Congo : les populations demandent la levée du couvre-feu dans les deux grandes villes

Les habitants de Brazzaville et de Pointe-Noire estiment que cette mesure les empêche d’exercer leurs activités quotidiennes. Vingt (20h) heures…

Les habitants de Brazzaville et de Pointe-Noire estiment que cette mesure les empêche d’exercer leurs activités quotidiennes.

Vingt (20h) heures à 5 heures du matin, c’est l’intervalle des heures auxquelles les populations de Brazzaville et de Pointe-Noire ont le droit de se retrouver dehors. Ce couvre-feu a été instauré dans les deux grandes villes congolaises depuis six mois dans le cadre de la lutte contre la pandémie de covid-19. Pour les congolais de ces parties du pays, ça commence à être long et à des conséquences dans leur quotidien. Ils demandent la levée de cette mesure.

L’activiste Charlin Kinouani arbore un tee-shirt qui dénonce la pratique du couvre-feu dès 20h. « Là j’ai lancé une action citoyenne qui s’appelle « image expressive ». Elle vise principalement la levée du couvre-feu », affirme-t-il, insistant que le couvre-feu constituait « un poison pour les libertés individuelles et collectives ».

Pour l’universitaire et acteur politique Vivien Manangou, le couvre-feu n’a plus sa raison d’être. « Vous voyez déjà que lorsque vous allez dans les rues, les populations n’en peuvent plus. Donc aujourd’hui, le couvre-feu à 20 heures à Brazzaville et à Pointe-Noire ne se justifie plus ni sur le plan économique, ni sur le plan scientifique, ni sur le plan social », dénonce-t-il.

Le Congo est sous état d’urgence sanitaire, renforcé par un couvre-feu depuis le mois d’avril. A Brazzaville et à Pointe-Noire, le couvre-feu commence dès 20h, donnant l’aspect de villes fantômes.

Des ONG locales dénoncent l’atteinte des libertés fondamentales. Le défenseur des droits de l’Homme Joe Washington Ebina affirme que le couvre-feu asphyxie les populations.

« Les marchés de Fond Tié-Tié à Pointe-Noire, de Dragages, de Ta Nkeoua, de Ta Ngoma à Brazzaville, qui font vivre beaucoup de familles. Mais cette activité est bloquée. Le couvre-feu n’est plus adapté par rapport à la situation », déplore Ebina qui souligne également « la panique » qui s’en suit dès qu’il est 19h, car chacun voudrait très rapidement rentrer chez soi.

La semaine prochaine, la coordination nationale de gestion de la pandémie à Covid-19 devrait se réunir, et une réponse pourrait certainement être apportée ces nombreuses plaintes.