Congo : le Sénat donne son feu vert à deux accords avec la BEI pour accélérer la transformation numérique

Le Sénat congolais a autorisé, le 28 juillet, la ratification de deux importants accords signés avec la Banque européenne d’investissement (BEI), dans le cadre du Projet d’accélération de la transformation numérique (PATN).

 

Réunis en session plénière sous la présidence du président de la chambre haute, les sénateurs ont donné leur feu vert à un contrat de financement et à une convention de subvention visant à moderniser les services numériques dans le pays.

Signé le 30 décembre 2022, le contrat de financement prévoit un crédit de 26 millions d’euros octroyé par la BEI pour soutenir la mise en œuvre du PATN. Ce projet d’envergure, d’un coût global estimé à 135 millions d’euros (plus de 88 milliards FCFA), est cofinancé par plusieurs partenaires, dont l’Union européenne et la Banque mondiale. À travers cette initiative, le Congo entend moderniser ses systèmes d’information publics et dynamiser l’économie numérique.

Le projet, qui s’étendra sur la période 2023-2028, comporte deux volets majeurs : le renforcement de l’environnement propice à l’accélération numérique, et l’amélioration de l’accès et de la qualité des services numériques centrés sur les besoins des citoyens.

Le second accord, signé le 30 décembre 2023, porte sur une convention de subvention à l’investissement. Celle-ci inclut une subvention d’investissement de la BEI d’un montant de 6,7 milliards FCFA et une aide technique de l’Union européenne estimée à près de 2,7 milliards FCFA. L’objectif est de faciliter la mise en œuvre de services numériques dans des domaines clés comme l’éducation, la santé, l’état civil, l’identification électronique, et de favoriser l’inclusion numérique par le biais d’une connectivité élargie.

Au cours des débats, les sénateurs ont soulevé des questions liées aux mécanismes envisagés pour réduire la fracture numérique et optimiser l’utilisation des fonds décaissés. Le président de la Commission économie et finances du Sénat, Jean-Marie Andziba Epouma, a salué l’initiative, soulignant que « le numérique, considéré comme le pétrole du 21ᵉ siècle, représente un puissant levier de croissance ».

Les deux textes de loi ont été défendus devant la chambre haute par le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Léon Juste Ibombo, et son collègue chargé des Finances et du Budget, Christian Yoka. Ils ont tous deux réaffirmé l’engagement du gouvernement à faire du numérique un pilier du développement durable au Congo.

Congo : Presight ai ltd poursuit son projet de transformation numérique

Le sujet était au centre de la rencontre entre le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Léon Juste Ibombo et une délégation de la société « Presight ai ltd ».

 

Le ministre Léon Juste Ibombo a reçu une délégation de la société « Presight ai ltd » conduite par Sheik Hosenbocus, directeur du développement des affaires, ce jeudi 02 novembre 2023. Les échanges portaient sur le suivi du protocole d’accord signé entre les deux parties en 2022.

Cet accord s’inscrit dans le cadre de l’opérationnalisation du Plan national de développement ( PND 2022-2026). Il a pour but de favoriser la transformation numérique du secteur public ainsi que d’accompagner le Congo dans l’implémentation des différents projets liés audit domaine en combinant compétences, efforts et connaissances afin d’atteindre les objectifs fixés dans le Plan Congo Digital 2025.

« le processus est en train de progresser et on aimerait commencer les travaux au début de l’année prochaine », a expliqué Sheik Hosenbocus.

Congo : 55 milliards de F pour accélérer la transformation numérique

Les autorités gouvernementales congolaises ont lancé mardi 24 janvier à Brazzaville, le Projet d’accélération de la transformation numérique (PATN).

 

Financé à hauteur de 55 milliards de FCFA (100 millions de dollars) par la Banque mondiale, le PATN est prévu pour cinq ans. Son directeur des infrastructures pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Franz Dress-Gross, a fait s’est rendu dans la capitale congolaise pour le démarrage dudit projet.

Les missions assignées au PATN sont précisées par Seck Mangouani Francis, son coordonnateur : « Son premier objectif est d’accroitre l’accès des populations mal desservies à l’internet haut débit et le second est d’améliorer les capacités du gouvernement à fournir des services publics adaptés au numérique », a-t-il indiqué. C’est une information publiée dans une publication d’RFI publié le 25 janvier 2023.

Le projet PATN bénéficiera également des financements de plus de 26 milliards de FCFA sous forme de don et de prêt de l’Union européenne (UE) et de la Banque européenne d’investissement (BEI).

James Claude : « Numérisation de l’Afrique : si la vision est claire, le reste suivra »

Créé il y a vingt ans et historiquement positionné sur l’Afrique, Global Voice Group (GVG) fournit aux gouvernements et aux autorités de régulation des solutions informatiques de gouvernance, d’assurance revenus et de conformité réglementaire. Initialement focalisé sur le monitoring du trafic voix et données, le groupe a progressivement diversifié ses outils pour répondre aux enjeux de la numérisation du continent. Explications de James Claude, son PDG.

Que faut-il retenir du bilan de GVG en Afrique, où le groupe est implanté depuis sa création ?

