Kenya : fin de cavale pour trois terroristes

Ces jihadistes, qui s’étaient évadés de la prison de Kamiti à Nairobi, ont été arrêtés à 300 kilomètres de la capitale sur la route menant au Somalie.Les Forces de défense et de sécurité kenyanes ont pourchassé pendant trois jours les trois évadés. Ils avaient été condamnés pour différents délits de terrorisme. Il s’agit de Mohamed Ali Abikar, Musharraf Abdalla et Joseph Juma Odhiambo.

Le premier nommé a été reconnu coupable de l’exécution de plus de 150 personnes à l’Université de Garissa en 2015. Un massacre qui a valu à Mohamed Ali Abikar une condamnation à mort.

Les deux autres ont été emprisonnés pour un projet déjoué d’explosion du parlement kényan en 2012 et pour une tentative d’intégration des rangs de la secte islamiste al-Shebab.

Rwanda : Google va aider au renforcement de la culture numérique

Le Rwanda s’est associé à Google, le géant mondial de la technologie, pour accélérer la transformation numérique du pays nécessaire à la croissance de son écosystème d’innovation.Dans une déclaration conjointe publiée par les deux parties jeudi à Kigali, Google et le gouvernement rwandais se sont engagés à établir un partenariat dans plusieurs domaines. Il s’agit notamment de l’accès abordable et universel à la connectivité, de l’adoption de plateformes numériques, de la formation numérique pour tous et de la promotion d’un écosystème d’innovation panafricain.

La ministre des TIC et de l’innovation, Paula Ingabire, a déclaré que le partenariat était un outil pour améliorer la transformation économique du Rwanda. Selon elle, le partenariat avec Google soutiendra les efforts en cours pour favoriser l’inclusion numérique, la formation et le soutien à la croissance du développement économique, en s’appuyant sur la technologie.

« Nous sommes convaincus que cet accord favorisera l’inclusion numérique et que la croissance de l’économie numérique continuera à stimuler la transformation économique du Rwanda, conformément à la vision du pays de devenir une économie fondée sur la connaissance », a déclaré la ministre.

Dans le cadre de cet accord, Google aidera le Rwanda à mettre en place un programme national visant à renforcer la culture numérique de ses citoyens en recrutant des jeunes rompus au numérique pour dispenser des formations dans ce domaine.

Baptisé « Programme pilote de formation des formateurs », il aura pour but de créer des ambassadeurs numériques nationaux. Un programme d’incubation fintech pour les entreprises en phase de démarrage sera piloté, en commençant par 15 entreprises en collaboration avec Kigali Innovation City. En outre, 500 développeurs seront perfectionnés grâce aux programmes de formation des développeurs et de soutien communautaire de Google.

Le commerce électronique sera également abordé, puisque quelque 3.000 petites et moyennes entreprises (PME) seront soutenues pour leur mise en ligne, tandis que 1.000 travailleurs seront également formés.

L’accord prévoit également la numérisation des biens culturels rwandais, les musées nationaux du Rwanda collaborant avec Google pour promouvoir l’accès au patrimoine par le biais de récits numériques.

Le Rwanda sera également présenté au monde par Google Street View en améliorant les cartes numériques des principales zones urbaines. Commentant ce partenariat, la directrice nationale de Google pour l’Afrique de l’Est, Agnès Gathaiya, a décrit cette initiative comme une étape incroyable, qui s’inscrit dans l’engagement du géant technologique à soutenir la transformation numérique de l’Afrique.

« Cette collaboration est une étape importante pour nous, juste après l’engagement de notre PDG sur le continent pour soutenir la transformation numérique de l’Afrique », a-t-elle déclaré, soulignant certaines des activités directes qui seront menées dans le cadre de l’accord.

« Nous allons aider à la construction d’un Rwanda numérique en améliorant les compétences des jeunes, en accélérant le développement numérique des petites entreprises, en soutenant les start-ups et les développeurs, en améliorant les cartes et la navigation, en numérisant le patrimoine culturel du Rwanda et en soutenant un cadre politique progressiste », a-t-elle poursuivi.

L’accord intervient au moment où le Rwanda met en œuvre une multitude de projets numériques pour se positionner en tant que centre régional des TIC. Il a introduit un programme de portail d’administration en ligne qui vise à faciliter la fourniture de services publics aux citoyens par le biais de procédures électroniques. Le gouvernement met en œuvre le programme Connect Rwanda qui vise à distribuer des smartphones aux personnes qui n’ont pas les moyens de s’en procurer.

Lancé en décembre 2019, le programme de fracture numérique vise à sensibiliser à la culture numérique où plus de 7.670 smartphones ont été distribués avec l’objectif de donner au moins un smartphone à chaque ménage rwandais.

L’Afrique de l’Est en quête d’indépendance financière

La Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) travaille à la mise en œuvre d’un nouveau modèle de financement de son développement.L’Afrique orientale veut prendre son destin en main. C’est l’ambition qui guide leurs ministres des Finances. Réunis cette semaine à Mombasa, au Kenya, les argentiers de l’espace économique se sont mis d’accord sur une contribution, à parts égales, de chaque Etat membre pour assurer 65 % du budget de l’organisation.

Les 35 % restants seraient également pris en charge par les Etats membres sur la base de l’évaluation de leur Produit Intérieur Brut par habitant au cours des cinq années précédentes. Il ne reste maintenant que l’approbation du Conseil des ministres pour l’application du nouveau mécanisme de financement.  

Jusque-là, la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) comptait notamment sur les fonds de l’Allemagne, de la Belgique, du Canada, du Danemark, de la Finlande, de la France, du Japon, de la Norvège, de la Suède et du Royaume-Uni pour mener à bien ses projets.

La nécessité de repenser le modèle de financement de la zone économique a été mentionnée dans une étude. Des réformes ont ainsi été identifiées pour aligner la structure, les programmes et les activités de la CAE sur les ressources financières disponibles.

« Après une délibération approfondie des recommandations de l’étude, la réunion a convenu d’adopter un modèle simple en termes de paramètres à utiliser pour la composante de la contribution évaluée et sensible aux principes d’équité, de solidarité, d’égalité et de la taille des économies des Etats partenaires », indique la déclaration sanctionnant les échanges des ministres des Finances.

La Communauté d’Afrique de l’Est, composée du Kenya, du Rwanda, de la Tanzanie, du Burundi, de l’Ouganda et du Sud-Soudan, envisage d’évaluer l’efficacité du nouveau modèle de financement au bout de trois ans de mise en œuvre.

L’Ethiopie accuse des forces extérieures de soutenir le TPLF

Le gouvernement éthiopien a affirmé détenir des preuves crédibles que des « forces extérieures » soutiennent les rebelles dans la guerre au nord du pays.Le ministre éthiopien des Finances, le Dr Eyob Tekalign, a déclaré mercredi à un média indien que « des forces extérieures sont engagées dans une guerre par procuration contre l’Ethiopie en soutenant les rebelles du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) ».

Tekalign a qualifié de « très douloureux » les dégâts causés par le conflit et prévient contre toute tentative de déstabilisation de l’Ethiopie. « Nous avons des preuves crédibles concernant le soutien par satellite, le soutien en armement, ce qui est très malheureux car la stabilité de l’Ethiopie est très importante pour toute la région », a-t-il déclaré. « L’Ethiopie est l’icône de la stabilité en Afrique de l’Est. Si l’Ethiopie est touchée, alors le reste de la région d’Afrique de l’Est le sera aussi », a-t-il averti.

Le responsable éthiopien a déclaré que les Etats-Unis n’avaient pas condamné l’apparente réquisition de 872 camions d’aide qui se sont rendus au Tigré depuis d’autres régions d’Éthiopie entre la mi-juillet et la mi-septembre et qui ne sont jamais revenus. Il a accusé les forces du TPLF d’utiliser ces camions pour transporter leurs combattants dans les régions d’Amhara et d’Afar où ils ont pillé les ressources.

Le ministre s’est abstenu de mentionner les pays qui, selon son gouvernement, aident le TPLF à reprendre le pouvoir en Éthiopie. Selon les dernières informations, les forces rebelles ont repris de nouvelles villes et se rapprochent de la capitale.

