Congo-présidentielle : les congolais devant les urnes

Sept adversaires sont en lice, dont le président sortant Denis Sassou-Ngueso qui cumule déjà à 77 ans, 36 ans à la tête du pays.

 

Au total près de 2,5 millions d’électeurs sont attendus aux urnes. Avant eux, environ 60 000 agents de la force publique ont accompli leur devoir mercredi dernier. Les électeurs qui n’ont pas reçu leurs cartes à domicile peuvent les retirer à l’entrée du bureau de vote. C’est du moins ce qu’a indiqué le ministère de l’Intérieur.

Ce sont plus de 5 700 bureaux de vote qui seront ouverts entre 7 heures et 18 heures. « Il ne se pose pas du tout un problème de matériel électoral. Celui-ci est bien en place déjà », assure une source à la Commission nationale électorale indépendante.

Un des principaux enjeux du scrutin est sans nul doute le taux de participation. Elle a eu tendance à baisser au Congo depuis une quinzaine d’année, à l’exception notable de la présidentielle de 2016. Verra-t-on cette année encore des files d’attente devant les bureaux de vote ? Beaucoup en doutent à Brazzaville, où la lassitude est grande vis-à-vis de la classe politique, et où une part non négligeable de la population considère ce scrutin « joué d’avance ».

Autre enjeu, celui de la transparence. Tous les candidats seront-ils par exemple en mesure de déployer des délégués dans chacun des plus de 5 700 bureaux de vote ? Tous les procès-verbaux leurs seront-ils remis à la fin de la journée ? Questions d’autant plus importantes que certains opposants ont déjà laissé annoncer qu’ils se préparaient à contester les résultats et que la Conférence épiscopale n’a pas été autorisée à déployer ses observateurs sur le terrain.

Moins d’observateurs que prévus

Le scrutin se déroulera donc avec moins d’observateurs que prévus. Du côté des observateurs nationaux, ils seront près d’un millier sur le terrain ce dimanche, selon l’un des vice-présidents de la commission électorale. Cela aurait pu être beaucoup plus si l’Eglise catholique ne s’était pas vu refuser l’accréditation des quelques 4 000 observateurs qu’elle a formés et pensait déployer.

Du côté des internationaux seront présents une vingtaine d’observateurs de l’Union africaine,– moins que prévu en raison de la pandémie de Covid-19. Ils seront répartis entre Brazzaville, Ouesso, le Niari, la Sangha et le Pool. Il y aura aussi une trentaine d’observateurs de la CIRGL ainsi qu’une équipe de la CEEAC. Tous sont arrivés récemment, pour des missions dites « de court terme », et non pour une observation de l’ensemble du processus.

L’Union européenne, elle, n’a pas déployé de mission, faute d’avoir été saisie d’une requête formelle des autorités congolaises. Pour ce qui est des diplomates en poste à Brazzaville, peu d’ambassades ont sollicité une accréditation. « Ce genre d’observation ne peut être que très partielle », explique un diplomate qui pointe aussi la crainte de certaines chancelleries.

Sur le plan sécuritaire, le climat qui entoure ce scrutin paraît cependant moins lourd qu’il y a cinq ans. Cette semaine, le pasteur Ntumi, ex-chef rebelle du Pool, théâtre d’une guerre civile au lendemain de dernière présentielle a lancé un appel à la « paix ». Sans soutenir aucun candidat cette fois il a estimé que cette élection « ne doit pas être l’occasion de réveiller les vieux démons de la division ».