Alors que le Congo vient d’accueillir le premier congrès mondial des peuples autochtones et des communautés locales des trois bassins forestiers, plusieurs organisations nationales et internationales dénoncent un projet de décret sur le permis « Niambi », qui mettrait en danger un secteur sensible du parc national de Conkouati-Douli. Ce permis d’exploration d’hydrocarbures serait attribué à la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) et à une entreprise privée chinoise, Oriental Energy.
Les organisations congolaises et leurs partenaires internationaux signataires d’une déclaration commune estiment que ce projet est incohérent avec les engagements du gouvernement congolais en matière de protection de l’environnement. Selon Christian Mounzeo, coordonnateur national de l’ONG Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH), « on ne peut pas être engagé sur le plan international à vouloir témoigner d’un leadership en matière de protection de l’environnement et dans le même temps, avoir une pratique à l’antipode de ce type d’engagement ».
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Kim Aumonier, responsable suivi et droits au sein de la Rainforest Foundation UK, souligne que les processus ne sont pas prêts pour la signature de ce décret, notamment en l’absence d’étude d’impact environnemental et de processus de consentement libre, préalable et informé par les communautés qui pourraient être impactées par cette licence.
Les organisations signataires de la déclaration en appellent au président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, pour qu’il ne signe pas ce décret et qu’il interdise toute exploration et exploitation minière dans le parc de Conkouati-Douli. Elles estiment que cela est essentiel pour protéger la biodiversité exceptionnelle de ce parc et les droits des peuples autochtones et communautés qui y vivent.