Le conflit au Tigré commence en novembre 2020 après que le TPLF, qui avait dominé la vie politique éthiopienne avant l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed en avril 2018, perd le contrôle dans la gestion des affaires étatiques. Le TPLF a refusé ainsi son intégration politique au sein du Parti de la prospérité du Premier ministre fédéral, avant de conduire des élections séparées et entrer en rébellion ouverte en novembre 2020.

Tanzanie : les infrastructures parmi les priorités d’investissement

La Banque africaine de développement (Bad) a défini l’amélioration des infrastructures et le climat des affaires comme ses axes d’intervention prioritaires dans le cadre du Document de stratégie-pays 2021-2025 (DSP 2021-2025) publié le 8 novembre par l’institution.L’institution financière panafricaine soutiendra l’aménagement d’infrastructures de transport multimodal de qualité, notamment des routes, voies navigables, chemins de fer et aéroports. Ceux-ci doivent permettre à ce pays d’Afrique de l’Est de rendre son économie plus compétitive et de valoriser son capital humain.

La banque investira également dans l’amélioration des réseaux de production, de transport et de distribution d’énergie propre et dans l’aménagement d’infrastructures d’alimentation en eau et d’assainissement.

Dans le domaine des transports en particulier, l’accent sera mis sur l’amélioration de la connectivité régionale, interurbaine, urbaine et rurale par route, air et mer afin d’augmenter l’accès aux marchés régionaux et mondiaux. La Banque jouera ainsi un rôle crucial en dynamisant l’activité du secteur privé et en renforçant la résilience à long terme par l’inclusion sociale et économique, notamment par la réduction de la pauvreté et du chômage des jeunes

Le plan vise à réduire le temps de trajet de 2 à 6 heures en 2020 à 1 à 3 heures en 2025 dans les zones du projet, après l’achèvement des routes régionales, des autoroutes interurbaines et des lignes ferroviaires.

La baisse du coût mensuel moyen d’exploitation des véhicules de 20 à 15 dollars américains par kilomètre à la suite de l’amélioration des infrastructures de transport routier et l’accroissement des revenus du commerce par l’intensification du commerce transfrontalier et de l’intégration régionale est l’autre résultat attendu sur la période.

Dans le domaine énergétique, l’efficacité du transport doit être renforcée, passant de 5,5% à 4% de réduction de pertes techniques d’ici à 2025, grâce à la remise en état des anciennes lignes de transport d’électricité.

La part des énergies renouvelables doit également progresser dans le bouquet énergétique du réseau national, de 2615 gigawattheures, en 2020 à 3 495 gigawattheures en 2025, avec la construction de systèmes de production d’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables, notamment l’hydroélectricité, la géothermie, le solaire et l’éolien.

Par ailleurs, un accès accru à l’eau potable et à un système d’assainissement amélioré sera assuré par la mise en œuvre du DSP. L’accès à l’eau potable devrait progresser de 60 % à 75% de la population entre 2020 et 2025 grâce à la construction de systèmes d’approvisionnement en eau potable. L’accès à un assainissement de base devrait passer de 17% à 30% après la réhabilitation et la construction d’installations d’assainissement.

Le second domaine prioritaire du Document de stratégie-pays de la Banque africaine de développement prévoit un appui à la valorisation du capital humain et au développement des compétences.

La Bad œuvrera ainsi avec les autorités du pays et d’autres partenaires du développement afin d’accroître les compétences et la productivité des travailleurs, en particulier des jeunes. A travers un plan de formation technique et professionnelle (TVET), il sera question de former les diplômés à devenir des entrepreneurs, et ainsi créer et développer des entreprises par l’auto-emploi.

Le soutien au TVET permettra d’améliorer l’adéquation entre les compétences requises par le secteur privé et le marché du travail et, par conséquent, de faire passer le nombre de salariés de 14,5 % à 15,5 % de la main-d’œuvre totale.

Une fondation philanthropique finance près de 5.000 PME africaines

Pour son programme d’entrepreneuriat 2021, la Fondation Tony Elumelu (TEF, sigle anglais) a reçu 400.000 candidatures.Les bénéficiaires de 2021 ont été sélectionnés en fonction de leur innovation, leurs performances et leur potentiel de croissance pour créer des emplois et éradiquer la pauvreté sur le continent, renseigne le communiqué parvenu mercredi à APA. Chaque entrepreneur reçoit 5.000 dollars non remboursables. Parmi les 4.949 entreprises retenues, 68 % sont dirigées par des femmes.

Composés à la fois de nouvelles start-ups et de petites entreprises existantes, les entrepreneurs Tony Elumelu 2021 ont suivi une formation, un mentorat et un coaching de classe mondiale et auront un accès à vie au réseau des anciens de la Fondation Tony Elumelu, informe la note.

« À vous les jeunes entrepreneurs africains – travaillez dur, rêvez grand et soyez très disciplinés. Vous devez continuer à penser à l’impact. Le parcours de l’entrepreneuriat n’est pas linéaire – il y a des hauts et des bas, mais en restant concentré et résilient, le succès viendra finalement à vous. L’avenir de notre continent est entre vos mains. Ce que vous faites en tant qu’entrepreneurs contribuera grandement à sortir l’Afrique de la pauvreté. Je suis heureuse que nos femmes entrepreneures se portent très bien, avec une représentation de 68 % cette année », a déclaré le Fondateur de la TEF, Tony O. Elumelu, cité par le document.

Il a par ailleurs invité les dirigeants africains à continuer à créer le bon environnement propice pour permettre aux jeunes de réussir. Car « leur succès est le succès de nous tous sur le continent ». « Nous devons leur donner la priorité parce que les nations et les continents qui donnent la priorité à leurs peuples réussissent », a-t-il martelé.

Le Directeur Général de la coopération internationale et du développement de la Commission européenne, M. Koen Doens s’est quant à lui dit « très heureux que plus de 2400 femmes bénéficieront du programme de formation de la Fondation Tony Elumelu et obtiendront un capital d’amorçage pour soutenir leurs idées. »

« Notre ambition commune est de responsabiliser 100.000 jeunes entrepreneurs africains au cours des dix prochaines années à travers l’Afrique, en reconnaissant que l’entrepreneuriat est le seul moyen de réaliser les rêves », a fait savoir Mme Ahunna Eziakonwa, représentant le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à cette rencontre.

Selon le directeur général de la TEF, Ifeyinwa Ugochukwu, l’entité qu’il dirige a formé dix fois plus de jeunes entrepreneurs africains qu’il n’en a formés de 2015 à 2019 combinés.

« Aujourd’hui, en 2021, nous verserons un montant record de 24.750.000 USD directement aux entrepreneurs africains des 54 pays africains. C’est l’impact », s’est-il félicité.

Covid: 30 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté

La pandémie du nouveau coronavirus a anéanti cinq ans de croissance en Afrique, indique un nouveau rapport.La Covid-19 a plongé environ 30 millions de personnes en Afrique subsaharienne dans l’extrême pauvreté, révèle un rapport publié ce mercredi à l’occasion du Forum Bloomberg sur la nouvelle économie qui se tient actuellement à Singapour.

Intitulé « Long Covid : Jobs, Prices and Growth in the Enduring Pandemic », le document souligne que la pandémie a anéanti plus de cinq ans de progrès dans la région.

Il prévient que, même si les économies africaines gagnent du terrain à mesure qu’elles se redressent, cela ne leur permettra pas d’atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies relatif à l’éradication de la pauvreté d’ici à 2030, un objectif qui était déjà loin d’être atteint avant la pandémie.

Les économies africaines ont connu des périodes prometteuses au début du siècle, avec une trajectoire ascendante due à la réduction des conflits, ce qui a permis d’améliorer les politiques économiques et de renforcer la stabilité macroéconomique, indique le rapport.

« L’initiative en faveur des pays pauvres très endettés lancée par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale au début des années 2000 a permis de réduire considérablement les niveaux d’endettement, libérant ainsi des ressources nationales et améliorant les relations avec les donateurs. L’augmentation des échanges et le dynamisme des prix des produits de base ont également joué un rôle, le PIB par habitant des pays riches en ressources naturelles ayant augmenté deux fois plus vite », ajoute le rapport.

Selon le même document, la croissance a commencé à s’essouffler en 2016, soit un an après l’adoption des Objectifs de développement durable visant à éradiquer la pauvreté d’ici 2030.

