Mauritanie; la nouvelle mission du Premier ministre reconduit

Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani a reconduit Mohamed Ould Bilal, en tant que Premier ministre, et lui a confié la formation d’un nouveau gouvernement. Après d’interminables heures d’attente  pour connaître l’identité du « nouveau Premier ministre », chargé de conduire une nouvelle équipe gouvernementale après la demision mardi 29 de de celle qui était jusqu’ici aux affaires, les Mauritaniens ont appris mercredi 30 mars que le chef de l’Etat a décidé de conserver Mohamed Ould Bilal comme Chef de gouvernement.  

La volonté de garder l’ingénieur Mohamed Ould Bilal, et de lui redonner confiance, malgré les tourbillons médiatiques que cette décision pourrait provoquer suscite déjà une question: Sommes-nous face à une nouvelle posture du Premier ministre, et à un passage d’un poste de « coordinateur » de l’action gouvernementale, à celui d’un chef d’équipe de proximité avec le citoyen?

Les Mauritaniens se souviennent du tollé suscité par la première déclaration de l’ingénieur Mohamed Ould Bilal, lorsqu’il a été nommé à la tête du gouvernement en août 2020, en disant qu’il était essentiellement chargé de « coordonner l’action du gouvernementale.

La déclaration qui a fait l’objet de différents commentaires au sein de l’opinion mauritanienne, dont la plupart critiquait la nouvelle fonction du chef de l’exécutif dans un pays habitué à des premiers ministres plus proches des chefs de gouvernement et jouissant d’un espace d’une marge de manœuvre non négligeable.

Certes, depuis une vingtaine de mois, Ould Bilal s’est engagé dans la tâche qui lui a été confiée : « Coordonnateur du gouvernement », une fonction qu’il n’a quitté à aucun moment, dirigeant les commissions élargies ou mini-ministérielles, et soumettant des rapports à la présidence, sans entrer dans les luttes de pouvoir et de l’influence.

Aujourd’hui, l’ingénieur semble vouloir montrer un nouveau visage, tenant un discours nouveau, dans lequel il promet un nouveau gouvernement qui sera « proche du citoyen », sans pour autant donner d’amples explications sur le sens et la portée de cette proximité annoncée.

Cependant, le Premier ministre reconduit a fait référence au discours tenu en fin de semaine dernière par le président Ghazouani devant les diplômés de l’École nationale d’administration, de journalisme et de la magistrature.

Dans ce discours, le président s’etait exprimé très franchement en déclarant : « Il est temps pour nous de construire une administration moderne et efficace centrée sur le service au citoyen, et d’être un levier de développement et de croissance. Ce n’est plus acceptable, de continuer avec de tels comportements qui ne servent pas le citoyen ».

Les réponses au discours du président ont été faibles au sein des ministères et des administrations, si l’on exclut les quelques décisions de certaines sociétés de prestations (électricité, eau et Agence des documents sécurisés). Mais au niveau des ministères, rien n’a changé, comme s’ils n’étaient pas concernés par ce discours.

L’ingénieur Ould Bilal semble donc vouloir sortir de l’étape de la « coordination » censée accélérer le rythme de réalisation des projets d’infrastructures défaillants, pour entrer dans le cercle de la « proximité » dont la ligne principale semble être la gestion des situations exceptionnelles résultant des contrecoups de la crise de la hausse des prix qui frappe de plein fouet le monde.

Le gouvernement de la « proximité » avec le citoyen projeté  par Ould Bilal devra faire face à de grands défis, notamment la hausse des prix, la confrontation avec les commerçants, le changement des mécanismes de négociation au niveau des marchés internationaux, et même penser à sortir de la logique du marché libre en plus  des problèmes liés à l’approvisionnement du marché en carburant et en denrées de base.

Les défis sont grands. Avec sa nouvelle équipe gouvernementale qu’il doit bientôt former, le discret ingénieur Oule Bilal réussira-t-il cette « seconde  épreuve » dans sa carrière de Premier ministre qu’est  la « proximité »? 

Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani a repris confiance en l’ingénieur Mohamed Ould Bilal, en tant que Premier ministre, et lui a confié la formation d’un nouveau gouvernement. Après des heures d’attente durant lesquelles les Mauritaniens ont vécu sur leurs nerfs pour connaître l’identité du « nouveau premier ministre », le chef de l’Etat mauritanien a décidé de reconduire Ould Bilal dans son poste.

La décision de garder l’ingénieur Mohamed Ould Bilal, et de lui redonner confiance, malgré les tourbillons médiatiques qu’il va provoquer, s’est accompagnée d’un changement de discours : sommes-nous face à une nouvelle posture du Premier ministre, et à un passage d’un poste de « coordinateur » de l’action gouvernementale, à celui d’aller à la proximité du citoyen?!

Les Mauritaniens se souviennent du tollé suscité par la première déclaration de l’ingénieur Mohamed Ould Bilal, lorsqu’il a été nommé à la tête du gouvernement en août 2020, en disant qu’il était chargé de « coordonner l’action du gouvernement ».

C’était nouveau pour les Mauritaniens, une déclaration qui a fait l’objet de différents commentaires, dont la plupart critiquait la nouvelle fonction du chef de l’exécutif dans un pays habitué à des premiers ministres plus proches des chefs de gouvernement, et jouissant d’un espace de parole raisonnable.

Certs, depuis une vingtaine de mois, Ould Bilal s’est engagé dans la tâche qui lui a été confiée : « Coordonnateur du gouvernement », une fonction qu’il n’a quitté à aucun moment, dirigeant les commissions élargies et mini-ministérielles, et soumettant des rapports à la présidence, sans entrer dans la lutte des ailes du pouvoir et de l’influence.

Aujourd’hui, l’ingénieur nous a montré un nouveau visage, tenant un discours différent du précédent, dans lequel il a promis un nouveau gouvernement qui sera « proche du citoyen », sans pour autant donner d’amples explications sur le sens et la portée de cette proximité.

Cependant, le Premier ministre reconduit a laissé en tête une référence au discours du président Ould Ghazouani devant les diplômés de l’École nationale d’administration, de journalisme et de la magistrature, le week-end dernier.

C’est le discours dans lequel le président s’est exprimé très franchement, et a dit : « Il est temps pour nous de construire une administration moderne et efficace centrée sur le service au citoyen, et d’être un levier de développement et de croissance. Ce n’est plus acceptable, de continuer avec de tels comportements qui ne servent pas le citoyen ».

La réaction au discours du président a été faible au sein des ministères et des administrations, si l’on exclut les quelques décisions de certaines sociétés de prestations (électricité, eau et Agence des documents sécurisés), mais au niveau des ministères, rien n’a changé, comme s’ils n’étaient pas concernés par ce discours.

L’ingénieur est sorti de l’étape de la « coordination » censée accélérer le rythme de réalisation des projets d’infrastructures défaillants, pour entrer dans le cercle de la « proximité » dont le titre principal semble être la gestion des situations exceptionnelles résultant des contrecoups de la crise de la hausse des prix qui frappe de plein fouet le monde.

Le gouvernement de la « proximité » avec le citoyen devra faire face à de grands défis, notamment la hausse des prix, la confrontation avec les commerçants, le changement des mécanismes de négociation au niveau des marchés internationaux, et même penser à sortir de la logique du marché libre outre les problèmes liés à l’approvisionnement du marché en carburant et en denrées de base.

Les défis sont grands dans un monde en grande difficulté… L’ingénieur silencieux réussira-t-il sa « seconde » épreuve ?

Afrique : de nouveaux fonds dédiés aux startups

Microsoft vient d’annoncer un financement potentiel de 500 millions de dollars en partenariat avec des investisseurs en capital-risque pour soutenir les jeunes entreprises africaines.Les petits poucets africains bénéficient de plus en plus de la confiance des investisseurs. Dans un communiqué diffusé ce jeudi, la multinationale américaine Microsoft a fait savoir qu’elle apportera un demi milliards de dollars aux entrepreneurs du continent. Ce fonds permettra de soutenir 10 mille start-ups au cours des cinq prochaines années.

Le lancement de l’initiative est prévu en même temps que le Microsoft Startups Founders Hub. Ce dernier est un centre en libre-service qui fournit aux PME/PMI une très large palette de ressources comme l’accès à des formations spécifiques, ainsi que de nombreux outils tels que Microsoft Azure et GitHub, et de l’assistance.

Par ailleurs, Microsoft prévoit de signer de nouveaux partenariats avec des accélérateurs et des incubateurs pour fournir aux startups un accès aux marchés, des compétences techniques et des financements. La priorité sera donnée aux sociétés ayant une portée mondiale et des bases régionales solides.

Le Mali se tourne vers Nouakchott pour exporter son coton

Le port de Nouakchott est devenu depuis quelques jours la voie de prédilection des autorités maliennes de transition pour exporter le coton brut du pays.Le Mali continue de trouver de nouveaux partenaires pour contourner l’embargo de la Cedeao. Les lourdes sanctions économiques, prononcées il y a près de deux mois pour pousser les militaires au pouvoir à passer la main, n’avaient pas épargné le coton, sachant comment l’exportation de ce produit est précieux à l’État malien assis sur un territoire qui n’a pas de frontière maritime.

Face à la fermeture des frontières du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, les alternatives qui se présentaient au Mali étaient donc la Guinée, dirigée par un régime putschiste, l’Algérie et la Mauritanie, qui ne fait pas partie de la Cedeao. Ces pays ont tendu la main à Bamako, surtout Nouakchott où transite désormais le coton brut malien.

Ainsi, les premiers camions sont arrivés au port de Nouakchott, un moment symbolique rehaussé par la présence de plusieurs autorités dont les ministres des Transports, de l’Agriculture et du vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, rapporte Maliweb.

Le Mali, « en tête des producteurs de l’or blanc », n’en transforme que 2%. Mais il contribue à hauteur de 15% dans le PIB, en faisant donc un secteur économique vital pour le pays. Cette année, il a enregistré une récolte exceptionnelle estimée à quelque 800.000 tonnes. Cette production contraste toutefois avec celle de l’année dernière marquée par un boycott de la culture.

La plupart des producteurs s’étaient détournés du coton au profit du mil, du maïs ou du soja parce que le prix au producteur fixé par avance était jugé trop bas. Mais pour la présente campagne, le prix d’achat retenu de 280 francs CFA le kilogramme a poussé ces derniers à semer 795 000 hectares de cotonniers, contre 160 000 l’an dernier.

Avant les sanctions de la Cedeao, « un tiers » de la récolte de la présente campagne avait réussi à être exporté via des ports comme celui de Dakar principalement, où le Mali détient des entrepôts pour l’exportation et l’importation de ses marchandises.

