Challenge Ewa network entend aider les femmes à développer des business

Le dispositif est destiné au financement des projets des femmes entrepreneures au Congo, lancé en octobre dernier, avec un appel à projets dont le dénouement est prévu pour décembre.

Basé à Pointe-Noire, Ewa network est un réseau de femmes actrices du développement qui a  pour objectif d’aider les femmes à prendre leur place et à développer leur potentiel. Conscient des difficultés des Congolaises à déployer leurs projets dans le pays, ce réseau a initié le challenge Ewa network, pour leur permettre de réaliser leurs micro-projets dans tous les domaines.

Ewa network se propose de soumettre des business plans de femmes aux investisseurs et organismes de crédit pour obtenir un financement des projets jugés pertinents et rentables. «Le challenge est ouvert à toutes les femmes. La seule condition est que le projet soit réalisé au Congo-Brazzaville. Pour ce premier challenge, nous avons jugé essentiel de travailler avec des partenaires techniques, notamment la Chambre de commerce de Pointe-Noire et l’IECD, qui sont des structures habilitées à aider les femmes à monter leurs projets», a indiqué Mireille Ngazo, présidente d’Ewa network.

Les inscriptions à l’appel à projets pour ce challenge ont eu lieu du 2 octobre au 2 novembre. Une dizaine de projets a été reçue. Ceux qui seront retenus pourront bénéficier d’un financement accordé par des structures comme l’APNI,  la Fédération des Mucodec, la Banque postale, l’ambassade de France et un réseau de business angel (les personnes qui se sont engagées à financer les projets des femmes).  Par ailleurs, espérant qu’il y aura d’autres sessions du challenge Ewa network l’année prochaine, Mireille Ngazo a encouragé les femmes qui n’ont pas postulé à se préparer à cette occasion. Celles qui sont intéressées par le réseau peuvent s’inscrire en ligne sur son site internet (www.ewanetwork.org).

Notons que les activités d’Ewa network se déclinent en trois pôles: le pôle atelier renforcement, le pôle accompagnement à l’entrepreneuriat et le pôle autonomisation de la femme.

Projet Lisungi : les familles sortent peu à peu de la précarité

Plusieurs bénéficiaires des allocations du projet Lisungi réalisent des micro-projets pour améliorer leurs conditions de vie. Dans les circonscriptions d’action sociale de l’arrière-pays, certains d’entre eux ont donné de la voix pour témoigner.

Le projet Lisungi dont l’objectif principal est de mettre fin à la transmission intergénérationnelle de la pauvreté porte des fruits au sein des couches sociales défavorisées et vulnérables concernées auxquelles ledit projet est dédié même si beaucoup reste à faire. Dans les circonscriptions d’action sociale de l’intérieur du pays, les conditions de vie de plusieurs bénéficiaires s’améliorent peu à peu grâce aux fonds qui leur sont alloués, soit 250 000FCFA par micro-projet éligible, pour réaliser des activités lucratives qu’ils réussissent à diversifier. Les témoignages recueillis sur le terrain concernant les activités réalisées grâce à ce projet en disent long.

« En dehors du charbon, j’ai étendu mon commerce à la vente de maniocs. Je suis désormais capable de soigner mes enfants, de les envoyer à l’école avec toutes les fournitures scolaires nécessaires. Les bénéfices que je réalise me permettront à court terme de changer la toiture de ma maison faite de paille pour améliorer davantage mes conditions de vie », a expliqué Emilie Okoundou, mère de six enfants vivant à Oyo, dans le département de la Cuvette.

Dans le département des Plateaux, Edith Césarine Dinga mère de quatre enfants a abondé dans le même sens. Avec ses propres moyens, elle s’est lancée dans le commerce. Au marché de Gamboma, elle vendait des vivres à terre faute de moyens pour disposer d’une table. Edith Césarine Dinga a fait faillite à cause des charges familiales trop pesantes. Grâce aux allocations du projet Lisungi, la commerçante a relancé ses activités qui lui permettent aujourd’hui de sortir progressivement de l’ornière. Par ailleurs, dans le district de Ngo Célestine Eko s’est lancée dans le commerce des produits alimentaires de première nécessité avant de commencer à cultiver un hectare de champs de maniocs. Dominique Mayembo, dans la même localité, a réussi à relancer son élevage de moutons et de cabris. De quatre têtes, il est passé à trente-six.

À dire vrai, la majorité des bénéficiaires du projet Lisungi a compris que la bonne gestion des fonds alloués à travers la réalisation des activités génératrices de revenus leur permettra d’améliorer leurs conditions de vie. Ainsi, progressivement le pays réussira à réduire le taux de pauvreté. Selon les chiffres donnés il y a quelques mois par la ministre des Affaires sociales et de l’action humanitaire, Antoinette Dinga Dzondo, au niveau national il y a 46,5% de ménages pauvres. Au niveau des départements, le taux dépasse les 78%. Les poches de grande pauvreté existe même si la moyenne nationale varie entre 25 et 30%.