« L’Afrique subsaharienne reste à la traîne pour la plupart des objectifs. Le retard le plus notable concerne la réduction de la pauvreté ; avant la pandémie de 2019, l’Afrique comptait plus de 60% des 700 millions de pauvres dans le monde », explique le rapport.

En 2020, l’Afrique subsaharienne a plongé dans sa première récession depuis plus de 25 ans, effaçant au moins cinq ans de progrès dans la lutte contre la pauvreté.

Le Forum Bloomberg sur la nouvelle économie, qui a débuté hier mardi à Singapour, rassemble plus de 495 participants, dont des dirigeants des secteurs public et privé du monde entier, y compris des 50 représentants de l’Afrique. La rencontre a pour objectif de contribuer à une nouvelle réflexion sur les voies de la reprise mondiale, alors que le monde subit les effets de la pandémie de Covid-19.

Le Kenya en alerte après les attentats de Kampala

Les autorités kenyanes déclarent que le pays est placé en état d’alerte maximale, au lendemain du double attentat à la bombe dans la capitale ougandaise, Kampala, qui a fait au moins six morts.Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement kenyan, Cyrus Oguna, a appelé à la vigilance face à des activités suspectes qui pourraient avoir des conséquences sur la sécurité.

Les forces de sécurité kenyanes sont mises en état d’alerte en prévision d’une attaque d’Al-Shabaab, la secte militante islamiste qui mène une insurrection de plus de dix ans en Somalie voisine.

L’état d’alerte renforcé au Kenya s’inscrit dans le contexte de la chasse à l’homme de trois terroristes emprisonnés qui se sont évadés de la prison de haute sécurité de Kamiti, dans la banlieue de Nairobi.

L’un des trois fugitifs en fuite a été identifié comme étant Mohamed Ali Abikar, qui purgeait une peine de 41 ans après l’attaque de 2015 à l’Université de Garissa qui avait fait 148 morts. Les deux autres échappés étaient emprisonnés pour des crimes liés au terrorisme.

Par le passé, le Kenya a été la cible d’attaques sanglantes de la part d’Al-Shabaab, qui s’oppose à ses efforts de maintien de la paix dans le cadre de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).

Les insurgés somaliens n’ont pas caché leur ferme intention de « punir » tous les pays qui fournissent des troupes à la force de maintien de la paix de l’AMISOM, notamment le Kenya et l’Ouganda.

Le groupe Al-Shabaab, qui a fait allégeance à l’Etat islamique (EI), a revendiqué l’attentat à la bombe perpétré le mois dernier dans un bar de Kampala, au cours duquel une serveuse a tuée, et des dernières explosions qui ont secoué le centre-ville, près du siège de la police. Parmi les personnes tuées dans les explosions de mardi à Kampala figurent trois kamikazes présumés.

Ethiopie : arrestations de masse de Tigréens (Onu)

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH), au cours de la semaine écoulée, au moins 1000 personnes ont été interpellées à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.Est-ce une purge ? En tout cas, « de nombreuses personnes n’ont été ni informées des raisons de leur détention, ni traduites devant les tribunaux. Elles n’ont pas non plus été formellement inculpées », a regretté mardi Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH). 

Pour procéder à ces arrestations, les forces de l’ordre éthiopiennes auraient effectué des perquisitions là où des groupes d’autodéfense se seraient arrogé le droit de contrôler les identités dans les rues.

Le décret instaurant l’état d’urgence depuis le 2 novembre dernier précise que ces opérations visent les individus « suspectés d’apporter un soutien direct ou indirect, moral ou matériel, aux organisations terroristes ». Dès lors, un « soupçon raisonnable » peut déboucher sur une arrestation sans l’établissement d’un mandat.

Face à la montée en puissance des combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), le gouvernement éthiopien a récemment demandé aux habitants d’Addis-Abeba de « se préparer à défendre leurs quartiers ».

D’après les autorités d’Addis-Abeba, environ 32.000 volontaires, issus de différentes zones de la ville, subissent une formation militaire. Le maire Adanech Abiebie a, pour sa part, invité ses administrés à le soutenir dans la mission de sécurisation de la capitale.

Sahel: la Grande muraille verte, une source de revenus (FAO)

L’analyse coûts-avantages de la FAO publiée dans Nature Sustainability montre un rendement moyen de 1,2 dollars pour chaque dollar investi dans le projet de restauration des terres, malgré les conditions climatiques rigoureuses.C’est un retour sur investissement inattendu. L’objectif de la Grande muraille verte d’Afrique n’est pas en effet de générer des profits. Elle vise plutôt à lutter contre la désertification dans la région du Sahel. Mais, d’après une nouvelle étude menée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et publiée dans Nature Sustainability, elle peut aussi être un débouché commercial intéressant pour les investisseurs.

Selon l’analyse, parvenue ce mardi à APA, pour chaque dollar investi dans cette initiative de grande ampleur qui part du Sénégal à l’ouest à Djibouti à l’est, les investisseurs peuvent s’attendre à un rendement moyen de 1,2 dollars. Ce profit peut même monter jusqu’à 4,4 dollars, précise le document.

Pour le Coordonnateur des projets internationaux au sein de la Division des forêts de la FAO et l’un des principaux auteurs de l’étude, Moctar Sacande, cité par le document, « nous devons faire évoluer le discours sur la région du Sahel afin de montrer que, malgré l’environnement hostile et sec de la région, les investisseurs peuvent tout de même obtenir un rendement viable en investissant dans la restauration des terres. »

L’étude est fondée sur des données de terrain et des données satellitaires qui permettent de suivre la dégradation des terres sur la période 2001-2018. Celles-ci sont ensuite comparées aux coûts et aux avantages de la restauration des terres selon différents scénarios adaptés aux circonstances locales.

D’après M. Sacande, les résultats de l’analyse sont le dernier élément nécessaire pour comprendre la situation économique et viennent s’ajouter à la volonté politique et au savoir-faire technique déjà en place, et devraient encourager le secteur privé, qui manifeste un intérêt croissant.

Le verdissement et la restauration des terres dans cette zone longue de 8.000 kilomètres qui traverse le continent sont déjà en cours. Les populations plantent des espèces arboricoles résistantes, comme l’acacia du Sénégal, qui produit de la gomme arabique, fréquemment utilisée comme émulsifiant dans les aliments et les boissons, ou l’arbre gao, aussi appelé Faidherbia albida. Ce dernier aide à fertiliser les sols pour qu’y soient notamment produits du fourrage et des cultures de base comme le millet.

L’étude a indiqué que la surface couverte par l’initiative Grande muraille verte restait limitée et n’atteignait que 4 millions des 100 millions d’hectares ciblés.

Au total, quelque 20 milliards d’USD ont été promis au niveau international en vue de transposer à plus grande échelle l’initiative Grande muraille verte, dont 14,3 milliards d’USD promis à l’occasion du Sommet One Planet pour la biodiversité tenu en janvier de cette année à Paris, et 1 milliard d’USD promis par le fondateur d’Amazon, M. Jeff Bezos, lors de la conférence climatique de la COP26, qui vient de se terminer.

Les modalités concrètes d’accès à ces fonds doivent encore être déterminées, d’après M. Sacande, qui ajoute que si une partie des fonds n’est pas versée très rapidement, il pourrait être trop tard pour planter les arbres avant la tombée des précipitations limitées attendues en juin et en juillet.

L’initiative Grande muraille verte permettrait de stocker du carbone et de restaurer la biodiversité et s’attache à apporter des avantages socio-économiques aux populations défavorisées de la région. Elle couvre les domaines clés que sont l’atténuation du changement climatique, l’adaptation à ses effets et la résilience face aux aléas climatiques.

Elle contribue également à la réalisation des Objectifs de développement durable 1 (pas de pauvreté), 2 (faim zéro), 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques), 15 (Vie terrestre) et 17 (partenariats pour la réalisation des objectifs) du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’analyse souligne par ailleurs que du fait des conflits armés qui caractérisent la région, certains investisseurs sont longtemps restés méfiants à l’égard du potentiel de l’initiative. En outre, l’étude a conclu qu’environ 50 % des terres concernées sont actuellement inaccessibles pour des raisons de sécurité. Malgré cela, les interventions de restauration des terres continuent de représenter un débouché commercial viable, selon les auteurs.

L’Ouganda, nouvelle cible des terroristes ?

