Le sénat adopte deux accords signés entre le Congo et la Banque Mondiale

L’un porte sur le Projet des Réformes Intégrées du Secteur Public (PRISP) et l’autre sur la forêt et la diversification économique.

Les sénateurs viennent d’adopter deux accords de financement, signés le 23 juin 2017, entre la République du Congo et la Banque mondiale (BM). Ces accords concernent le Projet des Réformes Intégrées du Secteur Public (PRISP) et la forêt et la diversification économique. Celui sur le PRISP, d’un montant de quarante millions de dollars, comporte entre autres la modernisation de l’administration publique, le renforcement de la mobilisation des revenus et de la gestion de la dépense, l’amélioration de la transparence et de la responsabilité, pour ne citer que celles-là. Les conditions de négociation se déclinent en un taux d’intérêt de 1,25% par an sur le solde du crédit retiré ; une commission de service de 0,75% par an sur le solde du même crédit ; un taux maximal d’engagement de 0,5% par an sur le solde de crédit non libéré.

Le paiement des intérêts, du taux maximal d’engagement et de la commission de service se fera semestriellement, tous les premiers jours du mois de février et tous premiers jours du mois d’août de chaque année. Le remboursement du principal des crédits en revanche, s’effectuera en deux échéances annuelles à savoir : du 1er août 2022 au 1er février 2032, puis du 1er février 2032 au 1er août 2042. Le crédit principal quant à lui, sera remboursé en pourcentage pour les trois échéances prévues soit 1,65 % pour les deux premières et 3,35% pour la troisième. Ce qui correspond à 377.700.232,8 francs CFA et 766.845.27, 2 francs CFA en valeur absolue. Le crédit sera remboursé en dollar américain pendant une durée de vingt-cinq ans avec un moratoire de cinq ans. La mise en œuvre de l’accord de financement entrera en vigueur une fois que les instruments de ratification auront été présentés à la Banque Mondiale par le Congo.

Le deuxième accord pour sa part, est un don d’un montant de 6.509.761 dollars destiné au projet forêt et diversification économique. C’est un projet dont l’objectif est de renforcer la capacité du Congo en matière de promotion de la mise en œuvre de la législation en matière forestière ; à créer un environnement favorable à la participation de la population locale et du secteur privé à la gestion durable de la forêt et au reboisement.

Les objectifs dudit projet sont subdivisés en trois parties :

1/- le renforcement des capacités institutionnelles du ministère de l’Economie forestière, à savoir le renforcement de la capacité opérationnelle et de gestion, du cadre réglementaire en matière forestière et de la conservation de la nature, de la gestion de l’environnement ; la promotion du développement durable et la coordination du projet.

2/- la création d’un environnement favorable aux activités du secteur privé et des petits propriétaires dans le secteur forestier. En d’autres termes, l’afforestation et le reboisement, les petites et moyennes entreprises forestières, les services environnementaux.

3/- l’implication de la population locale et autochtone dans la gestion des ressources forestières.

Le projet foret et diversification économique reçoit ainsi un financement supplémentaire dans le cadre de l’accord signé entre les deux parties en 2012. Son montant s’élève à 32.600.000 dollars dont 22.600.000 destinés au Congo et 10.000.000 dollars pour la Banque Mondiale.

Le Japon donne plus de 2,7 millions dollars pour les populations vulnérables du Pool

Cet appui financier qui arrive à point nommé, selon les autorités congolaises, sera géré par la Banque mondiale.

Le Japon a octroyé lundi 12 février au Congo, selon un accord de don, une aide de 2,75 millions de dollars (plus de 1,3 milliard de FCFA) destinée au financement d’un projet de promotion des moyens de subsistance durable dans le département du Pool en faveur de ses populations vulnérables qui sortent d’une latente crise. Cet appui financier qui arrive à point nommé, selon les autorités congolaises, sera géré par la Banque mondiale.

Accordée par le Japon à travers son Fonds de développement social, cette aide accordée aux populations vulnérables du Pool affectées par la violence arrive à point nommé, selon Ingrid Olga Ebouka Babackas, ministre du Plan : « Il faut restaurer l’autorité de l’Etat. L’Etat doit pouvoir apporter toutes les garanties pour que les populations retrouvent une capacité à travailler, à répartir vers leurs activités quotidiennes. C’est en cela que ce don est particulièrement important pour nous le Congo », a-t-elle indiqué.

