Liberté de la presse 2023 : le Congo au 81e rang sur 180 au classement mondial

La 21e édition du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) place le Congo 81eme sur 180.

 

La République du Congo occupe la 81e place sur les 180 du classement mondial de la liberté de la presse. La 21e édition révèle des évolutions majeures et parfois radicales, liées à une instabilité politique, sociale et technologique.

L’influence du pouvoir se ressent fortement sur le secteur médiatique, pluraliste en apparence, mais où l’autocensure demeure la règle. Les détentions arbitraires de journalistes sont rares, mais peuvent s’avérer très longues.

Selon le RSF, l’édition 2023 du Classement mondial de la liberté de la presse, qui évalue les conditions d’exercice du journalisme dans 180 pays et territoires, est publiée à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai. Il apparaît que la situation est “très grave” dans 31 pays, “difficile” dans 42 et “problématique” dans 55, alors qu’elle est “bonne” ou “plutôt bonne” dans 52 pays. Autrement dit, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans seulement 3 pays sur 10.

RSF : plus de 1000 professionnels des médias tués dans le monde depuis 2010

Reporters sans frontières (RSF) et huit procureurs issus de pays divers appellent leurs confrères à « agir contre l’impunité » des crimes visant les journalistes.

 

Plus de 1000 journalistes et collaborateurs des médias dont 50 en 2022 ont été assassinés depuis 2010. C’est chiffre ont été donnés par l’ONG RSF dans un communiqué ce mercredi 02 novembre 2022. Dans ce communiqué, RSF et huit procureurs de différents pays demandent à leurs confrères d’ « agir contre l’impunité » des crimes visant les professionnels des médias.

Cet appel survient à l’occasion de la « journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes », instaurée par l’ONU en mémoire de deux reporters français de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali.
Il a été initié par RSF pour « faire savoir aux procureurs confrontés à des situations difficiles qu’ils ne sont pas seuls, et aux victimes qu’elles peuvent obtenir justice », a expliqué l’ONG dans un communiqué.

« Nous sommes consternés que plus de 1.000 journalistes et collaborateurs des médias aient été assassinés dans le monde depuis 2010 et 118 ont disparu depuis 2016, selon RSF », déclarent les premiers signataires du texte, huit procureurs travaillant notamment au Mexique, en République démocratique du Congo, au Congo Brazzaville, au Royaume-Uni ou en Serbie.

« Pour la seule année 2022, 50 ont déjà été tués du fait, ou dans l’exercice, de leur mission d’information », poursuivent ces acteurs de la justice, parmi lesquels le procureur en charge de l’assassinat du journaliste d’investigation Jan Kuciak en Slovaquie, Matus Harkabus, l’ancienne procureure générale du Brésil Raquel Dodge et l’actuel procureur général de Gambie, Hussein Thomasi.

Or, « selon l’Unesco, près de 90 % des crimes contre les journalistes restent malheureusement impunis », s’indignent-ils, citant le cas du Mexique, où « 88% des assassinats de journalistes demeurent dans l’impunité totale », ou des Philippines, où « les responsables principaux du massacre de 32 journalistes en 2009 sont toujours en liberté ».

De même, « les commanditaires des assassinats de Norbert Zongo au Burkina Faso en 1998, d’Anna Politkovskaïa en Russie en 2006, de Gauri Lankesh en Inde en 2017, parmi tant d’autres, demeurent non sanctionnés du fait d’une désinvolture fautive voire d’un camouflage de la part des autorités », s’indignent les signataires.
Pour changer la donne, ils invitent la profession à respecter comme eux une dizaine d’engagements, tels que « résister aux pressions de toutes sortes », « mener des enquêtes impartiales » ou encore « collaborer avec leurs homologues internationaux ».

Congo : le journaliste Raymond Malonga condamné à six mois de prison

Le directeur d’un hebdomadaire satirique congolais critique du régime en place a été condamné lundi à six mois d’emprisonnement ferme et à payer une amende de 30 millions de FCFA.

 

Le journaliste Raymond Malonga a été condamné à six de prison et à payer une amende de 30 millions de FCFA. Arrêté au début du mois de février pour diffamation, il a été jugé devant la Chambre correctionnelle du tribunal de Brazzaville qui l’a reconnu coupable. L’information a été confirmée par sa famille et plusieurs journalistes locaux l’ont relayée sur les réseaux sociaux.

« Raymond Malonga, 60 ans, a été jugé devant la Chambre correctionnelle du tribunal de Brazzaville qui l’a reconnu coupable de diffamation, l’a condamné à six mois de prison et à payer une amende de 30 millions de FCFA (plus de 45 000 euros) », a déclaré Trésor Nzila de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH).

Le directeur de l’hebdomadaire satirique « Sel-Piment », aurait diffamé Georgette Okemba, épouse de l’Amiral Jean-Dominique Okemba, conseiller spécial du président Denis Sassou Nguesso, l’accusant d’avoir détourné un milliard de FCFA (1,5 million d’euros) du Trésor public. Arrêté début février sur le lit dans une clinique où il suivait un traitement, il avait été conduit directement à la maison d’arrêt.

Il faut dire que peu avant son arrestation son journal avait été suspendu pour une durée indéterminée par le Conseil supérieur de la liberté de communication que dirige Philippe Mvouo, un ancien ministre (2002-2007) et membre du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir).

Notons que sa condamnation intervient le 3 mai alors que le monde célèbre la Journée internationale de la Liberté de la presse.

« Par cette condamnation le Congo envoie un signal négatif et inquiétant de la liberté de la presse », a indiqué Trésor Nzila. « On ne peut pas écoper d’une peine d’emprisonnement pour diffamation et d’une amende qui n’est pas proportionnelle à la faute », a-t-il encore dénoncé.

Rappelons que le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontière (RSF) en 2020, met le Congo à la 118e place sur 180.