Ce mercredi, le quotidien sénégalais L’AS a indiqué que « le Sénégal subit de plein fouet les sanctions de la Cedeao » après que les autorités maliennes ont décidé d’exporter le coton du pays via les ports mauritaniens.  Le corridor Dakar-Bamako, long de 1350 km, accueille plus de 1000 camions par jour pour des recettes de 253 milliards par an pour le Sénégal.

Citant des chiffres de l’Agence nationale de la statistique et la démographie (ANSD), le journal souligne que le port de Dakar « vit à 50% des produits destinés vers le Mali. Pour la seule année 2020, le Mali a accueilli 21% des exportations de marchandises du Sénégal, soit plus que l’ensemble du continent (18%) et dix fois le montant des ventes en destination de la France qui est de 2% ».

Mali : le CNT entérine une transition de cinq ans

Le Conseil national de transition (CNT), qui fait office d’organe législatif au Mali, a entériné ce lundi 21 février 2022, une transition 5 ans avant la tenue d’élections.C’est une douche froide pour la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Alors que l’organisation sous-régionale se montrait favorable à une transition d’un an Mali pour envisager une levée de l’embargo économique décrété depuis le 9 janvier 2022, le CNT vient d’entériner ce lundi, une période de transition pouvant aller jusqu’à cinq ans avant des élections et un retour des civils à la tête du pays.

Le Conseil national de transition (CNT), dirigé par le colonel Malick Diaw, a approuvé par 120 voix pour, aucune voix contre et aucune abstention une révision en ce sens de la charte de la transition. Désormais cette charte fait office d’acte fondamental durant ce quinquennat précédent un retour des civils à l’horizon 2027.

La révision approuvée ce lundi, dispose que la durée de la transition sera conforme aux recommandations formulées à l’issue de consultations nationales qui ont eu lieu en décembre 2021. Les conclusions des Assises ont donné mandat aux autorités maliennes de conduire une transition de six mois à cinq ans. Les Assises ne mentionnent pas de date exacte pour la tenue des futures élections présidentielles et législatives devenue la pomme de discorde entre le Mali et la Cedeao.

La version originelle de la charte, promulguée par les militaires le 1er octobre 2020 un peu plus d’un mois après leur premier putsch en août 2020 contre Ibrahim Boubacar Keïta, fixe la durée de la transition à 18 mois. Elle prévoyait un couplage de la présidentielle et des législatives le 27 février 2022. Mais face à la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, les autorités maliennes sont revenues sur cet engagement.

Le Mali est plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012.

Cela avait nécessité l’intervention de la France en 2013 dans le cadre de l’opération Serval sur demande du gouvernement de la transition de Dioncounda Traoré pour repousser les jihadistes dans les villes de Gao et de Tombouctou notamment.

Mais, presque dix ans après cette intervention de l’armée française, Serval devenue Barkhane et sous une forme plus élargie aux autres pays de l’Union européenne dans le cadre de Takuba, ont annoncé leur retrait du territoire malien à cause des désaccords avec les dirigeants maliens sur la durée de la transition et l’arrivée de la société privée militaire russe Wagner. Cette décision majeure a été annoncée par la France et ses alliés européens dans un communiqué commun le 17 février 2022 en marge du sommet Union européenne – Union africaine.

Ce retrait, selon Emmanuel Macron, président de la République française « se traduira par la fermeture des emprises de Gossi de Ménaka et de Gao, il sera effectué de manière ordonnée, avec les forces armées maliennes et avec la Mission des Nations unies au Mali et durant cette période, nous maintiendrons nos missions de soutien au profit de la Minusma » a-t-il précisé.

Mali : « la France ne veut pas perdre le Mali » (expert)

Les rapports heurtés entre Paris et Bamako montrent que l’ex-puissance coloniale veut coûte que coûte garder son influence sur son ancienne colonie, estime le Docteur en Sciences politiques et enseignant-chercheur à l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest (Ucao) de Dakar, Adama Sadio, interrogé par APA.1. Le retrait du Mali des soldats de Barkhane et Takuba a été décidé jeudi à l’occasion du Sommet UE-UA. Comment analysez-vous cette décision ? 

Les forces françaises sont au Mali depuis neuf ans, mais cela n’a pas empêché le pays de vivre dans l’insécurité. L’instabilité persiste. D’ailleurs, c’est ce qui explique le mécontentement des populations et autorités maliennes qui demandent leur départ.

Maintenant, nous sommes dans une dynamique géopolitique mondiale où le Mali fait appel à la Russie pour ne pas dire des « mercenaires russes » également présents en Centrafrique.

Il y a de cela un an, ce sont ces mêmes mercenaires qui avaient aidé le pouvoir de Bangui, menacé par les rebelles, à se maintenir. Ces hommes sont aussi intervenus en Syrie lorsque le régime de Bachar Al Assad était dans de grandes difficultés.

La guerre contre le jihadisme au Sahel est extrêmement compliquée. Jusque-là, on peut dire que l’armée française a eu de bonnes intentions. Cependant, rien n’est encore gagné dans les faits.

L’avenir nous dira si le retrait des troupes étrangères est un pari risqué pour le Mali ou non. Une chose est sûre : Wagner a déjà obtenu des résultats ailleurs même si on l’accuse de tous les noms d’oiseaux, notamment des violations de droits humains…

Nous ne devons pas oublier de rappeler que l’armée française, qui est intervenue en Centrafrique sous la bannière des Nations Unies, a également commis des actes de pédophilie. C’est dire que ce que l’on reproche aux Russes actuellement, on le retrouve dans d’autres armées.

2. la France et ses alliés vont se redéployer d’autres pays du Sahel. Que vous inspire ce choix ?

C’est juste parce que la France ne veut pas perdre le Mali. À vrai dire, elle ne veut pas quitter le Mali. L’enjeu n’est pas seulement la démocratie. Il est beaucoup plus géostratégique et économique.

Au Tchad par exemple, Paris a intronisé Deby fils à la tête du pays et mené un lobbying intense pour ne pas que N’Djamena soit sanctionné par l’Union Africaine (UA) ou la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

Tout le contraire de ce que l’Elysée a fait pour Bamako alors que les deux pouvoirs sont issus de coup d’Etat. La France a activé tous ses leviers pour que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’UA et la communauté internationale sanctionnent le Mali.

Cela est dû au fait que la France ne veut pas quitter et perdre le Mali. Un rapport du Sénat français, publié en 2014, dit que l’avenir de l’Hexagone est en Afrique.

La France est en effet une voiture dont le moteur est le continent noir. Elle a carrément besoin de lui. Le problème est qu’aujourd’hui, il y a un sentiment, pas anti-français comme le disent certains, mais plutôt un sentiment antipolitique française en Afrique qui gagne de plus en plus de terrain.

La France a perdu la Centrafrique. Aujourd’hui, avec la junte malienne, Paris est également sur le point de perdre. Il y a un effet de contagion qu’elle redoute.

L’autre aspect qu’il ne faut pas perdre de vue, si la France est membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, au-delà d’être parmi les Etats vainqueurs de la seconde guerre mondiale, c’est parce qu’elle a eu des colonies importantes sur le continent africain.

Il faut ajouter la démographie galopante de ce continent qui inquiète d’une part les occidentaux, mais qui représente en même temps un marché énorme pour leurs entreprises.

Plusieurs grandes enseignes européennes s’installent dans nos pays. C’est une politique bien pensée par les Occidentaux. Chaque année, un pays africain découvre du pétrole ou du gaz.

La France a de plus en plus besoin de ces ressources pour assurer son approvisionnement surtout dans un contexte très tendu avec la Russie. Enfin, elle a besoin de l’Afrique pour s’affirmer comme une puissance militaire africaine. C’est seulement dans ce continent que la France peut changer le cours de l’histoire d’un pays.

Le Mali presse les militaires français à quitter son territoire

Au lendemain de l’annonce d’un « retrait coordonné » des soldats français et de leurs alliés européens, les autorités de transition maliennes veulent que cette opération se fasse « sans délai ».Le Mali d’Assimi Goïta a hâte de tourner la page. Dans un communiqué, publié ce vendredi, Bamako enjoint à Paris de ne pas perdre de temps pour le retrait des forces militaires de Barkhane et Takuba.

Les autorités de transition prennent acte de la « décision unilatérale » de la France même si elle constitue une « violation » des accords liant les deux pays ainsi que d’autres partenaires. Au plus vite, le gouvernement malien s’attend donc à ce que ces troupes étrangères quittent son territoire national sous sa supervision.

 

« Notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée » (Bazoum)

Le président nigérien Mohamed Bazoum, estime que le retrait des forces militaires européennes comme Barkhane et Takuba au nord Mali, risque de plonger tout le Sahel dans le chaos.Le président nigérien soutient qu’un départ de la force française Barkhane et de l’Union européenne Takuba, appelle à une réorganisation des pays du Sahel notamment le Niger qui partage une frontière avec le Mali. « Notre objectif est que notre frontière avec le Mali soit sécurisée. Nous prévoyons qu’après le départ de Barkhane et de Takuba, cette zone soit encore plus infestée et que les groupes terroristes se renforcent. Or, nous savons qu’ils ont vocation à étendre leur emprise » a indiqué Bazoum sur son compte Twitter.

Selon le chef de l’Etat de ce pays du G5 Sahel, les risques d’une résurgence des groupes jihadistes sont réels. « Le départ de Barkhane va créer un vide qui sera rempli par les organisations terroristes déjà présentes dans cette région. Cela va être une menace qui hypothéquera toute la stabilité du Mali d’abord, puis celle du Niger et de la sous-région par effet de contagion » craint-t-il. Bazoum déplore le retrait des forces militaires Barkhane et Takuba qui, à ses yeux, jouent un rôle très important dans la sécurisation du nord du Mali, si proche du Niger.

Barkhane va quitter le territoire malien, mais pas la bande du Sahel puisque les discussions engagées à Paris avec les pays ont « débouché à l’unanimité sur la nécessité d’une réarticulation du dispositif qui était en place au Mali Cela conduira notamment à une forme de présence de ces forces au Niger et sur le territoire d’autres pays africains, un peu plus au sud, qui en feraient la demande », s’est réjoui le président nigerien.

Au regard des développements récents au Bénin, il est clair, justifie Bazoum, « que ces pays ont des besoins. Il est prévisible qu’un certain nombre de ces forces soient disposées dans ces régions face à ces nouvelles menaces, ainsi qu’au Niger » dit-il.

