Congo : une opération de traque des « bébés noirs » lancée à Brazzaville

Ces délinquants continuent de semer la terreur à Brazzaville et dans d’autres localités de la République du Congo.

 

Mettre fin aux actions des « bébés noirs » encore appelés « Kulunas », c’est l’objectif que s’est fixé les éléments de la Direction générale de la sécurité présidentielle (DGSP) et de la Garde républicaine (GR). Une opération de traque de ces délinquants a été lancée le week-end dans la capitale congolaise. Celle-ci vise la reprise en main des zones d’habitation contrôlées par les délinquants, la restauration de l’autorité de l’Etat, afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens.

Une opération saluée par la population qui souhaite qu’elle tienne dans la durée pour mettre définitivement ces bandits hors d’état de nuire. Elle sera exécutée de manière plus globale afin de les traquer jusque dans leur dernier retranchement tout en évitant les dérapages. Dans cette lutte contre la délinquance urbaine, les services de la DGSP et de la GR ne sont pas seuls, la population est mise à contribution pour dénoncer les chefs de gangs et leurs acolytes.

Il convient de signaler que depuis le lancement de cette opération, ces délinquants quittent Brazzaville pour se réfugier dans d’autres localités de l’arrière-pays.

Congo : les « bébés noirs » instaurent la terreur à Brazzaville

Les habitants des quartiers Trois Poteaux et Ibalicko, dans le 9e arrondissement de Brazzaville et Djiri, vivent sous la menace constante de ces jeunes délinquants armés qui imposent leur loi à la nuit tombée.

 

Depuis plus d’une semaine, les quartiers Trois Poteaux et Ibalicko, dans l’arrondissement de Djiri à Brazzaville, sont le théâtre de violences répétées orchestrées par les tristement célèbres « bébés noirs », aussi appelés kulunas. À la tombée du jour, ces bandes de jeunes, armés de machettes, sèment la peur parmi les riverains, bouleversant leur quotidien.

Face à cette insécurité grandissante, les habitants ont dû adapter leur rythme de vie : rentrer plus tôt, verrouiller les portes dès 19 heures, et éviter les déplacements nocturnes. Le poste de sécurité publique implanté dans la zone semble aujourd’hui dépassé par l’ampleur du phénomène.

« Le premier jour où les bébés noirs ont attaqué, ils ont tout raflé sur leur passage », confie un agent de la force publique affecté à la garde d’un chef militaire. Ce dernier, contraint de réagir en urgence, a dû prendre l’initiative de repousser les assaillants avant l’arrivée de la police.

Depuis cet incident, les agressions se multiplient. Un menuisier a récemment été violemment attaqué à coups de machette au terminus de Trois Poteaux. Dans certains cas, des policiers vivant dans les quartiers ont été contraints de se défendre eux-mêmes, tirant des coups de sommation en pleine nuit pour dissuader les délinquants.

Selon plusieurs témoignages, cette vague de violence aurait pour origine la vengeance d’un jeune kuluna, récemment libéré de la maison d’arrêt de Brazzaville après une détention prolongée sans jugement. Désireux de régler des comptes, il mobiliserait chaque soir ses complices pour mener des actions éclair avant de disparaître.

Devant cette recrudescence de l’insécurité, les appels se multiplient pour une intervention ferme et rapide des forces de l’ordre. Les habitants, fatigués de vivre dans la peur, espèrent un retour à la normale avant que la situation ne dégénère davantage.