Congo : le programme DDR concerne aussi bien les rebelles Ninjas que les civils

L’annonce a été faite lors la signature du programme entre le haut-commissariat congolais chargé de la réinsertion des ex-combattants et la coordination du système des Nations unies au Congo.

C’est officiel, le programme « Désarmement, démobilisation et réintégration » (DDR), prendra aussi en compte les rebelles Ninjas-Nsiloulou et les populations civiles. L’annonce a été faite à Brazzaville le 31 août 2018, pendant la signature du programme entre le haut-commissariat congolais chargé de la réinsertion des ex-combattants et la coordination du système des Nations unies au Congo.

Ce programme est le résultat de l’accord de cessez-le-feu le 23 décembre 2017, au lendemain de la réélection contestée de Denis Sassou-Nguesso à la magistrature suprême. Cet accord dont le programme « Désarmement, démobilisation et réintégration » (DDR) constitue un des points essentiels. Financé à hauteur de 8,4 milliards de francs CFA soit 14,7 millions de dollars, il est censé permettre à près de 7 500 Ninjas-nsiloulous de renoncer définitivement aux armes en pratiquant des activités génératrices de revenus.

Mais ce programme avait n’intégrait pas les populations civiles du Pool. Alors qu’on sait celles-ci ont payé fort le tribut des combats sanglants inhérents à ce qu’on appelle désormais crise du Pool. Selon des organismes spécialisés dans l’humanitaire, cette crise a déjà fait plus de 138 000 déplacés.

La gravité de cette crise humanitaire est telle que des populations civiles commençaient à réclamer des indemnisations. Des réclamations inhérentes aux programmes antérieurs de DDR. En effet, selon des observateurs, le DDR de la première crise du Pool (1998-2003) n’avait pris en compte que les combattants en mettant à l’index les principales victimes, donc les civils.

Les pouvoirs publics souhaitent reconsidérer le DDR. Il faudra ainsi l‘étendre aux populations civiles. « Nous venons de signer le document de projet. Souvent, ce programme focalise son attention sur les ex-combattants, mais cette fois-ci, nous allons l’étendre à la population civile afin de l’aider à repartir dans les villages respectifs », promet Antony Ohemeng-Boamah, coordonnateur du système des Nations unies au Congo.

« Ce programme est le fruit des leçons tirées de différents programmes mis en œuvre au Congo de 2000 à 2015. Il est assez complet et plante le décor sur l’harmonisation de la composante du désarmement, démobilisation et réintégration », renchérit Euloge Landy Kolélas, Haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants cité par Les Dépêches de Brazzaville.

Finances, sécurité et justice à la une de la presse congolaise

L’autonomisation du suivi des paiements des créances de l’Etat, le désarmement des ex-combattants ninjas-nsiloulou de Frédéric Bintsamou alias Ntumi et l’’Affaire Sarkozy’’, du nom de l’ancien président français dont la campagne pour l’élection de 2017 aurait été financée par le défunt guide libyen Mouammar Kadhafi sont les sujets en vedette, ce vendredi, dans la presse congolaise.

« Sociétés extractives : le Congo veut un meilleur suivi de ses créances », titre le quotidien Les dépêches de Brazzaville, d’après qui « Un nouveau système de suivi des paiements des créances de l’Etat par les compagnies extractives vient d’être mis en place à la direction des ressources naturelles du ministère des finances et du budget ».

L’unique quotidien du pays d’ajouter : « le lancement officielle a eu lieu le 22 mars à Brazzaville ; cet outil informatique permettra également d’assurer le contrôle en temps réel des recettes pétrolières, de calculer les droits équités de l’Etat et des sociétés à partir de la production».

Sous le titre « Désarmement des ex-combattants Ninjas-nsiloulous :’’le temps du désordre est terminé’’ », le bihebdomadaire La semaine Africaine écrit : « le chef-lieu du département du pool, Kinkala, a servi de cadre le 20 mars 2018 au lancement des activités sur le terrain de la Commission ah doc mixte, paritaire issue de l’accord de cesser le feu et de cessation des hostilités du 23 décembre 2017. A cet effet le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur Séraphin Ondélé, a rassuré les populations de ce département en déclarant qu’un premier convoi des ex –combattants a été officiellement lancé et que ceux qui ont pris l’habitude de ‘’racketter’’ les population se tiennent loin ».

Sur cette la crise dans le pool, l’hebdomadaire La griffe se fait l’écho de la levée du mandat d’arrêt du leader des ex –combattants, Frédéric Bintsamou (Ntumi) et de son invite au gouvernement congolais à tenir ses engagements.

Ce même journal parle de Brazzaville qui abrite la 3ème réunion des partenaires de l’initiative mondiale sur les tourbières et souligne qu’à l’ouverture de la rencontre, organisée conjointement par le Congo-Brazzaville, la R.D Congo avec l’appui de l’ONU/environnement, les différents intervenants ont plaidé pour une gestion mutuelle des tourbières à travers le monde pour lutter contre les changements climatiques.

Sur un tout autre plan, le quotidien Les Dépêches de Brazzaville parle de l’Affaire Sarkozy qui refait surface après cinq années d’enquête, et il écrit à ce propos : « Si le principal mis en cause parle de manipulation, ses soutiens en disent autant, l’avalanche de déclarations des témoins supposés qui parlent de preuves suffisantes, met les magistrats dans l’obligation de dire le droit ».