Bordeaux : l’avion présidentiel vendu aux enchères à 7,1 millions d’euros

Le Falcon 7X du président de la République, Denis Sassou Nguesso, a été adjugé mercredi 03 octobre, aux enchères 7,1 millions d’euros au Grand Hôtel de Bordeaux.

 

Le Falcon 7X du président Denis Sassou Nguesso a été adjugé aux enchères, mardi 7,1 millions d’euros. L’avion avait été saisi en juin 2020 à l’aéroport de Bordeaux dans le cadre d’un contentieux entre l’homme d’affaires libanais Mohsen Hojeij et l’Etat du Congo

Cette saisie par huissier, lors de travaux de maintenance, fait partie d’une longue série de procédures judiciaires engagées depuis longtemps par le patron de la société Commisimpex. Selon lemonde.fr, La vente aux enchères de cet appareil produit par Dassault Aviation a été ordonnée par le tribunal judiciaire de Bordeaux en décembre 2022 puis confirmée en juin 2023 par la cour d’appel, avec une mise à prix initiale fixée à 7 millions d’euros. Elle a été conduite par le commissaire-priseur Vincent Pestel-Debord et s’est conclue en quelques secondes avec le premier et unique enchérisseur. Resté anonyme, celui-ci a trois jours pour régler le solde de son achat et devra retirer la livrée de l’aéronef, actuellement aux couleurs du Congo, a indiqué M. Pestel-Debord.

La même source révèle que Cette vente doit permettre d’indemniser Commisimpex pour des travaux publics non payés. Le patron de cette société, Mohsen Hojeij, un ancien proche du président Sassou Nguesso, avait décroché plusieurs contrats entre 1983 et 1986, notamment pour la construction d’un pont ou d’un village. Mais en 1986, après l’effondrement des cours du pétrole, la situation économique du Congo s’était détériorée et seule une partie des travaux avait été réglée.

En 2000 puis en 2013, la Cour internationale d’arbitrage de Paris a condamné à deux reprises le Congo à indemniser la société de M. Hojeij. Au cours des années, la somme réclamée par l’homme d’affaires a gonflé, passant d’environ 100 millions d’euros lorsque le litige a commencé, en 1992, à environ 1,7 milliard d’euros aujourd’hui.

Les autorités congolaises ont réagi à la vente du Falcon 7X par la voix du porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla, auprès de Radio France internationale (RFI) : « Un avion présidentiel, qui est floqué du drapeau congolais, qui porte les armoiries du pays et qui est à l’usage exclusif du président de la République, devrait bénéficier de l’immunité, comme tout bien qui relève de la souveraineté de chaque Etat. Nous avons suivi le déroulement de la vente aux enchères, qui nous est apparue assez curieuse, avec un seul enchérisseur. Cet avion, en cinq minutes, était vendu à un prix très en deçà de sa valeur. L’Etat congolais exercera les voies de recours pour que le droit soit dit. »

Congo : le Falcon 7X de la flotte d’Etat saisi à Bordeaux

Le jet du président Denis Sassou N’Guesso a été immobilisé juste après son atterrissage sur le tarmac de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac.

Lundi 8 juin peu après 16 heures, un jet estampillé « République du Congo » s’est posé sur le tarmac de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Ce Falcon 7X de la flotte d’Etat, qui a parfois transporté le président Denis Sassou-Nguesso, avant que le chef d’Etat ne privilégie des avions plus grands et plus luxueux, a été immobilisé et saisi juste après son atterrissage. Ce geste a provoqué la colère de la présidence congolaise.

La raison de cette saisie serait une facture non honorée à un homme d’affaires anglo-libanais, Mohsen Hojeij, ancien proche du président Sassou-Nguesso. Un impayé initial de 100 millions d’euros en 1992 qui, au fil des ans, s’est transformé en une dette de 1,2 milliard d’euros, soit près de 15 % du produit intérieur brut (PIB) du Congo.

A l’issue d’une âpre et longue bataille devant les tribunaux, Commisimpex, la société de Mohsen Hojeij, a fini par avoir gain de cause. La Cour de cassation de France a rendu des « décisions définitives » et une sentence arbitrale prononcée par la Chambre de commerce internationale, à Paris lui donne raison. La justice française autorise donc à saisir tout actif de l’Etat congolais, à l’exception de ceux à usage diplomatique.

Il faut le dire, lors de ses derniers déplacements, l’avion prenait soin de ne pas laisser de traces sur les sites de suivi de vols. Puis, il a réapparu dans les radars ce lundi 8 juin, parti du nord-ouest du Congo avant de se poser à Bordeaux où il devait entrer en révision. L’appareil pourrait être prochainement vendu aux enchères entre 20 et 25 millions d’euros, ou plus selon le faste de l’aménagement intérieur. « On est à l’affût et on poursuit la recherche des actifs. Dès qu’on peut saisir, on saisit », précise Me Jacques-Alexandre Genet, avocat de la société Commisimpex.