l’université Marien-Ngouabi de Brazzaville, ce jeune du Plateau-des-15 ans a été saisi très tôt par le monde des mélodies, dans sa tendre enfance. Il assure le lead vocal dans les mouvements des jeunes pionniers, puis dans les chorales. Comme pour suivre la voie empruntée par d’autres parents : Théo Blaise Nkounkou et Mamy Claudia.

A 14 ans, il forme un groupe les « Intimes ». En 1974, il fonde l’orchestre « Djilamouley » avec lequel il plonge dans la vague des orchestres amateurs et groupes vocaux qui agitent Brazzaville et le Congo, parmi lesquels Les Bilengue Sakana, Les Techniciens, plus tard Chantabouita, Les Grands Chaminadiens, Suze Yema, Les Nkowa, Les Anges, Le Tout choc Zimbabwe. La liste n’est pas exhaustive.

En 1977, Nzongo Soul crée les « Walla players ». C’est la grande révélation musicale de l’année au sein de laquelle on retrouve des faiseurs de rythme tels que : Bakouma Pinto, Jean Claude Mwondo, John Organ, Pat Joël, Jean Jody Malonda, Michel Tchakaka qu’accompagnent trois choristes et danseuses. Le premier disque sort en 1979, titré « Africa Walla » dans lequel il chante, Walla c’est ma musique, suivi en 1981 de « Nvanéno nlélé » et de « Walla purification » en 1983.

En 1984, Nzongo Soul wa Semo est couronné par le prix « Découvertes RFI » qu’il reçoit à Bamako, au Mali. En 1985, alors qu’il se prépare à s’inscrire à la Sorbonne à Paris, il rencontre à Brazzaville, à l’occasion de l’édition suivante du prix « Découvertes RFI », le rocker français Bernard Lavilliers qui s’enthousiasme par son style original aux couleurs rock.

« Nzongo Soul fut une véritable bête de scène »

Attaché à son pays, il n’hésite pas à intégrer le concept « Brazza j’y crois » pour soutenir les sinistrés du drame du 4 mars 2012. Et quand le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, reçoit le collectif des artistes, il se souvient de Nzongo Soul en lui disant que « Walla ma musique », comme c’était hier. Mais, la lumière de l’art ne s’éteint jamais. Dans Nzongo, il y a Ngo, qui signifie la panthère, symbole de puissance, de force. C’est un artiste de grand talent dévoué à son art. Il se remet en cause. Se débarrasse de toute aigreur. Il s’accroche. A la recherche d’une autre sagesse… Ces derniers temps, affirme Bertrand Lavaine, de Rfi musique, il peaufinait ses nouvelles chansons pour parachever sa mission, celle de mettre en valeur la beauté et la puissance cachée de la langue kongo.

C’était un prince Kongo dont le seul nom peut aider à reconstituer l’histoire du Ko ngo, Kue ngo, le pays des panthères. Ainsi que le développe Armand Zanzala dans le recueil « Cinquante cheveux sur une tête nue », publié en 2012 au Québec (Canada) par la fondation littéraire Fleur de lys. Et que tous les Congolais qui portent les noms de Bo ngo, Mon go,  Nzo ngo, Ko ngo, Oko ngo, Ken ngo, etc, sont des princes et des piliers de nos traditions. Parce qu’ils sont des descendants du Ko ngo, du Kue ngo, pays des panthères.

Prenant la parole à son tour, la directrice générale des Arts et des lettres, Emma Mireille Opa-Elion, a déclaré : « Pour la circonstance, le devoir d’Etat me commande certes de prononcer ces mots qualifiés d’oraison funèbre mais, je suis plus portée à célébrer ici devant vous, une vie pleine de joie, d’honneur et de bonheur, une vie de haute signification artistique et revisiter sommairement l’itinéraire singulier de ce musicien atypique, au talent protéiforme que fut Nzongo Soul. »

Enfin, elle a reconnu les qualités émérites de l’artiste. Auteur compositeur et interprète ayant côtoyé les grands noms de la scène musicale africaine et européenne, Nzongo Soul fut une véritable bête de scène et un virtuose qui avait atteint les sommets de son art, jusqu’à ce que le pire arrive ce 10 janvier 2018. Optimiste et courageux, philosophe et altruiste, il a su transmettre, sans condition, son savoir aux plus jeunes qui voulaient accéder au saint graal de la manifestation de la muse.

Fally Ipupa entend rendre hommage à Nzongo Soul

Il a présenté ses condoléances à la famille biologique de l’illustre disparu et à tous les artistes congolais de Brazzaville.

L’artiste musicien congolais de la République démocratique du Congo, Fally Ipupa, a exprimé le 13 janvier, à l’occasion de sa conférence de presse à Brazzaville, l’ambition d’entreprendre des recherches sur les œuvres du musicien Nzongo Soul, décédé à Paris, pour vénérer sa mémoire.

Fally Ipupa a souligné dans sa communication qu’il ne connaissait personnellement pas Nzongo Soul. Il a présenté ses condoléances à la famille biologique de l’illustre disparu et à tous les artistes congolais de Brazzaville. Cette communication portait sur son album « Tokos », pour lequel il a livré, le soir même, un concert au Palais des congrès. Pour l’artiste, donner un spectacle à Brazzaville c’est comme s’il se produisait à Kinshasa.

Il a indiqué qu’il veut faire connaître son album au public en lui livrant la rumba et de la musique classique.  « Mon arrivée ici en fin d’année est due au calendrier élaboré dont la tournée a débuté depuis novembre dans d’autres pays comme le Kenya, l’Angola, le Sénégal … », a-t-il indiqué.

L’artiste musicien a été interrogé notamment sur son album, la musique profane et religieuse. L’album « Tokos », explique-t-il, est sorti en juillet 2017. Il comprend cinq titres. Le titre donné en lingala signifie simplement « bien », en français. Employé en langue nationale, précise-t-il, ce mot n’est qu’une façon de se communiquer avec le public.

Après l’interprétation d’une de ses chansons par un jeune congolais, qui a manifesté le désir d’intégrer son groupe, Fally Ipupa a indiqué qu’il a besoin de ceux qui savent danser. Toutefois, il a instruit son directeur marketing de discuter avec ce dernier aux fins d’une appréciation.

De ce fait, le déplacement de cet artiste en herbe à Kinshasa devra être assuré par son partenaire, la société de téléphonie mobile Azur Congo, qui a favorisé cette rencontre en collaboration avec le promoteur et manager du Groupe Yombo Pella.