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Les partisans du général Mokoko dénoncent la torture

Alors qu'une nouvelle audience est prévue jeudi, ceux-ci assurent que leurs aveux ont été obtenus sous le supplice. Les partisans…

Alors qu’une nouvelle audience est prévue jeudi, ceux-ci assurent que leurs aveux ont été obtenus sous le supplice.

Les partisans du général Jean Marie Michel Mokoko assurent que leurs aveux ont été obtenus sous la torture. Une question qui ne se pose plus à Brazzaville. Le général lui-même avait été condamné à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat le mois dernier.

Répondant à une question du juge sur sa participation à un mouvement de déstabilisation du Congo qui serait mené par le général Mokoko, Yvon Sende-Moungondo, un homme d’affaires originaire de Sibiti dans le sud, a déclaré, le 5 juin dernier à l’ouverture de son procès, en levant sa main amputée de deux doigts, qu’il avait été contraint de signer le procès-verbal de son audition sous la douleur de la torture infligée par les policiers.

Pratique quotidienne

Aujourd’hui une victime témoigne d’avoir perdu l’usage de ses mains à la suite de la torture au commissariat de Diata à Brazzaville. « Ils m’ont emmené derrière le commissariat de Diata, ils ont forcé une barre de fer sous mes genoux, me suspendant sur la table. La douleur était tellement atroce que je leur demandé de m’abattre », affirme cet homme d’environ 50 ans.

Pour Loamba Moke, président de l’Association pour les droits de l’Homme et l’univers carcéral (ADHUC), la torture est une pratique quotidienne dans les prisons congolaises. « Nous avons rendu visite au président du syndicat des étudiants qui a été correctement et copieusement torturé. La torture n’est pas un moyen pour avoir les aveux », indique l’activiste des droits de l’Homme. « S’il n’y a pas de volonté politique, on ne pourra rien faire et la torture continuera son chemin. »

La police se défend

Le Commandant de police Pierre Rodrigue Mavoungou du commissariat central de Djoué refuse que la torture soit systématique dans les centres de détention. « On n’a pas besoin d’appliquer la force sur une personne qui défère tranquillement à une invitation de la police », dit-il. « Souvent on nous critique du fait que lorsqu’on interpelle, directement on met sous la banquette de la BJ et on commence à piétiner. Le service que nous faisons est noble, mais ingrat », explique-t-il.

Dans tous les cas, les victimes se plaignent et demandent réparation. Mais, selon les ONG locales, la plupart des plaintes n’aboutissent pas devant les tribunaux.

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