Le Niger devrait accueillir de nouvelles bases pour la force militaire européenne Takuba, indique Bazoum. Cette décision va offrir de « grands avantages
à son pays », selon le successeur de Mahamadou Issoufou, arrivé au pouvoir en avril 2021. Car selon Bazoum, la « forces spéciales dispose de capacités répondant à la menace posée par les organisations terroristes ». A ce titre ajoute-t-il, « les discussions sont en cours avec la France et l’Union européenne et des protocoles doivent être signés à partir du mois de juin » informe Mohamed Bazoum.

Mais l’arrivée de Barkhane et Takuba suscitent déjà des remous au Niger. Selon Moussa Tchangari, secrétaire général de l’Association Alternative espace citoyens cité par Deutsche Welle, « C’est un risque que le régime prend en acceptant ce redéploiement ». Un risque surtout pour Mohamed Bazoum, qui après avoir contenu les contestations liées à son élection, joue avec « sa stabilité, son maintien (au pouvoir) au moment où on assiste, dans notre espace sahélien et en Afrique de l’Ouest de façon générale, à un retour des militaires aux affaires », explique-t-il.

La santé doit être « au cœur » du partenariat Afrique-Europe (Macky Sall)

Pour le chef de l’Etat sénégalais et président en exercice de l’Union Africaine (UA), « sans sécurité sanitaire, la relance économique est impossible ».La relance économique tant espérée par les dirigeants a des préalables. Et la plus importante, selon le président Macky Sall, est la sécurité sanitaire. S’exprimant dans une tribune publiée, ce jeudi, premier jour du sixième Sommet Union Européenne (UE)-Union Africaine (UA), qui se tient à Bruxelles (Belgique), il a fait savoir que la santé est l’un secteur crucial que doit prendre en compte le partenariat entre les deux continents.

« Sans sécurité sanitaire, la relance économique est impossible. La crise du Covid-19 le prouve, de même qu’elle a prouvé l’interdépendance entre nos deux continents », a soutenu Macky Sall, rappelant que la santé ne faisait pas partie, en 2017, des quatre domaines stratégiques considérés comme prioritaires à l’occasion du cinquième sommet entre l’UE et l’UA.

Le président en exercice de l’UA relève qu’entre-temps, la pandémie de Covid-19 « a dévasté le monde, nous rappelant une vérité que nous avions tendance à oublier : notre santé, clé de notre bien-être, est aussi le fondement de notre agenda de développement commun ». Il a ainsi invité les uns et les autres à ne pas reproduire « les mêmes erreurs ».

Par ailleurs, le président Macky Sall a rappelé que « de nombreux pays d’Afrique ont vu leur marge budgétaire se réduire et leurs efforts en matière de santé mis à mal ». Cela a durement affecté les programmes de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, trois épidémies qui freinent considérablement le développement de l’Afrique, a-t-il ajouté.

Partant de constat, Macky Sall a souligné la nécessité pour le partenariat UE-UA de reconnaître l’urgence de renforcer les systèmes de santé des pays africains et d’en faire un domaine d’investissement prioritaire. A l’en croire, cela permettra de concrétiser la relance et prémunir les économies des conséquences d’une future pandémie.

Pour le chef de l’Etat sénégalais, « ce sommet sera aussi celui qui changera, pour de bon, le paradigme de la coopération entre l’UE et l’Afrique, que nous souhaitons voir fondée sur une relation de partenariat entre pairs, sur la base d’objectifs partagés. » Selon lui, « la santé en est un ».

Macky Sall a appelé « l’Union européenne, ses Etats membres et la communauté internationale à renforcer sa collaboration avec le Fonds mondial et l’ensemble des organisations multilatérales de santé afin que nous puissions, ensemble, continuer à sauver des vies et préserver nos perspectives communes de développement équitable et durable ».

La Banque de l’UE soutient le secteur privé africain

L’institution financière va débloquer 62 millions d’euros pour accompagner les entreprises privées touchées par la crise sanitaire de la Covid-19.L’investissement dans le secteur privé en Afrique, comme partout ailleurs dans le monde, est indispensable pour remédier aux conséquences de la crise sanitaire et enclencher une croissance durable. Les fonds de la Banque européenne d’investissement (BEI) promis en marge du Sommet Union européenne-Union africaine (17-18 février à Bruxelles) permettront de financer six initiatives d’investissement à fort impact en faveur du secteur privé.

Il s’agit entre autres de l’accélération de l’investissement dans les jeunes pousses du secteur technologique d’Afrique, la garantie de l’accès au financement des populations éloignées et fragiles et le soutien au financement du secteur privé avec les principales banques africaines locales.

« L’anti-terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains » (Macky Sall)

Le combat contre les groupes jihadistes au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains », a estimé à Paris le président sénégalais Macky Sall, réagissant à l’annonce du retrait du Mali des forces françaises et européennes.« Nous comprenons cette décision » a déclaré Macky Sall  ce jeudi matin dans une conférence de presse commune avec le président Emmanuel Macron, Nana Akufo-Addo, president en exercise delà Cedeao et Charles Michel, président du Conseil européen. 

Le president sénégalais qui assure la présidence tournante de l’Union africaine, a soutenu que « la lutte contre le terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains ».

Macky Sall s’est réjoui par ailleurs de la décision de la France de l’Union européenne d’accompagner les pays du Sahel et du Golfe de Guinée en proie au jihadisme. « Nous sommes heureux que l’engagement ait été renouvelé de rester dans la région et de réarticuler le dispositif », a-t-il dit en ce sens.

Emmanuel Macron a soutenu ce jeudi à Paris lors d’une conférence de presse commune avec l’UE, la Cedeao et l’UA que les forces militaires françaises Barkhane et européennes Takuba vont quitter définitivement le territoire malien lors d’un « retrait coordonné ».

Une décision qui vient entériner les mesures arrêtées mercredi soir lors d’un dîner de travail à l’Élysée réunissant plusieurs dirigeants européens et des pays du G5 Sahel, de la Cedeao et l’UA.

Sahel: la France l’UE annoncent un « retrait coordonné » au Mali

C’est désormais officiel. La France et ses partenaires européens officialisent leur retrait militaire au Mali après neuf ans de lutte anti-jihadistes.Cette décision majeure a été annoncée par la France et ses alliés européens dans un communiqué commun. Une déclaration qui vient entériner les décisions arrêtées mercredi soir lors d’un sommet à l’Élysée réunissant plusieurs dirigeants européens et africains.

La sécurité au Sahel était d’ailleurs au cœur de ce dîner de travail entre le président français Emmanuel Macron, ses partenaires européen et des chefs d’Etat africains. 

Les pays du G5 Sahel comme le Tchad, le Niger et la Mauritanie étaient étaient présents à cette rencontre tout comme le Bénin, récemment touché par des attaques jihadistes, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall qui assure la présidence tournante de l’Union africaine et celui du Ghana Nana Akufo-Addo, qui assure la présidence de la Cedeao. 

Au centre des débats, le retrait définitif de la force militaire Barkhane et européenne Takuba au Mali. Emmanuel Macron a donné sa position sur la question évoquant un retrait des troupes françaises et européennes au Mali.

Le président français avait entamé depuis plusieurs jours une série de consultations avec ses partenaires européens pour adopter une position commune sur la question.

La Bad appuie l’Agenda 2063 de l’Union africaine

Le Fonds africain de développement vient d’accorder une subvention de 11,48 millions de dollars au secrétariat de l’institution régionale pour renforcer sa gouvernance et lui apporter un soutien institutionnel.L’approbation de cette subvention s’inscrit dans le volet « financement des biens publics régionaux » du Fonds logé à la Banque africaine de développement (Bad). Les ressources contribueront au projet de renforcement des capacités institutionnelles de l’Union africaine, un programme conçu pour améliorer la capacité de la Commission de l’UA à piloter l’Agenda 2063.

Ce dernier est la vision de l’institution régionale pour « une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ». Il comprend des programmes pour stimuler la croissance économique et le développement du continent et conduire à sa transformation rapide.

Les fonds alloués couvriront trois principaux volets : le renforcement institutionnel ; la planification et la coordination des politiques, ainsi que la fourniture de prestations de services ; et la gestion de projet. En outre, le projet comprend d’importantes garanties environnementales et sociales ainsi que des considérations liées à la dimension de genre.

En 2017, la Commission de l’UA a lancé un vaste processus de réforme institutionnelle afin de rendre l’institution plus agile, plus efficace et plus autonome financièrement. Le projet poursuivra ces réformes en modernisant ses systèmes et en améliorant ses capacités de planification, de coordination et de prestation de services.

Une partie des fonds sera allouée aux pratiques de réduction des risques de catastrophes et aux mécanismes d’adaptation au changement climatique de la Commission de l’UA. Le soutien aux femmes comprendra l’élaboration des lignes directrices et du tableau de bord de la Commission en matière d’intégration de la dimension de genre et de la jeunesse, ainsi que des activités connexes, en plus du soutien à la réforme institutionnelle de l’Union africaine.

Le coût total du projet s’élève à 12,6 millions de dollars, et inclut une contribution en nature de l’Union africaine. Le succès du projet devrait encourager d’autres institutions de développement pour des contributions similaires.

Sahel : journée décisive sur la présence de Barkhane au Mali

Le sort de l’opération Barkhane devrait être prononcé mercredi ou jeudi, en marge d’un sommet Union européenne – Union africaine.Plusieurs sources diplomatiques affirment que les dirigeants régionaux et internationaux se retrouveraient ce mercredi pour un dîner à Paris, afin de discuter avec le président français avant un sommet UE-Afrique jeudi 17 février. 

A ce titre, Emmanuel Macron a convié ce mercredi 16 février, les chefs d’Etat du G5 Sahel notamment le président nigérien Mohamed Bazoum, le Tchadien Mahamat Idriss Déby et le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani. Une rencontre à laquelle le président français n’a pas invité les autorités de la transition burkinabé et malienne.

Le président de l’Union africaine Macky Sall et le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) le Ghanéen Nana Akufo-Addo seront de la partie tout comme le Conseil européen Charles Michel, et du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Devant son homologue sénégalais Macky Sall, nouveau président de l’UA et ses partenaires du G5 Sahel, Emmanuel Macron, nouveau président de l’UE, doit présenter une réorganisation de l’opération Barkhane menée par son pays contre le djihadisme au Sahel. L’Élysee souhaite trouver des solutions concertées et collectives avec ses partenaires africains et européens avant le possible retrait des troupes françaises au Mali.

Selon de nombreuses sources, la moitié des 4800 soldats français actuellement déployés dans le cadre de cette opération sont stationnés au Mali et devraient prochainement quitter le pays.

Les autorités de Paris et Bamako ne parlent plus le même langage depuis plusieurs semaines. L’escalade verbale est montée à un tel point que les militaires au pouvoir à Bamako ont décidé, le 31 janvier, d’expulser l’ambassadeur de France, demandant plus de « respect » de la part de ses autorités. Paris avait traité les actuels dirigeants maliens d’« illégitimes » prenant des « décisions irresponsables ».

