Congo : les producteurs aquacoles formés pour mieux accéder au financement

Le développement de l’aquaculture au Congo fait face à un obstacle de taille : l’accès au financement. Pour répondre à ce défi, une formation dédiée à la mobilisation de fonds et à la gestion de projets aquacoles s’est ouverte le 11 juin à Brazzaville, réunissant une trentaine de participants.

 

Considérée comme un levier de lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire, l’aquaculture représente également une source importante de protéines pour les populations. Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), cette filière contribue au développement économique des zones rurales grâce à la création d’emplois et à une exploitation durable des ressources aquatiques. Dans cette optique, l’organisation soutient le Projet d’appui au développement de l’aquaculture commerciale, destiné à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Congo.

Le séminaire en cours, intitulé Atelier national de renforcement des capacités pour la promotion des investissements aquacoles, vise à former les producteurs sur la viabilité économique de leurs activités et la mise en place de plans d’affaires solides. Pendant trois jours, des opérateurs aquacoles, des représentants d’administrations, d’institutions de formation, de centres de recherche et de partenaires au développement se réunissent pour échanger leurs expériences et approfondir leurs compétences.

Dademanao Pissang Tchangaï, représentant résident de la FAO au Congo, a souligné l’importance de cette initiative : « Il s’agit d’aider les acteurs du secteur à concevoir des projets bancables en s’appuyant sur des outils d’analyse de rentabilité et de gestion financière. »

Parmi ces outils figure Utida, une application développée par la FAO pour évaluer les investissements aquacoles et structurer des plans d’affaires efficaces. Les participants bénéficient également des enseignements tirés d’une récente étude de cartographie, identifiant les zones du pays à fort potentiel aquacole, afin d’orienter au mieux les futurs investissements.

Lors de l’ouverture de la session, Pascal Robin Ongoka, directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, a rappelé les freins majeurs au développement du secteur : manque d’accès au crédit, déficit de compétences techniques, absence de données fiables, et structuration encore fragile. « Il est essentiel de former nos jeunes, nos entrepreneurs et les porteurs de projets pour attirer davantage d’investissements publics et privés », a-t-il insisté.

Cette formation se distingue par une approche pratique, permettant aux participants de manipuler directement l’outil Utida. Les travaux couvrent l’ensemble des aspects financiers d’un projet aquacole : facteurs influençant la rentabilité, estimation des revenus, gestion des coûts et bénéfices, mais aussi lecture et élaboration de documents comptables tels que le compte de résultats, les flux de trésorerie ou encore le bilan.

Coopération : le Cameroun et le Congo entendent mettre un point particulier à l’aquaculture

L’annonce a été faite à Yaoundé le 22 Février dernier, à la suite d’une réunion qui a vu la participation du ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, de l’ambassadeur du Congo au Cameroun Valentin Ollessongo.

Cette rencontre a regroupé le ministre camerounais du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, de l’ambassadeur du Congo au Cameroun Valentin Ollessongo qu’accompagnaient ses collaborateurs, des responsables de l’Agropole Pisciculture, ceux du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales  et, enfin, ceux de  la Chambre d’Agriculture, des Pêches, de l’Elevage et des Forêts.

Lors de la tenue prochaine  de la commission mixte dont les assises vont se tenir à Brazzaville, les deux pays ont pris la résolution de mettre dorénavant un accent particulier sur l’aquaculture,  afin d’impulser une nouvelle dynamique dans ce domaine. Autre information donnée par le ministre du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana à la fin des travaux qu’il présidait.

Pour Valentin Ollessongo, l’ambassadeur du Congo au Cameroun : « L’heure n’est plus au discours, l’heure est à l’action, afin que le Congo tire profit de l’expérience du Cameroun.  A quelques semaines des assises de Brazzaville, il est important, que les experts réfléchissent aux stratégies pour booster la coopération entre nos deux  pays. Pour l’heure, les discussions techniques sont engagées pour l’excellence des relations entre nos deux pays dont les frontières communes n’ont jamais été fermées ».

La concertation du 22 Février dernier a permis au coordonnateur national de la filière aquaculture Adrian Ngo’o Bitomo de montrer le chemin parcouru par le Cameroun, à travers son gouvernement qui a mis en place, un Programme Agropoles.

Il est désormais possible de trouver du poisson produit localement, dans sept des dix régions administratives que compte le Cameroun. Une avancée saluée par les responsables du ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales qui ont profité de la présence des autres, pour donner les plans techniques de production aux 400 opérateurs qui s’activent à travers le pays dans l’engraissement du poisson (silure et carpe).

Le Programme accompagne généralement le ministère du Commerce dans toutes ses actions promotionnelles des produits du terroir. Dans cet esprit, le ministre du Commerce a rappelé que les pouvoirs publics ont un rôle de protection de l’espace, de manière à garantir les débouchés aux opérateurs économiques.

Tout cela ne va pas sans difficultés et, Adrian Ngo’o Bitomo, lors de sa présentation, est revenu sur les contraintes liées à l’aquaculture, entre autres, l’alevin, l’aliment, le taux de gaz carbonique et le taux d’acidité de l’eau.

En Afrique centrale, au-delà des espaces maritimes, la sous-région est arrosé par des cours d’eaux et des marécages qui peuvent servir à l’aménagement des étangs piscicoles. Si les mesures impulsées par Luc Magloire Mbarga Atangana et ses invités sont mises en œuvre, il serait loisible d’inverser la tendance en matière d’importations de poisson pour laquelle les pays dépensent des centaines de milliards par an.