Congo : la santé du général Mokoko s’améliore

La nouvelle a été annoncée par l’épouse de Jean-Marie Michel Mokoko, qui a finalement pu le voir à l’hôpital où il avait été accueilli.

Il y a deux semaines, le 30 juillet, l’opposant congolais Jean-Marie Michel Mokoko, emprisonné depuis 2016, s’envolait vers la capitale turque, Ankara, pour y être soigné. La Turquie était officiellement le premier pays à accéder à la demande du président Sassou Nguesso. Depuis, les informations parviennent au compte-goutte. Les autorités d’Ankara refusent notamment de révéler le nom de l’établissement où est hospitalisé Jean-Marie Michel Mokoko.

Cela fait deux semaines ce jeudi que Jean-Marie Michel Mokoko s’est envolé pour Ankara. L’opposant congolais a quitté Brazzaville à bord d’un avion affrété par la Turquie pour recevoir des soins dans la capitale turque. Depuis, silence radio. L’ambassade turque à Brazzaville précisait simplement en milieu de semaine dernière qu’il s’agit d’une « opération d’évacuation humanitaire et sanitaire à la demande des autorités congolaises ». La diplomatie turque dénonçait en même temps les « théories du complot ».

Il faut dire qu’en l’absence d’informations les proches du général Mokoko s’inquiétaient. L’ancien candidat à la présidentielle, emprisonné depuis 2016, a vu son état de santé se dégrader en juin. Sa compagne avait été autorisée à s’envoler elle aussi pour la Turquie quelques jours avant. Et c’est par elle que les nouvelles ont fini par arriver.

Elle a pu le voir dans l’hôpital où il est accueilli. C’est ce qu’expliquent des proches de l’entourage du général Mokoko. Celle qui partage sa vie depuis près d’une décennie l’a trouvé plus en forme que lorsqu’elle le visitait à Brazzaville avant son départ. Il était alors sous perfusion. Ce n’est plus le cas aujourd’hui selon elle.

L’ancien chef d’état-major devenu opposant marcherait même et pourrait commencer des séances de kinésithérapie la semaine prochaine. Jean-Marie Michel Mokoko est « dans un des meilleurs hôpitaux » d’Ankara assure une source gouvernementale congolaise. Voilà qui apaise les craintes de ses proches.

Ils restent cependant circonspects quant au choix de la Turquie pour accueillir J3M.

Paris était hors de question : le président Sassou Nguesso considère que la France est un soutien du général Mokoko.

Une source officielle indique que parmi les capitales au système de santé performant, Ankara a été la plus rapide à répondre positivement. Brazzaville n’aura en tout cas pas à s’inquiéter de voir l’opposant obtenir l’asile politique en Turquie.

 

Congo : la santé du général Mokoko reste inquiétante

Il n’est pas atteint du coronavirus comme dit précédemment mais son état de santé reste néanmoins préoccupant.

L’inquiétude continue de plane autour de l’état de santé du général Mokoko. L’ex-candidat à la présidentielle, âgé de 73 ans, est hospitalisé à Brazzaville depuis jeudi dernier. S’il n’est pas atteint du coronavirus comme dit précédemment, son état reste préoccupant. En ce moment, ses réseaux se mobilisent pour obtenir son évacuation pour raisons sanitaires.

Selon un dernier communiqué de l’un de ses avocats français, il n’aurait finalement pas contracté le coronavirus, mais la mobilisation, y compris diplomatique, se poursuit pour tenter d’obtenir au plus vite son évacuation sanitaire afin de lui permettre de recevoir des soins appropriés.

Selon ce dernier communiqué, c’est en fait d’une crise de paludisme aiguë, aggravée par l’hypertension dont souffre le général Mokoko depuis plusieurs années, qui expliquerait la dégradation soudaine de son état de santé. Il faut dire que l’accès à l’opposant dans l’hôpital militaire où il est hospitalisé est très fortement limité, ce qui expliquerait cette confusion.

L’ONU « préoccupée »

Quoi qu’il en soit, l’inquiétude ne retombe pas, et de plus en plus de voix s’élèvent pour demander son évacuation à l’étranger.

C’est ce que réclament ses proches, mais aussi ce matin, une coalition d’ONG et de représentants de la société civile congolaise qui en appellent à l’intervention de la communauté internationale. Selon nos informations, plusieurs diplomates étrangers, africains et au-delà sont également intervenus, ces derniers jours, en faveur du général.

Du côté des Nations unies aussi on se dit « très préoccupé » et on demande au président Denis Sassou-Nguesso de « faire le nécessaire pour sauver la vie » de l’opposant. D’autant qu’en 2018, le groupe d’experts de l’ONU sur les détentions arbitraires avait ordonné sa « libération immédiate et sans conditions ». Sans suite.

En attendant, sa famille s’oppose à son transfert vers la clinique Leyono de Brazzaville. Une clinique dédiée au traitement du Covid-19 et considérée comme un « mouroir » selon l’un de ses avocats, Me Tricaud. Un tel transfert reviendrait selon lui à condamner le général « à une mort certaine ».

Les autorités congolaises n’ont pas souhaité s’exprimer pour le moment.