Les conditions ne semblaient donc plus réunies pour que la France maintienne son action militaire au Mali. En plus du maintien des militaires maliens au pouvoir, la supposée arrivée des mercenaires russes de Wagner semble constituer une autre ligne rouge qui a été franchie, d’après les autorités françaises. Sur fond de sentiment antifrançais croissant au Sahel, Paris avait annoncé aussi « travailler d’ici la mi-février » à l’adaptation de son dispositif militaire dans la région et va vraisemblablement acter son retrait militaire forcé du Mali.

Avant-hier lundi, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, affirmait que « si les conditions ne sont plus réunies, ce qui est manifestement le cas, pour qu’on puisse être en mesure d’agir au Mali, on continuera à combattre le terrorisme à côté avec les pays du Sahel qui sont eux tout à fait demandeurs ». Ce qui voudrait dire que le retrait des troupes françaises au Mali se précise, même si elles vont recentrer leur action au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, entre autres pays sahéliens actuellement visés par les violences djihadistes.

Selon les données publiées par le ministère de la Défense français en décembre 2021, l’opération Barkhane dispose de trois bases militaires dans le nord du Mali. La principale se situe à Gao et dispose d’hélicoptères de combat, de troupes, de véhicules blindés lourds et de moyens logistiques de transport.

Attaques au Bénin : l’armée française tue plusieurs djihadistes impliqués

Les trois attaques perpétrées les 8 et 10 février 2022 dans le Nord du Bénin ont faut neuf morts.L’armée française lance la traque, quelques jours après des attaques attribuées à des djihadistes dans le parc W au Bénin. Ce samedi, l’état-major français a annoncé avoir tué 40 jihadistes impliqués dans des frappes aériennes menées par la force Barkhane au Burkina Faso. 

Il souligne que ces jihadistes sont impliqués dans les attaques de mardi et jeudi qui ont fait neuf morts et 12 blessés parmi les équipes chargées de sécuriser le parc naturel W, dans le nord du Bénin, à l’issue de trois attaques à la bombe artisanale.

La France va-t-elle quitter le Mali ?

La France se donne quinze jours pour décider de l’avenir de sa présence militaire au Mali.La France n’a pas vocation à s’éterniser au Mali, ont souvent répété les responsables politiques français. L’ancienne puissance coloniale, dont plusieurs milliers de soldats sont engagés depuis 2013 contre les groupes jihadistes actifs sur le territoire malien et dans les pays voisins, va-t-elle enfin retirer ses troupes de la région ?

S’il ne lui manquait qu’un alibi pour prendre une telle décision, que beaucoup d’observateurs ne cessent d’envisager en raison de l’enlisement manifeste de l’armée française sur le terrain et de la dégradation des relations entre Paris et Bamako, l’expulsion de l’ambassadeur de France par les autorités maliennes, mardi 31 janvier, pourrait lui en fournir.

 « La situation ne peut pas rester en l’état », a déclaré mardi 1er février le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal, donnant ainsi le sentiment que la France envisage désormais toutes les hypothèses y compris un retrait de ses troupes du Mali.

D’ici la mi-février, « on va travailler avec nos partenaires pour voir quelle est l’évolution de notre présence sur place » et « pour prévoir une adaptation », a déclaré Gabriel Attal sur Franceinfo commentant le renvoi du diplomate français par le Mali, en réaction aux récentes déclarations jugées par Bamako « hostiles » des ministres français des Armées et des Affaires étrangères.

L’expulsion de l’ambassadeur français ; Joël Meyer, 60 ans, en poste à Bamako depuis octobre 2018, est inédite dans l’histoire des relations entre le Mali et la France. Elle marque une nouvelle étape dans la tension née entre les deux pays suite à la prise du pouvoir à Bamako à partir d’août 2020 par une junte de colonels qui depuis ne semble pas pressée d’organiser un retour à l’ordre constitutionnel.

Invoquant la souveraineté nationale, la junte entend se maintenir plusieurs années au pouvoir, le temps selon elle de « refonder les bases de l’Etat et restructurer les forces armées et sécurité » du pays plongé depuis 2012 dans une grave crise sécuritaire liée à la présence de plusieurs groupes jihadistes sur une grande partie du territoire malien, le Nord et le Centre notamment.

Durant les premiers mois après la prise du pouvoir par l’armée à Bamako, Paris s’était pourtant montré conciliant vis-à-vis des putschistes maliens. Mais les rapports entre les deux parties se sont brusquement dégradés lorsqu’en mai dernier les colonels qui avaient entre-temps installé un président et un premier ministre à la tête d’un gouvernement de transition avaient décidé de débarquer les deux hommes confiant la présidence de l’Etat au chef de la junte, le colonel Assimi Goita.

La crise s’est, ensuite, aggravée quand quelques jours plus tard, la France a brandi la menace de retirer ses militaires engagés depuis 2013 au Mali et au Sahel dans le cadre d’une opération de lutte contre les groupes jihadistes, avant de se rétracter finalement pour annoncer une simple réduction de ses troupes et une restructuration de son dispositif militaire sur le terrain.

Évoquant alors « un abandon en plein vol », les autorités de Bamako avaient, dans la foulée, menacé de faire appel à d’autres partenaires extérieurs, donnant ainsi crédit à ce qui n’était à l’époque qu’une simple rumeur comme quoi elles souhaiteraient solliciter la Russie pour l’envoi d’éléments appartenant à la très sulfureuse compagnie militaire privée russe Wagner, accusée d’exactions en Syrie, en Libye et en Centrafrique. La France qui n’a jamais caché son hostilité à une telle perspective n’avait, depuis lors, cessé de mettre en garde Bamako et Moscou contre cette éventualité qui, depuis peu, serait devenue finalement une réalité, selon plusieurs sources diplomatiques occidentales en poste au Mali.

Les sorties musclées de responsables des deux pays, devenues quasi quotidiennes ces dernières semaines, n’ont pas contribué à apaiser la tension.

Commentant mercredi dernier, les sanctions prises contre la junte par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a infligé le 9 janvier une série de sévères sanctions diplomatiques et économiques au Mali, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre et porte-parole du gouvernement malien, s’était livrée à une attaque virulente contre la ministre française des Armées, Florence Parly et la France, qu’il a accusée de chercher à diviser les Maliens, « d’instrumentaliser » les organisations sous-régionales et de conserver ses « réflexes coloniaux ». Le colonel malien avait alors sommé Mme Parly de se taire.

Mali: Qui a tué les civils mauritaniens près de Nara?

L’agence Saharamedias a enquêté sur le massacre des civils mauritaniens dans la région de Nara près de la frontière entre le Mali et la Mauritanie.La Mauritanie et le Mali ont constitué une commission pour enquêter sur les circonstances du meurtre, le 17 janvier 2022, de sept Mauritaniens dans le territoire malien, un incident entouré de mystère du fait qu’il s’est déroulé dans une région instable marquée par des affrontements quasi quotidiens entre l’armée malienne et les « combattants d’Al-Qaïda ».

Après dix jours ce drame, des données commencent à se filtrer, ce qui pourrait aider à déterminer la partie à l’origine du meurtre des sept Mauritaniens, malgré le grand secret qui entoure le processus d’enquête en raison de la sensibilité de la situation.

Charnier !

L’histoire relatée par les familles des victimes fait état de 15 personnes mortes dans une fosse commune, dont sept Mauritaniens et huit autres, qui se disent « de nationalité malienne ».

Selon les révélations des familles des victimes, le charnier a été découvert dans la région zone de Tchilit Telbekeru (Tabakoro, selon l’orthographe officielle au Mali) où se trouve (Adabay Aba Ali), une zone à plus de 70 kilomètres de la frontière mauritanienne à l’intérieur du territoire malien, et située au sud-est de la ville de  Nara  dont elle relève administrativement.

C’est une zone habitée par des personnes appartenant aux ethnies peuls et soninkés dans de très petits villages, qui vivent de l’agriculture irriguée et de l’élevage, en particulier des vaches, et qui ont un lien étroit avec les marchés mauritaniens voisins.

Il y a des forêts et des buissons dans la région, où des affrontements se produisent souvent entre l’armée et les combattants jihadistes peuls originaire de la région du Macina (Centre du Mali) affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Dans des rapports publiés sur son site Internet, l’armée malienne affirme que la région dispose de bases logistiques appartenant au groupe jihadiste du Macina, à l’intérieur des forêts et des buissons.

Version officielle

Le gouvernement malien et après une réunion avec une délégation mauritanienne dirigée par le ministre des affaires étrangères, samedi dernier, a publié sa première déclaration sur l’incident qui comprenait des informations importantes sur la date et le lieu de ce drame.

Dans le communiqué publié par le ministère de l’Intérieur, le gouvernement malien a indiqué que la délégation mauritanienne l’avait informé d’un « incident survenu le 17 janvier 2022 et qui a fait sept morts parmi les citoyens mauritaniens, entre de Tabakoro et Akor dans la région de Nara région ».

Ainsi, la version officielle mauritanienne rapportée aux Maliens confirme le récit des familles, car il parlait de la même zone où les proches des victimes ont trouvé le « charnier ».

Cependant, les autorités maliennes ont catégoriquement nié leur implication dans l’incident, et confirmé que « jusqu’à présent, il n’y a aucune preuve de l’implication des forces de sécurité et de défense maliennes », selon le texte du communiqué.

Version de l’armée

Pour recueillir la version de l’armée malienne, « Saharamedias » a contacté, samedi dernier, le colonel Soulaymane Dembele, Directeur de la communication de l’armée malienne, et l’a interrogé sur le meurtre de sept Mauritaniens à l’intérieur du territoire.

Le colonel malien a déclaré que « L’armée mène des opérations militaires dans cette zone, mais je ne sais pas si elle a tué des citoyens Mauritaniens ». Il a refusé de donner  informations supplémentaires en se contentant de déclarer que : « Nous publions des informations relatives à toutes nos opérations militaires via notre site officiel. » Mercredi, le colonel Soulaymane Dembele a publié sur le site internet de l’armée malienne, un communiqué dans lequel il parle d’une opération militaire offensive dans la région de « Nara », plus précisément dans l’axe reliant « Akor » et « Tabakoro », la même route signalée précédemment dans le communiqué du ministère malien de l’Intérieur.

Le communiqué publié par l’état-major de l’armée malienne, et signé par le directeur de la communication de l’armée, indique que l’opération militaire a débuté le lundi 17 janvier, jour même de la mort des Mauritaniens, selon la version officielle et civile, et s’est terminée samedi, 22 janvier 2022, le jour même où la délégation mauritanienne s’est rendue à Bamako pour s’informer des circonstances liées au meurtre de sept Mauritaniens.

