La quatrième édition du Makutano se tiendra dans les deux Congo

L’évènement aura lieu du 14 au 15 septembre à Kinshasa sur le thème « Local content ». La journée « BtoB », prévue le deuxième jour, aura lieu à Brazzaville et réunira entre cinq cents et six cents opérateurs économiques des deux pays.

Le Sultani Makutano, « fair business network for a congolese empowerment », est un réseau d’affaires qui regroupe plus de quatre cents chefs d’entreprises congolais ou issus de la diaspora congolaise. Sa quatrième édition, expliquent les organisateurs, est celle du renouvellement de la forme de l’événement, notamment la soirée de gala ou la journée de business meeting qui se déroulera à Brazzaville. Une innovation qui affirme la ferme volonté du Makutano d’œuvrer activement au renforcement d’une dynamique économique entre les deux Congo et, plus largement, d’œuvrer à la dynamique économique panafricaine.

Selon Nicole Sulu, fondatrice et présidente du réseau Makutano, ce déploiement vers Brazzaville répond à la vocation africaine de cet évènement et c’est tout naturellement que cette ville capitale, la plus proche de Kinshasa, soit la première à être en partie le théâtre de cette quatrième édition. « Il était temps pour nous de commencer le pèlerinage par ce qui est le plus proche et le plus fusionnel : un même peuple, une seule culture et un même espace économique. Il s’agit pour le Makutano de faire un plaidoyer sur la restructuration économique des échanges commerciaux laissés pour la grande partie à ce jour à l’informel, afin de donner plus de chance à nos économies de profiter positivement des avantages liés à la proximité et même à la promiscuité. C’est l’occasion pour les uns et les autres d’évaluer les accords légaux et réglementaires qui existent entre les deux rives afin de traduire en opportunités économiques réelles la volonté politique de réaliser une intégration régionale susceptible d’influer sur l’amélioration des conditions de vie de nos populations. Dans tous les cas, tout le réseau se réjouit de ces retrouvailles dans l’autre chambre de la même maison », souligne Nicole Sulu.

Par ailleurs, à l’heure des échéances électorales, cette nouvelle édition du Makutano se propose de servir de cadre au premier débat préélectoral en analysant les propositions en la matière des futurs dirigeants du pays après les élections. Ainsi, Sultani Makutano 4 favorisera le débat démocratique en invitant les cinq principaux candidats à la présidentielle 2018 à échanger publiquement sur ce thème du « Local content ». Un thème qui, selon les organisateurs, est éminemment politique au sens large et non partisan du terme. « La mise en œuvre d’une politique de « local content » est transversale à de nombreux secteurs de l’économie et, dans le cas de la RDC, tient de la révolution. Base indispensable au processus de réappropriation de l’économie par les nationaux, elle présuppose une politique volontariste et ambitieuse en termes de formation des cadres supérieurs et dirigeants, experts, etc., dans de multiples domaines. Elle suppose nécessairement un plan stratégique de développement des territoires visant à en assurer l’attractivité à terme. Elle implique un passage de relais consensuel avec les grandes firmes étrangères, naturellement peu disposées à transmettre les technologies et le savoir-faire dont l’économie nationale a tant besoin », fait-on savoir.

Une économie congolaise avec les acteurs locaux

Promoteur d’un processus de reconquête de l’économie nationale par les acteurs locaux, le réseau s’est engagé dans un travail de réflexion constructive avec les investisseurs nationaux ou internationaux ainsi que dans un nouveau dialogue avec les autorités, afin de se positionner en tant que force d’action et de proposition au niveau national pour ancrer la RDC dans la voie de l’émergence. Ainsi, la première édition du Makutano a permis à deux cents chefs d’entreprises congolais, locaux ou issus de la diaspora de se rencontrer dans un cadre nouveau, convivial et d’échanger. La seconde édition avait accueilli plus de trois cents participants pendant deux journées de réflexion, de détente et de rencontres « B2B » qui ont permis de mieux cerner le rôle que pourrait jouer le Makutano Network pour amplifier le « Congo empowerment ». Parmi les principaux constats effectués, l’absence d’une économie de transformation en RDC avait particulièrement retenu l’attention. La troisème édition s’est déroulée, l’année dernière, et a réuni quatre cents participants. Les débats ont principalement porté sur l’industrie de transformation dans le pays.