Cette aide va toucher également le volet DDR (Démobilisation, désarmement et réinsertion) qui est lui-même diversifié, selon les explications d’Euloge Landry Kolélas, Haut-Commissaire à la réinsertion des ex-combattants : « Le DDR est un tout. On ne peut pas s’occuper rien que des ex-combattants sans s’occuper des populations civiles qui ont aussi beaucoup souffert. Donc, ce don (japonais) concerne le relèvement communautaire », a-t-il dit.

Le don sera géré par la Banque mondiale. Djibrila Issa, son représentant résident au Congo a relevé un fait : « Il est temps de passer des projets d’urgence à des projets d’avenir, car l’absence des perspectives d’avenir mène au désespoir et le désespoir peut mener à la violence », a renchéri Issa.

A en croire les autorités congolaises, la coopération entre Brazzaville et Tokyo est très dynamique.

La Banque mondiale entend contribuer a la dynamique de développement agricole

Les assurances ont été données lors de la restitution au gouvernement de la mission de pré-évaluation du Projet de Transformation Agricole pour l’Afrique de l’Est et du Centre.

Le représentant résident de la Banque Mondiale en République du Congo, M. Djirilla Issa, a indiqué, le 19 janvier dernier à Brazzaville, que son institution va contribuer à la dynamique de développement de l’agriculture et à la diversification de l’économie.

«Le potentiel agricole du Congo est indéniable avec tout ce qu’il y a comme ressources en eau, comme ressources agricole, comme marché domestique, mais aussi comme marché régional et sous-régional. Nous sommes ravis à la Banque Mondiale de pouvoir contribuer à cette dynamique de développement de l’agriculture», a déclaré M. Djibrilla, lors de la restitution au gouvernement de la mission de pré-évaluation du Projet de Transformation Agricole pour l’Afrique de l’Est et du Centre, effectuée par l’équipe de la Banque Mondiale du 15 au 19 janvier 2018.

La Banque Mondiale est disposée à  appuyer le Congo pour que ce projet puisse se faire dans les bonnes conditions,  pour relever les défis de présenter ce projet au conseil d’administration de la BM en mai 2018, a révélé M. Issa, ajoutant qu’elle va appuyer les efforts du Congo pour le développement de l’agriculture, pour la sécurité alimentaire mais aussi pour  l’agriculture commerciale.

Il a notamment remercié les Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, M. Henri Djombo, et de la recherche et de l’innovation Technologique, M. Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou, de leur engagement pour le leadership de conduire toute cette stratégie de  développement agricole, mais aussi de réunir  tous les acteurs qui sont concernés. Le représentant de la Banque Mondiale a invité tous les départements qui sont concernés à travailler ensemble pour relever les défis d’une activité qui est transversale par nature, le développent de l’agriculture.

Il a souligné le fait que l’agriculture et le projet ECAAT, qui est en préparation, sont en droite ligne et correspondent bien aux orientations du gouvernement. Diversifier l’économie devient maintenant un impératif pour le Congo et l’agriculture a le potentiel qu’il faut pour le faire.

«La recherche est un élément fondamental pour le développement de l’agriculture. Il ne faudrait pas que nous ayons des solutions qui viennent d’ailleurs, mais que nous ayons aussi des solutions qui soient adaptées au contexte et aux besoins du Congo pour que nous puissions le faire et c’est par la recherche fondamentale et la recherche opérationnelle», a-t-il dit.

Pour lui, le Congo ne peut rien entreprendre sans une bonne connaissance des enjeux et surtout de la matière. «L’on ne peut réussir sans réflexion préalable. La recherche constitue le domaine par excellence de la réflexion, de l’anticipation, la connaissance de ce domaine», a-t-il notifié.

