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Yvon Sana Bangui prend la tête de l’association des banques centrales africaines

Élu à l’unanimité à la tête de l’Association des Banques Centrales Africaines (BCA) à l’issue des assemblées tenues du 23…

JDB

Élu à l’unanimité à la tête de l’Association des Banques Centrales Africaines (BCA) à l’issue des assemblées tenues du 23 au 28 novembre à Yaoundé, le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, entend concentrer son mandat sur un objectif stratégique : l’opérationnalisation de l’Institut monétaire africain. Une orientation qui s’inscrit dans la continuité des travaux présentés par la présidente sortante, Dr Priscilla Muthoora Thakoor, notamment sur la stabilité financière et l’urgence climatique.

 

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Les assises annuelles de l’Association des Banques Centrales Africaines (BCA), tenues du 23 au 28 novembre à Yaoundé, ont porté Yvon Sana Bangui, gouverneur de la BEAC, à la présidence de l’organisation. Élu à l’unanimité par ses pairs, il succède à la gouverneure de la Banque de Maurice, Dr Priscilla Muthoora Thakoor, dans un contexte marqué par une forte mobilisation des 40 banques centrales présentes.

En conférence de presse, Yvon Sana Bangui a fixé un cap clair, faire de l’opérationnalisation de l’Institut monétaire africain (IMA) la priorité de son mandat. Cette institution transitoire devra conduire les études économiques, statistiques et juridiques nécessaires à la mise en place de la future Banque centrale africaine et de l’union monétaire continentale. Pour le nouveau président, éviter la dispersion est essentiel : « Avec 41 acteurs, il faut se concentrer sur un projet majeur pour faire avancer l’Afrique. Si nous voulons réellement franchir une étape décisive dans l’intégration monétaire, nous devons éviter toute dispersion et avancer de manière coordonnée. »

L’occasion a permis au Dr Priscilla Muthoora Thakoor Présidente sortante, de présenter les principales conclusions du symposium organisé en marge des assises. Celles-ci ont porté principalement sur les défis liés au changement climatique et leurs implications pour les systèmes financiers africains.

Elle a également rappelé que les gouverneurs ont unanimement souligné l’importance de poursuivre l’intégration monétaire, condition nécessaire à la stabilité économique du continent. Le symposium a également mis en lumière les recommandations du premier Rapport africain sur la stabilité financière, publié en 2025, qui insiste sur la nécessité de renforcer la résilience des secteurs bancaires, de moderniser les cadres prudentiels et d’améliorer la supervision.

Sur le volet climatique, les participants ont souligné l’urgence d’intégrer les risques climatiques dans les politiques monétaires et les mécanismes de supervision bancaire. La faible disponibilité des données climatiques a été identifiée comme un frein majeur, tout comme la nécessité pour les banques centrales de développer des modèles économiques plus adaptés aux chocs climatiques.

Le symposium a également encouragé le déploiement d’outils de financement durable, tels que les obligations vertes et les dispositifs de prêts responsables.

Au-delà de ces perspectives, un autre enjeu majeur attend la BCA, la mise en place dès 2026 d’un mécanisme africain de suivi des innovations financières, destiné à anticiper les risques liés au développement rapide des fintechs, du mobile money et des monnaies numériques de banque centrale. Ce dispositif, discuté en marge des assises mais non encore officialisé, devrait permettre aux banques centrales africaines d’harmoniser leurs approches face à la digitalisation accélérée des moyens de paiement.

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