Suite à la libéralisation du marché des télécoms, dans les années 2000, GVG est devenu un partenaire clé des régulateurs en leur permettant de mettre en place des outils de recouvrement des taxes dues par les opérateurs, d’abord en appliquant une micro-taxe sur les appels entrants grâce au monitoring, qui a permis d’optimiser la qualité de service et les recettes de l’Etat, puis en les dotant progressivement des outils technologiques nécessaires aux bonnes prises de décision.

Quels sont les exemples les plus emblématiques ?

En 2008, nous avons déployé au Congo Brazzaville une plateforme de monitoring de l’ensemble du trafic téléphonique. Depuis, le régulateur local fait figure d’exemple en Afrique centrale. Nous avons aussi obtenu d’excellents résultats en partenariat avec les autorités fiscales et les  banques centrales en Tanzanie, au Rwanda et au Ghana face aux problématiques soulevées par l’essor du mobile money. GVG a commencé avec une solution et aujourd’hui, onze plateformes répondent aux divers besoins de nos partenaires, dans une douzaine de pays.

En quoi consistent vos dispositifs anti-fraude et anti-blanchiment d’argent, plus méconnus ?

La fraude par SIM box, qui permet de faire passer un appel international pour un appel local via Internet, entraîne un manque à gagner pour l’Etat et les opérateurs, en plus d’altérer la qualité de service. Notre service de détection directe de ce type de fraude est le premier du genre. À ce jour, les millions d’appels passés au crible ont permis d’identifier plus de 300 000 numéros uniques frauduleux.

Notre solution anti-blanchiment d’argent, qui commence à être déployée, va compléter et renforcer le dispositif de monitoring des transactions d’argent mobile en donnant une visibilité totale sur les transferts d’argent à l’échelle nationale et internationale.

Vos missions de prestataire technique des autorités publiques vont-elles forcément à l’encontre des intérêts des opérateurs ?

Nous avons un objectif : permettre aux régulateurs de défendre leurs prérogatives. En fournissant des informations fiables et complètes sur le volume traité par chaque opérateur, le monitoring du trafic téléphonique permet aux Etats de s’assurer du paiement de ce qui leur est réellement dû, tout en évitant aux opérateurs des sanctions pour défaut de facturation. Par notre action, nous contribuons à la visibilité et à la transparence du secteur.

Au-delà du cadre national, dans quelle mesure contribuez-vous à la numérisation du continent ?

La transformation numérique de l’Afrique implique un effort régional, d’où l’importance du partenariat avec Smart Africa. Nous sommes un partenaire privilégié de cette Alliance, qui oeuvre au développement socio-économique de l’Afrique grâce au levier des TIC, en l’accompagnant sur la voie d’un marché numérique unique. C’est un projet de longue haleine, qui bénéficie du soutien de l’Union africaine et comprend de multiples volets tels que les infrastructures et l’identification numérique, la formation, l’harmonisation réglementaire, la confidentialité des données etc. L’idée n’est pas de se caler sur ce qui s’est fait en Europe mais de s’adapter à la réalité africaine en travaillant par exemple sur des alternatives à la fibre optique pour interconnecter les pays africains, ce qui permettra d’avancer beaucoup plus vite.

Grâce à notre longue expérience sur le continent, nous avons une idée claire des défis auxquels les autorités sont confrontées, au premier rang desquels le financement de programmes numériques ambitieux et le manque de données disponibles pour la prise de décisions. C’est pourquoi la collecte de données et la gestion du Big data sont au coeur de toutes nos solutions.

Compte tenu des besoins, quelle est la feuille de route de GVG pour contribuer à la numérisation des pays africains ?

Quand on parle de transformation numérique, la question de l’identité numérique est centrale : c’est ce qui permettra aux citoyens de participer activement à l’économie numérique. Dans de nombreux pays, l’état civil est défaillant, ce qui exclut les citoyens de l’économie réelle. Il faut sensibiliser les gouvernements à ce problème. L’un des moyens d’y remédier, c’est de consolider une base de données des abonnés téléphoniques. Vu le taux de pénétration de la téléphonie mobile en Afrique, ce canal permet une base solide d’identification de la population. Il s’agit pour l’instant d’enregistrer les abonnés des différents opérateurs dans la plateforme commune de registre SIM afin de créer une base de données nationale.

Une identification numérique appropriée permettra au gouvernement de fournir de meilleurs services à ses citoyens. Combinée à nos plateformes d’acquisition de données, elle contribuera à mieux lutter contre l’usurpation d’identité et les autres types de fraude associés à l’économie numérique.

Pourquoi l’Estonie est-elle souvent citée comme modèle de nation numérique ?

Ce petit pays de l’ex-URSS a misé sur les nouvelles technologies pour construire son administration jusqu’à devenir leader mondial de la transformation numérique. Aujourd’hui, tous les services sont disponibles en ligne, n’importe quel acte de la vie quotidienne peut se faire en quelques clics, même voter ! Aux dernières élections, 60 % de la population a voté en ligne. L’identification numérique y est très bien faite, c’est un modèle à suivre, transposable en Afrique et c’est pourquoi GVG y a ouvert son centre de R&D. Tout est une question d’investissement. Si la vision est claire, le cadre réglementaire et institutionnel suivra.