UMAC : le Comité ministériel annule le concours controversé par la BEAC en 2022

Le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) a pris la décision au terme d’une réunion tenue le 12 juillet 2025. Un nouveau concours va être organisé.

 

Le concours lancé en 2022 pour le recrutement de la promotion des agents d’encadrement supérieur (AES) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) est annulé. La décision est du Comité ministériel de l’UMAC qui a tenu une réunion le 12 juillet 2025 à Malabo en Guinée Equatoriale. La rencontre a été présidée par le ministre des Finances, de la Planification et du Développement économique de la République de Guinée Equatoriale, Ivan BACALE EBE MOLINA. Elle a donné lieu à l’examen du sujet portant sur ledit concours.

Après le lancement du concours en 2022, 4 146 candidats ont été présélectionnés par la BEAC. Le cabinet de recrutement retenu, AfricSearch a conçu les épreuves et a assuré l’organisation et le déroulement des épreuves écrites. Les candidats ont composé les épreuves dans les différents Etats concernés. A l’issue de cette étape, des dénonciations de népotisme et de favoritisme ont été portées à l’encontre de l’ancien gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli. Il était accusé d’avoir fait recruter 13 de ses cousins issus sur les 30 places réservées au Tchad.

Un échange épistolaire entre le gouverneur de la banque centrale d’alors et le président du conseil d’administration a suscité l’attention des Etats-membres. Le traitement de la situation par le comité ministériel de l’UMAC a abouti à la suspension du processus de recrutement de 45 candidats par la résolution du 06 octobre 2023. La même résolution exige la réalisation d’un audit par un cabinet indépendant de réputation internationale.

Le nouveau gouverneur de la BEAC, Ivon Sana Bangui a présidé la réunion de lancement de l’audit de ce concours le 29 janvier 2025. Cet audit a été réalisé par le cabinet RSM France. Il avait pour but de comprendre les raisons de la suspension du processus et de garantir plus de transparence dans les futurs recrutements. Ses conclusions ont donc conduit le Comité ministériel à décider de l’annulation pure et simple du concours. Le motif invoqué est la préservation de la crédibilité et de l’image de la BEAC.

La décision n’est pas une bonne nouvelle pour les 66 candidats qui avaient été déclarés admis au terme des épreuves. Mais, les candidats pourront, s’ils remplissent encore les critères, postuler à nouveau. Le Comité ministériel de l’UMAC a instruit le gouvernement de la Banque centrale à organiser un nouveau concours dans les meilleurs délais et dans le respect des exigences de transparence requises, annonce le président du Comité ministériel, Ivan BACALE EBE MOLINA, dans un communiqué.

La Banque des États de l’Afrique Centrale a 50 ans

Les membres du Comité politique monétaire de l’année 2022 de la BEAC, se sont réunis à N’Djamena pour revisiter son parcours pendant ces 50 années d’existence.

 

Quelques heures avant la célébration de ce cinquantième anniversaire, le Comité politique monétaire de l’année 2022 de la BEAC a passé en revue son parcours pendant ces 50 années d’existence. Il était question de revisité l’évolution de sa politique monétaire, ses reformes réalisées et se projeter sur les perspectives.

« Au cours de ses premières années d’existence, la mise en œuvre de la politique monétaire fait ressortir les point marquant ci-après : les statuts de la BEAC ne conférant pas spécifiquement un objectif prioritaire à la politique monétaire, un objectif implicite de soutien à l’activité économique de ses États membres lui avait globalement été assigné, dès décision de la politique monétaire prises par le conseil d’administration, la création du marché monétaire avec un compartiment interbancaire et un autre dédié aux interventions de la banque centrale. La mise en place d’instrument indirects de la politique monétaire, la redéfinition de l’objectif final de la politique monétaire, visant désormais à garantir la stabilité de la monnaie avec l’adoption des plafonds de refinancement par pays et non plus par banque et la mise en place d’un comité de politique monétaire dont les activités ont débuté en 2008. », liste Abbas MAHAMAT TOLLI, Gouverneur de la BEAC

Une évolution initiée il y’a 6 ans a abouti à de nombreuses réformes au sein de cette institution. Face la presse le 18 novembre, Abbas MAHAMAT TOLLI a annoncé que le Comité politique monétaire de la BEAC a encore plusieurs enjeux et défis à relever.

« La politique monétaire a cet égard devrait être prête à réagir de manière pro active au choque exogène dans le sens où sont souvent victimes nos économies. Nous avons le suivi de la concertation bancaire qui paraît primordial dans la CEMAC. La nécessité de répondre aux nouveaux défis liés à une très grandes digitalisation de l’économie entraînant ai si des besoins nouveaux pour les populations. L’incorporation des enjeux climatiques et environnementaux dans le cadre d’analyse de la politique monétaire et la nécessité d’une plus grande coordination de la politique monétaire avec les politiques budgétaire pour une meilleure transformation structurelle des économies de la sous-région et l’amélioration du bien-être des populations », a-t-il dit

Du 20 au 22 novembre, l’institution financière a célébré son demi-siècle sous le slogan 50 ans au service de l’intégration des peuples de la CEMAC. Plusieurs activités festives ont été organisées à N’djamena parmi lesquels une exposition sur l’histoire des billets de banque en Afrique centrale.