Soudan : nouvelles attaques meurtrières au Darfour (ONG)

Les victimes sont des civils qui résidaient dans les villes de Kerenik et Kulbus situées au Darfour occidental.Au Soudan, les attaques meurtrières contre des civils persistent depuis avril 2022. L’Organisation non gouvernementale de défense des droits humains, Human Rights Watch (HRW) a révélé, ce mercredi 22 juin, que des assaillants armés ont tué dans l’Ouest du Darfour des centaines de personnes et causé le déplacement de milliers d’autres. Ils ont également incendié plusieurs concessions et pillé le bétail.

« Les deux derniers mois n’ont montré que trop clairement le coût dévastateur du retrait des forces de maintien de la paix du Darfour, et du refus de prendre en compte la nécessité permanente de protéger les civils de cette région », a déclaré Mohamed Osman, chercheur sur le Soudan à Human Rights Watch.

A en croire ce dernier, « il est difficile de ne pas avoir l’impression que la communauté internationale, qui avait précédemment observé le Darfour avec des yeux d’aigle pendant des années, a complètement abandonné ces victimes du nettoyage ethnique ».

Pour Human Rights Watch, le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme au Soudan, qui rassemble des travaux de la Mission intégrée d’assistance à la transition des Nations Unies au Soudan (UNITAMS) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), devrait donner la priorité à l’obtention d’un accès régulier au Darfour pour enquêter et rendre compte publiquement des abus.

Les diverses composantes de la mission des Nations unies, le système des Nations unies et les États membres devraient soutenir le travail de ce Bureau et accroître sa capacité de surveillance et de rédaction de rapports sur la protection des civils, notamment en déployant une présence renforcée au Darfour à des fins de surveillance, estime l’ONG.

Selon l’Onu, la dernière attaque contre des civils dans la ville de Kulbus et les villages voisins, dans l’Ouest du Darfour, entre le 6 et le 11 juin, a fait au moins 125 morts, dont cinq enfants, plus de 100 blessés et 33.000 déplacés. La plupart des victimes seraient des membres de la communauté non arabe Gimir.

Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a signalé que près de 25 villages de la communauté Gimir ont été incendiés en cinq jours, prétendument par des membres armés des communautés arabes Rizeigat et Abbala, qui s’étaient mobilisés contre la communauté Gimir à la suite d’un litige entre deux individus.

Decryptage: « L’Afrique a besoin d’Etats de droit »

28 ans après le dernier sénégalais élu au comité des droits de l’homme de l’ONU, Bacre Wally Ndiaye vient d’être désigné membre de cette instance. Pour Apa News, ce juriste expérimenté explique le rôle de ce comité et son utilité pour les Africains.Quel est le rôle du comité des droits de l’homme des Nations Unies au sein duquel vous venez d’être élu ? 
Après avoir adopté la déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, c’est en 1966, sous la présidence africaine, que l’ONU a adopté le Pacte international sur les droits civils et politiques. Ce Pacte a permis de définir de façon plus précise des droits comme la liberté d’association, la liberté de croyance, le droit à la vie, le droit de ne pas être détenu dans des conditions arbitraires ou inhumaines, le droit à être protégé dans sa vie privée, le droit de participer aux affaires publiques… En somme, tous les droits qui font l’essence de l’être humain dans sa communauté et dans la société, ainsi que les limites dans lesquelles l’Etat peut traiter ce dernier. Un Comité de 18 experts est chargé de faire un rapport sur la manière dont les 173 pays membres du comité exécutent ce Pacte et comment ils font pour mettre ces droits à la portée de leurs citoyens. Ce comité leur fait des observations et suit avec eux les recommandations.

Parmi les Etats membres, 117 dont 34 Africains ont autorisé le citoyen à saisir le comité quand il estime que le droit a été individuellement violé. Dans ce cas de figure, le citoyen fait une pétition individuelle et le comité juge si ses droits ont été respectés ou pas.
Enfin, il y a un deuxième protocole qui concerne la peine de mort et qui rend définitive l’abolition de cette pratique. Le Comité est chargé de veiller sur tout cela. De temps en temps, il émet une interprétation des articles du code. Le Comité a donc un rôle très important d’interprétation et d’orientation  pour les jurisprudences et les pratiques nationales.

Quels sont les critères de désignation des membres du comité ? 
Le Comité est normalement élu par l’Assemblée générale des Etats partis. Lors de leur dernière réunion du 17 juin 2021 à New York, 168 pays sur 173 présents à cette rencontre ont valablement voté. Mais pour être élu, le candidat doit avoir une connaissance profonde des normes internationales particulièrement des droits de l’homme et les droits civils et politiques. Le postulant doit aussi être moralement intègre. Ce qui est extrêmement important. Enfin, il doit pouvoir assurer une certaine diversité dans les systèmes juridiques et avoir un certain équilibre géographique.

Quel est le nombre de sièges réservés aux Africains ? 
Il n’y a pas de sièges réservés à l’Afrique. Il y a des candidats africains qui peuvent être élus ou non. Actuellement, il y a cinq ou six membres du Comité qui sont Africains. D’habitude, la composition du comité est dominée par l’Europe de l’Ouest. Les autres régions sont moins bien représentées.
Dans le cadre de la compétition qui a eu le 17 juin, il y avait 4 candidats africains et je suis le seul à avoir été élu.
Dans la prochaine composition qui sera effective à partir de janvier 2023, il y aura donc moins de ressortissants du continent noir.

Quelle est l’utilité pour les Africains d’une présence au sein de ce comité ? 
Ce Comité met les normes internationales à la portée des citoyens. Mais pour qu’il en soit ainsi, il faut comprendre le contexte dans lequel ils vivent et en même temps pouvoir donner des recommandations pratiques et applicables en cas de failles. Cela permettrait aux Etats d’avancer dans le sens d’une meilleure protection de leurs citoyens.
S’il n’y a pas d’Africains au sein de ce comité, des difficultés peuvent apparaître dans un certain numéro de situation où, par exemple, un déficit de vécu pourrait se poser. Et je pense que c’est pour cela que les experts africains ne se prononcent pas seulement sur l’Afrique, mais sur tous les pays du monde. Ils ont avec eux le bagage de leur vécu et l’expérience de leur continent qui vit dans des conditions particulières. Nous n’avons pas vécu, tous, de la même manière l’épidémie de la pandémie de Covid-19 ou la lutte contre le terrorisme de même que les déplacements massifs de population que nous observons en ce moment. Tout cela a un impact sur nos droits. En rappelant les normes, en énonçant les conditions dans lesquelles les pratiques, que ça soit les décisions de l’administration ou les codes de loi, les constitutions peuvent être en conformité avec les normes internationales. Ces normes doivent être sauvegardées. Quelles que soient les difficultés, le comité joue un rôle de phare vers l’Etat de droit. Et nous avons besoin de l’Etat de droit en Afrique. Plus nos difficultés sont grandes, plus l’Etat de droit doit être respecté, plus l’accès au droit doit être aménagé. D’où l’importance de siéger dans ce comité.
Le dernier sénégalais qui y a siégé remonte à 28 ans. Mon élection est quant à elle le fruit d’une longue expérience que j’aie de la pratique des normes internationales sur le terrain. J’ai été rapporteur spécial sur les exécutions sommaires donc le droit à la vie, directeur à New York et à Genève du Haut-commissariat aux droits… J’ai une vue globale des droits de l’homme depuis plusieurs décennies notamment au sein des ONG nationales et internationales.

Côte d’Ivoire : plus de 7500 km de routes bitumées (ministre)

En perspective de la Can de football 2023, le gouvernement ivoirien a lancé plusieurs travaux d’infrastructures routières.De 2011 à 2022, la Côte d’Ivoire est passée de 6.500 km de routes bitumées à plus de 7500 km. A cela s’ajoutent 2000 km de routes en cours de construction.

Ce qui fait dire au ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier, Amédé Koffi Kouakou qu’« il y a un accroissement important du réseau routier en Côte d’Ivoire », appelant à une contribution citoyenne au profit des projets routiers.

« Il faut que celui qui passe sur la route paie une petite contribution, pour permettre non seulement d’entretenir, mais aussi d’aider à financer d’autres routes dans d’autres régions », a plaidé M. Kouakou, mardi à Abidjan, au cours d’une conférence de presse.

Concernant l’autoroute de Grand-Bassam, située à 40 km au Sud-Est d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, le ministre Amédé Kouakou a dit qu’elle s’inscrit dans le cadre du corridor Abidjan-Lagos (Nigeria), un projet régional. L’autoroute du Nord (corridor Nord), elle, devrait rallier Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

Quant à elle, l’autoroute de l’Est passera par Doropo puis Bouna. « Les études sont en cours », a annoncé le ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier, renseignant que le bitumage d’une route coûte entre 750 millions à 1 milliard Fcfa le kilomètre, tandis que l’autoroute est fracturée à 2 milliards Fcfa par kilomètre.

La Côte d’Ivoire dispose aujourd’hui de plusieurs voies à péage. Le poste à péage d’Attinguié, situé sur l’autoroute du Nord, enregistre 16.000 véhicules par jour, a fait remarquer Amédé Kouakou.

Les BRICS veulent bousculer l’ordre international

Le président Cyril Ramaphosa participera au 14ème Sommet virtuel de deux jours des dirigeants des BRICS, qui sera accueilli par le président chinois XI Jinping à partir de jeudi.La Chine va accueillir ce rendez-vous des BRICS dans un contexte de guerre en Ukraine. Les BRICS, regroupement de quelques pays aux taux de croissance économique importants, sont décidés à se rassembler pour former ce qu’on appelle aujourd’hui une communauté de destin.

L’organisation regroupe cinq pays aux économies émergentes comme le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

Xi Jinping profitera de ce sommet pour défendre son projet d’élargissement des BRICS à d’autres pays émergents afin de de concurrencer l’ordre occidental.

Les BRICS représentent 41% de la population mondiale, 26% de la masse terrestre de la planète sur quatre continents, 25% du produit intérieur brut mondial et 20% du commerce mondial, selon des chiffres de la présidence sud-africaine.