L’armée malienne a annoncé dans son communiqué que l’opération militaire s’était soldée par la mort de 28 « terroristes » et la destruction de « bases terroristes » lors d’opérations de ratissage dans les forêts de « Naoulena » et de « Bamadjougou ».

Cependant, l’armée n’a pas lié cette opération au meurtre des sept Mauritaniens, même si la zone dans laquelle elle a eu lieu est la même où a été découvert un « charnier » dans lequel les sept Mauritaniens et huit maliens ont été retrouvés.

Armes russes !

Le fait est que cette région du Mali vit de l’impact des affrontements quasi quotidiens entre l’armée et les combattants d’Al-Qaïda, lesquels se sont transformés en une sorte de « guerre civile » à caractère ethnique.

Ces affrontements ont poussé des centaines d’habitants locaux à fuir vers la Mauritanie voisine et plus précisément dans le localité  d’Adel Bagrou qui jouxte les zones d’affrontement.

L’armée malienne parle de « grandes victoires » remportées contre ce qu’elle appelle les « terroristes », victoires qu’elle attribue à l’obtention de nouvelles armes russes, qui lui ont permis de retourner l’équation en sa faveur.

L’armée malienne a publié des images de certaines de ces armes, qui selon elle étaient de fabrication russe, et lui permettaient de détruire des cibles à 10 kilomètres. Et d’ajouter qu’il suffit d’obtenir les coordonnées de la cible pour la détruire complètement grâce à ces roquettes de fabrication russe.

Cependant, l’utilisation de ces armes fait craindre une augmentation des pertes civiles, dans une région vivant une situation sécuritaire, sociale et économique difficile, avec des complications croissantes d’ordre ethnique.

Face à cette situation difficile, la Mauritanie et le Mali ont formé une commission mixte pour sécuriser les frontières entre les deux pays, et faciliter la circulation des personnes et des biens de part et d’autre de la frontière.

Le pays du Mali, qui fait face à un blocus de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), mise sur la Mauritanie afin d’assurer l’approvisionnement de son marché.

La ton monte entre Bamako et Paris après le retrait du Danemark

Le Danemark va rapatrier ses soldats face aux exigences du gouvernement de la transition malienne.« Les généraux au pouvoir ont envoyé un message clair où ils ont réaffirmé que le Danemark n’était pas le bienvenu au Mali. Nous ne l’acceptons pas et pour cette raison nous avons décidé de rapatrier nos soldats », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod après une réunion au Parlement à Copenhague.

Le chef de la diplomatie danoise s’indigne de cette décision prise par le régime de la transition malienne. « Nous sommes là à l’invitation du Mali. Les généraux ont retiré cette invitation (…) parce qu’ils ne veulent pas d’un plan rapide de retour à la démocratie », dit-il.

Le gouvernement malien de transition avait réitéré « avec insistance » dans un communiqué publié dans la soirée de mercredi à jeudi, le départ des troupes danoises arrivées dans le cadre de la mission militaire européenne Takuba. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maîga, martelait qu’en entrant sur le territoire malien, le Danemark n’a pas respecté le « protocole additionnel applicable aux partenaires européens » de la force Takuba, qui exigerait de signer au préalable un accord bilatéral avec Bamako.

Le Colonel Maîga a ensuite répondu à Florence Parly, ministre française des Armées accusée de vouloir diviser les Maliens. « Nous invitons également Mme Parly à plus de retenue et également à respecter le principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État », a rétorqué le colonel Maïga avant de l’inviter de « faire sienne cette phrase d’Alfred de Vigny sur la grandeur du silence ».

De son côté, la ministre danoise de la Défense a indiqué que le rapatriement des soldats allait « prendre un peu de temps ». Si un calendrier précis ne peut être établi à ce stade, l’armée danoise juge qu’il faudra « plusieurs semaines » pour ramener hommes et matériel au Danemark, précise-t-elle dans un communiqué.

Le Drian : « la situation ne peut pas perdurer »

Alors qu’on frôle l’incident diplomatique entre Paris et Bamako, Jean-Yves Le Drian soutient que la « situation en l’état actuel ne peut pas perdurer au Mali » faisant planer le spectre d’un changement de dispositif au Sahel. « Vu cette situation, vu la rupture du cadre politique et du cadre militaire (au Mali), nous ne pouvons pas rester en l’état », a déclaré le chef de la diplomatie française sur la radio RTL.

« Ce n’est pas uniquement une décision française, c’est une décision collective et donc nous avons engagé des discussions et avec nos partenaires africains et avec nos partenaires européens pour savoir comment on peut adapter notre dispositif en fonction de la nouvelle situation », a-t-il ajouté

« Lorsqu’on tente désespérément d’isoler le Mali en instrumentalisant les organisations sous-régionales, on se demande enfin qui est dans la provocation », a martelé le colonel Maîga qui apporte la réplique au chef de la diplomatie française.

A peine lancée, Takuba vacille. La Task-force qui doit remplacer Barkhane, l’opération militaire menée par la France au Sahel est déjà dans l’impasse. Lancée en mars 2020 à Liptako Gourma, dans la partie sud-ouest du Niger, Takuba doit étendre son domaine d’intervention au Burkina Faso et au Mali. Elle a pour mission d’assister et de former l’armée malienne, en coordination avec les partenaires du G5 Sahel, de la Minusma et les missions de l’UE.

Après avoir annoncé la fin de Barkhane en juin 2021, La France s’ensable véritablement dans le dossier malien. Paris estime pourtant qu’un retrait au Sahel serait présenté comme une faillite militaire et politique en Afrique notamment par les jihadistes, et laisserait le champ libre à la Russie qui se déploie actuellement au Mali et lorgne le Burkina Faso.

Une conférence du forum d’Abu Dhabi pour la paix à Nouakchott

Plus de 300 personnalités politiques et religieuses du monde sont attendues à cette rencontre.La deuxième édition de la Conférence africaine pour la paix se tiendra dans la capitale mauritanienne, Nouakchott, du 8 au 10 février 2022. Placée sous le haut patronage de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la République islamique de Mauritanie, la conférence aura pour thème « Offrir la paix au monde ».

Cet événement international est organisé par le Forum d’Abu Dhabi pour la Paix, avec la participation du gouvernement de la République islamique de Mauritanie. Il se veut, rapporte un communiqué de ses organisateurs, une plate-forme d’échange d’expériences entre les autorités religieuses du continent africain et un espace de discussion et de débat sur les questions de paix et de réconciliation en Afrique.

Les participants à cette rencontre vont faire le point sur la menace de l’extrémisme et le terrorisme. Plusieurs thèmes sont à l’ordre du jour. Parmi ceux-ci, les organisateurs notent : « Comment promouvoir la paix ? », « Comment mettre fin aux guerres civiles ? », « Comment prévenir l’extrémisme et le terrorisme ? », « Comment renforcer le rôle des États ? ».

Cette conférence sera l’occasion d’élaborer des propositions pratiques, de nature à contribuer au raffermissement des liens de coopération entre les différents acteurs publiques et politiques et les initiatives des leaders religieux pour la promotion de la paix et de la stabilité sur tous les territoires africains.

La rencontre verra la présence du président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et celle du président du forum d’Abu Dhabi pour la paix, le cheikh Abdallah Ibn Bayyah.

Afrique/Meilleurs ministres des Finances: le Zimbabwe distingué

Le ministre zimbabwéen des Finances, Mthuli Ncube, est classé parmi les cinq premiers meilleurs argentiers en Afrique pour l’année 2021, selon un classement de Financial Afrik.Sur la liste, il y a aussi le Béninois Romuald Wadagni, le Congolais Nicolas Kazadi, le Mauritanien Ousmane Kane et la Nigériane Zainab Ahmed.

« Je suis très heureux d’avoir été élu et classé dans le top 5 des ministres des Finances en Afrique en 2021 par la publication française Financial Afrik », a tweeté Mthuli Ncube.

Le ministre des Finances du Zimbabwe a précisé que ce classement est basé sur « un vote populaire et une analyse qualitative des candidats, sous la supervision d’un jury ».

Les ministres ont été également jugés sur la base des succès enregistrés dans la mise en œuvre de politiques économiques transformatrices.

M. Ncube a toutefois essuyé les critiques de ses détracteurs, qui affirment que ses succès n’existent que sur le papier et que ses politiques n’ont pas réussi à transformer la vie des Zimbabwéens ordinaires, qui continuent de vivre dans une grande pauvreté.

Af’Sud : lancement d’une unité de production de vaccins

L’usine va fabriquer des vaccins contre la Covid-19 et d’autres maladies.L’Afrique est en passe de devenir autonome en matière de production de vaccins. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a inauguré ce mercredi une unité de fabrication de vaccins contre le nouveau Coronavirus et d’autres types de maladies.

L’usine connue sous le nom de NantSa veut renforcer l’empreinte pharmaceutique globale du continent africain dans un secteur dominé par les acteurs des pays développés. Ce qui a poussé le dirigeant sud-africain à parler d’« une étape importante dans la marche de l’Afrique vers la santé, le progrès et la prospérité ».

« C’est entre les murs de cette installation, grâce aux réseaux qui sont en train d’être construits, grâce aux compétences avancées qui sont en train d’être développées, et grâce aux autres initiatives sur notre continent, que notre vision de la fabrication de vaccins, de diagnostics et de médicaments en Afrique prendra progressivement forme », a déclaré M. Ramaphosa.

L’usine de fabrication de vaccins est située à Brackengate, au Cap, et a été ouverte conjointement par M. Ramaphosa et Patrick Soon-Shiong, un scientifique de renommée mondiale spécialisé dans les technologies de la santé qui dirige la société NantWorks LLC.

« Ce lancement permettra à l’Afrique de ne plus dépendre d’autres régions et organisations pour approvisionner sa population en vaccins et autres médicaments indispensables », a ajouté le chef de l’Etat de la Nation arc-en-ciel.

Selon lui, l’Afrique ne doit plus être le dernier continent à avoir accès aux vaccins contre les pandémies. « L’Afrique ne devrait plus aller quémander des vaccins au monde occidental. Nous nous débrouillerons seuls. Nous sommes déterminés à le faire et cette installation en est la preuve », a-t-il encore dit.

L’événement a coïncidé avec une cérémonie de lancement officiel de la Coalition pour accélérer l’accès de l’Afrique aux soins de santé avancés (Coalition AAAH), qui vise à accélérer la production locale de produits pharmaceutiques, biologiques et de vaccins pour l’Afrique.

« La coalition concrétise notre ferme conviction que l’Afrique doit exploiter ses compétences et ses ressources et identifier les possibilités de collaboration entre plusieurs pays », a conclu Cyril Ramaphosa.

