COP30 : le WWF réclame justice climatique pour l’Afrique

Dix ans après l’Accord de Paris, l’organisation environnementale réclame un « Paquet de Belém pour l’Afrique ».

 

À Belém, au Brésil, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a lancé un appel aux dirigeants mondiaux réunis à la COP30. Il leurs demandent de reconnaître le Bassin du Congo comme un pilier essentiel de la stabilité climatique de la planète. L’organisation environnementale réclame un « Paquet de Belém pour l’Afrique » ambitieux, fondé sur des financements équitables et une transition énergétique juste.

Deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie, le Bassin du Congo joue un rôle vital dans la régulation du climat mondial. Il stocke des milliards de tonnes de carbone, influence les régimes de précipitations en Afrique et fait vivre des millions de personnes.

Pourtant, les financements dédiés à sa préservation demeurent largement insuffisants, alerte le WWF. « Protéger le Bassin du Congo est non négociable si nous voulons réellement limiter le réchauffement à 1,5 °C », prévient Laurent Some, directeur régional du WWF pour le Bassin du Congo.

L’organisation plaide pour une reconnaissance formelle du rôle écologique et économique de cette région, accompagnée de mécanismes de financement transparents et d’un partage équitable des bénéfices avec les peuples autochtones et les communautés locales.

Pour le WWF, la lutte contre le changement climatique passe avant tout par la justice. Les peuples autochtones, gardiens ancestraux des forêts, doivent être au cœur des décisions et bénéficiaires directs des financements climatiques.

Face à l’urgence climatique et à l’aggravation des inégalités, le WWF appelle à un « Paquet de Belém pour l’Afrique », véritable feuille de route pour maintenir le cap des 1,5 °C. Ce plan repose sur quatre piliers : des plans climatiques nationaux plus ambitieux (CDN 3.0), un financement massif à la hauteur des besoins, une transition énergétique juste, et une adaptation concrète et mesurable aux impacts climatiques.

Le WWF appelle la communauté internationale à mobiliser au moins 1 300 milliards de dollars par an pour soutenir l’action climatique mondiale, dont une part significative pour l’Afrique. L’organisation exhorte à la mise en œuvre rapide de la feuille de route Bakou–Belém, au doublement des fonds pour l’adaptation et à l’activation du Fonds pour pertes et préjudices au profit des populations déjà affectées.

COP30 : Sassou N’Guesso déplore l’impuissance du monde face au dérèglement climatique

Le chef de l’État congolais a regretté « la quasi impuissance du monde entier face au dérèglement climatique », tout en rappelant les efforts constants de son pays en matière de préservation des forêts et de développement durable.

 

Devant les dirigeants du monde réunis à la 30ᵉ Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP30), le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, a livré, mercredi 5 novembre, un plaidoyer pour une action climatique plus concrète et solidaire.

Revenant sur plus de trente années de conférences et de résolutions restées sans effets notables, Denis Sassou N’Guesso a regretté que les mêmes préoccupations se répètent « en boucle », tandis que les engagements pris par les parties « ne sont pas suivis d’effet ».

« Le fossé se creuse davantage entre les ambitions proclamées et la grande insuffisance des efforts réalisés », a-t-il dénoncé, appelant les décideurs à un sursaut collectif.

Fier des acquis de son pays, le président congolais a mis en avant le modèle du Congo en matière de gestion durable des ressources forestières.

« Depuis plus de quatre décennies, mon pays porte en toute responsabilité sa contribution à la dynamique globale de lutte contre les changements climatiques », a-t-il rappelé, soulignant que le Congo dispose de plus de 4 millions d’hectares d’aires protégées, soit 13,5 % du territoire national.

À cela s’ajoute plus de 9 millions d’hectares de forêts aménagées, dont la moitié est déjà certifiée selon les normes internationales.

Instituée dès 1984, la Journée nationale de l’arbre, célébrée chaque 6 novembre, symbolise cette politique durable. Elle s’inscrit dans un ensemble cohérent d’initiatives, parmi lesquelles figurent le Programme national d’afforestation et de reboisement, le Fonds bleu pour le Bassin du Congo et la certification des forêts hors zones tropicales humides.

Denis Sassou N’Guesso a salué l’adoption, en avril dernier, par l’Assemblée générale des Nations unies, de la Décennie des Nations unies pour le boisement et le reboisement (2027-2036), un projet initié et porté par le Congo.

Cet aboutissement, a-t-il souligné, « couronne les efforts soutenus d’un pays qui n’a cessé de croire en la force de la reforestation pour l’avenir de la planète ».

Le chef de l’État s’est également félicité de la création, par le Brésil, pays hôte de la COP30, d’un fonds pour la préservation des forêts tropicales, une initiative qu’il a qualifiée de « complémentaire » à celle de la Commission climat du Bassin du Congo et de son instrument financier, le Fonds bleu.

« Cette initiative est d’autant plus louable qu’elle se met aussi au service des peuples autochtones et des communautés locales, premiers gardiens des écosystèmes les plus riches en biodiversité du monde », a-t-il souligné.