L’organisation s’engage à restructurer l’architecture politique, économique et financière mondiale pour qu’elle soit plus inclusive, équitable, représentative et démocratique, avec une participation significative et accrue des pays en développement.

« Les dirigeants se concentreront sur le renforcement des relations intra-BRICS et sur une coopération mutuellement bénéfique entre les piliers de coopération des BRICS, à savoir la politique et la sécurité, l’économie et les finances, le social et le partenariat entre les peuples », a déclaré la présidence dans un communiqué.

Le Sommet recevra également les rapports des conseillers à la sécurité nationale des BRICS, du président du Conseil des affaires des BRICS, de la présidente de l’Alliance des femmes d’affaires des BRICS et du président de la Nouvelle banque de développement, précise le communiqué.

Les dirigeants des BRICS devront discuter également de l’adoption de la Déclaration de Pékin 2022, qui va définir les priorités de l’organisation. La Chine va assurer désormais la Présidence des BRICS, selon le communiqué de la présidence sud-africaine.

Maroc: Le DG de l’AIEA s’entretient avec le ministre de l’Enseignement supérieur

Le ministre marocain de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui s’est entretenu, mercredi à Rabat, avec le Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, des possibilités de partenariat et de coopération dans les aspects de la formation et de la recherche universitaires.Dans une déclaration à la presse, M. Grossi a souligné que ses entretiens avec M. Miraoui ont porté sur les alternatives de coopération entre le Maroc et l’AIEA dans des domaines liés notamment à la santé et la sécurité alimentaire, faisant part de son assurance quant aux efforts investis par le gouvernement marocain dans les technologies de l’avenir.

Pour sa part, M. Miraoui a fait savoir que ces entretiens ont été l’occasion d’échanger autour des thématiques de l’énergie, l’eau, la santé et de l’agroalimentaire.

Il a également mis en avant la formation de docteurs et d’ingénieurs dans des domaines que partage le ministère avec l’AIEA.

Actuellement en visite de travail au Maroc, le directeur général de l’AIEA s’est entretenu avec de hauts responsables dont le ministre de la Santé et de la Protection sociale et le directeur par intérim de l’Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaire et radiologique (AMSSNuR).

De Bambali à Munich, la folle ascension de Sadio Mané

Le Bayern Munich, plus grand club allemand de l’histoire, a officialisé mercredi 22 juin le transfert de la star sénégalaise de football.Après avoir passé avec succès la visite médicale, Sadio Mané, 30 ans, arrivé la veille à Munich en compagnie de certains de ses proches dont son agent, a paraphé un bail de trois ans. Après six saisons passées à Liverpool (élite anglaise), le champion d’Afrique rejoint le meilleur club du championnat allemand. Le montant du transfert se situerait autour de 32 millions d’euros, auxquels il faudrait ajouter plus de cinq millions d’euros de bonus.

« Nous sommes heureux d’avoir pu signer Sadio Mané pour le Bayern Munich. Grâce à ses performances exceptionnelles et ses grands succès au plus haut niveau international, il est depuis de nombreuses années un joueur très rare dans le monde », a dit dans les réseaux sociaux Oliver Kahn, ancien gardien de but, légende et actuel directeur général du club bavarois.

Avec Liverpool, l’ailier sénégalais a inscrit 120 buts pour 269 matches. Il a remporté la Ligue des champions en 2019, la Premier League en 2020 et était bien parti pour être un sérieux prétendant au prochain Ballon d’or européen. Ses chances ont été amoindries par la défaite des Reds lors de la dernière finale de Ligue des champions face au Real Madrid du Français Karim Benzema, grand favori de ce trophée individuel décerné au meilleur joueur de l’année en Europe. Depuis sa création, Georges Weah, ancien joueur du Paris Saint-Germain, du Milan AC, et actuel président du Liberia, est l’unique footballeur africain qui l’a remporté.

Le Sénégalais nourrissait ainsi le rêve de lui succéder après avoir permis à son pays de remporter la première Coupe d’Afrique des nations de son histoire, en 2022 au Cameroun, et de se qualifier à la prochaine Coupe du monde au Qatar. Mais Sadio Mané n’a pas dit son dernier mot. Car en rejoignant le Bayern Munich, il aura peut-être la chance de ne pas vivre la rivalité qu’il a connue avec l’Egyptien Mohamed Salah au front de l’attaque des Reds.

Selon certains observateurs, le Sénégalais devait quitter depuis longtemps le club anglais qui, à leurs yeux, n’a jamais traité Mané à sa juste valeur. En arrivant au Bayern, le favori du Ballon d’or africain qui sera décerné en juillet au Maroc va doubler son salaire. Il devrait percevoir pas moins de treize millions d’euros contre près de sept millions à Liverpool, selon plusieurs sources.

C’est une belle consécration sportive et financière pour l’enfant de Bambali (Casamance, sud), un footballeur qui inspire plusieurs personnes pour sa générosité et son humilité. Avant d’aller signer son nouveau contrat, il est retourné dans son village là où tout a commencé, jouant sous la pluie sur un terrain boueux avec ses amis.

Promettant d’y construire sous peu un stade, il a profité de ses vacances pour signer de nombreux partenariats (station d’essence, réseau téléphonique…) transformant entièrement Bambali. Ce village sorti de l’ornière par Sadio Mané compte depuis quelques années son hôpital et son propre lycée offerts par l’international sénégalais.

Malawi : le président Chakwera retire les pouvoirs à son vice-président

Cette décision exceptionnelle intervient après les révélations d’une vaste affaire de corruption et de blanchiment mêlant le vice-président et plusieurs autorités du pays.« J’ai décidé de retirer toute fonction déléguée au vice-président Saulos Chilima », a déclaré Chakwera lors d’une allocution télévisée.

Le président du Malawi, élu en juin 2020 sur la promesse de lutter contre la corruption, doit faire face à une vaste affaire de corruption et blanchiment qui éclabousse son régime.

Début juin, Chakwera ordonne au Bureau de lutte contre la corruption (ACB) du Malawi d’enquêter sur des allégations de corruption et de blanchiment d’argent impliquant plusieurs hauts fonctionnaires et l’homme d’affaires britannique Zuneth Sattar.

Le vice-président du pays Chilima était le plus haut responsable du gouvernement mis en cause dans cette affaire judiciaire très médiatisée au Royaume-Uni, dans laquelle M. Sattar aurait versé des millions de dollars pour influencer les décisions de passation de marchés dans certains ministères et agences du Malawi.

Plusieurs ministres et anciens ministres sont déjà arrêtés dans ce scandale de corruption. Dans son allocution faite à la Nation mardi soir, M. Chakwera a déclaré qu’il avait aussi décidé de limoger l’Inspecteur général des services de police du Malawi, George Kainja, sur la base des preuves fournies par l’ACB dans un rapport contenant des enregistrements audio du chef de la police discutant de marchés publics et de pots-de-vin avec Sattar.

Le chef de la police limogé

« La description de la façon dont l’Inspecteur général semble compromis est claire dans le rapport, et j’ai donc décidé de le démettre de ses fonctions sur cette base », a déclaré Chakwera, ajoutant toutefois que le rapport de l’ACB ne contenait pas de preuves concrètes liant Chilima aux allégations de corruption.

« Quant au vice-président, sa fonction est unique en ce sens que la Constitution ne prévoit pas sa suspension ou sa révocation par le président, car il occupe cette fonction par la volonté des électeurs malawites, que je respecte », a déclaré M. Chakwera.

Et d’ajouter : « En tant que tel, le mieux que je puisse faire pour l’instant, c’est de le priver de toute fonction déléguée en attendant que le bureau justifie ses allégations à son encontre et fasse connaître sa ligne de conduite à cet égard ».

Le dirigeant malawite a également suspendu le chef de cabinet des résidences d’Etat, Prince Kapondamgaga, et le président du conseil d’administration de l’Autorité des marchés publics et de la cession des actifs, John Banda, qui ont été mis en cause dans le même scandale de corruption

Economie et politique dominent la Une des quotidiens marocains

Le secteur de l’immobilier et la politique africaine du Maroc sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mercredi.+L’Opinion+, qui revient sur la situation du secteur de l’immobilier, écrit que parallèlement à une augmentation des prix des intrants dont le surcoût sur le produit fini est immanquablement répercuté sur le client final, ce secteur doit aujourd’hui faire face aux effets néfastes de l’inflation sur le pouvoir d’achat de la classe moyenne qui fournissait jadis l’essentiel des contingents d’acheteurs.

Ce qui met les opérateurs face à un « dilemme cornélien » entre l’impératif d’écouler leurs stocks, de continuer à produire des logements à des prix non rédhibitoires, tout en maintenant leurs marges, constate la publication.

L’équation semble de facto insoluble, à moins que l’État ne consente à intervenir via des mécanismes incitatifs à même d’encourager la continuité de la production, tout autant que la consommation, estime-t-il.

En parallèle et afin de les inciter à continuer la production et sauver les emplois générés par leur activité, l’État devra instituer davantage d’exonérations au profit des opérateurs de l’immobilier, ajoute-t-il.

+L’Economiste+, qui s’attarde sur la politique africaine du Maroc, écrit que sur le continent, le Maroc “continue de faire bouger les lignes”, notant que le message royal pour le dernier Forum africain des investisseurs souverains de Rabat, “en dit long” sur la continuité de cette stratégie “radicale” dans laquelle le pays s’est engagé.

“Un travail audacieux et de longue haleine”, fondé sur “une vision humaine, solidaire et économique, pour améliorer le sort des citoyens”, estime le quotidien.

Au cours des 20 dernières années, les nombreuses visites royales dans le continent ont permis de conclure plus d’un millier d’accords de coopération qui ont contribué à projeter les entreprises marocaines et lancer des projets d’investissement à fort impact dans plusieurs régions, constate-t-il.

Sur un autre registre, +Aujourd’hui le Maroc+ s’intéresse au programme “Global Gateway” de l’Union européenne, un programme d’investissements dans les infrastructures. Selon le quotidien, le Maroc est parmi les pays les plus concernés et au premier rang par ce développement majeur.

