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Congo : plus d’un quart des jeunes filles concernées par les avortements clandestins

Avec un taux d’avortements illicites atteignant 31,3 % chez les jeunes femmes de 20 à 24 ans et 25,9 %…

Avec un taux d’avortements illicites atteignant 31,3 % chez les jeunes femmes de 20 à 24 ans et 25,9 % chez les adolescentes de 15 à 19 ans, l’Association congolaise pour les droits et la santé (ACDS) tire la sonnette d’alarme sur une situation devenue un véritable problème de santé publique.

 

La pratique des avortements clandestins connaît une progression inquiétante au Congo, en particulier chez les adolescentes et les jeunes femmes. C’est ce que révèle l’Association congolaise pour les droits et la santé (ACDS), lors d’une causerie-débat organisée le 1er octobre à Brazzaville, à l’occasion de la Journée mondiale de la contraception.

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Devant une cinquantaine de jeunes filles et adolescentes réunies au siège du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), l’ACDS a présenté les résultats d’une étude du ministère de la Santé et de la Population, dressant un tableau préoccupant de la situation.

Des chiffres alarmants

25,9 % des adolescentes âgées de 15 à 19 ans ont recours à l’avortement clandestin. Ce taux grimpe à 31,3 % chez les jeunes femmes de 20 à 24 ans. Les avortements illicites sont aujourd’hui la principale cause de mortalité maternelle chez les jeunes filles, représentant 25 % des décès dans la tranche d’âge de 10 à 24 ans. Chez les adolescentes de 10 à 15 ans, ces pratiques sont responsables de 10 % des décès maternels. Le taux de mortalité maternelle et néonatale au Congo est estimé à 304 décès pour 100 000 naissances vivantes.

Selon la directrice exécutive de l’ACDS, la législation actuelle contribue indirectement à l’essor de ces pratiques dangereuses.

« L’avortement non sécurisé est une cause majeure, mais évitable, des décès maternels. Les interdictions strictes poussent les jeunes filles vers des solutions clandestines, souvent risquées », a-t-elle déclaré.

Au-delà de la sensibilisation des jeunes, l’ACDS appelle les pouvoirs publics à adapter les politiques de santé et le cadre juridique pour réduire les risques liés aux avortements clandestins. Créée en 2019, l’association œuvre pour le droit à la santé, le renforcement des compétences médicales et la mise en place d’un environnement favorable à la santé sexuelle et reproductive.

En mettant ces chiffres au centre du débat, l’ACDS espère provoquer une prise de conscience nationale sur un phénomène souvent passé sous silence, mais qui coûte chaque année la vie à de nombreuses jeunes Congolaises.

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