COP 26 : Denis Sassou N’Guesso fait un plaidoyer du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo

Le président Denis Sassou N’Guesso est monté à la tribune de la Cop-26 le lundi 1er novembre, pour livrer le message du Congo.

 

L’intégral du discours du président Denis Sassou N’Guesso.

« Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernements,

Distingués Délégués,

Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi, avant tout propos, d’exprimer mes sincères remerciements à Sa Majesté la Reine Elisabeth II, au Gouvernement et au Peuple du Royaume-Uni, pour l’hospitalité et l’accueil chaleureux qui ont été réservés à ma délégation et à moi-même.

Permettez-moi aussi, en ma qualité de Président de la Commission Climat du Bassin du Congo regroupant 16 États d’Afrique Centrale et de l’Est, ainsi que le Royaume du Maroc, de dire toute l’importance que nous accordons à cette COP 26, particulièrement cruciale pour l’avenir de l’Humanité.

Mon pays, la République du Congo, se situe au sein du Bassin du Congo, cet immense massif de forêts et de tourbières qui est aujourd’hui le premier capteur de carbone net de la planète après la déforestation de l’Amazonie.

À elles seules, les tourbières de la Cuvette Centrale séquestrent 31 milliards de tonnes de carbone, soit trois années d’émissions mondiales. La place qu’occupe le Bassin du Congo dans la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris est donc absolument incontournable.

Vous l’avez clairement compris : le Bassin du Congo rend au Monde des services écosystémiques inestimables. Mais, que reçoit-il en échange ? Hélas, très peu.

En effet, les pays industrialisés, à qui incombe la responsabilité historique du dérèglement climatique, se montrent réticents à mobiliser les financements nécessaires à la concrétisation de leurs engagements. Les grandes difficultés auxquelles se heurte l’application de l’Article 6 de l’Accord de Paris, qui engage les pays riches à soutenir les efforts d’atténuation et surtout d’adaptation des pays en développement, en sont la preuve évidente.

La République du Congo, en ce qui la concerne, a déjà soumis au Secrétariat de la Convention sa Contribution Déterminée au niveau national révisée. Nos ambitions, qui prennent en compte l’ensemble des secteurs d’émission des gaz à effet de serre, ont été rehaussées et la République du Congo fait figure d’élève modèle au palmarès de l’écologie mondiale.

Je ne cesse de le répéter sur toutes les tribunes, depuis le Sommet de Rio en 1992, la détermination des pays du Bassin du Congo en général, et celle de la République du Congo en particulier à préserver ce vaste ensemble est totale. Toutefois, cet engagement va de pair avec la volonté, tout aussi inexorable, de poursuivre notre développement économique et social, pour le bien-être de nos populations. Ces deux objectifs ne s’excluent pas, ils se complètent.

Exiger de nous un ralentissement de notre développement pour que la Planète respire mieux, serait en effet profondément, injuste et même immoral.

C’est pourquoi vous me permettrez de faire ici, une fois de plus, le plaidoyer du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, initiative commune des pays membres de la Commission Climat du Bassin du Congo auxquels s’est joint le Royaume du Maroc, et qui n’attend plus qu’à être abondé avec l’engagement de tous nos partenaires.

En prenant la décision de protéger et de conserver le Bassin du Congo pour le bien de l’humanité, nous avons su prendre nos responsabilités.

A chacun désormais d’assumer les siennes.

Je vous remercie. »

COP26: les dirigeants africains appellent à la solidarité internationale

Le changement climatique s’aggrave et il représente un danger existentiel pour le Kenya, comme pour la majorité des pays africains.

 

Première journée lundi 1er novembre du sommet sur le climat à Glasgow. De nombreux chefs d’État ont déjà pris la parole, dont plusieurs dirigeants africains. À la tribune, les présidents de Mauritanie, du Gabon, de RCA, du Congo-Brazzaville et de Zambie, notamment, ont mis l’accent sur les lourdes conséquences qu’a déjà le dérèglement climatique dans leurs pays respectifs, et plus généralement sur le continent africain.

Le changement climatique s’aggrave et il représente un danger existentiel pour le Kenya, comme pour la majorité des pays africains, a estimé le président Uhuru Kenyatta :

« Les événements climatiques extrêmes, comme les inondations et la sécheresse, nous font perdre entre 3 et 5 % de notre PIB chaque année. De plus, ils aggravent l’insécurité alimentaire, et engendrent une concurrence entre communautés et entre pays, pour l’accès aux ressources. »

Plusieurs dirigeants africains ont affirmé avoir fait leur part en prenant des engagements pour le climat, même s’ils ne font pas partie des grands pollueurs. Ils appellent à la solidarité internationale pour faire face au changement climatique et à un engagement fort des pays développés : c’est notamment ce qu’a dit à la tribune le président nigérien, Mohamed Bazoum.

« Les pays pauvres comme les nôtres qui n’ont aucune responsabilité dans le dérèglement climatique sont aujourd’hui ceux qui paient le tribut le plus lourd au consumérisme promu par un modèle de développement, qui a fait peu cas des peuples et générations futures. Je voudrais lancer un appel aux pays émetteurs à respecter leurs engagements vis-à-vis des pays en développement », a-t-il prononcé.