D’abord, parce qu’il figure parmi les pays du voisinage européen les plus étroitement liés à l’Europe et depuis longtemps.

Ensuite, parce qu’au moment du déploiement de ce programme, qui cible l’Afrique avec un volume d’investissement gigantesque de 150 milliards d’euros d’ici 2027, l’Europe devra inévitablement s’appuyer sur des pays et acteurs relais dans la région et en Afrique, un rôle que pourrait jouer le Maroc.

Et enfin, la nouvelle stratégie de l’Europe est venue conforter le Maroc dans le modèle de partenariat qu’il défend depuis toujours et qu’il déploie déjà en Afrique dans un esprit de partenariat sud-sud, gagnant pour tous et durable, souligne le journal.

CAN féminine-2022: La mascotte officielle dévoilée

La Confédération africaine de football (CAF) vient de dévoiler la mascotte officielle de la Coupe d’Afrique féminine Maroc 2022, qui aura lieu du 2 au 23 juillet dans les villes de Rabat et Casablanca.Baptisée TITRIT, la mascotte de cette 12e édition est une lionne en référence aux Lions/Lionnes de l’Atlas du Maroc, symbole indéniable de puissance et de courage.

TITRIT est un prénom marocain berbère qui signifie «star» ou «célébrité» et qui caractérise une personne fière, digne, rigoureuse et déterminée.

Vêtue aux couleurs de l’équipe nationale marocaine, un bijou traditionnel marocain en forme de tiare orne majestueusement la tête de la lionne.

Alliant authenticité et modernité, les bijoux marocains et la cape traditionnelle (Selham) de TITRIT lui confèrent une certaine majestuosité féminine.

Les chaussures de football à ses pieds rappellent qu’elle est là pour jouer et prête à contribuer à l’atmosphère festive de la CAN dans le fier pays hôte d’Afrique du Nord.

Son poing levé symbolise la détermination et la ténacité dont font preuve les footballeuses face à leurs adversaires, qualités qui seront nécessaires pour les combats titanesques qui les attendent à la CAN Féminine 2022.

Sénégal : des caciques du pouvoir s’opposent à Macky Sall

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur la sortie au vitriol de responsables du parti présidentiel prenant fait et cause pour l’opposition dans sa volonté de manifester et de participer intégralement aux élections législatives du 31 juillet 2022.« Le Macky se fissure », indique Sud Quotidien, notant que des leaders de l’Alliance pour la République (APR, pouvoir) adoptent depuis quelques jours des positions courageuses pour espérer sortir de l’impasse entre le pouvoir et l’opposition.

Parmi ces responsables du parti présidentiel, l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Aminata Tall. Elle a effectué une sortie au vitriol pour défendre le droit de manifester de l’opposition et fustiger le rejet de sa liste nationale pour les prochaines élections législatives.

« Feu sur Aminata Tall », titre L’AS, notant que les femmes cadres de l’APR « dénoncent un chantage archaïque et démodé ». En outre, « Macky se radicalise » avec l’arrestation et le jugement d’opposants, note Walf Quotidien qui souligne que « les faucons prennent le pouvoir » au palais de la République.

Après Déthié Fall, Mame Diarra Fam et Ahmed Aidara de Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) et Wallu Sénégal (secourir le Sénégal), Guy Marius Sagna a été placé hier sous mandat de dépôt à Ziguinchor (sud) après la manifestation interdite de vendredi dernier, rapporte le Quotidien. Vox Populi précise qu’il sera « jugé mardi » là où Le Soleil indique que « cinq lourdes charges (sont retenues) contre Guy Marius Sagna et Cie ».

Dans le compagnonnage entre YAW et Wallu, principales coalitions de l’opposition, EnQuête note des « germes de scission » après des divergences notées dans la manière de lutter. « On ne peut changer un pouvoir que par les urnes », indique Mamadou Lamine Thiam, mandataire national de Wallu, une coalition qui est « contre le report des Législatives ».

Côte d’Ivoire : les tarifs du péage de Grand-Bassam connus

Le Fonds d’entretien routier (FER) de Côte d’Ivoire annonce les tarifs de passage du poste de péage de l’autoroute Abidjan Grand-Bassam, dont la mise en service officielle est prévue le 24 juin 2022.L’ouverture du poste de péage de Grand-Bassam est fixée au vendredi 24 juin 2022, selon une note du Fonds d’entretien routier (FER) qui précise la mise en service à partir de 10 heures (GMT, heure locale).

Selon les tarifs arrêtés par le gouvernement, les véhicules légers, représentant la classe 1, payeront 1.000 Fcfa par passage, les véhicules intermédiaires (classe 2) débourseront 1.500 Fcfa.

Les véhicules de la classe 3, poids lourds, autocars, véhicules à deux essieux, payeront 2.500 Fcfa par passage, tandis que ceux de la classe 4, poids lourds, véhicules à 3 essieux et plus, s’acquitteront du montant de 3.500 Fcfa.

D’un coût global de 23 milliards de FCFA, financé par le Fonds d’entretien routier (FER), le pont à péage de l’autoroute Abidjan – Grand-Bassam compte 16 voies, c’est-à-dire huit voies par sens, un parking avec des toilettes et des bureaux, entre autres.

Une visite du ministre ivoirien de l’Équipement et de l’entretien routier, Amédé Koffi Kouakou, est annoncée vendredi, jour du lancement officiel du poste à péage de l’autoroute de Grand-Bassam, un projet régional qui s’inscrit dans le cadre du corridor Abidjan-Lagos.

Afrique: le co-investissement et le co-développement, un impératif pour accélérer l’émergence du continent (AMCI)

Les travaux du Forum africain des investisseurs souverains ont pris fin ce mardi 21 juin à Rabat.

Intervenant à cette occasion, l’Ambassadeur-Directeur général de Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI), Mohamed Methqal, a mis l’accent sur la nécessité d’accélérer l’émergence du continent africain en misant sur le co-investissement et le co-développement.

Selon lui, « l’investissement, le co-investissement et le co-développement dans les projets et les secteurs prioritaires des pays africains, deviennent un impératif ».

Les fonds souverains et stratégiques peuvent être un catalyseur pour une émergence durable du continent Africain.

« Le rôle des fonds souverains et stratégiques dans cette dynamique, avec leur effet de leviers devient primordial », a-t-il dit. Pour M. Methqal, ce fonds doit être complémentaire aux autres sources de capitaux classiques qui contribuent déjà au financement du développement africain.

Aussi, ajoute-t-il, les fonds souverains et stratégiques peuvent être une locomotive aux secteurs privés locaux en les tirant et en les associant dans la mise en œuvre des projets locaux ou régionaux.

Par ailleurs, le patron de l’AMCI a saisi cette occasion pour appeler les acteurs économiques et financiers du continent ainsi que ceux opérant à l’échelle internationale à poursuivre leur engagement au service de l’émergence africaine, en mettant en place des solutions qui répondent aux défis de l’Afrique sur la base des atouts du continent tout en innovant en fonction des spécificités, des priorités et des réalités locales.

« Nous devons innover, joindre nos efforts collectivement et mettre en place des modèles de croissance inclusifs et durables pour notre continent, dans une logique de cohérence, de complémentarité, de responsabilité et de solidarité », a-t-il lancé.

Selon lui, « la mobilisation doit être globale et élargie, en associant aux côtés des gouvernements, le monde des affaires et les acteurs financiers, mais aussi la société civile, les villes et les régions, les jeunes et les femmes, pour un développement durable et humain de notre continent ».

Et de souligner que les fonds souverains et stratégiques africains et leurs partenaires internationaux doivent avoir un rôle pionnier et catalyseur dans cette révolution africaine.

M. Methqal a, à cet effet, invité les participants à prendre part au prochain « USA-AFRICA Business Summit » prévu à Marrakech du 19 au 22 juillet 2022, co-organisé par le « Corporate Council on Africa » et le Maroc et dans lequel plusieurs projets stratégiques locaux et régionaux seront présentés aux investisseurs.

Le Forum africain des investisseurs souverains, dont la cérémonie d’ouverture a été marquée par un discours adressé par le Roi Mohammed VI aux participants, a été l’occasion pour les dirigeants, les hauts responsables de fonds souverains, ainsi que les représentants des États et du secteur privé de divers pays d’Afrique et d’ailleurs, d’échanger sur les opportunités d’investissement qu’offrent l’Afrique.

La 28ème Assemblée Régionale Afrique les 23 et 24 juin à Rabat

Le Parlement marocain abrite, les 23 et 24 juin 2022 à Rabat, la 28ème Assemblée Régionale Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie.L’ordre du jour de cette Assemblée comprend la discussion et l’examen de sujets intéressant la démocratie, la Zone de libre-échange de l’Afrique (ZLECAF), la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale, l’implication effective des parlementaires de l’Afrique francophone aux questions de l’environnement et du changement climatique, et la situation politique, sociale et sanitaire dans les pays de l’espace francophone d’Afrique, indique un communiqué de la Chambre des représentants du Maroc.

Les participants examineront également le rapport d’activités de l’assemblée régionale, et la réorganisation des postes de responsabilité de la région Afrique dans les instances de l’APF en prélude à la 47e Session de Kigali (Juillet 2022).

L’Assemblée parlementaire de la Francophonie a été créée en mai 1967 au Luxembourg, en tant que forum de discussion, de présentation de propositions, et d’échange d’informations et d’expériences, et comprend plusieurs sections réparties sur les cinq continents.

Le Parlement marocain a rejoint l’Assemblée parlementaire de la francophonie en 1979, et abrité les travaux de certaines Assemblées régionales Afrique (19ème en 2011, 25ème en 2017, et 27ème en 2019).

Le Président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi El Alami, occupe actuellement le poste de vice-président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie.

