Brazzaville : vers la bancarisation des recettes municipales

La réforme a été présentée lors de la récente session du conseil départemental et municipal de la ville capitale et devra contribuer à améliorer la gestion financière locale.

Pour les autorités municipales, le processus de bancarisation constitue une exigence de « l’orthodoxie financière », autrement dit une gestion prudente impliquant le respect de principes et de bonnes pratiques liés à la gérance des ressources de la commune.

C’est la commission chargée d’examiner le règlement du budget de la mairie exercice 2018 qui a édifié le conseil sur la nécessité de moderniser son administration, à travers la bancarisation, pour une meilleure traçabilité desdites recettes.

En effet, cette réforme concerne les paiements par anticipation (PPA) ; les renvois des PPA ; les paiements des créances ; les mandats, les recouvrements.

Ce projet constitue donc une nouvelle étape dans le processus de réformes du secteur des recettes municipales. Depuis 2017, des groupes de travail ont été mis en place pour recenser les contribuables potentiels de la mairie et essayer d’identifier la parafiscalité locale qui contribue au budget local.

Le but de cette enquête était non seulement de doter la municipalité de Brazzaville d’une liste exhaustive des impôts, taxes et tous les autres droits perçus au bénéfice des services municipaux, mais aussi d’éviter la dispersion des ressources.

Dans son discours de clôture, le président du conseil départemental et municipal, maire de la ville de Brazzaville, Christian Roger Okemba, a indiqué que la prochaine étape consistera à doter la municipalité d’un nouveau cadre législatif de la gestion de la collectivité locale. Il s’agit, selon lui, des outils qui vont compléter l’architecture juridique susceptible d’améliorer le quotidien des Brazzavillois.

Signalons que la cinquième session ordinaire administrative du conseil, tenue du 17 au 25 octobre, a permis aux autorités locales d’approuver d’autres mesures : l’autorisation d’inhumation dans les cimetières privés situés dans le périmètre urbain de Brazzaville et la réduction du coût des frais d’inhumation des enfants dont l’âge varie entre zéro et 10 ans ; le changement de dénomination du rond-point situé en face de l’aéroport international Maya-Maya, dans l’arrondissement 4 Moungali, en rond-point du Fespam ; de même que le rond-point situé en face de la maison commune de Poto-Poto, dans l’arrondissement 3, en « Place des Bantous de la capitale ».

La téléphonie mobile peut accélérer la bancarisation de la population

À l’occasion de la quatrième édition des rencontres entrepreneuriales, le Réseau international des Congolais de l’extérieur (Rice) a mis l’accent sur les aspects du financement de projets en appui de l’outil mobile dans la bancarisation.

« Pour sortir l’Afrique de la pauvreté, il faut augmenter le taux de bancarisation ; les technologies mobiles peuvent permettre à la population défavorisée d’accéder aux financements de leurs activités », a constaté Ambroise Fouti Loemba, président du Rice lors de la quatrième édition des rencontres entrepreneuriales qui s’est tenue à Paris, en fin novembre.

Parmi les problématiques abordées, l’argent mobile connu sous le terme de « mobile banking » ouvre de vastes perspectives. L’usage du téléphone portable gagne du terrain chez les Congolais et peut constituer un espoir sans précédent à faire valoir auprès des exclus bancaires. « Il nous faudrait profiter de cette opportunité pour que, via le téléphone portable, le taux de bancarisation augmente », a estimé le responsable du réseau.

Au cours de ce colloque ont été abordées également les difficultés face aux coûts de l’énergie et l’utilisation à bon escient de transferts d’argent de la diaspora. Entre autres solutions évoquées, les participants ont retenu l’énergie solaire comme une solution propice pour disposer de l’énergie à moindre coût. Quant aux transferts, les conférenciers ont cherché comment transposer cette masse d’argent destinée à la subsistance en un levier de développement.

À la fin de la rencontre, le Rice a récompensé trois lauréats pour rendre attractive la destination entrepreneuriale « Congo » : Madvy Kiemba, designer et créateur de la marque Etienne Eusty, Prix Rice de l’encouragement ; Lez Obambi, président de Wortis, Prix Rice de l’innovation, et à Anna Events pour Son of Sneakers, le Prix de la croissance.

Les trois Congolais mis en lumière ont exprimé leur bonheur d’être reconnus par la représentation de la diaspora. Pour Madvy Kiemba, « si toutes les conditions sont réunies, nous pourrons nous installer au Congo, créer des emplois et valoriser le savoir-faire congolais ».

Lez Obambi a, pour sa part, exprimé sa fierté devant ce premier prix venant des « siens ».« Wortis, qui a déjà des bureaux au Congo, au Gabon, en RDC, au Togo, au Bénin, veut s’implanter fortement sur le marché africain », a-t-il assuré.

Enfin, Anna Events a insisté qu’« Il est toujours flatteur et agréable de sentir la reconnaissance de ses pairs ».