Congo : une ONG sensibilise contre les arrestations illégales des mineurs

L’Association « les amis des enfants » (AAE) a organisé le 24 avril à Brazzaville une séance de sensibilisation sur les arrestations illégales des mineurs à Moungali, 4e arrondissement.

 

Financées par l’Union européenne via les ONG Agir ensemble pour les droits humains et l’Observatoire congolais des droits de l’homme, ces séances de sensibilisation vont se poursuivre à Ouenzé et à Talangaï. Le but étant de renforcer les capacités des chefs de quartiers et des parents sur les textes portant protection des droits de l’enfant.

Les neuf chefs de quartiers et les parents des enfants de Moungali ont suivi des communications développées par les membres de l’AAE. Il s’agit de « L’analyse de la situation et des causes d’arrestations et de détentions illégales des mineurs » par le chargé des projets et programmes de l’AAE, Carel Tsendou ; « La narration des faits d’arrestations et de détentions illégales par des anciennes victimes ou leurs proches » par le chargé de la communication, Josias Louhouma.

Exposant sur la situation et les causes d’arrestations et de détentions illégales des mineurs, le secrétaire chargé aux projets et programmes de l’AAE s’est appesanti sur quelques articles de la loi n°4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant en République du Congo. Cette loi vise à assurer à l’enfant qui inséré dans son milieu de vie, une protection prenant en compte sa vulnérabilité physique et psychologique ; mettre sur pied un mécanisme de protection garantissant à l’enfant une meilleure connaissance et un meilleur respect des droits. Il s’agit aussi d’élever l’enfant dans le sens de l’identité nationale et de la citoyenneté, de la fidélité et de la loyauté au Congo.

Carel Tsendou a évoqué les articles 35, 39, 41, 42, 73 et 74 de la loi Potignon : « L’enfant de moins de treize ans est présumé n’avoir pas la capacité d’enfreindre la loi pénale. Il ne peut faire l’objet que de mesures de protection, d’assistance, de surveillance dans les conditions fixées par la présente loi… ».

Sur le terrain, la réalité est tout autre. Car les mineurs se livrent au quotidien à des actes criminels dans les grandes villes du pays. « A treize ans, ils coupent les gens, à 25 ans ils feront des coups d’Etat », a ironisé un chef de quartier de Moungali.

Créée le 25 juillet 2008, l’AAE a décelé, au fil du temps, d’autres maux qui minent les plus jeunes à l’instar du VIH-Sida et des mauvaises conditions d’apprentissage dans les écoles. D’où la réalisation en 2009 d’une vaste campagne d’assainissement dans les établissements scolaires.

Todd Haskell exhorte le gouvernement à mettre fin à l’esclavage des mineurs et des adultes

L’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique au Congo s’est exprimé à l’occasion d’un atelier de formation sur des personnes à Brazzaville le 11 décembre 2018.

Trouver des stratégies pour lutter contre l’esclavage des mineurs et des adultes. Le sujet était au centre d’un atelier de formation à Brazzaville. L’initiative était du gouvernement Américain. Todd Haskell a profité de l’occasion pour demander au gouvernement congolais d’intensifier les enquêtes, les poursuites judiciaires et les condamnations des trafiquants et de mettre en place des équipes spécialisées aux frontières pour empêcher les mineurs d’entrer au Congo sans leurs parents afin de lutter contre ce phénomène.

« On estime aujourd’hui à 25 millions le nombre de victimes du travail forcé dans le monde, dont un quart sont des enfants. La lutte efficace contre la traite des personnes nécessite une coopération avec la société civile. Nous partageons tous la responsabilité de mettre fin à cette misère humaine et les Etats unis restent déterminés à faire leur part », a indiqué Todd Haskell.

Pour le directeur des affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice, Privat Etsan, « La place des magistrats dans ce phénomène est capitale et grâce à leur travail on aura la possibilité de mettre la main sur les trafiquants qui exploitent les autres dans les travaux forcés ».