Six personnes ont été tuées, mardi matin à Kampala, dans deux explosions attribuées par le gouvernement à des terroristes.Carnage dans les rues, suspension du Parlement et craintes croissantes en matière d’insécurité sont quelques-unes des questions que se posent les Ougandais ordinaires.

Le mois dernier, une explosion dans un restaurant du centre-ville de Kampala a tué une serveuse et le groupe Etat islamique a rapidement revendiqué l’attaque.

Les deux explosions de ce mardi ont secoué le centre-ville et un endroit situé à plusieurs mètres du bâtiment du parlement, qui est adjacent au quartier général de la police de Kampala.

Six personnes ont été tuées

Des témoins oculaires font état de voitures en flammes, des scènes apocalyptiques de blessés transportés dans les hôpitaux et le hurlement intermittent des sirènes d’urgence dans toute la ville.

Selon le porte-parole du ministère de la Santé, Ainebyoona Emmanuel, plus de 20 personnes sont soignées pour des blessures liées aux explosions qui font fait six morts (bilan provisoire). Quatre des victimes sont dans un état critique.

Les autorités affirment que ces « attentats à la bombe » portent les marques du terrorisme et plusieurs analystes soulignent qu’il est très peu probable que le gouvernement tourne son regard au-delà des militants islamistes comme cerveaux potentiels de cette dernière attaque.

Les troupes ougandaises faisant partie intégrante d’une force hybride de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie voisine, le gouvernement estime que la secte islamiste Al-Shabaab et ses alliés d’Al-Qaïda pensent avoir une raison de prendre Kampala pour cible.

La Force de défense du peuple ougandais (UPDF) compte plus de 6.000 soldats de la paix en Somalie.

En janvier dernier, l’armée ougandaise avait affirmé avoir engagé et tué 189 combattants d’Al-Shabaab lors d’une opération majeure visant à les débusquer de leurs cachettes dans le sud de la Somalie.

Il est possible que les islamistes souffrent encore de ces lourdes pertes infligées dans leurs rangs et qu’ils aient prévu de se venger de l’Ouganda en frappant le cœur de sa capitale deux fois en l’espace de quelques semaines.

Les insurgés somaliens n’ont pas caché leur intention de « punir » tous les pays contributeurs de troupes à la force de maintien de la paix AMISOM, qui ont endigué l’avancée de ses militants ces dernières années.

Le Kenya, l’un de ces pays contributeurs de troupes, a été pris pour cible à plusieurs reprises par Al-Shabaab dans le passé, avec des conséquences mortelles.

« L’Ouganda se retrouve dans une situation similaire à celle du Kenya avec Al-Shabaab », explique à APA un observateur.

Al-Shabaab, qui mène une insurrection de plus de dix ans pour renverser le gouvernement de Mogadiscio et introduire un islam rigoriste, estime que le fait de porter son conflit dans ces pays « obligera ces derniers à repenser leur ingérence dans les affaires intérieures de la Somalie ».

Ethiopie : l’Onu crée un fonds d’urgence humanitaire

Le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths, a annoncé lundi la création d’un fonds de 40 millions de dollars destiné à soutenir l’aide humanitaire vitale et la protection des civils en Ethiopie.M. Griffiths a déclaré que des millions de personnes dans le nord de l’Ethiopie « vivent sur le fil du rasoir, alors que la crise humanitaire s’aggrave et s’étend ».

De retour d’une visite en Ethiopie, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d’urgence a déclaré que les besoins augmentent dans tout le pays et que les fonds aideraient les organisations d’aide à atteindre certaines des personnes les plus vulnérables.

Les femmes, les garçons et les filles continuent de faire les frais du conflit, mais leurs besoins en matière de protection restent sous-financés.

Dans les régions somaliennes et oromiennes de l’Ethiopie, touchées par la sécheresse, les fonds supplémentaires permettront de soutenir une réponse rapide et une action anticipée.

Les agences de secours fourniront de l’eau potable pour prévenir les maladies d’origine hydrique et atténuer le risque d’épidémie de choléra. Les agences aideront également les communautés pastorales à préserver leur bétail.

Selon le chef des opérations humanitaires de l’Onu, 25 millions de dollars du fonds total ont été obtenus auprès du Central Emergency Response Fund (CERF), tandis que les 15 millions restants ont été alloués par l’Ethiopia Humanitarian Fund (EHF), basé dans le pays.

Cette nouvelle allocation porte le soutien du CERF à l’Ethiopie cette année à 65 millions de dollars, faisant de ce pays le deuxième plus grand bénéficiaire des fonds du CERF en 2021. Le soutien du FHE cette année s’élève désormais à quelque 80 millions de dollars.

Cependant, les opérations humanitaires dans tout le pays font face à un déficit de financement de 1,3 milliard de dollars, dont 350 millions de dollars pour la seule région du Tigré.

Conflit éthiopien : Olusegun Obasanjo optimiste pour une résolution pacifique

Le Haut Représentant de l’Union africaine (UA) pour la Corne de l’Afrique estime qu’il y a une réelle chance d’arriver à la paix.En Ethiopie, le conflit dans la région du Tigré a causé des milliers de morts. La Commission de l’Union africaine (UA) s’emploie à sortir le pays de l’impasse. Dans un communiqué, publié dimanche et sanctionnant sa rencontre avec les acteurs, Olusegun Obasanjo a déclaré qu’ « un terrain d’entente » pourrait être trouvé.

« Toutes les parties ont exprimé leur souhait de paix, de sécurité et de stabilité », a affirmé l’ancien président du Nigeria. Toutefois, a précisé M. Obasanjo, les belligérants ne s’accordent pas encore sur les moyens à déployer pour atteindre cet objectif.

À en croire le Haut Représentant de l’UA pour la Corne de l’Afrique, « la guerre représente un échec de la politique. Ainsi, le dialogue reste la seule voie fiable et durable vers la paix ».

Cela passe notamment par un cessez-le-feu qui permettrait aux différentes parties de nouer le contact. Récemment, les combats entre l’armée régulière et les rebelles tigréens se sont étendus aux régions voisines de l’Amhara et de l’Afar.

Rwanda : le grand bond des exportations

Les exportations du Rwanda ont augmenté de 58,8% au cours du troisième trimestre de 2021.Cette progression s’explique par la hausse des prix des produits de base, la bonne performance des activités manufacturières nationales ainsi que l’horticulture florissante, a indiqué un rapport officiel dimanche.

Lors de la réunion trimestrielle du Comité de politique monétaire de la Banque centrale dont la mission est d’évaluer les tendances économiques et les approches idéales pour maintenir la stabilité économique, il a été noté qu’au troisième trimestre, les exportations ont augmenté de 58,8% par rapport à la même période de l’année dernière avec une croissance des exportations traditionnelles de 43,1% (café, thé, minéraux) et une croissance de 47,5% des exportations non traditionnelles (produits manufacturés et horticulture).

Quant aux importations du Rwanda, elles ont augmenté de 12,7%, ce qui est largement dû à l’augmentation du coût des prix du pétrole d’environ 75%. Les importations de biens intermédiaires utilisés dans l’industrie manufacturière ont augmenté de 7%.

Les prix du pétrole brut ont fortement augmenté au niveau mondial pour dépasser les niveaux d’avant la crise de 19 ans d’environ 69,5% et devraient exercer une pression sur l’inflation au Rwanda qui est actuellement assez faible à 0,6% contre environ 0,7% enregistré au deuxième trimestre de 2021.

Thierry Kalisa, l’économiste en chef de la Banque centrale, a noté que les prix des carburants devraient encore augmenter dans les mois à venir, mais a déclaré qu’avec la base basse actuelle de l’inflation, elle devrait terminer l’année à 0,7% et 5,4% en 2022.

« Nous savons qu »il va augmenter et nous pouvons nous attendre à ce qu »il augmente jusqu’à environ la seconde moitié de l’année prochaine. L’inflation est actuellement faible, cela va exercer une pression sur notre composante d’importation, cela va influencer l’inflation en 2022, c’est ainsi qu’elle atteindra 5,4% en 2022 », a-t-il déclaré.

Les prix du carburant ayant augmenté dans le monde entier pour dépasser les niveaux d’avant la crise de 19 ans, le gouvernement a ajusté en octobre son intervention de subvention du carburant pour protéger les consommateurs rwandais contre l’augmentation du coût de la vie.