Mauritanie : plusieurs ministres maliens en visite à Nouakchott

Après la Guinée, l’importante délégation ministérielle malienne est en Mauritanie où elle espère trouver une alternative aux sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).Tenter le tout pour le tout pour contourner les sanctions de la Cédéao. C’est la mission assignée aux ministres maliens des Affaires étrangères, de l’Administration territoriale, des Transports, de l’Économie et du Commerce.

En visite ce mardi à Nouakchott, la capitale mauritanienne, les émissaires du Colonel Assimi Goïta devraient être reçus par le président Mohamed Ould Ghazouani. Bamako cherche notamment à faire transiter une partie de son fret par ce pays frontalier non membre de la Cédéao.

Avant de se rendre en Mauritanie, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, et ses collègues étaient hier à Conakry. Dans la capitale guinéenne, ils ont été reçus par les autorités de la transition.

La Guinée, également suspendue des instances de l’organisation sous régionale après le putsch militaire du 5 septembre 2021, a indiqué que ses frontières restaient ouvertes à tous les pays frères y compris le Mali. Conakry justifie sa position par le fait de n’avoir pas été associée aux décisions prises contre Bamako.

À l’issue des entretiens, Abdoulaye Diop a déclaré être porteur d’un message du colonel Assimi Goïta, au président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya. M. Diop a également salué la « solidarité qui a été réitérée à l’endroit du Mali », espérant avoir la même oreille attentive du côté de Nouakchott.

Cameroun 2021 : une Can entre surprises et couacs insolites

La 33ème Coupe d’Afrique des Nations, qui se déroule actuellement au Cameroun, risque de rester dans les mémoires pour de nombreuses raisons, notamment les résultats surprenants des équipes les moins cotées et les errements au niveau de l’organisation des rencontres.Les chocs ont commencé dès le premier jour du tournoi, lorsque le Burkina Faso a failli bouleverser la pyramide du football en marquant le premier but contre le Cameroun, qui a dû recourir à deux penalties pour se tirer d’affaires.

Depuis lors, un vent d’exploit accompagne les nations les moins cotées dans ce tournoi, notamment la Sierra Leone qui a tenu en échec le champion d’Afrique algérien.

Un exploit monumental pour la Leones Stars dont la dernière qualification pour le plus prestigieux festival de football d’Afrique remonte à 1996, lorsque l’Afrique du Sud a accueilli le tournoi et remporté son premier et unique titre continental.

La résilience de l’équipe sierra-léonaise actuelle en dit long sur son gardien Mohamed Kamara, qui a été élu homme du match grâce à son héroïsme, en tenant presque seul en échec une ligne d’attaque algérienne supérieure, menée par son joueur vedette Riyad Mahrez, de Manchester City.

Mais ce n’est pas tout : les nouveaux venus, la Gambie, contre toute attente, l’équipe la moins bien classée par la Fifa dans l’histoire du tournoi, a remporté son tout premier match de la CAN contre la Mauritanie, qui en est à sa deuxième participation au tournoi continental.

Les Scorpions de Gambie poursuivent leur série d’invincibilité en décrochant le nul contre le Mali dans leur deuxième match du groupe F, grâce à un penalty accordé par la VAR.

La deuxième sortie des Leone Stars contre la Côte d’Ivoire a également été mémorable, puisque le gardien Kamara a arrêté un penalty crucial et a donné à son équipe une chance de se battre contre les doubles champions. Les Sierra-Léonais sont revenus deux fois au score et ont obtenu un fameux match nul 2-2 contre les Eléphants, qui étaient considérés comme l’un des favoris de la CAN 2021. 

Mais le plus grand événement qui a secoué la pyramide du football africain a sans doute été la surprenante victoire (1-0) de la Guinée équatoriale, autre pays du groupe E, sur l’Algérie, championne en titre, qui n’a toujours pas marqué de but après 180 minutes.

Selon les experts sportifs, même s’il n’y a pas d’autres surprises de la part d’équipes moins illustres, le tournoi restera dans les mémoires pour ces résultats inhabituels qui ont ébranlé les fondements mêmes de la pyramide du football africain.

A l’instar des résultats du football sur le terrain, les événements périphériques se distinguent également par leurs particularités, comme la décision controversée de l’arbitre zambien Janny Sikazwe de mettre fin prématurément au match Mali-Tunisie, laissant les deux équipes sans réaction.

Les Africains de l’Ouest menaient 1 à 0 face aux Aigles de Carthage et défendaient leur mince avance lorsque Sikazwe a sifflé la fin du match à la 89ème minute, ce qui a poussé l’entraîneur tunisien, furieux, à le réprimander en vain. Mais l’incident ne s’est pas arrêté là puisque la Confédération africaine de football (CAF) a ordonné que les minutes restantes du match, y compris les arrêts de jeu, fussent jouées.

Bien que les Maliens soient entrés sur le terrain une nouvelle fois pour aller jusqu’au bout de la partie, les Tunisiens s’étant désengagés, ils ont déclaré forfait et le Mali a été déclaré vainqueur. Quelques heures plus tard, un autre couac, cette fois avec l’hymne national de la Mauritanie lors de la cérémonie d’avant-match contre les Scorpions de Gambie.

A trois reprises, le mauvais air a été joué et, à chaque fois, les joueurs mauritaniens ont manifesté leur désapprobation en chantant l’hymne national pour sauver la situation. L’hymne de la Gambie n’a pas connu de couac et le match a commencé. Dix minutes après le début de la rencontre, les Scorpions ont marqué le seul but du match.

Cependant, malgré tout cela, Yaoundé et les autres villes camerounaises sont une explosion de couleurs impressionnantes qui a commencé dès l’ouverture du tournoi le 9 janvier, mettant en mouvement les pièces disparates d’une mosaïque de football africain présentée au reste du monde.

Manifestations contre la Cedeao au Mali : Assimi Goïta teste sa popularité

Le chef de l’Etat malien va tester sa popularité ce vendredi après avoir invité ses compatriotes à sortir pour protester contre les sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.Cette journée de mobilisation appelée par le chef de la transition malienne le colonel Assimi Goïta, sera scrutée par la Cedeao et la France

Pour Assimi Goïta qui a appelé tous les Maliens à sortir pour dénoncer les sanctions de la Cedeao, c’est un test grandeur nature pour son règime qualifié « d’illégitime » par ses détracteurs. Si l’appel à la manifestation est suivi par les Maliens, le tombeur d’Ibrahim Boubacar Keïta en tirera profit dans son bras de fer avec la Cedeao. Le nouvel homme fort de Bamako a décidé d’appliquer la « réciprocité » à ses voisins d’Afrique de l’Ouest après les sanctions. Il s’est ensuite tourné vers la Russie et d’autres partenaires pour contenir les jihadistes.

Récemment, Moscou en guise de soutien a bloqué avec la Chine un texte de la France appelant les Nations unies à soutenir les sanctions de la Cedeao contre le Mali. Un soutien de la Russie en faveur de la junte qui a obtenu carte blanche au sortir des Assises de la refondation pour conduire la transition jusqu’en 2027. La réussite de cette manifestation donnerait à coup sûr du poids à la position des militaires contre la Cedeao après les sanctions. Elle pourrait aussi surtout redessiner une nouvelle géopolitique dans cette région où la France avait jusque-là dicté le tempo dans son pré-carré. A contrario, si les Maliens décidaient de ne pas sortir massivement, ils enverraient un message fort aux militaires dans cette période de transition mouvementée.

De son côté, la Cedeao scrute de près l’évolution de cette journée de manifestation au Mali. L’Organisation régionale a prononcé de lourdes sanctions contre la junte malienne comme la fermeture des frontières et le gel des avoirs financiers du Mali. Elle doit désormais faire face à une levée de boucliers des Organisations non gouvernementales et des mouvements citoyens qui menacent de « braver l’embargo contre le Mali si la Cedeao persiste à punir le Mali pour des considérations politiques ». Ces organisations sont convaincues que « la priorité doit d’être combattre la lutte contre le terrorisme et les forces obscurantistes qui endeuillent le Mali ». Taxée souvent d’être un « syndicat de chefs d’Etat » en lieu et place d’une « Cedeao des peuples », l’organisation mise sur pied en 1975, tentera dans cette crise malienne de préserver sa crédibilité souvent mise à mal.

Enfin la France qui considère la situation au Mali et au Sahel comme « une affaire africaine et européenne ». Selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, « Il y a une fuite en avant, un appel confirmé à une milice extérieure (la société paramilitaire Wagner, ndr) ». Le chef de la diplomatie française considère « le calendrier de transition inacceptable » et pense que la junte est en train de « confisquer la démocratie des Maliens ». Mais sur le terrain, la réalité est bien différente, car le sentiment antifrançais s’est exacerbé en Afrique de l’Ouest. 

Au Mali, au Sénégal et plus récemment au Tchad, des jeunes s’en prennent aux symboles de la présence française en Afrique lors des manifestations. Fin novembre, un convoi militaire français de ravitaillement à destination de Gao au Mali avait été pris pour cible.  Dans ce contexte assez tendu, Paris mise-t-elle sur une explosion sociale au Mali pour faire plier militaires ?  En soutenant les sanctions de la Cedeao, la France espère faire reculer la junte où à défaut l’amener à plus de souplesse dans cette crise.

Covid-19 en Afrique : Omicron a atteint son pic (OMS)

Le nombre de cas hebdomadaires s’est stabilisé au cours de la semaine se terminant le 9 janvier, comparé à la semaine précédente selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Après une hausse de six semaines, la quatrième vague de la pandémie alimentée principalement par le variant Omicron s’est stabilisée. C’est l’augmentation la plus brève jusqu’à présent sur le continent, où un total de 10,2 millions de cas cumulés de Covid-19 avait été recensé à la date du 11 janvier dernier, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’Afrique australe, qui a connu une forte augmentation du nombre d’infections pendant la vague pandémique, a enregistré une baisse de 14 % des infections au cours de la semaine écoulée. En Afrique du Sud, où le variant Omicron a été répertorié pour la première fois, le nombre d’infections hebdomadaires a diminué de 9 %, soutient l’OMS.

Selon cette dernière, l’incidence de la pandémie est aussi en baisse en Afrique de l’Est et en Afrique centrale. Cependant, note-t-elle, l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest connaissent une augmentation du nombre de cas, l’Afrique du Nord ayant enregistré une hausse de 121 % la semaine dernière par rapport à la semaine qui l’a précédée.

Par ailleurs, ajoute l’organisme onusien, sur l’ensemble du continent, le nombre de décès a augmenté de 64 % au cours de la semaine qui s’est achevée le 9 janvier par rapport à la semaine précédente, principalement à cause des infections chez les personnes à haut risque.