Côte d’Ivoire: plusieurs morts dans des inondations à Abidjan

Des inondations consécutives à une forte pluie qui s’abat sur la capitale économique ivoirienne ont fait, mardi, quatre morts.Selon un bilan provisoire dressé par le Groupement des sapeurs pompiers militaires (GSPM) engagé depuis 03h00, Gmt et heure locale sur plusieurs zones inondées ce mardi 21 juin 2022 à Abidjan, ces inondations ont fait «39 victimes» constituées de «34 mises en sécurité, 01 transportée et 04 décédées»  qui sont toutes des enfants. « Les interventions se poursuivent », ajoute le GSPM.

Les zones inondées sont notamment Bingerville Feh Kessé, Bingerville Marché, Bingerville École Électricité, Riviera Palmeraie, Riviera Allabra, Riviera Attoban, Cocody Angré CHU, Cocody Bonoumin, Yopougon Abododoumé.

Le jeudi 16 juin dernier, les pluies diluviennes ont  fait six morts au quartier Mossikro de la commune d’Attécoubé, dans l’Ouest d’Abidjan. Une délégation du gouvernement conduite par le Premier ministre Patrick Achi s’était rendue sur le terrain à Attécoubé suite à ce drame en ordonnant aux populations de quitter les zones à risques.

Le gouvernement ivoirien a annoncé fin mai dernier, le départ forcé de 4 000 ménages de plusieurs communes d’Abidjan en prévision à la saison pluvieuse pour éviter des dégâts dans les zones où il y a risques d’inondation, d’éboulement ou d’effondrement de terrain.

Les prévisions de la météorologie de cette année annoncent de fortes précipitations de juin à août 2022. Le ministère de l’Hydraulique, de l’assainissement et de la salubrité a annoncé également le déguerpissement de 25 000 personnes pour les six prochains mois. En 2018, les pluies diluviennes avaient fait 18 morts à Abidjan avec d’importants dégâts matériels.

Côte d’Ivoire: hausse du taux de réussite au CEPE

Le taux de réussite à l’examen du Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE), session 2022 en Côte d’Ivoire, s’est établi à 64,76% contre 52,51% en 2021, soit une hausse de 12, 25%.La proclamation des résultats du CEPE session 2022 a été faite, mardi, par le directeur des examens et concours, Mme Mariam Nimaga Dosso, lors d’un point de presse. 

Pour cette session 2022, 442.558 candidats ont été déclarés admis sur 683.386 candidats qui se sont présentés dans les salles de composition, soit un taux de réussite de 64,76% contre 52,51% en 2021.

Elle a fait observer que le taux de réussite a connu une hausse de 12,25% par rapport au net recul de 42,8% enregistrés l’année précédente. Les résultats désagrégés indiquent 220.157 filles admises sur 336.160 présentées, soit un taux de succès de 65,49%.

Au niveau des garçons, l’on a 222.401 candidats déclarés admis sur 347.226 présents, soit un taux de réussite de 64,05%, a ajouté Mme Dosso, soulignant que les réclamations seront reçues par les IEPP du 21 au 26 juin 2022.

« Aucune requête ne doit être rejetée à la réception (et) ce recours est totalement gratuit », a mentionné le directeur des examens et concours, affirmant que des jurys spéciaux de réclamation siégeront le 27 juin 2022 et les résultats seront proclamés ce même jour à 14h.

Kigali 2022: du génocide rwandais au Sommet du Commonwealth

Alors que certains dirigeants du monde entier sont attendus lundi à Kigali, les analystes se demandent comment le Rwanda a pu passer d’un pays meurtri par le génocide à une nation en plein développement qui doit accueillir le Sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth (CHOGM) en 2022.Organisé tous les deux ans dans un pays membre, le Chogm (Commonwealth Heads of Government Meeting, sigle en anglais) rassemble principalement d’anciennes colonies britanniques, même si, au cours des dernières décennies, quelques pays comme le Rwanda et le Mozambique, qui n’avaient pas de liens coloniaux avec la Grande-Bretagne par le passé, ont rejoint cette Communauté.

Initialement prévue à Kigali en 2020, le Chogm a été reportée à 2022 en raison de l’épidémie de Covid-19 à la fin de 2019.

Il s’agit du premier Chogm de l’ère post-Covid, mais depuis que le Rwanda a été choisi ce Sommet, le pays a été mis sous les projecteurs pour des raisons liées à son économie qui est devenue l’une des économies africaines les plus impressionnantes de ces 15 dernières années.

Ceci est d’autant plus remarquable que l’histoire récente du Rwanda est celle d’un pays presque entièrement détruit par un génocide au cours duquel quelque 800.000 Tutsis et Hutus modérés ont été massacrés en 100 jours de pogrom en 1994.

« Il n’est pas difficile de ne pas remarquer la progression des 20 dernières années, qui soutient la comparaison avec les progrès réalisés par d’autres pays africains depuis 1994 », a déclaré le correspondant d’APA à Kigali.

Bien que les détracteurs du Rwanda de Paul Kagamé aient l’habitude de parler de lui comme d’un « dictateur bienveillant très apprécié dans les capitales occidentales », il y a quelque chose dans ce petit pays enclavé de 13 millions d’habitants, à cheval sur l’Afrique centrale et orientale, qui lui permet de se surpasser.

Au lendemain du génocide, les infrastructures du Rwanda étaient en ruines, après les destructions et les pillages, tandis que les activités agricoles autour de ses cultures de rente étaient inexistantes, ce qui a entraîné une baisse considérable de son Pib.

Mais en 2015, l’économie a connu une sorte de rebond et son Pib a été estimé à 909,9 dollars en 2022, alors qu’en 1994, il n’était que de 127 dollars.

Un leadership fort et visionnaire sous la direction du « sympathique dictateur » a été loué pour l’émergence du Rwanda, qui est passé d’un champ de bataille du génocide à un pays stable et en net progrès, qui a gagné l’admiration et la confiance du reste du monde au point qu’un Sommet comme le Chogm peut se tenir à Kigali.

La capitale rwandaise elle-même connaît une sorte de renaissance infrastructurelle en plein essor, grâce à une politique de gestion environnementale saine qui a fait de Kigali la ville la plus propre de toute l’Afrique.

Elle dispose également d’un impressionnant réseau routier qui la relie aux autres villes du pays ainsi qu’à la région d’Afrique de l’Est.

Depuis 2012, le portefeuille de l’éducation du pays a connu une sorte de renaissance avec l’introduction de l’enseignement gratuit dans les écoles publiques.

Alors qu’en 1994, le système de santé du pays était en lambeaux, avec un taux de mortalité élevé chez les enfants de moins de cinq ans, aujourd’hui, grâce à la Vision 2020 de Kagamé, les soins de santé ont amélioré les chances de survie des Rwandais de presque toutes les tranches d’âge.

Grâce au financement et à la gestion des soins de santé dans les zones rurales du Rwanda, l’espérance de vie est passée de 55,2 à 64,0 entre 2005 et 2013, tandis que la mortalité des enfants de moins de cinq ans a diminué de 106,4 à 52,0 pour 1.000 naissances vivantes au cours de cette période.

On observe également une baisse de l’incidence de la tuberculose, qui est passée de 101 à 69 pour 100.000 Rwandais.

« Si vous regardez le continent aujourd’hui, vous serez émerveillé par le Rwanda, et vous serez pardonné de penser que le génocide s’est produit dans un autre pays africain’, déclare un commentateur non rwandais.

Avec la plus grande admiration pour l’esprit rwandais, de nombreuses personnes en Afrique en sont venues à apprécier la façon dont le pays a été capable de surmonter l’ampleur gigantesque de la dévastation causée par le génocide de 1994 pour écrire une histoire complètement différente.

Comme les représentants du Chogm pourront le constater au cours de ce sommet de cinq jours, les Rwandais sont devenus plus déterminés à ne pas être définis par le génocide mais par le triomphe de leur esprit indomptable sur le chapitre le plus sombre de leur histoire collective.

Le monde peut apprendre du Rwanda que la main qui a jadis mis à part et détruit tout ce qui se trouvait à sa portée est la même main qui s’est amendée et qui a mis son énergie au service d’objectifs élevés, dont certains sont en cours de réalisation.

RDC : la Communauté d’Afrique de l’Est annonce des mesures

Les dirigeants de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) veulent une action forte contre les discours de haine en République démocratique du Congo.Yoweri Museveni (Ouganda), Paul Kagame (Rwanda), Salva Kiir (Soudan du Sud), Antoine Felix Tshisekedi (RDC) et Evariste Ndayishimiye (Burundi) ont pris part à ce sommet sommet organisé par le président kenyan Uhuru Kenyatta. La Tanzanie était représentée par le Dr John Steven Simba Chawene, Haut-Commissaire.

Les dirigeants de l’organisation internationale, réunis à Nairobi, la capitale kenyane, ont discuté des problèmes de sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ils ont appelé à « une action forte pour mettre fin à tout langage offensant, discours de haine, menaces de génocide et autres discours d’incitation politique ».

Selon les résolutions finales du sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est, les chefs d’État se sont engagés à contribuer à la « réconciliation et à une paix durable » et sont déterminés à trouver « une solution rapide et durable au conflit en République démocratique du Congo », en particulier dans « les provinces du Nord et du Sud-Kivu ainsi que de l’Ituri ».

Une force régionale déployée en RDC

Ils ont apprécié la primauté de la constitution de la RDC et se sont engagés à maintenir un pays unifié et sûr, avec des institutions cohérentes et crédibles du gouvernement central exerçant une pleine autorité territoriale. Ils estiment que les moyens pacifiques restent la solution pour résoudre les conflits, selon la déclaration.

Parmi les autres résolutions du sommet, figure la création de la force régionale qui sera constituée en tant que force de la Communauté d’Afrique de l’Est, en vertu du protocole de la CAE sur la paix et la sécurité et de l’article 124 du traité de la CAE sur la paix et la sécurité régionales et de l’article 125 sur la coopération en matière de défense.

Il a déclaré que la force régionale proposée a reçu son mandat opérationnel et a détaillé sa structure opérationnelle pour les chefs d’État.

Les dirigeants régionaux ont demandé qu’un cessez-le-feu immédiat soit appliqué et que la cessation des hostilités commence immédiatement, y compris le retrait des positions récemment prises.