Ainsi, le prix du diesel est resté inchangé à 1.054 rwf (franc rwandais) par litre, tandis que celui de l’essence est passé de 1.088 rwf à 1.143 rwf par litre.

Soraya Hakuziyaremye, le gouverneur adjoint de la Banque centrale a noté que les subventions ont joué un rôle énorme dans le maintien d’une inflation faible pour permettre la reprise économique.

Ethiopie : l’Onu exige la libération immédiate de ses agents

L’Organisation des Nations unies (Onu) lance un appel au gouvernement éthiopien pour la libération immédiate d’un grand nombre d’agents et de camionneurs actuellement en détention, a déclaré jeudi un porte-parole de l’Onu.« Nous continuons à nous engager activement auprès du gouvernement pour tenter de remédier à cette situation », a déclaré Stéphane Dujarric, le porte-parole principal du Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres. « Nous voulons voir nos collègues libérés aussi rapidement que possible. Nous voulons que les contractants qui ont été engagés par les Nations unies et les organisations non gouvernementales (ONG) internationales soient également libérés le plus rapidement possible ».

Jeudi, au moins neuf membres du personnel des Nations unies et plus de 70 chauffeurs routiers étaient toujours détenus, a-t-il précisé.

« De notre point de vue, ce sont des Ethiopiens, nos collègues, ce sont des membres du personnel, quelle que soit l’ethnie qui peut figurer sur leur carte d’identité nationale et ils doivent être libérés », a déclaré Dujarric.

Le porte-parole a indiqué que les problèmes de sécurité entravent l’acheminement de l’aide humanitaire. L’électricité et les télécommunications ont été coupées à Dessie et Kombolcha dans la région d’Amhara le 30 octobre. Depuis août, quelque 915.000 personnes ont reçu une aide alimentaire et près de 160.000 ont reçu des abris et d’autres articles.

M. Dujarric a expliqué que les pénuries de carburant et d’argent affectent considérablement la capacité des Nations Unies et de leurs partenaires à transporter les fournitures, notamment la nourriture.

Dans tout le pays, les opérations humanitaires sont confrontées à un déficit de financement de 1,3 milliard de dollars, dont 350 millions de dollars pour la seule région Tigré, a-t-il précisé.

Afrique : les diabétiques, plus vulnérables à la Covid-19

La pandémie du coronavirus est plus mortelle chez les Africains atteints de diabète selon une récente analyse de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Le coronavirus a fait des ravages chez les personnes atteintes de maladies chroniques. En Afrique, les diabétiques sont ceux qui en ont le plus souffert selon l’OMS qui  a évalué les données issues de 13 pays et portant sur les affections sous-jacentes ou les comorbidités chez les Africains testés positifs à la Covid-19.

Selon l’organisme onusien, le taux de létalité de la pandémie est de 10,2% chez les patients diabétiques, contre 2,5% pour l’ensemble des patients atteints de Covid-19. Le taux de létalité chez les personnes atteintes de diabète était également deux fois plus élevé que chez les patients souffrant de n’importe quelle autre comorbidité. Les trois autres maladies sous-jacentes associées aux taux de létalité due à la Covid-19 les plus élevés incluent le VIH et l’hypertension.

« La Covid-19 envoie un message clair : la lutte contre l’épidémie de diabète en Afrique est à bien des égards tout aussi cruciale que la lutte contre la pandémie actuelle », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique la Dre Matshidiso Moeti, citée par le communiqué parvenu jeudi à APA.

« La pandémie de Covid-19 finira par s’estomper, mais l’on prévoit que l’Afrique enregistre dans les prochaines années la plus forte hausse de l’incidence du diabète dans le monde. Nous devons agir dès à présent pour prévenir de nouveaux cas, vacciner contre la Covid-19 les personnes souffrant de diabète et, chose non moins importante, recenser et soutenir les millions d’Africains qui ignorent qu’ils sont atteints par ce tueur silencieux », a-t-elle souligné.

Le diabète altère la capacité de l’organisme à produire ou à utiliser l’insuline, une substance essentielle pour empêcher une augmentation dangereuse du taux de sucre dans le sang. La maladie provoque une inflammation et une mauvaise circulation sanguine, qui accentuent toutes les deux le risque de complications liées à la Covid-19, dont le risque de décès.

Les pays ayant fourni des données pour cette analyse étaient le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, Eswatini, la Guinée, la Namibie, le Niger, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Sénégal, les Seychelles, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad.

Environ 24 millions de personnes vivent avec le diabète en Afrique en 2021, selon la Fédération internationale du diabète, et le continent devrait connaître la plus forte augmentation du nombre de cas de diabète dans le monde. En effet, le nombre d’Africains souffrant de cette maladie devrait atteindre 55 millions d’ici à 2045, soit une augmentation de 134 % par rapport aux données disponibles en 2021.

L’Afrique est le continent comptant le plus grand nombre de personnes qui ne connaissent pas leur statut pour le diabète. On estime ainsi que 70 % des personnes diabétiques ne savent pas qu’elles sont touchées par cette maladie.

« Les responsables de la santé en Afrique devraient tirer parti de la disponibilité croissante de tests de diagnostic rapide à faible coût pour tester systématiquement les patients dans les centres de prise en charge du diabète afin de garantir une détection précoce de cette maladie et des soins appropriés», a suggéré le directeur du groupe organique Couverture sanitaire universelle/Maladies transmissibles et non transmissibles au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Benido Impouma. « Ces centres peuvent également être des sites clés pour la vaccination », a-t-il ajouté.

Dès les premiers jours de la pandémie, les personnes atteintes de diabète ont été jugées prioritaires dans tous les pays du monde pour recevoir des doses de vaccin anti-Covid-19. L’Afrique a éprouvé des difficultés à appliquer cette stratégie, rapporte la note.

A en croire l’OMS, l’accès aux vaccins reste limité. Jusqu’à présent, affirme-t-elle, seulement 6,6 % de la population africaine est entièrement vaccinée contre la Covid-19, contre une moyenne mondiale de 40 % environ. Les données issues de 37 pays indiquent que, depuis mars 2021, plus de 6,5 millions de doses de vaccin anti-Covid-19 ont été administrées à des Africains présentant des comorbidités, soit 14 % de toutes les doses administrées jusqu’à présent.

Les efforts visant à donner la priorité aux personnes souffrant de comorbidités comme le diabète s’accélèrent, près de la moitié de ces 6,5 millions de doses ayant été administrées au cours des deux derniers mois. Cependant, beaucoup reste à faire pour que les personnes à haut risque reçoivent effectivement les vaccins dont elles ont besoin, souligne le document.

« Neuf mois après le début des campagnes de vaccination contre la Covid–19 en Afrique, nous sommes encore loin de l’objectif que nous nous sommes fixé concernant la protection de nos groupes les plus vulnérables », a déploré Dre Moeti. Elle ajoute qu’« il est urgent d’intensifier la vaccination et d’autres services essentiels destinés aux personnes à haut risque, y compris celles qui sont atteintes de diabète. »

Pour la responsable de l’OMS, tous les Africains exposés au diabète doivent avoir accès au dépistage. « Nous pouvons aussi empêcher le diabète de faire plus de victimes en faisant la promotion d’une alimentation saine et abordable et de la pratique régulière de l’exercice physique », a-t-elle dit.

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’accès aux soins du diabète est sérieusement perturbé dans la Région africaine. Les confinements imposés pour limiter la propagation de la Covid-19, par exemple, ont entravé l’accès aux soins de santé et aux éléments de base d’une bonne prise en charge des patients diabétiques, tels que la surveillance systématique de la glycémie et une alimentation saine.

En vue d’améliorer l’accès équitable à des soins de qualité pour sujets diabétiques, l’OMS a lancé en avril 2021 le Pacte mondial contre le diabète. Cette initiative s’appuie sur les travaux entrepris ces dernières années pour déployer l’ensemble des interventions de l’OMS pour lutter contre les maladies non transmissibles (WHO PEN) dans le cadre des soins de santé primaires dans les milieux à faibles ressources.

À ce jour, 21 pays africains ont commencé à utiliser cet ensemble d’outils. Le Bénin, l’Érythrée, Eswatini, le Lesotho et le Togo ont réussi à transposer ces services à l’échelle nationale, assurant ainsi une couverture de l’ensemble des établissements de soins de santé primaires.