La quatrième vague est toutefois moins meurtrière que les vagues précédentes. Le nombre d’hospitalisations est resté faible. En Afrique du Sud par exemple, environ 9 % des plus de 5600 lits en unités de soins intensifs du pays sont occupés par des patients atteints de la pandémie.

D’après l’OMS, le variant Omicron, qui se propage rapidement, est devenu prédominant dans les pays qui connaissent une recrudescence des cas. Alors qu’il a fallu environ quatre semaines au variant Delta pour surclasser le variant Bêta auparavant dominant, le variant Omicron a surclassé son prédécesseur en seulement deux semaines dans les pays africains les plus touchés.

« Les premières indications montrent que la quatrième vague en Afrique a été abrupte et brève, mais non moins déstabilisante. La mesure essentielle de riposte à la pandémie dont l’Afrique a grand besoin reste la même, à savoir une augmentation rapide et conséquente du nombre de personnes vaccinées contre la COVID-19. La prochaine vague pourrait être moins indulgente », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti. Elle s’exprimait au cours d’une conférence de presse virtuelle organisée ce jeudi.

Le nombre de tests, qui sont essentiels à la détection et à la surveillance de la COVID-19 – dont la surveillance génomique, a connu une légère augmentation de 1,6 % au cours de la semaine écoulée avec plus de 90 millions de tests – principalement des tests d’amplification en chaîne par polymérase (PCR) – réalisés sur le continent. Au cours de la semaine dernière, 23 pays ont enregistré un taux de positivité élevé, supérieur à 10 %.

Partout en Afrique, l’OMS dit apporter son appui aux pays pour renforcer le séquençage génomique par des formations dans des domaines essentiels tels que la bio-informatique et la manipulation des échantillons. L’Organisation contribue également à l’achat et à la livraison d’équipements et de matériel de laboratoire essentiels aux pays.

À ce jour, 30 pays africains – et au moins 142 pays dans le monde – ont détecté le variant Omicron. Le variant Delta a été signalé dans 42 pays d’Afrique. En Afrique de l’Ouest, où l’incidence du coronavirus est en augmentation, le nombre de séquences d’Omicron réalisées par des pays comme Cabo Verde, le Ghana, le Nigéria et le Sénégal est en hausse. À Cabo Verde et au Nigéria, Omicron est désormais le variant dominant.

Même si le continent semble résister à la dernière vague pandémique, le taux de vaccination reste faible. Environ 10 % seulement de la population africaine est entièrement vaccinée. L’approvisionnement en vaccins s’est récemment amélioré sur le continent et l’OMS affirme renforcer son appui aux pays pour qu’ils puissent distribuer efficacement les doses à l’ensemble de leur population.

« Cette année devrait marquer un tournant dans la campagne de vaccination contre la Covid-19 en Afrique. Dans la mesure où une grande partie de la population n’est toujours pas vaccinée, nos chances de limiter l’émergence et l’impact des variants meurtriers sont bien minces », a alerté Dr Moeti.

« Nous disposons du savoir-faire et des outils nécessaires et, grâce à une action concertée, nous pouvons à coup sûr faire pencher la balance en notre faveur contre la pandémie », a-t-elle assuré.

Afrique subsaharienne : vers une hausse de la croissance économique

Le dynamisme économique de la région devrait reprendre légèrement pour s’établir à 3,6 % en 2022 et 3,8 % en 2023, a annoncé l’institution basée à Bretton Woods (États-Unis).Après une première récession en 25 ans, le continent noir renoue avec la croissance.  Selon la Banque mondiale (BM), le niveau élevé des prix des produits de base devrait favoriser la reprise à court terme dans la région. Le Nigéria et l’Angola profiteront de l’augmentation des cours pétroliers et de l’assouplissement graduel des baisses de production dans les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), souligne l’institution financière.

La croissance devrait ainsi atteindre 2,5 % en 2022 et 2,8 % en 2023 au Nigéria, tandis qu’elle s’accélérera à 3 % en moyenne en 2022-23 en Angola. En Afrique du Sud, la croissance retomberait aux niveaux d’avant la pandémie, freinée par des obstacles structurels et le lourd endettement du pays.

Par ailleurs, la Banque signale que les prix élevés du coton et des denrées alimentaires comme le café bénéficieront aux exportateurs de produits agricoles (Éthiopie, Kenya et Tanzanie).

Ces chiffres représentent toutefois près d’un point de pourcentage de moins que la moyenne sur la période 2000-19. Cette situation est la conséquence des effets persistants de la pandémie et de la réduction des mesures d’aide. A cela s’ajoutent l’incertitude en matière de politique publique et l’aggravation de l’insécurité dans certains pays.

Dans certains pays, l’expansion des activités agricoles sera aussi limitée par des incertitudes diverses, notamment des périodes de sécheresse et des précipitations inférieures à la moyenne, ainsi que l’intensification des conflits, poursuit la BM.

D’après cette dernière, la pandémie a entravé les progrès accomplis dans la lutte contre la pauvreté et dans la réalisation des principaux objectifs de développement dans l’ensemble de la région, effaçant plus d’une décennie de gains enregistrés dans le revenu par habitant pour certains pays.

Dans plus d’un tiers des pays de la région, dont l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigéria, le revenu par habitant en 2022 restera inférieur au niveau d’il y a dix ans, soutient-elle.

Les risques pesant sur ces prévisions sont plutôt orientés à la baisse, affirme la BM. Toutefois, la pauvreté, l’insécurité alimentaire, la hausse des prix des produits alimentaires et les tensions géopolitiques pourraient peser sur la demande des consommateurs et freiner la croissance.

En outre, un net ralentissement de la croissance économique mondiale pourrait entraîner d’importantes corrections à la baisse des prix des produits de base au détriment des pays producteurs de pétrole et de métaux, avertit la Banque. Celle-ci ajoute que les pays confrontés à des problèmes de surendettement pourraient avoir plus difficilement accès aux financements extérieurs, ce qui nécessiterait un ajustement budgétaire brutal.

La BM note enfin que les faibles taux de vaccination contre la Covid-19 exposent les pays de la région à une résurgence et une aggravation des vagues épidémiques. Ce qui pourrait ébranler à nouveau l’activité économique. La prolongation de la pandémie risque quant à elle d’exacerber les problèmes de développement et de santé existants, d’enrayer les réformes structurelles et budgétaires, et d’entraîner des pertes de capital humain durables.

Afrique de l’ouest : l’insécurité crée une crise multiforme (Onu)

L’instabilité qui mine plusieurs parties de la région ouest africaine met en péril les acquis enregistrés par les pays selon le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (Unowas), Mahamat Saleh Annadif.La partie occidentale du continent noir reste en proie à l’insécurité. Malgré les efforts nationaux, régionaux et internationaux, la situation sécuritaire dans la région demeure complexe et difficile. Les groupes extrémistes violents continuent d’étendre leur champ d’opérations au Sahel, notamment dans la zone des trois frontières du Liptako-Gourma entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ciblant à la fois les civils et les forces de sécurité.

« Au Nigeria, le regain de criminalité et de conflits entre agriculteurs et éleveurs a détourné l’attention de la violence extrémiste dans le nord-est, qui reste néanmoins omniprésente. D’autres incidents, bien que de faible ampleur, dans le nord de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo démontrent que la menace tant évoquée des actes de terrorisme se déplaçant du Sahel en direction des pays côtiers du Golfe de Guinée est une réalité », a souligné le Représentant spécial.

Mahamat Saleh Annadif présentait, lundi dernier, par visioconférence, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, le dernier rapport du Secrétaire général sur les activités d’Unowas. Le rapport couvre la période du 18 juin au 21 décembre 2021.

M. Annadif a, par ailleurs, énuméré les conséquences des développements sécuritaires dont l’effet majeur est la crise humanitaire multiforme que vit la région. Cette crise est « caractérisée par la hausse des prix des produits alimentaires, l’augmentation de la pauvreté du fait de la Covid-19 et la perte des récoltes du fait de la sécheresse. »

Sur la question du changement climatique, M. Annadif a mentionné la nécessité d’une approche à long terme et a informé du soutien d’Unowas pour le développement de stratégies d’adaptation à la dégradation climatique dans la région Afrique de l’Ouest et Sahel. « Ceci dans le but de protéger les plus vulnérables qui sont victimes des urgences humanitaires et de la détérioration sécuritaire qui en résultent », a-t-il ajouté.

En outre, le Représentant spécial a appelé à un plus grand engagement dans la mise en œuvre de l’Agenda Femmes, paix et sécurité, et de l’Agenda des jeunes pour la paix et la sécurité.

« Bien que plus de 50% d’électeurs de la sous-région sont des femmes, leur présence de façon significative au niveau des organes de décision tarde à se concrétiser », a dit M. Annadif, non sans ajouter qu’« une plus grande volonté politique, se traduisant entre autres par le financement sur les budgets nationaux de ces plans d’action est nécessaire. »

Ce tableau sombre dressé par M. Annadif n’éclipse pas les avancées démocratiques, notamment les élections réussies au Cabo Verde et en Gambie.

« Malgré toutes les inquiétudes justifiées suscitées par les turbulences actuelles en matière de gouvernance démocratique, ces exemples confirment l’attrait de la démocratie, comme le plus sûr vecteur pour façonner l’avenir des communautés », s’est félicité Mahamat Saleh Annadif.

Le Représentant spécial a également salué les progrès accomplis par la Commission mixte Cameroun-Nigeria en charge de la mise en œuvre de l’arrêt de la Cour Internationale de Justice sur le conflit frontalier entre les deux pays, depuis sa création en 2002.

« Ces réalisations sont autant d’exemples positifs de résolution des conflits, démontrant concrètement la manière dont le règlement pacifique des différends frontaliers peut renforcer la confiance et la coopération bilatérale entre des pays voisins », s’est-il réjoui.

Guinée – Mali : les limites d’une alliance frontalière

Le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD) qui dirige la Guinée depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021, a signifié dans une déclaration qu’il gardait ses frontières ouvertes avec le Mali prenant ainsi le contrepied de la Cedeao.La Guinée dans le viseur de la Cedeao, ignore les sanctions prises par la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest envers le Mali. Le CNRD dirigé par Mamady Doumbia motive sa décision par le fait que son pays était déjà suspendu des instances de l’institution sous-régionale lors du sommet de la Cedeao du 8 septembre 2021.

Partant de là, la Guinée ne se sent pas concernée par ces mesures contre le Mali car selon le communiqué signé du Colonel Sadiba Koulibaly, chef d’Etat-major général des Armées guinéennes, la République de Guinée n’a pas été associée aux décisions. En conséquence, « le CNRD souligne que les frontières aériennes, terrestres et maritimes de la République de la Guinée restent ouvertes à tous les pays frères conformément à sa vision panafricaniste », martèle le communiqué.