Ce faisant, le processus politique doit être intensifié par toutes les parties afin de permettre aux citoyens de la RD Congo de se sentir en sécurité et de pouvoir reprendre et poursuivre leurs activités sociales, culturelles et économiques respectives, indique la déclaration.

Ils ont également souligné que tout langage offensant, discours de haine, menaces de génocide et autres propos politiquement incitatifs doivent cesser et être découragés par toutes les parties.

La population de la RD Congo doit être encouragée à travailler ensemble afin de stabiliser l’est du pays pour qu’il prospère, a soutenu la communiqué.

Pour Kiev, l’Afrique est « l’otage » de la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est adressé, lundi 20 juin, aux membres de l’Union africaine (UA) en visioconférence depuis Kiev.Sollicitée par la présidence ukrainienne depuis avril, cette rencontre s’est finalement tenue hier à huis clos devant le bureau élargi de l’UA composé du président en exercice, du président de la commission et des ambassadeurs accrédités. Volodymyr Zelensky cherchait à mobiliser les dirigeants africains derrière son pays dans la guerre avec la Russie, lancée il y a plus de quatre mois. Elle est à l’origine de la crise sur l’approvisionnement normal des produits alimentaires et des engrais dans le monde, particulièrement sur le continent.

Le président en exercice de l’UA, le Sénégalais Macky Sall, s’était notamment rendu le 3 juin à Moscou pour demander une reprise des exportations des céréales russes et ukrainiennes, dont certains pays africains sont dépendants. L’Afrique, qui s’est déclarée neutre dans cette guerre, voulait à travers l’allocution du président Zelensky rééquilibrer une communication jusque-là essentiellement tournée vers Moscou.

Sur la crise alimentaire en cours, M. Zelensky a déclaré que « l’Afrique est l’otage de ceux qui ont commencé la guerre contre notre Etat », en référence à la Russie de son homologue Vladimir Poutine. Le niveau « injuste » des prix alimentaires « provoqué par la guerre russe (…) se fait douloureusement sentir sur tous les continents », a-t-il déploré.

Il s’est aussi lancé dans une offensive de charme. Après avoir rappelé la contribution de l’Ukraine aux missions de maintien de la paix en Afrique et les liens commerciaux qui l’unissent au continent, le président a annoncé la nomination prochaine d’un envoyé spécial pour l’Afrique et proposé l’organisation d’une « grande conférence politique et économique Ukraine-Afrique ».

Toutefois, les dirigeants africains ont maintenu devant le président Zelensky leur position de neutralité dans la guerre qui oppose son pays à la Russie. Comptant pour un quart des votes à l’Assemblée générale de l’ONU, « l’Afrique reste attachée au respect des règles du droit international, à la résolution pacifique des conflits et à la liberté du commerce », a dit Macky Sall. Il y a trois mois, près de la moitié du continent s’est abstenu lors du vote condamnant l’agression russe.

« Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est adressé à l’Assemblée de l’UA aujourd’hui. Nous avons réitéré la position de l’UA sur la nécessité urgente d’un dialogue pour mettre fin au conflit afin de permettre le retour de la paix dans la région et de rétablir la stabilité mondiale », a noté de son côté le président de la commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat.

Zimbabwe : grève des infirmières qui réclament leurs salaires en dollar américain

Les infirmières des hôpitaux publics du Zimbabwe ont fait tomber leurs blouses lundi pour protester contre les bas salaires et les mauvaises conditions de travail.Les infirmières réclament d’être payées en dollars américains, plus stables, et une augmentation de plus de 500 % de leur salaire mensuel.

Elles sont actuellement payées en moyenne 20 000 dollars zimbabwéens par mois, ce qui correspond à environ 60 dollars américains au taux de change officiel et à un montant encore plus bas sur le marché parallèle florissant où le billet vert s’échange à plus de 600 dollars zimbabwéens.

L’Association des infirmières du Zimbabwe et le Syndicat des infirmières et infirmiers professionnels du Zimbabwe menacent de poursuivre la grève jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites, insistant sur le fait que leurs membres ne sont pas en mesure de se présenter au travail pour cause d’ « incapacité ».

Le pays a connu une récente flambée des prix des produits de base et des transports.

Les enjeux de l’investissement public et le commerce électronique eu menu des quotidiens marocains

Les enjeux de l’investissement public et le commerce électronique sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mardi.+L’Opinion+, qui aborde les enjeux de l’investissement public, écrit que le Royaume enregistre cette année l’un des taux d’investissement les plus élevés au monde, s’élevant à 30% du PIB, contre une moyenne mondiale qui ne dépasse pas 25%.

Ceci émane d’une stratégie basée sur deux piliers importants, à savoir: l’amélioration de l’environnement des affaires et la mise en place d’une batterie de mesures incitatives, explique le journal.

Sur ce dernier point, les signes avant-coureurs sont perceptibles, dont les règles relatives aux obligations contractuelles des marchés publics, la mise en œuvre du principe de la préférence nationale, qui viennent s’ajouter à la simplification des procédures administratives et leur déconcentration, les facilitations d’accès au foncier et l’amélioration d’accès aux financements, relève-t-il.

Pour ce qui est de l’amélioration de l’environnement des affaires, la célérité est de mise, car la concurrence est rude, estime-t-il soulignant la nécessité de commencer par l’épineux chantier de la lutte contre la corruption, laquelle coûte près de 50 milliards de dirhams par an au pays.

L’environnement des affaires évolue également à travers le développement de tout le tissu économique, de la petite entreprise jusqu’aux grandes multinationales, ainsi que le développement de l’accompagnement des entreprises et le renforcement de leurs capacités productives afin de créer un écosystème équilibré et durable, ajoute-t-il.

+L’Economiste+, qui s’attarde sur le commerce électronique, écrit que la pandémie a fait exploser les compteurs du commerce électronique au point qu’une seule plateforme internationale a réalisé 1 milliard de DH avec le Maroc en 2021.

Sauf que la montée en puissance du commerce électronique a entraîné au Maroc le développement de pratiques illégales, donnant naissance à un circuit échappant à tout contrôle, notamment de la sous-facturation et du non-respect des lois de protection des consommateurs, relève le quotidien.

C’est toute cette ingénierie pour échapper à la réglementation et au passage à la caisse qu’ont révélée les investigations de la Douane, car le 1 milliard de DH du chiffre d’affaires a généré un manque à gagner pour cette administration de près de 680 millions de DH, explique-t-il.

C’est pourquoi, le gouvernement a adopté un texte qui sera effectif à partir du 1er juillet prochain, qui exclut de l’exonération des droits et taxes tous les achats effectués à travers les plateformes internationales de commerce électronique, note-t-il.

Sur un autre registre, +Aujourd’hui Le Maroc+ écrit que malgré la situation des finances publiques, qui ont été mises à rude épreuve durant plus de deux ans à l’échelle internationale, des fonds, publics ou privés, sont aujourd’hui abondants sur les places financières et ne demandent qu’à trouver des opportunités pour s’y investir.

La publication souligne que le Maroc a passé à plusieurs reprises des tests avec succès auprès des places financières y compris pendant des conjonctures mondiales compliquées.

A travers ses multiples initiatives et connexions, le Maroc est plus que jamais en mesure de fédérer des fonds pour l’investissement en Afrique et de jouer un rôle d’ingénierie de financement en s’appuyant, entre autres, sur la forte présence des banques marocaines sur le continent, explique-t-il.

Sénégal : l’opposition déroule un nouveau plan d’action

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur le nouveau plan d’action de l’opposition après sa violente manifestation de vendredi dernier, demandant le rétablissement de sa liste nationale pour les élections législatives du 31 juillet 2022.« Yewwi bis repetita », titre Sud Quotidien sur la nouvelle manifestation prévue le 29 juin par la coalition d’Ousmane Sonko et Cie à Dakar et dans les régions. « Yewwi active son 2ème plan » avec au menu un « concert de casseroles et de klaxons » ainsi que des « manifestations spontanées », souligne Walf Quotidien.

Le Témoin note une « levée de boucliers contre l’arrestation des leaders de Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple) » là où Le Quotidien indique que « YAW reste sur scène ». Déthié Fall, Mame Diarra Fam et Ahmed Aidara, trois de leurs membres placés hier sous mandat de dépôt, seront jugés « demain et vendredi » pour participation à une manifestation non autorisée.

S’il a été empêché de sortir de chez lui vendredi dernier, Ousmane Sonko a fait savoir hier qu’il sortira le 29 juin pour manifester : « Que Macky soit prêt à m’arrêter ou me liquider. Le 29 (juin), personnellement, je ne serai pas confiné dans ma maison. Je manifesterai ».

Revenant sur les manifestations du 17 juin, L’Observateur note que « 10 des arrêtés risquent la prison à vie ». « Dénommé +la force spéciale+, le groupe d’assaillants présumés prévoyait, selon la police, de s’attaquer à la Centrale électrique du Cap des biches, aux intérêts français et aux domiciles de certaines autorités de l’Etat », rapporte le journal.

Sur la mort d’un manifestant à Ziguinchor (sud), le journal note qu’il « n’a pas été tué par balle », citant le rapport d’expertise médico-légale. Le Soleil précise de son côté que la mort d’Idrissa Goudiaby à Ziguinchor est due à « +une arme blanche contondante et tranchante comme une hache ou un sabre+ que les policiers et les gendarmes n’utilisent évidemment pas contre des manifestants ».

L’adhésion aux BRICS est bénéfique pour l’Afrique du Sud (Ramaphosa)

Le président Cyril Ramaphosa a fait l’éloge du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), affirmant que Pretoria a grandement bénéficié du commerce avec ce groupe d’économies émergentes depuis sa création il y a 12 ans.Dans sa lettre d’information hebdomadaire, M. Ramaphosa a déclaré que le commerce total de l’Afrique du Sud avec les autres pays des BRICS a atteint 47 milliards de dollars en 2021, contre 32,5 milliards en 2017.

Cela s’explique par le fait que, dès le départ, les cinq pays ont identifié le renforcement des liens économiques et financiers comme l’un des principaux piliers de leur coopération.

