Grands Lacs : sept chefs d’Etats à Kinshasa pour parler de paix et de sécurité

Félix Tshisekedi a reçu les présidents Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud, Yoweri Museveni d’Ouganda, João Lourenço d’Angola, Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, Faustin Archange Touadéra de Centrafrique et Evariste Ndayishimiye du Burundi.

 

Sept chefs d’Etat sont réunis jeudi 24 février 2022 à Kinshasa. Ils ont évalué l’application d’un accord sur la paix, la sécurité et la coopération en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs africains signé il y a neuf ans à Addis Abeba.

Notons que c’est leur dixième sommet, après celui organisé en 2018 à Kampala. Selon un diplomate de la région interrogé par l’AFP, les sept dirigeants devraient « condamner les acteurs qui apportent des appuis en termes d’approvisionnement, de logistique, en ressources humaines (aux forces négatives) ou qui soustraient les responsables des forces négatives à toute poursuite judiciaire ».

Les chefs d’Etat devraient aussi prendre « note » des opérations militaires menées contre les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) par les armées congolaise et ougandaise, et féliciter la RDC et la Mission des Nations unies (Monusco) pour « les efforts notables » fournis dans la lutte contre les groupes armés dans l’est congolais.

Dans la sous-région, les sept chefs d’Etat devraient saluer l’amélioration des relations entre le Rwanda et l’Ouganda, ainsi qu’entre le Rwanda et le Burundi après des périodes de tension.La lutte contre l’impunité est également au programme des discussions.

Le Burundi a accepté d’abriter le onzième sommet qui se tiendra en 2023.

Les Nations unies, représentées par leur secrétaire général adjoint chargé des opérations de paix Jean-Pierre Lacroix, l’Union africaine, représentée par Moussa Faki, le président de sa commission, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs africains (CIRGL) sont des institutions garantes de l’accord signé le 24 février 2013 à Addis Abeba par 11 pays.

Deux pays supplémentaires, le Kenya et la Tanzanie, avaient adhéré à cet accord quelques années après.

Congo : un mini-sommet à Oyo

Félix Tshisekedi ; Yoweri Museveni ; Fauré Gnassingbé et Denis Sassou N’Guesso se sont retrouvés samedi 12 février à Oyo.

 

Le président Denis Sassou N’guesso a accueilli samedi à Oyo, dans le nord de la République du Congo, ses homologues de la RDC, Félix Tshisekedi, de l’Ouganda, Yoweri Museveni et du Togo, Fauré Gnassingbé. Il s’est agi de parler  de la sécurité en Afrique centrale, après la série de putschs enregistrée dans des pays ouest-africains.

Cette rencontre a permis aux présidents des quatre pays de discuter sur l’évolution de la situation politique et sécuritaire dans ces deux sous-régions africaines et sur les questions d’intérêt commun des trois pays.

Selon un communiqué de la présidence de la RDC, les quatre chefs d’Etat se sont «réjouis des succès remportés par les Forces armées congolaises et ougandaises dans leurs opérations conjointes face aux terroristes ADF dans la province de l’Ituri».

Les troupes ougandaises sont déployées depuis novembre dernier à l’Est de la RDC où de nombreux groupes armés se livrent à des violences meurtrières contre la population locale. Parmi ces mouvements rebelles figurent le groupe ADF (Forces démocratiques alliées), originaire de l’Ouganda et présent en RDC depuis 25 ans.

Les quatre présidents ont aussi salué la réouverture de la frontière terrestre entre l’Ouganda et le Rwanda, signe d’un dégel des relations entre les deux Etats voisins. En Centrafrique, ils ont apprécié les mesures prises par les autorités de Bangui pour favoriser la participation de l’opposition au Dialogue national.

Concernant les coups d’Etat menés au Mali, en Guinée Conakry et récemment au Burkina Faso, ces chefs d’Etat ont affiché leur «soutien total» à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a pris des sanctions à l’encontre des trois pays concernés.