OpinionsTribune




Congo : lettre ouverte à Monsieur le Ministre d’Etat, Alphonse Claude Silou

Congo : lettre ouverte à Monsieur le Ministre d’Etat, Alphonse Claude Silou Depuis quelques jours, une campagne de dénigrement menée…

Congo : lettre ouverte à Monsieur le Ministre d’Etat, Alphonse Claude Silou

Depuis quelques jours, une campagne de dénigrement menée sur le net, cible des personnalités politiques congolaises, vouées aux gémonies. En réponse à cette campagne insidieuse menée dans l’ombre par d’autres acteurs politiques, dans une espèce de combat d’arrière-garde, Jean Jacques René Itoua signe la lettre ouverte ci-dessous, que nous publions en intégralité.

‘’À qui faites-vous de l’ombre ?

Monsieur le Ministre d’Etat,

Nous vous demandons de vous réveiller. Beaucoup de choses se passent en ce moment sans que vous n’en preniez la mesure de leur importance. Sachez que plus on s’acheminera vers 2021, plus les coups-bas vont pleuvoir dans votre monde politique. Les auteurs de ces coups ne sont pas loin de vous, ils sont dans votre propre majorité présidentielle. Ils ont pris l’habitude de vous critiquer dans les réseaux sociaux. Ils travaillent avec certains sites dont ils manipulent les responsables. Ils se sont fixés comme objectif prioritaire de vous abattre politiquement. Dans leur laboratoire, ils ne conçoivent aucun texte sans qu’ils n’y insèrent votre nom, gênés qu’ils sont par votre réputation, votre parcours et surtout votre passé d’architecte et d’homme d’affaires dynamique qui prouve bien l’origine de votre richesse, bien avant que vous n’entriez au gouvernement. Ce qui n’est pas le cas pour bon nombre d’hommes politiques fortunés de notre pays.

Monsieur le Ministre d’Etat,

Le dernier texte qui a été mis sur Internet a pour cible le ministre de l’Aménagement, de l’équipement du territoire et des grands travaux. Le titre de ce texte : « La descente aux enfers de Jean-Jacques Bouya ». Comme s’il était dans le secret des dieux, l’auteur dit qu’enfin « Denis Sassou N’Guesso aurait lâché l’un de ceux que les Congolais considèrent comme l’un des leaders de la corruption du Congo ». Plus loin, il affirme : « Quand le navire risque de couler car il est en surcharge, on jette à la mer les plus gros et les plus jeunes marins pour l’alléger ». Et il ajoute : « Le mousse à sacrifier en priorité s’appelle Jean Jacques Bouya… »

Plus loin, l’auteur s’interroge : « Mais qui sera après Bouya, le prochain mousse à passer par-dessus le bastingage ? » Et de répondre à sa propre question en citant pêle-mêle : « Lucien Ebata, Serge Bouya, Ruffin Bouya, Dame Ngakala, Maxime Gandzon… »

Puis, il en arrive à son but recherché, lorsqu’il vous mêle à ceux sur qui pèsent de lourdes suspicions de détournement de deniers et autres biens publics, en ajoutant à cette liste: « Claude Alphonse Silou, Gilbert Ondongo, Jean Richard Bruno Itoua, Marie Denis Gokana, Jérôme Koko… ». Comme vous l’avez remarqué, les noms de certaines personnalités qui ont eu à gérer des cargaisons de pétrole sont volontairement exclus. Cela ne vous dit-il pas quelque-chose ? Comment peut-on vous mettre dans le même lot que ceux qui ont vendu le pétrole, qui se sont enrichis au détriment de la République, et qui narguent chaque jour les Congolais par leur comportement ostentatoire ?

Monsieur le Ministre d’Etat,

Tout ceci permet de comprendre pourquoi, il y a quelques semaines, certaines victimes de la tragédie du 4 mars 2012 ont fait irruption dans les locaux de votre cabinet ministériel (pendant que vous étiez en mission) pour vouloir tout saccager, au motif que vous bloquiez leur paiement, alors que celui-ci devait être assuré par le Ministre des Finances.