A cet effet, il a signalé la nécessité de la coordination de la synergie à plusieurs niveaux. Il s’agit de la collaboration au niveau du gouvernement et du ministère de l’agriculture réuni autour de lui tous les départements qu’il faudrait pour que ce projet soit porté par toutes les parties prenantes. Au-delà du ministère de la recherche, le projet associe le ministère de l’enseignement supérieur, de l’enseignement professionnel, le ministère du commerce et celui des transports.

Il s’agit  également de la synergie, de la collaboration et du partenariat qui devraient inclure aussi le secteur privé et d’autres partenaires techniques et financiers qui ont un intérêt et des connaissances en matière agricole et de recherche, ce qui pourrait aider à la mise en œuvre de ce projet.

«Permettre que les échanges sud-sud se développent de façon plus prononcée surtout en matière de recherche, en matière de centre d’excellence et en la matière le projet ECAAT est un  élément fondamental qui puisse nous permettre d’arrimer l’Afrique Centrale à l’Afrique de l’Est qui a fait beaucoup de progrès en la matière», a précisé M. Issa.

Selon lui, l’agriculture reposera sur des structures d’accompagnement comme la recherche, le service national du sol, des semences améliorées, la formation et l’éducation sans lesquels le Congo ne peut pas aspirer à des hauteurs appréciables du niveau de notre agriculture.

«Le Congo a fait par le passé  des recherches très importantes qui ont été utilisées par plusieurs pays. La Banque Mondiale voudrait donc ramener cela au-devant de la scène,  montrer que le Congo apporte ses connaissances et sa recherche mais bénéficier aussi de la synergie au niveau régional», a signifié le représentant de la Banque Mondiale.

La finalité de ce travail c’est de pouvoir présenter ce dossier au conseil d’administration de la Banque au mois de mai, a-t-on appris.

La Banque mondiale au secours de la forêt congolaise

La Banque Mondiale, par le canal de son sous-comité du Programme pour l’investissement forestier (PIF), a approuvé le financement de deux projets REDD+ du plan d’investissement de la stratégie congolaise REDD+ en vue de promouvoir l’économie verte au Congo, a appris, mercredi 17 janvier, auprès du service de communication de cette institution financière internationale.

Selon cette source, avec l’approbation de ce financement survenue le 13 décembre 2017 à Washington, le Congo qui est arrivé au terme de la première phase du processus REDD+ dite « de préparation », au cours de laquelle les principaux outils de sa mise en œuvre ont été élaborés, est autorisée à passer à la 2e phase dite « d’investissement » et à la 3e phase dite « de paiement de crédits carbone ».

« Cette décision ouvre la voie au financement de deux projets soumis par le gouvernement congolais au Programme pour l’investissement forestier, pour contribuer à la réduction de la déforestation et au développement économique des départements de la Likouala et de la Sangha au Nord du pays représentant plus de la moitié de la superficie forestière nationale », souligne Julian Lee, spécialiste de l’environnement à la Banque mondiale.

Le premier projet, qui s’inscrit dans le cadre du Programme de réduction des émissions Sangha-Likouala, prévoit le développement des plantations agro-forestières. Il s’agit de la cacao-culture sous ombrage et des associations fruitiers/cultures vivrières, sur des superficies dégradées dans les départements de la Likouala et de la Sangha.

Le second projet sera mis en œuvre dans les Départements du Pool et des Plateaux, qui constituent un bassin d’approvisionnement de Brazzaville en bois énergie, avec l’accompagnement de la Banque africaine de développement. Il développera des plantations agro-forestières et de bois-énergie.

Le Programme d’investissement forestier statuera sur l’enveloppe financière à accorder à la République du Congo, lors de sa réunion prévue pour fin février 2018.

A cette occasion, il sera annoncé le montant accordé au Mécanisme de financement dédié aux initiatives des populations autochtones du Congo.

Le Plan d’investissement de la Stratégie nationale REDD+ du Congo, a été élaboré pour servir de cadre de référence destiné à assurer la mobilisation des investissements nécessaires à la réalisation des projets et programmes.

Sous-tendu par des programmes habilitant et des programmes géographiquement intégrés, il sera mis en œuvre pour la période 2018-2025. Son élaboration a été financée par le PIF et l’Initiative pour la Forêt de l’Afrique Centrale (CAFI).