Arrestation de quatre jeunes militaires : l’OCDH proteste contre leur maintien en détention

Parfait Mabiala, Meldry Rolph Dissivoulou, Franck Donald Saboukoulou et Miangue Ossebi sont poursuivis pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ».

Au Congo, plus de six mois après leur arrestation, quatre jeunes militants sont toujours en détention alors que le 30 mars dernier, le juge avait ordonné leur remise en liberté provisoire. Le 11 juin, le procureur de la République a fait appel de cette décision. L’Observatoire congolais des droits de l’Homme proteste contre leur maintien en détention.

Parfait Mabiala, Meldry Rolph Dissivoulou, Franck Donald Saboukoulou et Miangue Ossebi, les quatre jeunes détenus, sont tous membres du mouvement politique Incarner l’Espoir. Arrêtés en fin d’année dernière après avoir critiqué le pouvoir, ils sont poursuivis pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État ».

Trois associations de défense des droits humains congolaises et internationales, dont l’OCDH, protestent contre leur maintien en détention. « La loi est claire : le procureur de la République à 24 h pour s’opposer à une ordonnance de mise en liberté provisoire », nous explique Trésor Nzila, directeur exécutif de l’OCDH.

Il rappelle la chronologie des faits : l’ordonnance de remise en liberté a été rendue le 30 mars, et le procureur de la République s’y est opposé le 11 juin. « L’acte du procureur de la République est illégal, voilà pourquoi je dis qu’il est, comme d’habitude, dans sa stratégie de manipuler négativement la loi à des fins punitives. Rien ne justifie aujourd’hui le maintien en détention de ces quatre activistes ! »

La loi congolaise dit que la détention préventive est « une mesure exceptionnelle » rappelle encore Trésor Nzila. « Elle ne peut excéder quatre mois et interdit qu’elle soit prolongée plus de deux mois or il s’avère que ces jeunes sont en prison depuis plus de six mois. »

Depuis quelques années, « les autorités congolaises harcèlent et poursuivent en justice les voix dissidentes pour les réduire au silence, ce qui est inadmissible », conclut Trésor Nzila.