Le réseau organise également des rencontres mensuelles sur des thématiques variées (Leadership, femmes et entrepreneuriat, Makutano jeunes, santé…) et ses membre sont présents lors de nombreuses rencontres internationales (Africa CEO Forum, Indaba). Makutano a co-organisé avec le ministère des Mines, via Promines, la première plénière de la Plate-forme de dialogue et de suivi participatif entre l’État, la Fédération des entreprises du Congo et la société civile, autour de la question des industries extractives et forestières. Makutano est aussi un réseau qui appuie les projets de création d’entreprise tout au long de l’année (plus de cent projets en trois ans).

Pour Nicole Sulu, Makutano est le rassemblement des héros qui ont compris que la RDC et l’Afrique ont davantage besoin d’entrepreneurs que de slogans. « Chacun de nous peut être un héros. Héros, parce que nos initiatives font reculer la pauvreté de notre pays, réduisent les inégalités et permettent à la jeunesse congolaise d’accéder à l’éducation et à l’emploi, seul gage du développement durable »conclut la fondatrice et présidente du réseau d’affaires Sultani Makutano, « fair business network for a congolese empowerment ».

Hommage à Philippe Mockouamy, le plus grand chef de la fanfare congolaise

Philippe Mockouamy s’est éteint le jeudi 21 décembre 2017 à Kinshasa (République Démocratique du Congo), des suites d’une maladie

Le plus grand chef de la Fanfare congolaise de tous les temps s’est éteint le jeudi 21 décembre 2017 à Kinshasa (République Démocratique du Congo), des suites d’une maladie.

Si le monde de la musique est en deuil, les clarinettistes du Congo entier se sentent orphelins, car il a donné ses lettres de noblesse à cet instrument et particulièrement le grand mérite d’avoir formé à la fanfare près de deux générations. Ceux qui dirigent actuellement lui doivent leur carrière.

Il a remis à l’honneur la mission principale de la fanfare, et a suscité plusieurs de nombreuses créations d’œuvres contemporaines, dont il a lui-même assuré la vulgarisation.

Philippe Mockouamy était un personnage truculent, généreux, jovial, mais aussi un travailleur acharné. Dans toute sa vie, il a donné des centaines de prestations officielles. Notamment : rendre les hommages aux plus hautes personnalités de l’Etat, animer les principales prises d’armes et autres manifestations patriotiques qui rythmaient la vie de la nation, mais aussi plus largement, défendre et promouvoir la musique militaire congolaise.

Colonel à la retraite des Forces Armées Congolaises (FAC), Philippe Mockouamy  a servi la musique principale des FAC, dans les années 1970 à 1990.

En marge de sa fonction principale, puis pendant sa retraite, il s’est illustré dans plusieurs activités culturelles. Notons pour l’essentiel :

– Sa participation au premier festival culturel panafricain d’Alger en Juillet 1969, en qualité de membre du jury – section musique contemporaine africaine.

Les trois glorieuses, est pour le Congo l’hymne nationale à l’époque de la République Populaire du Congo du 1er janvier 1970 jusqu’en 1991. Ecrit par Henri Lopès et la musique composé par Philippe Mockouamy.

– Président de Femuco (Fédération des musiciens congolais) créée à partir de 1983.

– 2008, responsable de l’émission « MTN ZIK Stars » destinée à promouvoir les jeunes talents.

– Un des hauts dignitaires de la Cour du Roi Makoko à Mbé.

– De confession religieuse salutiste, Philippe Mockouamy était dans le bureau divisionnaire de la Camaraderie des Hommes de la Division 1 de Brazzaville.

– A la faveur de la célébration du 80ème anniversaire de l’Armée du Salut couplée à la visite du Général André Cox à Brazzaville, Philippe Mockouamy a figuré parmi les camarades salutistes ayant reçu un prix des mains du Chef Mondial de l’Armée du Salut.

– Sa dernière sa dernière sortie remonte au Samedi 16 décembre 2017 au Poste de Moungali, à l’occasion du rallye territorial des ministères féminins. Il avait dirigé le chant présenté par les hommes des Divisions 1 et 2 de Brazzaville.

Enfin notons que le frère ainé de Philippe Mockouamy qui portait le même nom et prénom a fait partie du groupe Victoria Brazza de Paul Kamba, dans les années 40 et 50.

Adieu l’artiste !