La Guinée réitère sa volonté de « respecter et d’appliquer les conventions, accords et traités bilatéraux et multilatéraux auxquels elle est partie ». Pays côtiers, Conakry pourrait se positionner durant cette crise comme le nouvel et principal allié du Mali. La frontière entre les deux pays s’étend d’ouest en est sur 858 kilomètres. Mais cette large zone minière riche en or, fait souvent l’objet d’affrontements meurtriers entre Guinéens et Maliens. 

Conflits communautaires à la frontière

Il s’agit de la résurgence d’un vieux conflit frontalier datant des années 70 qui oppose les villages de Siradiouba (Mali) et Dalakan (Guinée Conakry). En 2017, un différend au sujet de la paternité de la zone minière de Niaouleni située entre un village guinéen et malien avait viré en affrontements faisant 22 morts dont l’adjoint au commandant de la compagnie de Kati. Le projet de la matérialisation de la frontière entre les deux pays, longtemps annoncée, pourrait être réactivé au grand bonheur de la partie malienne qui en aura besoin pour ses activités de transit en vue d’éviter l’étouffement. Mais cette supposée alliance frontalière peut-elle prospérer si les pays de la Cedeao durcissent leurs sanctions contre Conakry à l’avenir ?

Pour le Mali qui importe 70% de ses besoins alimentaires, le corridor routier Dakar – Bamako reste un axe stratégique. Si conséquences économiques risquent aussi de toucher Dakar, il est important de noter que 80% du fret malien passe par le Sénégal et le Port de Dakar ravitaille en grande partie Bamako. Dans ce cas de figure, la Mauritanie pourrait être une porte de sortie pour le Mali qui n’a pas accès à la mer. Toutefois, la République arabe comme le Sénégal devront trouver un compromis avec la Cedeao pour adopter une position qui ne la fragilisera pas dans cette crise malienne.

Les « sanctions économiques et financières » prononcées par l’organisation intergouvernementale ouest-africaine mise sur pied en 1975, bien que reposant sur un éventail de mesures très large, ne concernent toutefois pas les denrées alimentaires, les produits de premières nécessités comme les médicaments ou encore les produits pétroliers.

Fléchissement des prix mondiaux des produits alimentaires

L’indice de référence de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur les prix mondiaux des produits alimentaires montre une moyenne nettement plus élevée en 2021 qu’en 2020.Les prix mondiaux des produits alimentaires ont légèrement reculé en décembre 2021. Dans son dernier rapport publié ce jeudi, la FAO indique les prix internationaux des huiles végétales et du sucre ont cédé beaucoup de terrain par rapport à leurs niveaux auparavant élevés.

L’Indice FAO des prix des produits alimentaires a affiché une valeur moyenne de 133,7 points en décembre, soit une baisse de 0,9 pour cent par rapport à novembre, mais un niveau encore supérieur de 23,1 pour cent à celui de décembre 2020. L’Indice suit l’évolution mensuelle des prix internationaux des produits alimentaires les plus couramment échangés dans le monde. La seule hausse mensuelle enregistrée en décembre est à mettre au compte du sous-indice des produits laitiers.

Sur toute l’année 2021, en moyenne annuelle, l’agence onusienne note que les prix des produits alimentaires s’est établi à 125,7 points, soit pas moins de 28,1 pour cent de plus que l’année précédente.

« Normalement, des prix élevés devraient entraîner une hausse de la production, mais le coût des intrants, la pandémie mondiale actuelle et des conditions climatiques toujours plus incertaines ne laissent que peu de place à l’optimisme quant à un retour à des conditions de marché plus stables, y compris en 2022 », a déclaré Abdolreza Abbassian, Économiste principal à la FAO.

L’Indice FAO des prix des céréales a baissé de 0,6 pour cent par rapport à novembre, car la chute des cours du blé à l’exportation, dans un contexte d’accroissement des disponibilités après les récoltes effectuées dans l’hémisphère Sud, a plus que compensé le raffermissement des prix du maïs, lequel s’explique par une forte demande et des craintes quant au temps sec qui persiste au Brésil.

Toutefois, sur l’année entière, l’Indice FAO des prix des céréales a atteint son plus haut niveau annuel depuis 2012 et progresse de 27,2 pour cent par rapport à 2020 : le maïs enregistre une hausse de 44,1 pour cent et le blé de 31,3 pour cent, mais le riz cède 4,0 pour cent.

Pour les prix des huiles végétales, l’indice a reculé de 3,3 pour cent en décembre. En effet, les cours de l’huile de palme et de l’huile de tournesol se sont affaissés, car la demande mondiale à l’importation a été faible, ce qui est peut-être lié au fait que l’on se soit inquiété des conséquences de la hausse du nombre de cas de covid-19. Sur l’ensemble de l’année 2021, la FAO note que les prix des huiles végétales ont atteint leur plus haut niveau jamais enregistré et augmenté de 65,8 pour cent par rapport à 2020.

Quant au sucre, l’Indice FAO des prix a perdu 3,1 pour cent depuis novembre et tombe ainsi à son niveau le plus bas depuis cinq mois, en raison des craintes quant aux éventuelles répercussions du variant Omicron sur la demande mondiale, de l’affaiblissement du real brésilien et de la baisse des prix de l’éthanol. Sur l’ensemble de l’année 2021, l’Indice FAO des prix du sucre a grimpé de 29,8 pour cent par rapport à l’année précédente et a atteint son plus haut niveau depuis 2016.

De leur côté, les prix de la viande sont restés globalement stables en décembre, mais sur l’ensemble de l’année 2021, ils ont progressé de 12,7 pour cent par rapport à 2020.

L’Indice FAO des prix des produits laitiers est le seul sous-indice à avoir progressé en décembre : il gagne 1,8 pour cent par rapport au mois précédent, car les cours internationaux du beurre et du lait en poudre ont augmenté à la suite de la baisse de la production laitière dans l’Europe de l’Ouest et en Océanie.

Les prix du fromage ont pour leur part légèrement reculé, ce qui indique que les producteurs laitiers d’Europe de l’Ouest ont privilégié ce produit. En 2021, la valeur moyenne de l’Indice FAO des prix des produits laitiers a augmenté de 16,9 pour cent par rapport à 2020.

CAN 2021 : un joli chèque pour le vainqueur

La Confédération africaine de football (Caf) a rehaussé la prime de victoire pour le vainqueur de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations.Voilà une nouvelle qui devrait motiver les 24 sélections nationales qui prendront part à la Can qui débute dimanche 9 janvier au Cameroun. Le vainqueur de cette édition percevra plus que ce que les Fennecs d’Algérie avaient reçu (2 milliards 882 millions de FCFA) lors de son sacre en Egypte en 2019.

Pour cette édition au pays des Lions indomptables, le futur lauréat recevra une gratification record de 4,4 millions d’euros (2 milliards 882 millions Fcfa) pendant que le finaliste se consolera avec une prime de 2,64 millions d’euros (1 milliard 729 millions). 

Les sélections éliminées en demi-finale toucheront 2,2 millions d’euros (1 milliard 441 millions) et les équipes qui s’arrêtent en quart de finale repartiront avec une enveloppe de 703.361 euros (460 millions de FCFA).

La 33ème édition de la Can est prévue du 9 janvier au 6 février 2022 au Cameroun. L’Algérie tenante du titre s’était imposée en finale en 2019 en Egypte devant le Sénégal au stade national du Caire (1-0).

Toutes les récompenses de la CAN 2022 (2021)

Gagnant de l’édition : 4,4 millions d’euros

Finaliste : 2,64 millions d’euros

Troisième et demi-finaliste : 2,2 millions d’euros chacun

Quart de finaliste : 703.361 mille euros

Mali : les Occidentaux condamnent le recours aux « mercenaires » de Wagner

Le gouvernement français fait état de la présence des paramilitaires du groupe de sécurité privée russe Wagner sur le sol malien.Même si l’information n’a pas encore été confirmée par les autorités de la transition, Les mercenaires russes du groupe Wagner sont arrivés au Mali. Les mises en garde de Paris n’y ont rien fait. Le groupe paramilitaire Wagner va bel et bien opérer sur le territoire malien. Selon plusieurs médias internationaux, des hommes de cette entreprise de sécurité privée russe sont déjà à Bamako, la capitale, depuis le 22 novembre.

La concrétisation de cette collaboration longtemps niée par les autorités de la transition malienne a provoqué l’ire de certains de ses partenaires occidentaux. Dans un communiqué conjoint parvenu à APA ce vendredi, ces Etats, avec à leur tête la France, « condamnent fermement le déploiement de mercenaires sur le territoire malien. »

« Ce déploiement ne peut qu’accentuer la dégradation de la situation sécuritaire en Afrique occidentale, mener à une aggravation de la situation des droits de l’homme au Mali, menacer l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger et entraver les efforts de la communauté internationale pour assurer la protection des civils et apporter un soutien aux forces armées maliennes », estiment-ils.

Par ailleurs, Paris et ses partenaires disent regretter la décision de Bamako « d’utiliser des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers au lieu de soutenir les forces armées maliennes et les services publics au bénéfice du peuple malien. »

Si Moscou a toujours nié son soutien à cette société de sécurité privée, pour les occidentaux la complicité du Kremlin dans son extension ne fait aucun doute. « Nous avons connaissance de l’implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali et appelons la Russie à adopter un comportement responsable et constructif dans la région », lit-on dans le communiqué.

Le président français Emmanuel Macron avait pourtant signifié à son homologue russe Vladimir Poutine que le déploiement de la société Wagner au Mali était une ligne rouge à ne pas franchir. Mais tout porte à croire que c’est le même scénario qui s’est produit en République centrafricaine qui va se reproduire. Dans ce pays d’Afrique centrale, le gouvernement du président Faustin-Archange Touadéra n’avait pas hésité à recourir aux services de Wagner pour repousser des rebelles qui menaçaient de s’emparer de la capitale Bangui.

Malgré cette nouvelle donne, les quinze pays signataires du communiqué ne comptent pas renoncer à leurs efforts « pour répondre aux besoins de la population malienne. »

« Conformément aux objectifs de la Coalition internationale pour le Sahel, nous réaffirmons notre détermination à poursuivre notre action en vue de protéger les civils, de soutenir la lutte contre le terrorisme au Sahel et de contribuer à instaurer la stabilité à long terme en appuyant le développement durable, le respect des droits de l’homme et le déploiement des services publics. Nous continuerons à suivre de près et à évaluer la situation », affirment-ils.