Ethiopie : pas de délocalisation du siège de l’UA

L’Ethiopie est en proie à un conflit armé avec à la progression des combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) vers la capitale, Addis-Abeba.La Commission de l’Union africaine (CUA) a rejeté les informations selon lesquelles son président, Moussa Faki Mahamat, a appelé à une délocalisation temporaire de ses bureaux et de son personnel hors de l’Ethiopie. Dans un communiqué, le porte-parole du président de la CUA, Ebba Kalondo, a affirmé que ces informations faisant état de la délocalisation du siège de l’Union africaine sont fausses.

« La Commission de l’Union africaine a appris la publication sur les réseaux sociaux d’un mémo interne officiel attribué au président de la Commission, qui aurait appelé à une délocalisation temporaire de la Commission et de son personnel hors d’Éthiopie. C’est une fausse information qui n’a aucun fondement ni dans les faits ni dans la forme », a-t-il déclaré.

La semaine dernière, M. Mahamat a déclaré que son bureau suit avec une profonde inquiétude l’escalade de la confrontation militaire en Éthiopie, où les forces fédérales sont engagées dans une guerre brutale avec les rebelles des régions de Tigré et d’Amhara.

Il a exhorté toutes les parties au conflit à sauvegarder l’intégrité territoriale, l’unité et la souveraineté nationale du deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. Moussa Faki Mahamat a en outre exhorté les belligérants à engager le dialogue pour trouver une solution pacifique à la crise.

Le président de la CUA a appelé à la cessation immédiate des hostilités, au respect total de la vie et des biens des civils, ainsi que des infrastructures publiques.

L’OMS et l’OIF signent un accord pour la couverture sanitaire

Le partenariat définit les domaines de travail communs sur la couverture sanitaire universelle, la lutte contre le paludisme et l’Académie de l’OMS.L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) veulent donner un ancrage politique et juridique à leurs actions de coopération. Ainsi, elles ont conclu un accord, ce mardi au siège de l’OMS à Genève (Suisse), pour renforcer et préciser les principaux axes de leur Mémorandum d’entente signé en avril dernier. Le document a été paraphé par Madame Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de la Francophonie, et le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé.

 Cette coopération s’articule principalement autour d’activités conjointes dans le cadre de l’Académie de l’OMS, la couverture sanitaire universelle et les soins de santé primaires et le paludisme, ainsi que dans tout autre domaine d’intérêt commun.

 L’accord permet désormais à l’OIF et à l’OMS de participer mutuellement aux instances des deux organisations, selon les règles propres à chacune d’elle.

« Cet accord est la prochaine étape dans le renforcement des relations déjà étroites entre nos deux organisations », a déclaré le Dr Tedros. Il a ajouté : « La pandémie de Covid-19 a mis en évidence l’importance de la solidarité mondiale et de la collaboration internationale. L’engagement de la Francophonie en faveur de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme fait de l’OIF un partenaire idéal pour l’OMS. »

 De son côté, Mme Mushikiwabo a déclaré « que cet accord permettra à l’OIF de contribuer aux côtés de l’OMS au développement de la protection sociale et de l’accès universel aux services de santé publique pour tous dans le monde francophone. »

Evoquant la crise Covid-19, elle a ajouté que « nous ne serons à l’abri de cette pandémie que lorsque tous les pays du monde auront vacciné leur population ».

Covid-19 : la Chine offre 300.000 doses de vaccins au Rwanda

Le Rwanda veut vacciner 30% de sa population d’ici à la fin de 2021 et 60% d’ici à la fin de 2022.La République populaire de Chine appuie la lutte contre la pandémie de Covid-19 au Rwanda. Ainsi, elle lui a offert 300.000 doses supplémentaires du vaccin Sinopharm et des seringues.

Le Dr Albert Tuyishime, chef de département au Centre biomédical du Rwanda, a reçu les vaccins à l’aéroport de Kigali en présence de Wang Jiaxin, conseiller commercial de l’ambassade de Chine.

La Chine soutient les efforts du Rwanda dans la lutte contre le Covid-19 depuis que le premier cas a été confirmé en mars 2020.

Le Rwanda a lancé une campagne de vaccination à l’échelle nationale le 5 mars dernier, en commençant par les personnes appartenant aux groupes à risque, notamment le personnel de santé, les travailleurs de première ligne et les personnes âgées de plus de 65 ans ou présentant des comorbidités.

Covid-19 : la Chine offre 300.000 doses de vaccins au Rwanda

Le Rwanda veut vacciner 30% de sa population d’ici à la fin de 2021 et 60% d’ici à la fin de 2022.La République populaire de Chine appuie la lutte contre la pandémie de Covid-19 au Rwanda. Ainsi, elle lui a offert 300.000 doses supplémentaires du vaccin Sinopharm et des seringues.

Le Dr Albert Tuyishime, chef de département au Centre biomédical du Rwanda, a reçu les vaccins à l’aéroport de Kigali en présence de Wang Jiaxin, conseiller commercial de l’ambassade de Chine.

La Chine soutient les efforts du Rwanda dans la lutte contre le Covid-19 depuis que le premier cas a été confirmé en mars 2020.

Le Rwanda a lancé une campagne de vaccination à l’échelle nationale le 5 mars dernier, en commençant par les personnes appartenant aux groupes à risque, notamment le personnel de santé, les travailleurs de première ligne et les personnes âgées de plus de 65 ans ou présentant des comorbidités.

La FAO pour des semences plus résistantes aux aléas climatiques

Le développement vert du secteur semencier est crucial pour nourrir une population mondiale en pleine expansion, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).La population mondiale augmente et les terres arables s’amenuisent. Comment faire pour nourrir une population mondiale qui devrait atteindre 10 milliards d’ici à 2050 ? Il faut permettre « aux agriculteurs d’accéder à des semences de qualité dans le cadre de la transformation des systèmes agroalimentaires », préconise la FAO.

« Les agriculteurs du monde entier doivent avoir accès à des semences issues de variétés de plantes plus productives, plus nutritives et plus résistantes aux aléas climatiques », explique-t-elle.

A en croire le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, « il ne peut y avoir de bonnes récoltes sans bonnes semences. Les semences sont la pierre angulaire des systèmes agroalimentaires. Nous dépendons d’elles pour produire des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des fibres et des combustibles, et elles créent un environnement accueillant. »

M. Dongyu présidait la Conférence mondiale sur le développement vert du secteur semencier, organisée par son institution ce jeudi à Rome (Italie).

Pour la Directrice de l’Organisation panafricaine des producteurs agricoles, Mme Fatma Ben Rejeb, l’augmentation de la qualité des semences résilientes face au stress climatique, l’amélioration de l’utilisation des ressources naturelles et le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle contribuent fortement à la hausse des rendements, au développement économique et à l’accroissement des revenus des agriculteurs.

Par ailleurs, elle a rappelé l’importance des savoirs ancestraux des petits agriculteurs, en les présentant comme « les moteurs du développement agricole. »

La Conférence, qui se tient sur deux jours, rassemble un grand nombre de participants, dont des représentants de la société civile, d’organisations internationales, des membres de la FAO et des secteurs public et privé, qui présenteront leurs points de vue, leurs études de cas et leurs priorités pour alimenter les discussions.

L’agriculture verte et résistante aux aléas climatiques est essentielle à la durabilité, a indiqué M. Qu, ajoutant qu’elle permettrait de concrétiser la sécurité alimentaire, d’améliorer le bien-être des populations, d’offrir des perspectives d’emploi et un travail décent à toutes et tous et de protéger la planète aujourd’hui comme à l’avenir.

Selon le Directeur général de la FAO, les agriculteurs doivent produire 50% d’aliments supplémentaires pour pouvoir nourrir l’ensemble de la population. Et la seule manière de réaliser cet objectif, d’après lui, est d’augmenter la productivité des cultures, grâce à la science et à l’innovation.

La Conférence est la troisième d’une série, la première s’étant tenue en 1999 à Cambridge (Royaume-Uni) et la deuxième en 2009 au siège de la FAO, à Rome (Italie). Elle a quatre priorités qui consistent, entre autres, à faire mieux connaître la contribution qu’apporte le secteur semencier, y compris des petites et moyennes entreprises, à l’innovation verte dans le domaine de la production végétale durable ; et à promouvoir la coopération entre les secteurs, en particulier dans le cadre de partenariats public-privé et de la coopération internationale, en vue d’améliorer l’accès aux ressources et le partage de connaissances et d’informations.