« Les pays ont adopté la stratégie pour le partenariat économique des BRICS afin d’accroître l’accès aux marchés des uns et des autres, de promouvoir le commerce et les investissements mutuels et de créer un environnement favorable aux investisseurs dans tous les pays des BRICS », a déclaré M. Ramaphosa.

Et d’ajouter : « Une grande partie de cette stratégie, en particulier pour l’Afrique du Sud, consiste à diversifier les échanges commerciaux afin d’échanger davantage de produits manufacturés que de matières premières ».

L’année dernière, plus de 17 % des exportations sud-africaines étaient destinées à d’autres pays BRICS, tandis que plus de 29 % des importations totales du pays provenaient de ces pays, a-t-il ajouté.

Ces pays, poursuit-il, étaient donc des partenaires commerciaux importants et que la valeur de ces échanges continuait de croître.

Le gouvernement sud-africain s’efforçant de reconstruire le pays à la suite de la pandémie de Covid-19, « nous avons beaucoup à gagner de notre participation aux BRICS et des relations que nous avons établies avec les autres pays membres », a déclaré le dirigeant sud-africain.

Il a également annoncé que cette année, lui et d’autres dirigeants des BRICS convergeraient virtuellement pour un sommet, le président chinois Xi Jinping accueillant l’événement à une date qui sera annoncée en temps voulu.

Mali: les morts de l’attaque de Bankass indignent la toile

Le premier bilan officiel des attaques perpétrées ce week-end dans le centre du pays « fait état de 132 civils froidement tués par les combattants de la Katiba du Macina de Amadou Kouffa », informe le gouvernement malien.Au Mali, les jours passent et « l’horreur se poursuit », déplore Medhy Medhy sur son compte Twitter. Dans la nuit du samedi 18 juin au dimanche 19 juin, plus de 130 personnes ont en effet été tuées à Diallassagou et dans deux autres localités du cercle de Bankass « par les combattants de la Katiba du Macina de Amadou Kouffa », organisation affiliée à Al-Qaïda.

Cet énième massacre a provoqué une onde de choc auprès de plusieurs internautes qui dénoncent entre autres l’impuissance des militaires au pouvoir à Bamako d’enrayer ce cercle de violence. « La fanfaronnade et l’incapacité notoire d’Assimi Goïta et ses copains militaires de bureau à défendre le Mali étalées, une fois de plus. Obnubilés qu’ils sont par le luxe du pouvoir, le Mali subit pire que sous le régime civil. 132 autres civils tués sous le règne militaire », peste sur Twitter Bakary Bamba.

« Ça fait déjà combien d’années qu’ils sont au pouvoir ces supposés défenseurs de la Nation ? », s’interroge Papis Toorey à qui Mohamed Sidibé rétorque : « Ils (les militaires) veulent juste confisquer le pouvoir. Et après le populisme et la propagande sont leurs punchlines ».

Lassé par tant de drames, Youssouf Bakayoko se demande quant à lui : « À quand la fin ? ». Difficile de trouver une réponse à cette question tant la situation s’est fortement dégradée ces dernières années.

Christian Zan, doctorant en droit international sur la Cybersécurité, estime toutefois que « l’aide de l’armée française et de toutes autres forces nationales est souhaitée. Car, le Mali, en l’état actuel de son armée, n’est pas capable de faire face à l’ogre terroriste ».

Depuis 2011 et la chute du guide Libyen Mouammar Kadhafi dans le sillage des printemps arabes, le Mali est confronté à une grave crise sécuritaire. L’arrivée au pouvoir d’un groupe d’officiers mené par le Colonel Assimi Goïta après un premier coup d’état ayant renversé le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) en août 2020 et un second coup de force, fin mai 2021, actant la mainmise totale des militaires sur Bamako, n’a pas permis d’améliorer la situation. 

Le soutien en équipement et en combattants fournis aussi par la Russie n’a pas non plus donné les résultats escomptés. Les dernières sorties des Forces armées maliennes appuyées par les combattants du groupe de sécurité privé russe Wagner ont d’ailleurs été accompagnées de plusieurs exactions et massacres de civils.

Libye : MSF appelle à faciliter l’évacuation des migrants les plus vulnérables

Médecins Sans Frontières (MSF) invite les pays européens et nord-américains à accélérer de toute urgence l’évacuation des personnes qui vivent dans des conditions inhumaines en Libye.En Libye, les candidats à l’émigration clandestine, venus principalement de l’Afrique subsaharienne, souffrent le martyre. Dans un communiqué parvenu ce lundi à APA, MSF tire la sonnette d’alarme.

« En Libye, la grande majorité des exilés sont victimes de détention arbitraire, de torture et de violences, y compris sexuelles. Leurs possibilités de protection physique et juridique y sont extrêmement limitées et fragiles. En conséquence, la route migratoire, très souvent mortelle, via la mer Méditerranée est parfois leur seule échappatoire », explique Claudia Lodesani, responsable des programmes en Libye pour MSF, citée par la note. 

Depuis 2016 et le début de son intervention humanitaire auprès de personnes migrantes en Libye, MSF affirme avoir été confrontée, de façon répétée, à l’impossibilité de les protéger, à l’intérieur comme à l’extérieur des centres de détention, et de garantir la continuité des soins pour celles et ceux qui présentent les troubles physiques et mentaux les plus graves, notamment les victimes de torture.

C’est pourquoi, elle appelle les pays occidentaux à agir à travers le renforcement des mécanismes de secours existants et l’ouverture de voies de sortie alternatives.

« Nous pensons que les pays sûrs, notamment au sein de l’Union européenne, qui financent depuis des années les garde-côtes libyens et encouragent le retour forcé des migrants vers la Libye ont, au contraire, le devoir de faciliter la sortie et la protection, sur leur sol, de ces personnes victimes de violence », estime Mme Losiane.

Dans son rapport intitulé « Out of Libya » publié ce lundi, MSF décrit la faiblesse des mécanismes de protection existants pour les personnes bloquées en Libye. Selon l’ONG française, les rares voies de sortie légale vers des pays sûrs, mises en place par le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) et l’Organisation Internationale des Migrations (OIM) sont très lentes et restrictives. 

A en croire MSF, seules les personnes de neuf nationalités sont prises en compte pour l’enregistrement auprès de ce service du HCR difficilement accessible et quasiment inexistant en dehors de Tripoli et dans les centres de détention. Le nombre de places dans les pays de destination est aussi très limité. 

« En 2021, seules 1 662 personnes ont pu quitter la Libye via les mécanismes de réinstallation du HCR sur environ 40 000 personnes inscrites, et environ 3 000 personnes via le programme de retour volontaire de l’OIM. Au total, on estime à 600 000 le nombre d’exilés présents dans le pays », soutient MSF.

Ce rapport présente également des solutions alternatives, en particulier celles qui peuvent être mises en place par les organisations de secours et les gouvernements.

En Italie, un corridor humanitaire a déjà été ouvert et permet la sortie d’un certain nombre de personnes en situation de grande vulnérabilité et ayant besoin de protection, notamment des patients de MSF en Libye. 

Ce type de mécanismes, plaide l’ONG sanitaire, doit pouvoir être dupliqué dans d’autres pays sûrs. En France, des discussions sont en cours avec les autorités afin d’évacuer des survivants de torture, de violence et de détention, ainsi que des personnes présentant de graves pathologies médicales, informe-t-elle, ajoutant que ces personnes feraient l’objet d’un suivi spécifique de MSF à leur arrivée dans le pays d’accueil.

« La prise en charge médicale de personnes détenues arbitrairement et indéfiniment, ou à risque de subir des violences systématiques, pose de nombreux dilemmes. Nos possibilités d’actions sont, de fait, limitées. Pour réellement protéger les personnes les plus vulnérables, il faut avant tout, et de toute urgence, les sortir du système de détention et du pays », explique Jérôme Tubiana, responsable de plaidoyer en Libye pour MSF.

Le HCR déclare officiellement la cessation du statut de réfugié ivoirien

Cette mesure prend effet le 30 juin 2022, lors de la Journée mondiale du réfugié.Le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré lundi officiellement, à Abidjan, la cessation du statut des réfugiés ivoiriens.

M. Filippo Grandi a fait cette déclaration, en présence du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara et du vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné, et des représentants des pays d’accueil des réfugiés ivoiriens.

« Je veux donc vous rendre hommage M. le président parce que vous avez proposé vous-même d’entamer ce processus qui a été rendu possible par de multiples facteurs, essentiellement, ici en Côte d’Ivoire, le rétablissement de la paix et de la stabilité, les efforts de réconciliation nationale et le développement économique que vous avez guidé », a dit M. Filippo Grandi.

Il a aussi rendu un hommage aux pays de la région qui ont joué un « rôle indispensable dans l’accueil de plus de 300.000 réfugiés ivoiriens, notamment la Guinée, le Libéria, le Mali, la Mauritanie, le Togo ».

« Des réfugiés rentrent encore et on va continuer les opérations de rapatriement pendant quelques semaines encore (…). Il est important que ceux qui ne souhaitent pas rentrer, pour des raisons personnelles, des mesures de régularisation soient prises », a-t-il assuré.

Le nombre de réfugiés dans le monde, fera-t-il observer, a atteint 100 millions dans le monde et la crise en Ukraine l’a propulsé davantage. « Merci président Ouattara d’avoir lancé ce challenge (..) et merci pour les pays d’accueil pour votre rôle humanitaire ».

Le vice-président ivoirien, Meyliet Koné, a au nom du président Alassane Ouattara salué les pays d’accueil, rappelant que « plus de 300.000 compatriotes réfugiés ont regagné le pays, soit plus de 96% des réfugiés ivoiriens ».

Le Ghanéen Frédéric Daniel, a au nom des pays d’accueil, fait savoir que « le 30 juin 2022, c’est à cette date que le gouvernement ivoirien, les pays d’asile et le HRC se sont accordés pour marquer la fin du statut des réfugiés ivoiriens ».