L’aide se fait attendre

La promesse des pays riches de porter à 100 milliards par an leur aide climat aux pays en développement, à partir de 2020, n’est pas encore tenue.

Mais les dirigeants du continent n’ont pas été les seuls à s’exprimer. Car si ce grand rendez-vous est éminemment politique, une place est également faite à la société civile et à la jeunesse. Elizabeth Wathuti, une jeune activiste kényane, a rappelé leurs responsabilités aux chefs d’État :

« Les décisions que vous prendrez ici détermineront si les pluies reviendront sur nos terres. Les décisions que vous prendrez ici aideront à déterminer si les arbres fruitiers que nous plantons vivront ou périront, si les enfants auront de la nourriture et de l’eau. Je crois en notre capacité humaine à nous soucier profondément des autres et à agir collectivement. Je crois en notre capacité à faire ce qui est juste si nous nous laissons guider par notre cœur. Les enfants ne peuvent pas se contenter de mots et de promesses creuses. Ils attendent que vous agissiez. »

COP26 : le Congo sera le porte-parole de l’Afrique

L’Afrique a désigné son Ambassadeur pour la COP26 qui se tiendra du 31 octobre au 12 décembre 2021 en Ecosse.

 

La République du Congo sera le porte-parole du continent à ces assises qui se focaliseront sur les questions relatives au développement durable. La ministre de l’Environnement, du développement durable et du bassin du Congo, Arlette Soudan Nonault, a fait cette annonce. C’était au cours d’un atelier de restitution d’enquête auprès des populations sur le dérèglement climatique.

La Cop26 se tiendra à Glasgow du 31 octobre au 12 décembre prochain.  A cette occasion la membre du gouvernement a exposé les ambitions du Congo quant à la réduction des émissions de CO2. Elles devront être de de 48% en 2025 et de 54% en 2035, comme annoncé lors de la Cop21 de Paris.

Soudan-Nonault, a indiqué qu’afin de permettre au Congo de renforcer ses actions climatiques pour la mise en œuvre de ses obligations dans le cadre de l’Accord de Paris sur le Climat, le soutien de la communauté internationale est plus que jamais nécessaire, car il s’agit en premier lieu de préserver les tourbières de la Cuvette centrale du bassin du Congo. En effet, ces tourbières, mises en évidence par les chercheurs de l’Université de Leeds du Royaume Unis et de l’Université Marien Ngouabi (Umng) du Congo, couvrent une superficie de 145.000 Km2 et séquestrent près de 30 milliards de tonnes de carbone, ce qui représente 3 ans d’émissions de gaz à effet de serre de la planète.

Un autre sujet que le Congo pourrait porter lors de la Cop 26 à venir, c’est celui du Fonds bleu pour le bassin du Congo, avec pour objectif de mobiliser les ressources nécessaires auprès des États, des contributeurs et des investisseurs, en vue du financement de la mise en œuvre des programmes et projets concourant au développement durable et à la promotion de l’économie bleue. L’étude de préfiguration du Fonds bleu est arrivée à son terme. Elle comporte un pipeline de plus de 254 projets issus des Cdn des différents Etats, avec un plan d’investissement de près de 8 milliards de dollars, examiné et validé par les ministres de la Commission climat du bassin du Congo.

Le Bassin du Congo est composé de 16 pays, entre autres la République démocratique du Congo (Rdc), le Cameroun, le Gabon, la Zambie, la Guinée équatoriale, le Tchad et le Rwanda.

COP26 : le Congo et la Grande Bretagne échangent sur les préparatifs

Le sujet était au centre de l’échange par visio-conférence entre le ministre congolais du tourisme Arlette Soudan-Nonault, et le ministre britannique de l’Environnement, Lord Goldsmith Of Richmond Park.

La ministre du Tourisme et de l’Environnement, coordonnatrice technique de la commission climat du bassin du Congo (CCBC), Arlette Soudan-Nonault, s’est entretenue avec Lord Goldsmith Of Richmond Park, ministre britannique de l’Environnement, Alimentation et Affaires rurales par visio-conférence.

L’entretien entre ces deux personnalités a porté sur la problématique de l’opérationnalisation de la CCBC et de son instrument financier le Fonds bleu, la préparation de la COP26 qui se tiendra à Glasgow ainsi que la problématique des tourbières de la cuvette centrale.

La ministre Arlette Soudan-Nonault a saisi cette opportunité pour présenter à son homologue l’ambition des chefs d’État des pays membres de la CCBC pour concilier les changements climatiques et le développement économique, exprimée par la mise en place du Fonds bleu à l’initiative du président de la République, chef de l’État, président de la CCBC, Denis Sassou N’Guesso.

Quant aux préparatifs de la COP26 qui se tiendra à Glasgow, la coordonnatrice technique de la CCBC, a plaidé pour la prise en compte de la problématique de la CCBC dans l’agenda de ce grand rendez-vous planétaire.

A son tour, le ministre britannique a rassuré Arlette Soudan-Nonault de son implication personnelle afin que soit prise en compte la demande du Congo pour promouvoir le Fonds bleu qui les intéresse vivement.

Lord Goldsmith Of Richmond Park a souhaité également qu’une commission entre États soit mise en place pour un accompagnement par la Grande-Bretagne, en vue d’une gestion durable des tourbières situées au cœur des forêts du bassin du Congo, deuxième poumon écologique mondial.