L’officier Marien Ngouabi

Marien Ngouabi est un officier et homme d'État congolais, né le 31 décembre 1938 à Ombele, mort assassiné le 18…

Marien Ngouabi est un officier et homme d’État congolais, né le 31 décembre 1938 à Ombele, mort assassiné le 18 mars 1977 à Brazzaville. Il a été président de la République du Congo (puis de la République populaire du Congo) du 31 décembre 1968 à sa mort.

Né le 31 décembre 1938 à Ombele, petit village situé à une dizaine de kilomètres de Fort-Rousset (Owando), en pays Kouyou, dans le département de la Cuvette, Marien Ngouabi est le fils de Dominique Osséré m’Opoma et d’Antoinette Mboualé-Abemba. Aux débuts des années soixante, il épouse en premières noces Clotilde Martin, de nationalité française. De cette union naissent deux garçons. En secondes noces, il épouse Céline Mvouka. De son second mariage naissent plusieurs enfants, dont un posthume.

Formation et carrière militaire

De 1947 à 1953, il fait ses études primaires à Fort-Rousset. En 1953, il entre à l’École militaire préparatoire Général Leclerc de Brazzaville. Il en sort en 1957 et est affecté à Bouar, en Oubangui-Chari (future République centrafricaine).

De 1958 à 1960, il fait partie du deuxième bataillon des tirailleurs du Cameroun, avec le grade de sergent. En 1960, à la faveur de l’indépendance du Congo, il est admis à suivre une formation d’officier en France, d’abord à l’École militaire préparatoire de Strasbourg, puis à l’École militaire interarmes de Coëtquidan. Il a pour camarades de promotion ses compatriotes Joachim Yhombi-Opango, Louis Sylvain-Goma et Luc Kimbouala-NKaya. En 1962, il revient au Congo avec le grade de sous-lieutenant. Il est affecté à la garnison de Pointe-Noire en qualité d’adjoint au Commandant du bataillon d’infanterie. L’année suivante, il est promu au grade de lieutenant. En 1965, de retour à Brazzaville, il devient capitaine et commande le tout nouveau bataillon parachutiste des Forces armées congolaises. En 1er octobre 1968, il devient commandant. Au début des années soixante-dix, il entreprend des études de physique à l’École supérieure des sciences de Brazzaville. Il obtient un diplôme d’études approfondies.

Vie politique (1966-1968)

En 1966, Ngouabi est membre du Comité central du Mouvement National de la Révolution (MNR), le parti unique. Il y représente l’armée. Comme plusieurs officiers, il vit mal les changements opérés dans l’armée par le pouvoir politique. L’année précédente, à la suite de l’évasion de l’ancien président Fulbert Youlou, la Jeunesse du Mouvement National de la Révolution (JMNR) avait été pourvue d’une branche armée, dénommée Défense civile. Puissamment équipée, son rôle est de défendre la Révolution et la Nation.

Le 22 juin 1966, l’Assemblée nationale vote une loi transformant les Forces armées congolaises (FAC) en Armée Populaire Nationale (APN). Une direction politique à l’armée et un haut-commandement collégial sont créés. Les deux sont dirigés par une commission civile coiffée par un officier membre du parti, qui a rang de commandant en chef de l’APN. Le capitaine Ngouabi s’insurge contre cette inféodation de l’armée au politique et émet de vives critiques à l’endroit du président Massamba-Debat. En guise de punition, il est muté à Pointe-Noire. Ayant refusé cette affectation, il est mis aux arrêts et rétrogradé au rang de soldat de première classe par Massamba-Debat. Des membres de son ethnie manifestent dans Brazzaville pendant deux jours (les 27 et 28 juin) pour réclamer sa libération. Les militaires de son bataillon, le groupement aéroporté, se mutinent. Ils occupent des bâtiments gouvernementaux et mettent à sac la permanence du parti. Le chef d’État-major, le commandant Mountsaka, accouru à la base militaire de Maya-Maya pour les faire rentrer dans le rang, est fait prisonnier et mis au cachot. Finalement, la Défense civile parvient à rétablir l’ordre. Ngouabi est remis en liberté et rétabli dans son grade.

L’épreuve de force lui a valu une certaine stature dans l’armée et il s’impose comme le chef de file des officiers progressistes qui souhaitent une politique plus à gauche de la part du gouvernement. Affecté au bureau d’études de l’État-major, il publie un ouvrage intitulé « Soldat du peuple ».

Au début de l’année 1968, le climat politique se dégrade. Massamba-Debat démet Ambroise Noumazalaye et décide d’assumer lui-même la fonction de premier ministre. Durant le mois de juillet, la tension est à son paroxysme. De plus en plus contesté par la classe politique, Massamba-Debat fait arrêter Ngouabi et le lieutenant Eyabo, le 29 juillet, pour activisme politique trop prononcé. Le groupement aéroporté se mutine de nouveau. Un détachement de para-commandos, conduit par l’adjudant Akouala, libère les deux prisonniers le 31. Habilement, Ngouabi et ses troupes investissent la maison d’arrêt de Brazzaville et sortent de prison le commandant Mouzabakani et le lieutenant Kinganga, emprisonnés depuis plusieurs mois pour tentative de déstabilisation du régime. Ils enfoncent ainsi un coin au sein des populations du Pool et s’attirent la sympathie d’une certaine fraction de cette communauté. Au sein des populations originaires de la région natale de Massamba-Debat, la division est réelle entre les Bakongos, solidaires du président, et les autres ethnies, nostalgiques de Fulbert Youlou.

Alors que les positions se durcissent et que le pays est au bord de la guerre civile, Massamba-Debat, affaibli par la défection du commandant de la défense civile, Ange Diawara, se voit contraint de prononcer l’amnistie de tous les prisonniers politiques. Ngouabi devient le point de convergence des nombreuses oppositions au chef de l’état : officiers progressistes, officiers de droite dont Mouzabakani est la figure de proue, faction Noumazalaye et faction Lissouba.

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