Le gouvernement ivoirien, à l’issue d’une réunion régionale, les 6 et 7 septembre 2021 à Abidjan, a signé avec des pays accueillant des réfugiés ivoiriens, une déclaration conjointe devant conduire à la cessation du statut de réfugié.

La clause de cessation de réfugié ivoirien a été officiellement recommandée par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés « HCR », lors de la 72e session de son Comité exécutif, qui a eu lieu du 4 au 8 octobre 2021.

Le gouvernement ivoirien favorise le retour de dirigeants de l’opposition de premier plan, depuis février 2021. L’ex-président Laurent Gbagbo est dans ce contexte rentré au pays le 17 juin 2021.

Le gouvernement ivoirien a adopté, il y a quelques semaines, un projet de loi instituant le statut d’asile national pour les réfugiés. La Côte d’Ivoire ne disposait pas véritablement de textes pour encadrer le statut de réfugié.

RDC : Bruxelles restitue une « relique » de Patrice Lumumba

Soixante-et-un ans après sa mort, la dépouille de l’ancien Premier ministre de la République démocratique du Congo (RDC) a été restituée lundi 20 juin à sa famille et à son pays.Cette restitution concerne une dent conservée toutes ces années par l’un des policiers belges qui avaient été chargés de faire disparaître toute trace du héros national. Cette dent restituée par la Belgique a valeur de « relique » et doit permettre aux Congolais d’établir un lieu dédié à la mémoire de leur ancien Premier ministre, torturé puis abattu en 1961.

« Je vous remercie pour les démarches judiciaires que vous avez entreprises parce que, sans ces démarches, on n’en serait pas là aujourd’hui, cela a permis à la justice de notre pays de pouvoir avancer », a déclaré Frédéric Van Leeuw, le procureur fédéral belge.

Une cérémonie officielle privée s’est tenue ce lundi dans la capitale belge. A cette occasion, les enfants de Lumumba ont reçu un coffret bleu vif contenant la dent de leur père, assassiné au Katanga en 1961. Un des fils s’est saisi du coffret, sans s’exprimer. La dépouille a ensuite été mise dans un cercueil de bois sombre qui a été conduit à l’ambassade de RDC, première étape de son retour en terre congolaise.

Une cérémonie officielle présidée par les Premiers ministres belge et congolais était programmée après la partie « intime et privée » de la restitution. Présent à cette cérémonie, le Premier ministre belge Alexander De Croo a renouvelé les « excuses » de son pays pour la responsabilité de certains dirigeants et fonctionnaires de l’ex-puissance coloniale dans l’assassinat de Patrice Lumumba.

Évoquant la procédure judiciaire en cours pour « crime de guerre », après la plainte déposée en 2011 par la famille pour éclaircir les conditions de l’assassinat, Frédéric Van Leeuw a ajouté : « Je m’engage évidemment avec le juge d’instruction à continuer à essayer d’avancer (…) cela reste un combat ».

La restitution doit permettre aux proches d’achever leur deuil et au pouvoir congolais d’ériger un « Mémorial Patrice Lumumba », en cours de construction à Kinshasa, sur un grand axe où s’élève déjà une statue du héros national.

Après la manifestation de l’opposition, le Sénégal « panse ses plaies »

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent principalement sur l’heure du bilan après les manifestations de l’opposition de vendredi dernier, ayant fait trois morts à Dakar et Ziguinchor (sud).Sud Quotidien titre sur la « suite et pas fin de la manifestation interdite de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW, libérer le peuple, opposition) » et note que « Dame justice prend le relais ». Le journal renseigne que les députés Déthié Fall et Mame Diarra Fam ainsi que le maire Ahmed Aidara  feront « face au parquet ce lundi ».

« Heurts des comptes », indique Walf Quotidien, soulignant que « Dakar panse ses plaies ». Le Quotidien parle pour sa part de « l’heure de la justice » après la répression de la manifestation de vendredi. « Quand on viole la loi, on doit en assumer les conséquences », dit Me Malick Sall, le ministre de la Justice.

L’Observateur revient sur les manifestations du 17 juin, allant « de la rue à l’enfer des cachots ». Outre certains leaders politiques, le journal note que « plus de 250 manifestants sont entre les mains de la police ». Vox Populi renseigne que l’activiste « Guy Marius Sagna allonge la liste des arrêtés » à Ziguinchor où « une grande marche est annoncée vendredi ».

EnQuête place « dans l’œil du cyclone » le maintien de l’ordre et les manifestations sanglantes dans le pays. Le quotidien décompte « au moins 16 morts » entre mars 2021 et juin 2022 à l’occasion de manifestations de l’opposition. Selon une source policière, « c’est difficile de gérer ces situations, parce qu’il y a des étourdis qui sont parfois prêts à mourir ».

Par ailleurs, l’ancien ministre Abdoulaye Bathily constate dans Vox Populi que « cette jeunesse, aujourd’hui, se battra avec les armes et moyens de son époque ». Présentant ses mémoires « Passion de liberté », l’historien note qu’il « y a des dynamiques sociales qui s’imposent toujours aux individus avec leur ambition ».

L’AS indique que « Bathily expose ses mémoires de vieux combattant » en évoquant « la liberté de réunion, l’alternance démocratique et la lutte démocratique », entre autres. Sud Quotidien note de son côté que « Pr Abdoulaye Bathily sort du bois ». A l’occasion de la présentation de son livre, il semble déplorer la « dégradation des mœurs politiques ».

Côte d’Ivoire : évaluations des écoles privés du supérieur

L’évaluation des écoles privées de l’enseignement supérieur ivoirien démarre ce lundi 20 juin 2022 par la phase en ligne, puis la phase terrain à partir du 27 juin 2022L’annonce a été faite vendredi à Abidjan par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, professeur Adama Diawara au cours d’une cérémonie de lancement de cette opération qui a rassemblé à l’université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, des autorités universitaires, des partenaires et des fondateurs d’établissements.

« Cette opération débutera par la phase en ligne le lundi 20 juin 2022, et la phase de terrain se fera à partir du 27 juin 2022 », rapporte une note d’information du ministère, ajoutant que les résultats de cette évaluation seront disponibles à partir du 20 juillet 2022, et seront mis à la disposition des parents et des nouveaux bacheliers pour permettre à ces derniers d’effectuer leur inscription dans des établissements reconnus par l’Etat.

« Nous mettrons de l’ordre dans les grandes écoles et universités privées afin de crédibiliser les enseignements qui y sont dispensés et améliorer notre système d’enseignement », a expliqué le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, professeur Adama Diawara. Selon lui, il existe en Côte d’Ivoire 519 établissements supérieurs privés.

L’évaluation portera notamment sur la qualité des infrastructures, les équipements, la gestion pédagogique, la gouvernance, le rendement interne et externe. Chaque critère sera noté sur 10. L’établissement évalué doit avoir au moins une moyenne pondérée de 10/20 pour recevoir des affectés de l’Etat.

Selon le ministre, trois indicateurs seront obligatoires avant l’évaluation, car leur absence éliminera du classement l’établissement à évaluer. Il s’agit de l’arrêté de création, de l’arrêté d’ouverture et du statut juridique de l’établissement. La liste des établissements supérieurs privés, leurs filières et les diplômes délivrés seront publiés à l’issue de cette opération.

Economie et santé au menu des quotidiens marocains

Les enjeux de l’événementiel à Marrakech, la gestion de l’épidémie de coronavirus et la situation de l’économie dans un contexte mondial perturbé sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce lundi.+L’Opinion+, qui revient sur les enjeux de l’événementiel à Marrakech, écrit qu’en l’espace de quatre jours, du 15 au 18 courant, Marrakech est revenue aux devants de la scène par la plus belle des manières.

En effet, au beau milieu d’une conjoncture économique sinistrée qui ne prête guère à la joie, le « Marrakech du rire », qui est incontestablement l’événement culturel le plus important organisé dans cette ville après le retour d’un semblant de vie normale post-Covid, lui a permis de “renouer avec son âme naturellement joyeuse et foncièrement optimiste”, constate le quotidien.

Grâce à un “impressionnant afflux de la jet set internationale” représentée par de nombreuses célébrités, dont les followers se comptent par centaines de millions, le rayonnement de Marrakech a été démultiplié durant ces quatre jours, relève-t-il.

Une visibilité réelle et protéiforme dont l’efficacité exponentielle outrepasse largement celle escomptée des campagnes de marketing touristique menées aux quatre coins du globe, souligne-t-il.

L’Economiste, qui aborde la gestion de l’épidémie de coronavirus au Maroc, écrit que malgré le millier de cas quotidiens, les autorités sanitaires n’ont pas décidé de décréter des “mesures intempestives” comme pour la vague Omicron, imposant la fermeture au premier cas.

Le Maroc ne semble pas opter pour le modèle “zéro Covid”, dont les dégâts sociaux sur plusieurs secteurs comme le tourisme, la restauration, les finances de l’Etat “ne sont pas encore digérés”, indique le journal, notant que ces dégâts sur l’économie peuvent être supérieurs à ceux sur la santé.

Car contre Omicron, le Maroc a fermé, alors que l’Europe a continué de vivre normalement avec ses milliers de cas par jour, en misant sur la responsabilité des citoyens pour reprendre une vie normale, relancer l’économie et vivre avec le Covid, constate-t-il, soulignant que ce modèle européen, qui repose sur la maturité d’individus libres et responsables, a réussi et perdure.

+Aujourd’hui Le Maroc+ qui revient sur la conjoncture actuelle, marquée par un niveau sans précédent de turbulences, d’incertitudes et d’instabilités à l’échelle mondiale, écrit que le Royaume, à l’instar des pays du monde entier, a tenté et continue encore de faire face à l’adversité par ses propres moyens et avec, à ce jour, plus ou moins de réussite et surtout des enseignements pour l’avenir proche ou lointain.

Un des enseignements majeurs, au-delà du contenu concret des réponses apportées aux différentes situations, est que face à une situation de crise, quelle qu’en soit la nature, le facteur clé contribuant à la résilience réside dans la capacité à prendre les meilleures décisions possibles au bon timing, note la publication.