COP26: 1,5 milliard de dollars pour les forêts d’Afrique Centrale

Plus de 16,6 millions d’hectares de forêt ont disparu entre 2000 et 2014 dans le bassin du Congo.L’Afrique centrale profite bien de la 26e Conférence des parties à la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (COP26, 31 octobre-12 novembre à Glasgow) pour plaider en faveur de ses forêts. Ainsi, 12 pays et organisations, à savoir l’Union européenne, l’Allemagne, la France, le Japon, la Belgique, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, la République de Corée, le Royaume Uni, les Etats-Unis, et le Fonds Bezos, se sont engagés à financer la préservation des forêts dans cette partie du continent africain.

Ils ont promis un financement collectif de 1,5 milliards de dollars US qui s’étalera de 2021 à 2025. L’enveloppe permettra notamment d’appuyer les efforts des pays membres de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) dans tous les domaines de leur action : protéger les écosystèmes, gérer la forêt de manière durable et impulser une croissance verte.

« Cette promesse de financement sans précédent représente un espoir immense pour les forêts d’Afrique. C’est pourquoi je tiens à adresser mes plus sincères remerciements à nos partenaires engagés à nos côtés. J’encourage aussi nos gouvernements et nos organisations au niveau local à poursuivre leurs efforts pour prendre le chemin d’un développement vert, protéger la biodiversité, les populations locales et tout particulièrement les femmes et les enfants », a réagi le président en exercice de la COMIFAC, Jules Doret Ndongo.

Cité par un communiqué de presse, il a ajouté que « nous pays africains, devons montrer l’exemple et nous avons plus que jamais besoin de l’engagement de nos partenaires pour concrétiser nos ambitions. Car cet enjeu dépasse largement les frontières de l’Afrique centrale ».

Selon la COMIFAC, la protection des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale conditionne la survie des populations régionales, mais joue aussi un rôle de premier plan dans la lutte contre les changements climatiques au niveau mondial. Cette sous-région est le plus grand puits de carbone au monde et constitue l’une des pièces maîtresses qui permettront de respecter les engagements de l’Accord de Paris afin de conserver un réchauffement global inférieur à 1,5°C.

Ce faisant, elle salue le travail de ses États-membres (le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale, la République Centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Rwanda, Sao Tomé et Principe et le Tchad) et de ses partenaires, au premier rang desquels l’agence de coopération internationale allemande pour le développement, la GIZ.

Plus de 16,6 millions d’hectares de forêt ont disparu entre 2000 et 2014 dans le bassin du Congo. Ce taux de déforestation est très faible par rapport à ceux des deux autres bassins des forêts tropicales que sont l’Amazonie et l’Asie du Sud-Est.

En outre, l’Afrique centrale abrite environ 10.000 espèces de plantes (dont 30% sont endémiques), 1.300 espèces d’oiseaux, 400 espèces de mammifères ainsi que des animaux mythiques comme l’okapi, le gorille des montagnes, le chimpanzé…

Enfin, 100 millions de personnes vivent des ressources de la sous-région, dont une large part demeure sous le seuil de pauvreté avec 1,9 dollar par jour.

Conflit en Éthiopie : l’UA appelle à la cessation immédiate des hostilités

Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), observe avec « une profonde inquiétude » l’escalade des affrontements entre l’armée éthiopienne et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle en anglais).Un an après son déclenchement, la guerre au Tigré prend une toute autre tournure. Elle s’étend petit à petit à l’Amhara et l’Afar, deux autres régions de l’Éthiopie. Les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle en anglais) gagnent du terrain sur l’armée régulière. Ils seraient à 400 kilomètres d’Addis-Abeba, la capitale du pays.

La menace qui se rapproche de plus en plus a récemment poussé le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, à préparer ses compatriotes au combat en les invitant à s’armer. Ce qui fait craindre une guerre civile.

Face à cette situation qui ne présage rien de bon, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), plaide, dans un communiqué reçu jeudi à APA, pour le respect de « la vie et les biens des civils ainsi que des infrastructures de l’État ».

Dans le document, le diplomate tchadien « exhorte une fois de plus toutes les parties à sauvegarder l’intégrité territoriale, l’unité et la souveraineté nationale de l’Éthiopie ». Pour l’organisation panafricaine, le dialogue doit être privilégié « pour rechercher une solution pacifique dans l’intérêt du pays ».

Prête à « soutenir un processus politique consensuel » en Éthiopie, la Commission de l’UA conseille aux forces opposées de « ne pas commettre d’actes de représailles contre quelque communauté que ce soit, et de s’abstenir de tout discours de haine et d’incitation à la violence et à la division ».

Moult rapports ont pointé du doigt les violations des droits de l’Homme commises par l’armée éthiopienne et les rebelles du TPLF. C’est la raison pour laquelle, Moussa Faki Mahamat rappelle aux parties « leurs obligations internationales » en la matière.

Ethiopie : des forces étrangères accusées d’aider le TPLF

Des troupes venues de l’étranger aident les rebelles du Tigré pour renverser le gouvernement d’Addis-Abeba, selon le Premier ministre, Abiy Ahmed.
Les combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle anglais) ont pris le contrôle de deux villes stratégiques en Ethiopie, Dessie et Kombolcha, dans l’Etat régional d’Amhara. Ils progressent vers la capitale, Addis-Abeba, sur l’un des trois fronts, tandis que les troupes gouvernementales battent en retraite depuis Mekele, la capitale de l’Etat régional du Tigré.

Les habitants de la ville de Debre Birhan ont fermé la route menant à Addis-Abeba lorsque des centaines de soldats des forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF) sont entrés dans la ville à la suite d’un désaccord avec le commandement militaire.

Les soldats ont refusé de retourner à Wollo pour combattre les forces du TPLF et ont transféré leurs armes à la milice de Debre Birhan, ont confirmé à APA des source sécuritaires.

Ce qui a poussé le Premier ministre, Abiy Ahmed, à fustiger l’implication de forces étrangères dans ce conflit qui dure depuis un an, mais tout en s’abstenant de mentionner la nationalité des combattants étrangers aux côté du TPLF.

Toutefois, il a déclaré que le gouvernement a identifié les corps de combattants non éthiopiens, à la suite des récentes frappes aériennes menées contre les forces rebelles.

Selon certaines informations, les forces du TPLF pillent actuellement les ressources des villes qu’ils détiennent, principalement les parcs industriels.

L’intensification des combats a aggravé une catastrophe humanitaire dans les zones de conflits au Tigré.

Agoa : Washington suspend trois pays africains

Les Etats Unis suspendent les avantages commerciaux accordés à l’Ethiopie, la Guinée et le Mali.La mesure entre en vigueur le 1er janvier 2022. Le président des Etats-Unis Joe Biden a envoyé un courrier au Congrès américain dans lequel il annonce son intention de retirer ces trois pays bénéficiaires de l’Agoa, la loi américaine sur le développement et les opportunités africaines.

Washington accuse Addis-Abeba de « violations brutales des droits de l’homme internationalement » reconnues dans la répression de la rébellion au Tigré.

Pour le Mali et la Guinée qui ont connu deux coups d’Etat militaires en 2020 et 2021, la Maison Blanche reproche aux autorités de Conakry et de Bamako « de ne pas garantir l’Etat de droit et le pluralisme politique ». Pour le cas du Mali, les Etats-Unis ajoutent que les autorités de la transition ne garantissent pas « le respect des droits des travailleurs internationalement reconnus ».

Avec ces sanctions, ces trois pays se voient désormais privés des exonérations de frais de douane sur les exportations sur le territoire américain.

L’Agoa, « African Growth and Opportunity Act », en français « Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique » est votée le 18 mai 2000 par le Congrès américain (Parlement). L’objectif de cette initiative adoptée sous l’administration Bill Clinton est de soutenir l’économie des pays africains en leur facilitant l’accès au marché américain s’ils suivent les principes de l’économie libérale.

Ethiopie: état d’urgence face à l’avancée des rebelles

Le Conseil des ministres éthiopien a déclaré mardi 2 novembre 2021, l’état d’urgence national, après la prise de deux villes stratégiques par les rebelles du Tigré.Cette mesure a été prise après que des dizaines de milliers de partisans du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) vivant dans les villes de Dessie et de Kombolcha sont entrés dans les combats aux côtés des forces rebelles.