Vous avez bien fait de démissionner de cette charge de président de la Commission chargée de la gestion des victimes du 4 mars 2012, parce que c’était là un piège qui vous était tendu. D’ailleurs, certains éléments qui composaient ce groupe de victimes ont avoué qu’ils avaient été manipulés. Ne vous ont-ils pas confié, lorsque vous les aviez reçus, que ceux qui les avaient poussés contre vous, reconnaissaient eux-mêmes, qu’en cas d’élection libre et transparente, vous pouviez les battre d’un seul coup, dans leur propre fief ? Vous êtes sans doute surpris qu’on soit au courant de ces propos. Mais sachez que vous étiez nombreux dans la salle lorsque vous aviez reçu cette délégation.

Comprenez également pourquoi votre résidence de Saint Cloud, acquise bien avant votre entrée au gouvernement, a été présentée par « Les indignés 242 », il y a quelques mois, comme faisant partie des « Biens mal acquis ». Les pauvres, s’ils pouvaient savoir que certains d’entre eux sont payés par vos ennemis, et qu’à cette allure ils risqueront d’aller agresser même leurs propres parents innocents !

Mais rassurez-vous Monsieur le Ministre d’Etat : les Congolais ne sont pas dupes. Ils ne se laisseront pas avoir à ce jeu qui consiste à vous mettre dans le même sac que ceux qui ont géré l’argent du pétrole directement ou indirectement, même si vos détracteurs cherchent à vous discréditer par tous les moyens aux yeux de vos compatriotes qui ont de vous une bonne image. D’abord, à la tête du Ministère de la Construction et de l’habitat, votre programme de logements, à travers le pays, a été une réussite. Ensuite, aujourd’hui, à la tête du Ministère du Commerce, les Congolais retiennent vos multiples efforts pour assainir ce secteur et contribuer ainsi à leur bien-être.

Monsieur le Ministre d’Etat,

Tout le monde sait que vous êtes un des fidèles du Président de la République, et que vous le soutiendrez jusqu’au bout. Mais sachez que vos détracteurs, qui se sont déjà mis dans la perspective de lui trouver un successeur en 2021, vous considèrent comme un adversaire, un obstacle. Ils s’attaquent à vous parce que, ne l’oubliez pas, vous êtes avant tout un fils du Pool, ouvert sur les autres, pacifiste et ayant le sens de l’intérêt national. Ces qualités constituent une menace pour eux. Comme dans les autres départements, dans le Pool, ils se sont créés des opposants qui seront leurs candidats idéaux.

En fait, des adversaires factices. Dans le Pool, ils en ont trois. Le premier, Fréderic Bintsamou, qui a été utilisé pour détruire ce département et dont le parti vient d’être réhabilité pour qu’il soit candidat à l’élection présidentielle. Le deuxième, Nick Filla, qui a des liens de sang avec vos détracteurs et qui, en réalité, n’a aucune ambition, sinon celle qui se résume à ses intérêts personnels. Le troisième, Guy Brice Parfait Kolélas, connu pour son messianisme et son radicalisme,et qui est toujours rejeté par les citoyens d’autres départements. Ne lui reproche-t-on pas son extrémisme et son sectarisme, qui font peur ?

Monsieur le Ministre d’Etat,

Nous avons voulu attirer votre attention, à travers cette lettre ouverte, pour que vous sachiez à quoi vous en tenir dorénavant. Même si, vous-même, vous ne pensez pas être candidat, par loyauté vis-à-vis du Président-sortant, vos détracteurs pensent que vous le serez malgré tout. Donc, ils sont décidés à vous abattre avant, pour que vous ne faussiez pas le jeu qu’ils ont mis en place avec leurs trois candidats du Pool. Parce qu’ils ne peuvent pas vous manipuler, nous vous invitons à être très prudent. Ils n’hésiteront pas à vous atteindre physiquement.

Le Congo de demain a besoin des hommes comme vous : des politiques qui considèrent leur engagement comme un sacerdoce et qui ne peuvent pas être manipulés, ni instrumentalisés. Alors, prenez garde. Mais soyez rassuré : au nom de l’unité nationale et pour la reconstruction de notre pays, nous serons toujours derrière vous.

Jean Jacques René Itoua

Assisté par d’autres observateurs de la vie politique congolaise’’