Et pour cela, un paramètre est éminemment décisif : les éléments de prise de décisions sont supposés être une bonne et vraie synthèse de toutes les données actuelles et problèmes et tous les scénarios possibles du futur, estime-t-il.

Comment le Burkina Faso a basculé dans un jihadisme endémique

Au Burkina Faso, les attaques jihadistes se sont multipliées ces dernières années.Jeudi 9 juin, les jihadistes ne se sont pas contentés de tuer neuf gendarmes à Seytenga. Trois jours plus tard, ils sont revenus dans cette localité du nord-est, située dans la province de Séno, à 276 kilomètres au nord-est de Ouagadougou, pour s’en prendre aux civils.

Selon plusieurs témoignages, ils ont tiré sans sommation, faisant au final 86 morts. Ce massacre est l’un des signes de la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso depuis 2015. Avant, ce pays n’avait pas connu d’événement lié à l’activité jihadiste qui était pourtant en pleine expansion dans son voisinage immédiat.

Qu’est ce qui a changé pour que le Burkina Faso, considéré un temps comme un « Etat-médiateur » pour avoir offert ses bons offices dans le conflit du Mali en 2012, voit « 40% de son territoire » échapper au contrôle de l’Etat ?

Le nord du pays a servi de réceptacle aux premières activités des groupes jihadistes. Le 23 août 2015, le poste de police d’Oursi, dans la province de l’Oudalan, est attaqué par des individus armés venus du Mali. Le pays était engagé dans un processus de transition avec plusieurs rebondissements après la chute de Blaise Compaoré le 30 octobre 2014 précipité par un soulèvement populaire suite à son souhait de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir malgré ses 27 ans de règne.

Intitulée « La montée de l’insécurité frontalière : ce que disent 800 sahéliens », une étude réalisée par le Centre pour le dialogue humanitaire et le Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD) en 2016, considère la transition politique de l’époque comme « la menace la plus sérieuse d’insécurité ».  Elle faisait référence à la mobilisation des forces de sécurité pour des préoccupations politiques en lieu et place de la défense du territoire. La tentative avortée du 16 septembre 2015 du Général Gilbert Diendéré de s’emparer du pouvoir, en s’appuyant sur le régiment de la sécurité présidentielle (RSP) dont il était le patron en est une illustration parfaite.

Lorsque Roch Marc Christian Kaboré arrive aux affaires au soir de la présidentielle du 29 novembre 2015, la question sécuritaire s’est imposée comme l’une des priorités de son action. Pendant ce temps, le nord du Burkina Faso, essentiellement la région du Sahel qui souffrait déjà de sa proximité avec des pays déjà touchés par le jihadisme et de carences en termes de services sociaux de base, continuait d’enregistrer de nouveaux incidents liés à l’insurrection jihadiste.

En septembre 2016, le jihadiste sahraoui Adnan Abou Walid al Sahraoui revendique la première action de la filiale de l’Etat islamique au Sahel, pourtant non encore reconnue par le commandement central depuis la zone syro-irakienne. L’attaque était dirigée contre un poste de Douane à Markoye. Un douanier et un civil y ont péri.

Le 15 janvier 2016, Al Qaïda au Maghreb Islamique Islamique (AQMI) qui vient de sceller ses retrouvailles avec Al Mourabitoune, frappe au cœur de Ouagadougou. Le Splendid Hotel, le restaurant Cappucino et le Taxi Brousse fréquentés sont ciblés par trois assaillants dont un burkinabé. La même année, un groupe local voit le jour dans la province du Soum, toujours dans la région du Sahel. Proche d’Amadou Kouffa, jihadiste malien et chef de la Katiba Macina, Malam Ibrahim Dicko monte « Ansarul Islam » (les partisans de l’Islam). Le groupe tue 12 soldats à Nassoumbou, le 26 décembre 2016.

Ce rythme infernal de violence ne s’infléchit pas durant le magistère de Roch Marc Kaboré. La naissance, le 2 mars 2017 du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ne fera qu’empirer les choses. Un an après sa naissance, cette fédération des principales organisations jihadistes sahéliennes proches d’Aqmi réussit une nouvelle intrusion à Ouagadougou. Cette fois, l’offensive vise l’État-major des armées burkinabés et l’ambassade de France à Ouagadougou, en représailles à la mort de Mohamed Ould Nouini, éliminé quelques jours plus tôt par l’armée française au Mali. Commandant d’Al Mourabitoune, cet arabe malien de Gao est le principal instigateur des premières attaques « terroristes » de Ouagadougou et de la station balnéaire de Grand Bassm en Côte d’Ivoire. Cette évolution se concrétise par une assise incontestable sur le territoire burkinabé.

Pour Apa, Héni Nsaibia, chercheur senior à Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED), a cartographié les groupes jihadistes présents sur le sol burkinabé. « GSIM est présent dans la plupart des régions mais reste plus actif dans la Sahel (Soum et Yagha en particulier), le Centre-nord, le Nord, la Boucle de Mouhoun, l’Est, Cascades, les Hauts-Bassins, le Sud-Ouest, le Centre-Est et est émergent dans le Centre-Ouest ».

Quant à l’Etat islamique, poursuit le chercheur, ses zones d’influence incontestables se trouvent dans l’Oudalan et dans le Séno. « Ses éléments se font aussi apercevoir dans la partie nord du Yagha et dans le nord-est du Centre-nord », ajoute-t-il.

Face à la présence et à la montée inquiétante du jihadisme, les autorités burkinabé se voient obligées de réajuster leur stratégie de lutte. C’est ainsi qu’en janvier 2020, le corps des Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) est formé, avec pour objectif « d’appuyer les forces de défense et de sécurité dans leur mission de sécurisation du territoire national ». Ils reçoivent une formation de 14 jours délivrée par l’armée.

A la fin de cette formation, ils reçoivent un équipement composé de matériel de communication, de vision et d’un armement. « Sauf que la création de cette milice est contreproductive car elle a contribué à attiser les tensions entre les populations civiles et les jihadistes qui les considèrent maintenant comme des cibles », fait constater Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvements jihadistes.

Cette propension des groupes jihadistes à se rendre coupables d’exactions contre des civils peut aussi s’expliquer par la liberté d’actions dont certains d’entre eux peuvent faire prévaloir vis-à-vis de la chaîne de commandement. « L’exemple le plus parlant, c’est celui de Solhan où un massacre a été commis par une unité proche du JNIM (l’acronyme arabe du GSIM), mais qui a été niée ou critiquée par la communication officielle du groupe. Finalement on avait compris que c’était une unité indisciplinée », démontre Wassim Nasr.

La goutte d’eau de trop

Cependant, aussi meurtrier soit-il, ce carnage n’a pas été la goutte d’eau de trop. Le vase a réellement cédé après l’attaque d’Inata, à l’occasion de laquelle 53 victimes dont 49 gendarmes et 4 civils ont été dénombrées. Les conditions presqu’inhumaines dans lesquelles étaient abandonnées les gendarmes de ce détachement ont créé une onde de choc et ont planté les germes du départ précipité de Roch Kaboré.

Malgré les décisions prises pour rectifier le tir, le président, réélu pour un mandat de cinq ans, n’a pu éviter son renversement le 24 janvier par le Mouvement Populaire pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) amené par le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Mais ce changement de direction n’a pas amélioré la situation sécuritaire. L’ONG Armed Conflict Location and Data Project (ACLED) indique que « les violences liées à Al-Qaïda et à l’Etat islamique ont augmenté de 7% au cours des trois premiers mois de règne de la junte par rapport à la période précédente ».

Pour inverser la tendance, le lieutenant-colonel Damiba qui a prêté serment en tant que président de la transition s’est adressé à la nation le 1er avril et a annoncé la « création de comité locaux de dialogue pour la restauration de la paix, dont la mission est d’initier des approches avec les membres des groupes en rupture de dialogue avec la nation ».

« Mais la situation ne s’est pas améliorée. Elle s’est même détériorée », estime Wassim Nasr. Chercheur sénior à ACLED, Héni Nsaibia a recensé, sans préciser les groupes, 404 attaques ayant occasionné 795 décès entre le début de la mutinerie, le 23 janvier et le 3 juin. À titre de comparaison, l’Etat islamique a revendiqué 67 attaques du 16 janvier 2019 au 12 novembre 2021, confie à Apa Damien Ferré, directeur général de la société Jihad Analytics, spécialisée dans l’analyse du jihad mondial et cyber.

Wassim Nasr explique la dégradation de la situation par l’absence de « solution magique » à la problématique du jihadisme. La tâche risque de se compliquer davantage d’après le journaliste qui affirme avoir appris que « certaines populations sont allées chercher l’aide du GSIM pour faire face à l’Etat islamique pendant l’attaque de Seytenga ». « On est en train d’assister à une dynamique similaire à celle du Mali où des civils qui se sentent délaissés sont obligés de demander secours de l’un des deux groupes jihadistes », s’inquiète-t-il.

A cela, se grefferont les conséquences désastreuses du retrait du Mali des instances et de la force conjointe du G5 Sahel, pour protester contre des « manœuvres » visant à l’empêcher de jouir de son tour de présidence de cette organisation créée en 2014 pour lutter contre les groupes jihadistes au Sahel.

Ce vide de coopération régionale ajouté aux réticences de Ouagadougou à faire appel aux forces de Barkhane en cas d’attaque, ouvre la voie à un autre acteur qui est en train de s’illustrer au Mali, la compagnie militaire privée controversée, Wagner. Wassim Nasr reconnaît que des militaires pensent à cette option qui, à son avis, n’a pourtant pas eu de résultats militaires tangibles et probants au Mali.

Pour le moment, le président de la transition n’envisage pas cette hypothèse. Lors d’une visite à la ville de garnison de Bobo Dioulasso, le lieutenant-colonel Damiba avait clairement déclaré que le salut ne viendra pas de l’extérieur. L’actuel chef suprême des armées burkinabé veut d’abord compter sur ses hommes pour sécuriser le territoire national et soumettre un bilan à ses compatriotes dans cinq mois, comme il en avait fait la promesse le 1er avril.