S’adressant aux nations les plus riches, Denis Sassou N’Guesso a insisté sur la nécessité d’un appui concret aux pays vulnérables.

Il a plaidé pour que les engagements financiers « maintes fois annoncés » soient enfin tenus afin d’accompagner les pays en développement dans leurs actions d’atténuation, d’adaptation et de prévention, tout en prenant en compte la compensation des pertes et dommages.

Le président congolais a également porté la voix des peuples autochtones des trois bassins tropicaux – Amazonie, Congo, Bornéo-Mékong – en invitant la COP30 à intégrer la Déclaration de Brazzaville, issue du premier congrès mondial organisé en début d’année dans la capitale congolaise.

Malgré le constat de lenteur et les promesses non tenues, Denis Sassou N’Guesso a tenu à rappeler sa foi en l’action collective :

« Je tiens à réaffirmer l’engagement solennel de mon pays en faveur d’une gouvernance forestière fondée sur les principes de durabilité, de souveraineté écologique et de solidarité intergénérationnelle. »

COP30 : Sassou N’Guesso à Belém pour défendre la voix des forêts et des peuples autochtones

Le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, est arrivé le 5 novembre à Belém, au Brésil, pour participer à la 30ᵉ Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP30).

 

Ce rendez-vous mondial réunit les pays signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, avec pour objectif principal de renforcer les efforts visant à limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C.

Durant deux semaines, chefs d’État, experts, représentants de la société civile et acteurs économiques débattront des stratégies à adopter pour accélérer la transition écologique et honorer les engagements pris lors des précédentes conférences. La COP30 devrait notamment permettre de présenter de nouveaux plans d’action nationaux et d’évaluer les progrès réalisés en matière de financements climatiques, un enjeu majeur pour les pays du Sud.

À la tribune de cette grande rencontre onusienne, Denis Sassou N’Guesso devrait, une fois de plus, plaider pour la préservation des écosystèmes tropicaux, considérés comme les “poumons verts” de la planète. Le chef de l’État congolais entend rappeler la nécessité d’un équilibre entre développement durable et justice climatique, tout en exhortant les pays industrialisés principaux émetteurs de gaz à effet de serre à tenir leurs promesses de financement en faveur des États forestiers.

Depuis plusieurs années, le Congo s’impose comme un acteur clé de la diplomatie climatique internationale à travers notamment l’initiative du Fonds bleu pour le bassin du Congo, un mécanisme destiné à soutenir les projets écologiques et communautaires dans la région.

La participation du président congolais à Belém s’inscrit également dans la continuité du premier Congrès des peuples autochtones et des communautés locales des forêts de l’Amazonie, du Congo et du Bornéo-Mékong, tenu à Brazzaville en mai dernier.

À cette occasion, les représentants de ces peuples avaient appelé Denis Sassou N’Guesso à porter leur voix à la COP30, soulignant leur rôle essentiel dans la gestion durable de la biodiversité et la préservation des forêts tropicales.

En défendant cette cause à Belém, le président congolais entend rappeler que la lutte contre le changement climatique ne peut être gagnée sans une reconnaissance pleine et entière des droits et savoirs traditionnels des communautés autochtones.

Fonds bleu du bassin du Congo : 43 projets validés pour séduire les bailleurs de fonds

Les points focaux nationaux du Fonds bleu pour le bassin du Congo ont bouclé, le 30 octobre à Brazzaville, leurs travaux préparatoires à la table ronde des bailleurs de fonds.

 

Au total, 43 projets prioritaires ont été retenus, dont 33 nationaux et 10 régionaux, qui seront présentés aux partenaires en marge de la COP30 à Belém, au Brésil, puis en mai 2026 à Brazzaville. Placée sous la houlette de la ministre congolaise de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault, également secrétaire exécutive de la Commission climat du bassin du Congo (CCBC), la rencontre a marqué une étape cruciale dans la mobilisation des financements climatiques destinés à la préservation du deuxième plus grand poumon vert de la planète.

Durant trois jours, les représentants des 17 pays membres de la CCBC parmi lesquels le Congo, le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Centrafrique, ou encore le Burundi ont échangé avec des partenaires techniques et financiers tels que la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), l’Agence française de développement (AFD), la Banque postale du Congo et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

À l’issue des délibérations, les participants ont validé un portefeuille de 43 projets prioritaires, inscrits dans le plan d’investissement régional de la CCBC. Ces initiatives visent à stimuler des économies vertes et bleues, inclusives et résilientes face aux changements climatiques.

Parmi les projets phares figure le programme d’appui à la gestion durable des tourbières du Congo, un écosystème couvrant 165 500 km², capable de séquestrer jusqu’à 30 milliards de gigatonnes de CO₂. Autre projet emblématique : le programme régional d’aménagement intégré du lac Tanganyika, au bénéfice des populations du Burundi, de la RDC, de la Zambie et de la Tanzanie.