Vernissage : un hommage à Marcel Gotene

Les œuvres de Marcel Gotene seront exposés du 19 février au 19 mais 2018, au centre international de conférence de Kintélé.

 » Gotene au cœur du cosmos », c’est le thème de l’exposition qui aura lieu, du 19 février au 19 mai 2018, au centre international de conférence de Kintélé pour rendre hommage à Marcel Gotene. Le président Denis Sassou N’guesso assistera au vernissage, la journée inaugurale.

Cette exposition, qu’est à la fois une manière de faire connaitre les productions artistiques de Marcel Gotene, aura une partie scientifique. Le programme y relatif prévoit, en effet, le mardi, 20 février 2018, un colloque international, marqué par une leçon inaugurale du Professeur Théophile OBENGA.

A la suite de la leçon inaugurale, d’autres thématiques seront développées autour de la personne et l’œuvre de Marcel Gotene. Les éminences grises scruteront le sens et l’essence des œuvres de Gotene. Une peinture sur tableau qui est pleine de scènes de danse, de petites maisons en paille, de rivières où glissent les pirogues, de chasseurs armés de sagaies…

Naviguant entre le figuratif et l’abstrait, Marcel Gotène s’est voulu original, en créant des personnages, des paysages, des atmosphères au surréalisme déroutant. Son univers est fait de blanc, de bleu, de rouge, de jaune, de noir, de vert et d’un peu de marron. Il n’hésite pas à créer des êtres monstrueux à deux têtes. Une inspiration qui a fait de lui Gotene, que le Congo rend hommage par cette exposition.

Artiste- peintre, sérigraphie et tapissier congolais. Marcel Gotene vint au monde vers 1939 à Yaba, dans le district d’Abala (département des Plateaux). C’est à l’age de 8 ans qu’il débarque à Brazzaville, où il est recueilli par un membre de sa famille. « Mal nourri, mal soutenu », il arrête ses études. A cette époque, une ambition l’anime et hante ses pensées : « Dessiner en se servant du charbon de bois comme pinceau et couleur à la fois. » ce qui deviendra, pour lui une passion et qui le conduit, en 1951, l’école de peinture de Poto-Poto, qui venait d’être créée la même année. Sa philosophe, « rester original », l’amène à dessiner. C’est ainsi qu’il se met à explorer sa personnalité. Au sein de l’école de peinture de Poto poto il s’emploiera à creuser ainsi qu’à tracer sa propre voie en recherchant avant tout sa liberté de création.

Il a exposé ses œuvres à la foire de Brazzaville, avec des gouaches. Les ventes sont plutôt bonnes : il gagne 8 000 francs, une somme importante à l’époque, une somme d’argent qui lui a permis de s’équiper et d’explorer d’autres cieux que son Congo natal. Sa première exposition à l’étranger, en 1954, au Cercle de la France d’Outre-mer à Paris a marqué un tournant décisif dans sa carrière artistique, devenant, ainsi le porte-étendard de la peinture congolaise dans les expositions les plus prestigieuses. L’homme s’oriente vers l’apprentissage.

S’il travaille avec le maître afin de s’améliorer, le jeune Gotene se sent isolé, d’autant qu’il ne maîtrise pas encore la langue française. Il en apprend néanmoins beaucoup avant de regagner son pays. Lors d’un nouveau séjour en France, il s’inscrit à l’École nationale des arts décoratifs d’Aubusson, où il étudie de façon plus académique la tapisserie. Il rentre dans son pays en 1975, avant de repartir en France en 1983.

La carrière de Marcel Gotene a été couronnée de nombreux prix et distinctions au Congo et à l’étranger. C’est bien au cours de cette aventure artistique qu’il a, autant, exposé et vendu de nombreux tableaux. Pourtant, être peintre et vivre de son art n’a pas été facile pour ce natif d’Abala. Mais il se souvient, avec une certaine amertume, d’une époque où il se sentait méprisé par la société. Aussi pouvait-il déduire : « Je ne suis pas venu au monde pour changer l’homme, mais j’aime le respect. »