L’état d’urgence national vise à protéger « les civils des atrocités commises par le groupe terroriste TPLF dans plusieurs régions du pays
». Les législateurs devraient approuver la mesure dans les 24 heures.

Ces derniers jours, le TPLF a revendiqué le contrôle de deux villes stratégiques situées à environ 380 kilomètres au nord d’Addis-Abeba et n’a pas exclu de marcher sur la capitale, où aucun combat n’a encore eu lieu.

Le gouvernement a démenti les revendications de gains territoriaux du TPLF qui, s’ils étaient confirmés, représenteraient une avancée stratégique majeure.

Mardi, les autorités ont ordonné aux habitants d’Addis-Abeba d’enregistrer leurs armes à feu et de se préparer à défendre leurs quartiers.

Une grande partie du nord de l’Ethiopie est sous le coup d’une coupure des communications et l’accès des journalistes est restreint, ce qui rend les affirmations concernant le champ de bataille difficiles à vérifier de manière indépendante.

Le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé des troupes dans le Tigré il y a un an pour arrêter et désarmer le TPLF, en réponse, selon lui, à des attaques contre des camps de l’armée.

Covid-19 : Seuls cinq pays africains atteindront l’objectif de 40% de vaccination (Oms)

Moins d’un cinquième des 54 nations du continent devraient atteindre l’objectif de vaccination de 40% de leur population contre le Covid-19 d’ici la fin de l’année, a déclaré jeudi l’Organisation mondiale de la santé (Oms).Cette dernière projection intervient alors que la Région s’efforce de répondre à la demande croissante de produits de vaccination essentiels, tels que les seringues.

Trois pays africains, les Seychelles, Maurice et le Maroc, ont déjà atteint l’objectif fixé en mai, selon l’Assemblée mondiale de la santé, la plus haute instance mondiale chargée de définir les politiques de santé.

Selon l’Oms, si les efforts pour accélérer le rythme ne décollent pas, seuls cinq pays atteindront l’objectif de l’Oms à la fin de 2021.

Au rythme actuel, seuls deux autres pays, la Tunisie et le Cap Vert, atteindront également l’objectif, a déclaré le Bureau Afrique de l’agence sanitaire des Nations unies.

En outre, l’accès limité à des produits essentiels tels que les seringues pourraient ralentir le déploiement des vaccins Covid-19 en Afrique.

L’Organisation des Nations unies pour l’Enfance (Unicef) a signalé une pénurie imminente de 2,2 milliards de seringues autobloquantes pour la vaccination Covid-19 et la vaccination de routine en 2022. Cela inclut les seringues autobloquantes de 0,3 ml pour la vaccination Covid-19 de Pfizer-BioNTech.

Selon l’Oms, il n’existe pas de stock mondial de seringues spécialisées de 0,3 ml, qui diffèrent des seringues de 0,5 ml utilisées pour les autres types de vaccins Covid-19 et la vaccination de routine.

Le marché des seringues autobloquantes de 0,3 ml est serré et extrêmement compétitif, indique l’Oms, ce qui entraîne une pénurie d’approvisionnement qui durera au moins jusqu’au premier trimestre de l’année prochaine.

Certains pays africains, comme le Kenya, le Rwanda et l’Afrique du Sud, ont déjà connu des retards dans la réception des seringues.

Le Rwanda et la Tanzanie signent un accord de défense

Kigali et Dodoma joignent leurs forces pour sécuriser notamment une frontière commune longue de près de 800 kilomètres.Dans le cadre de la réunion de la Commission permanente mixte (CPM), Liberata Mulamula et Vincent Biruta, ministres tanzanien et rwandais des Affaires étrangères ont signé, hier jeudi, l’accord de coopération en matière de défense.

Au préalable, a souligné l’émissaire du Rwanda en Tanzanie, le Général de division Charles Karamba, « le rapport des Secrétaires permanents a été approuvé ». La 15e Session de la Commission permanente mixte a débuté lundi à Dar es Salam, ancienne capitale de la Tanzanie.

Cette rencontre bilatérale fait écho à la volonté des présidents Paul Kagamé et Samia Suluhu Hassan d’œuvrer pour le renforcement de la coopération entre le Rwanda et la Tanzanie. En août, à Kigali, les deux chefs de l’Etat ont paraphé quatre accords dans les domaines des TIC, de l’immigration, de l’éducation et de la réglementation des médicaments.

Ethiopie : hausse des exportations trimestrielles du café

L’Ethiopie a obtenu 327,87 millions de dollars grâce à l’exportation de 86.288 tonnes de café au cours du premier trimestre de l’année fiscale éthiopienne qui s’est terminée le 10 octobre 2021.L’Autorité éthiopienne du café et du thé a déclaré jeudi que les recettes ont augmenté de 143,08 millions de dollars, le volume ayant augmenté de 32.845 tonnes par rapport à la même période de l’année fiscale précédente.

L’Autorité a désigné l’Allemagne, l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis comme les trois principales destinations du café éthiopien au cours de la période de trois mois qui a débuté le 8 juillet 2021.

Ainsi, l’Allemagne a importé un total de 21.336 tonnes (25% du total) de café éthiopien, ce qui a généré des recettes de 66,78 millions de dollars (20%).

Plus de 12.380 tonnes (14%) de café ont également été exportées vers l’Arabie saoudite au cours de la même période, pour un montant de 40,83 millions de dollars (12%).

La Belgique, le Japon, la Corée du Sud, l’Italie, la Chine, la France et l’Australie se classent de la 4ème à la 10ème place parmi les dix premières destinations du café éthiopien en termes de recettes générées.

Dans l’ensemble, l’Autorité rapporte que l’Ethiopie a exporté un total de 88.920 tonnes de café, thé et épices au cours du premier trimestre de l’année budgétaire en cours et a obtenu 333,5 millions de dollars.

La performance a montré des records impressionnants, le volume et la valeur des exportations dépassant l’objectif fixé pour le trimestre de 14.220 tonnes et 88 millions de dollars US, respectivement.

Le pays d’Afrique de la Corne de l »Afrique s’apprête à collecter 245,7 millions de dollars pour l’exportation de 74.700 tonnes de produits de base au cours de la période.

« Ces revenus soutiendront de manière significative les recettes en devises des exportations du pays », indique l’Autorité. « C’est également une indication de l’avenir prometteur du secteur des exportations », a-t-elle conclu.

Le Rwanda hôte d’un sommet sur la relance économique

Kigali va abriter cette semaine la 25e session du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et experts (CIE) de l’Afrique de l’Est.Du 27 au 29 octobre 2021, la capitale rwandaise va réunir plus de 100 décideurs et acteurs économiques pour discuter de la voie de la reprise sociale et économique. Au cours de cette rencontre, il sera aussi question de la manière d’attirer les investissements en Afrique de l’Est.

Le thème de la rencontre de cette année est : « Renforcer la résilience pour une reprise solide et attirer des investissements pour favoriser la diversification économique et la croissance à long terme en Afrique de l’Est ».

« La réunion du CIE fournira une plate-forme à diverses parties prenantes des gouvernements pour s’entretenir avec des experts et des acteurs du secteur privé sur la reprise économique nécessaire et sur la façon de relancer les moteurs du commerce et de l’investissement », a déclaré la directrice de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique de l’Est, Dr Mama Keita.

Pour le Rwanda, co-organisateur de l’événement, « c’est le moment de discuter avec d’autres pays de la région des potentiels et de la capacité à s’élever et à répondre aux défis socio-économiques, exacerbés par la crise de la Covid-19 », a fait savoir son ministre des Finances et de la Planification économique, Dr Uzziel Ndagijimana.

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) est essentielle pour soutenir la reprise après les graves effets néfastes de la pandémie de la Covid-19, a indiqué Mme Keïta. A l’en croire, cet espace d’échange commun augmentera le multiplicateur économique dans la région et aidera les pays à mieux reconstruire, à croître leurs économies et à créer des emplois qui favorisent une croissance inclusive.

Les participants à la réunion discuteront de questions thématiques comme l’approfondissement des chaînes de valeur régionales, l’environnement pour les opportunités d’investissement et les liens entre la paix, la sécurité et le développement.