Une plateforme numérique pour enregistrer et aider les déplacés du Pool

C’est Mindouli, où se concentrent des milliers de déplacés venus des villages environnants, qui a été choisi pour le lancement de cette plateforme électronique d’enregistrement. L’opération devra bénéficier, dans un premier temps, à 50 000 personnes au moins.

Au Congo-Brazzaville, la mobilité des populations déplacées du Pool complique la tâche aux agences humanitaires qui leur viennent en aide. Pour mieux coordonner leur assistance, ces humanitaires ont mis en place une plateforme numérique d’enregistrement qu’ils ont lancée, mercredi 21 février, au cœur de cette région du sud du Congo. L’opération devra bénéficier, dans un premier temps, à 50 000 personnes au moins.

C’est Mindouli, où se concentrent des milliers de déplacés venus des villages environnants, qui a été choisi pour le lancement de cette plateforme électronique d’enregistrement.

Dénommée Scope, elle doit permettre aux humanitaires de disposer des statistiques fiables, d’améliorer la qualité de l’assistance et surtout de la personnaliser.

« Nous sommes aujourd’hui à Mindouli pour voir le lancement du système numérique qui permet une meilleure identification, une meilleure exécution de l’assistance humanitaire en faveur des déplacés du Pool, explique Jean-Martin Bauer, représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) au Congo. On prend leur identité, leurs empreintes digitales et on leur délivre une carte. Chaque personne reçoit environ 10 000 francs par mois pour pouvoir subvenir à leurs besoins essentiels, y compris l’alimentation… »

Ministre en charge de l’Action humanitaire, Antoinette Dinga Dzondo, salue la nouvelle initiative, l’ancien système ayant parfois montré ses limites : « Vous savez, le travail humain est toujours susceptible d’améliorations, de perfectionnement ».

Selon les humanitaires, la prévalence de l’insécurité alimentaire chez les bénéficiaires est passée de 51 % en mai 2017 à moins de 13 % en janvier 2018.

Plus de 80 millions de FCFA pour une aide supplémentaire aux déplacés du Pool

S’inscrivant dans le projet d’assistance aux déplacés du Pool, ce don a été financé par  l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) précisément par le Bureau  d’Assistance en cas de Catastrophe à l’Etranger (OFDA).

L’ambassadeur des Etats-Unis au Congo, M. Todd Philip Haskell, a fait une donation supplémentaire de plus de 80 millions de FCFA aux déplacés du département du Pool, le 7 février dernier à Nganga-Lingolo, dans le 8ème arrondissement de Brazzaville, Madibou.

Composé, entre autres, d’ustensiles de cuisine, de sceaux et de nattes, ce don concerne 150 000 familles déplacées des villages de Djoumouna et Loussaka, ainsi que 90 femmes cheffes de ménage.

Ce don, s’inscrivant dans le projet d’assistance aux déplacés du Pool, a été financé par  l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), précisément par le Bureau  d’Assistance en cas de Catastrophe à l’Etranger (OFDA) et mis en œuvre par Caritas Congo et Catholic Relief Services (CRS).

«Nous pouvons multiplier des assistances humanitaires, mais la solution, c’est la paix pour que tous vous regagniez vos localités respectives», a précisé, à cet effet, le diplomate américain. Pour lui, c’est plus clair que jamais, «nous avons la paix dans le Pool», c’est la chose la plus  importante.

Haskell s’est réjoui du processus engagé dans le département du Pool entre le gouvernement et les représentants de M. Frédéric Bintsangou, le 23 décembre à Kinkala, chef-lieu de ce département.
Il a, à cette occasion, rappelé que son pays avait promptement réagi à l’appel du gouvernement Congolais pour l’assistance aux déplacés du Pool. C’est pour cela que les Etats-Unis ont apporté une aide de plus de 250 millions de FCFA, destinée à environ 6500 déplacés qui ont fui le conflit du Pool pour se réfugier dans la Bouenza, a-t-il souligné.

Cette nouvelle aide concerne mille personnes affectées par les conflits dans le Pool, à savoir 50 mille déplacés à Brazzaville, 250 à Kinkala et 600 dans la Bouenza, a-t-on appris.

De son côté, le secrétaire général de Caritas Congo, M. Alain Robert Moukouri, a déclaré que cette distribution va se poursuivre la semaine prochaine à Kinkala (Pool) et à Madingou, chef-lieu du Département de la Bouenza.

Remerciant le donateur, l’un des bénéficiaires, Mme Lydie Bitsindou, a souhaité rejoindre sa demeure, car «les conditions sont difficiles», a-t-elle fait savoir.

Au Congo-Brazzaville, les déplacés du Pool veulent vivre en paix pour de bon

A l’entrée du Pool, province voisine de Brazzaville détruite par les violences armées, un échantillon de mille ménages de déplacés a reçu une importante assistance apportée par l’agence américaine USAID. Au cours de la distribution, ces personnes ont surtout manifesté le désir de retourner dans leur région d’origine après l’accord de paix conclu le 23 décembre dernier.

Assis sur des chaises en plastique à l’ombre d’un arbre dans la grande cour d’une paroisse catholique de Nganga Lingolo, à l’entrée du Pool, les déplacés ont reçu l’aide de l’USAID distribuée par deux agences dont Caritas Congo, dont Alain Robert Moukouri est secrétaire général : « C’est essentiel, parce que ces ménages que nous avons ciblés n’ont pas encore bénéficié de non-vivres. Pour l’instant, ça va couvrir mille ménages. Pour l’instant, nous nous contentons de cette situation », dit M. Moukouri.

Les bénéficiaires ont apprécié l’aide ; mais ils ont surtout manifesté le désir de regagner le Pool après l’accord de paix : « C’est un accord qui est le bienvenu, a dit l’un d’eux. Mais il faut qu’il n’y ait plus la nécessité de signer ce genre d’accord. C’est-à-dire qu’il faut que la haine disparaisse ; que les coups de feu ne soient donnés que pour arrêter des bandits ou pour des entraînements militaires, et non pour pointer quelqu’un. »

Todd Haskell, l’ambassadeur américain au Congo, a plaidé pour le retour d’une paix durable, tout comme l’archevêque de Brazzaville, Anatole Milandou : « Ce que nous devons enseigner aux élèves, c’est le cahier, le stylo et comment aller à l’école. Le fusil ne nous apportera rien. »